Les Îles Canaries, joyau du tourisme en Espagne, semblent être en plein bouleversement pour faire face à la crise qui frappe ce secteur si vital pour leur économie. À travers des initiatives innovantes, voire révolutionnaires, l’archipel dévoile peut-être un nouveau ‘manifeste’ pour sauver le tourisme et embrasser un modèle plus durable et plus résilient dans un monde en mutation.
Les Îles Canaries, reconnues pour leurs paysages volcaniques à couper le souffle et leurs plages de rêve, font face à une problématique majeure : le tourisme de masse. Cette forte affluence peut compromettre l’équilibre écologique et social de la région. En réponse, un collectif de 27 groupes issus de la société civile de La Palma propose un « manifeste » radical pour repenser le modèle touristique de l’île.
Les impacts du tourisme et de la catastrophe naturelle
L’éruption du volcan Tajogaite en septembre 2021 a ébranlé La Palma, entraînant une baisse significative du nombre de visiteurs. Cet événement a non seulement laissé des traces visibles sur le terrain, mais il a aussi fortement affecté l’économie locale, fortement dépendante du tourisme. Le collectif souligne les dégâts estimés à 843 millions d’euros, incluant des maisons détruites ainsi que des infrastructures scolaires et commerciales.
Propositions pour un tourisme durable
Face à la reprise graduelle du tourisme, le collectif présente des propositions visant à contrecarrer les méthodes actuelles jugées obsolètes et néfastes. Ce manifeste prône un changement profond, incluant :
- Une gestion de l’eau plus efficace et écoresponsable.
- La promotion d’un tourisme respectueux de l’environnement.
- Un passage vers une énergie renouvelable gérée localement.
Le collectif critique les politiques actuelles favorisant un tourisme exploiteur, répétant selon eux les erreurs observées dans d’autres îles de l’archipel.
Un appel pour un changement systémique
Les membres du collectif, incluant des représentants de groupes culturels, environnementaux et de divers droits sociaux, ne se contentent pas de dénoncer ; ils proposent des solutions concrètes pour relever les défis climatiques, énergétiques, alimentaires et sociaux. Ils expriment leur volonté de construire un avenir qui face aux défis climatiques et sociaux, tout en promouvant la justice et l’équité. Ils appellent à une action collective pour bâtir une île meilleure pour tous ses habitants.
Des réactions sur d’autres îles et manifestations
La publication du manifeste survient dans un contexte où d’autres îles des Canaries et des Baléares ont également vu des mouvements de protestation. Ces manifestations expriment le mécontentement face à la pression touristique exacerbée qui pèse sur les ressources naturelles et le marché immobilier.
À Tenerife, par exemple, les manifestations de rue ont abouti à des appels pour limiter le nombre de visiteurs, reflétant une frustration similaire à celle exprimée dans le manifeste de La Palma.
Les propositions du manifeste de La Palma pourraient marquer un tournant dans la gestion du tourisme dans l’archipel des Canaries. Elles appellent à un paradigme où le développement durable et la préservation des ressources naturelles et culturelles prennent le pas sur les bénéfices à court terme. Reste à voir comment les décideurs politiques et les acteurs du tourisme répondront à cet appel à l’action.
