EN BREF
La Calabre s’impose comme la destination refuge pour les voyageurs en quête d’authenticité brute. Loin des foules de la côte amalfitaine, cette région offre un contraste saisissant :
- 🌊 Des littoraux préservés : 800 km de côtes partagées entre la mer Tyrrhénienne et la mer Ionienne.
- 🌶️ Une gastronomie ardente : Terre de la ‘nduja et de saveurs puissantes qui réveillent les papilles.
- 🏛️ Un héritage antique : Les vestiges de la Grande Grèce y sont plus vivants que jamais.
- ⛰️ Des sommets inattendus : Avec la Sila et le Pollino, la région est aussi une terre de haute montagne et de forêts denses.
Une terre sauvage entre deux mers

S’il est une terre en Italie sur laquelle les dieux se sont penchés avec une générosité déconcertante, c’est bien celle-ci. Traverser la Calabre, c’est accepter de se perdre dans un tableau vivant où les vignes s’étalent à l’infini et où les figues de Barbarie ponctuent le paysage de leurs teintes vives. Contrairement à ses voisines du nord, cette région cultive son mythe de terre secrète. Ici, pas de tourisme de masse étouffant ; elle reste ce joyau brut où la « dolce vita » prend tout son sens, loin des mises en scène artificielles.
Pour bien comprendre l’âme calabraise, il faut d’abord saisir sa géographie unique. Imaginez une péninsule bordée par 800 kilomètres de côtes, un pied dans la mer Tyrrhénienne à l’ouest, l’autre dans la mer Ionienne à l’est. C’est le point de départ idéal pour découvrir la Calabre en Italie et ce qu’il faut visiter dans cette région encore méconnue. Le mystère ne se perce qu’en s’attardant dans les villages perchés avant de piquer une tête dans une eau cristalline qui n’a rien à envier aux Caraïbes.

La perle de la mer Tyrrhénienne : Tropea
Impossible d’évoquer la Calabre sans mentionner Tropea. Perchée sur une falaise abrupte, la ville semble défier la gravité. En flânant dans ses ruelles, on est frappé par l’élégance des bâtiments aux tons pastel et l’animation des petites places. Mais le véritable spectacle se joue en contrebas. L’église de Santa Maria dell’Isola, trônant fièrement sur son promontoire rocheux, offre l’un des panoramas les plus photogéniques du sud de l’Italie.
Au pied de la falaise, les plages de sable blanc invitent à la paresse absolue. C’est ici que l’on comprend pourquoi tant de voyageurs cherchent à découvrir les plages les plus spectaculaires d’Italie. À quelques kilomètres de là, le Capo Vaticano offre des criques plus sauvages, accessibles parfois uniquement par la mer, où l’eau turquoise contraste avec le granit gris. C’est un décor de cinéma, brut et éblouissant.
Légendes et villages de pêcheurs sur la Costa Viola
En descendant vers le sud, la lumière change et la mer prend des reflets violets au crépuscule : bienvenue sur la Costa Viola. C’est ici que le mythe rejoint la réalité. Ulysse lui-même aurait navigué dans ces eaux, bravant les monstres Charybde et Scylla. Aujourd’hui, le danger a laissé place à la poésie, notamment dans le village de Scilla. Le quartier de Chianalea, surnommé la « petite Venise du Sud », est un entrelacs de maisons construites à même l’eau, où les barques des pêcheurs remplacent les voitures devant les portes d’entrée.
Les fonds marins de cette zone sont d’une richesse exceptionnelle. Pour les amateurs d’exploration subaquatique, c’est un terrain de jeu inépuisable. Si vous vous demandez où faire de la plongée en Italie, sachez que les eaux autour de Scilla et du détroit de Messine regorgent de vie et de vestiges archéologiques, offrant une expérience immersive unique.
Reggio de Calabre et les guerriers de bronze
Le périple côtier nous mène inévitablement à Reggio de Calabre. Si la ville a été marquée par les séismes, elle a su renaître, notamment grâce à son « Lungomare », décrit par Gabriele d’Annunzio comme « le plus beau kilomètre d’Italie ». C’est une promenade bordée de palmiers et de palais Art Nouveau, où l’on vient voir et être vu lors de la traditionnelle passeggiata.
Mais le véritable trésor est enfermé au Musée archéologique national : les Guerriers de Riace. Ces deux statues de bronze du Ve siècle avant J.-C., repêchées par hasard en 1972, sont d’un réalisme saisissant. Leurs muscles tendus et leurs regards perçants témoignent de la grandeur de la Grande Grèce. Depuis la promenade, la Sicile semble à portée de main. D’ailleurs, pour ceux qui souhaitent prolonger l’aventure, il est très simple de savoir comment se rendre en Sicile depuis la France ou l’Italie du sud, tant les connexions via le détroit sont fréquentes.

L’appel de la montagne : Sila et Pollino
Oubliez les clichés de l’Italie du Sud aride et brûlée par le soleil. L’intérieur des terres calabraises est une forteresse verte. Le massif de la Sila, souvent comparé à une « petite Suisse », surprend par ses forêts denses, ses lacs d’altitude et son air pur. C’est un contraste total avec la chaleur des côtes. Ici, loups et rapaces règnent en maîtres dans une nature préservée.
Plus au nord, le Parc National du Pollino offre des paysages encore plus dramatiques. C’est le royaume du pin de Bosnie, un arbre capable de survivre des millénaires sur les crêtes rocheuses. Les randonneurs y trouvent un terrain d’aventure exceptionnel, entre gorges profondes comme celles du Raganello et villages suspendus comme Morano Calabro, dont les maisons s’empilent en cascade sur la colline.
Une gastronomie qui ne laisse pas indifférent
En Calabre, passer à table est un acte de foi. La cuisine y est généreuse, rustique et, disons-le, pimentée ! 🌶️ Le produit phare est sans conteste la ‘nduja de Spilinga, une saucisse de porc tartinable saturée de piment, qui relève les sauces et les bruschettas. Mais la douceur n’est pas absente : à Pizzo, le tartufo est une institution. Cette boule de glace noisette et chocolat au cœur fondant est née ici et fait la fierté des habitants.
Pour accompagner ces festins, la région redécouvre son patrimoine viticole. Longtemps restés dans l’ombre, les vins locaux gagnent en reconnaissance. C’est le moment idéal pour explorer les vignobles cachés d’Italie et s’offrir une évasion pour les amateurs de vin, notamment autour de Cirò ou dans les terres de Cosenza, où les cépages autochtones comme le Gaglioppo racontent l’histoire d’un terroir volcanique et ensoleillé.
Sur les traces de l’histoire et de la foi
La ferveur religieuse et l’histoire complexe de la région se lisent dans ses pierres. À Gerace, la « ville aux cent clochers », le temps semble s’être arrêté au Moyen Âge. Ses ruelles pavées et sa cathédrale normande imposante offrent une atmosphère mystique, renforcée par des vues imprenables sur la mer Ionienne. C’est un lieu de silence et de contemplation.
Non loin de là, la Cattolica de Stilo est un petit bijou d’architecture byzantine. Perchée à flanc de montagne, cette minuscule église en briques avec ses cinq dômes rappelle que la Calabre fut longtemps une terre d’Orient en Occident. C’est une étape incontournable pour saisir l’âme spirituelle de cette région.
Voici les expériences immanquables pour votre voyage :
- Manger une glace Tartufo sur la place principale de Pizzo au coucher du soleil.
- Randonner jusqu’aux vieux pins du parc du Pollino.
- Se baigner sous le sanctuaire de Tropea tôt le matin.
- Visiter le musée de Reggio pour un face-à-face avec les Bronzes de Riace.
- Goûter à la véritable ‘nduja directement chez un producteur à Spilinga.

La Calabre est-elle une destination sûre pour les touristes ?
Absolument. La Calabre est une région sûre pour les voyageurs. Bien que la région ait souffert de clichés liés à la criminalité organisée, celle-ci ne vise pas les touristes. Comme partout ailleurs en Europe, il suffit de faire preuve de bon sens et de surveiller ses effets personnels dans les zones très fréquentées.
Quelle est la meilleure période pour visiter la Calabre ?
Pour éviter les fortes chaleurs et la foule du mois d’août, privilégiez les mois de mai, juin, septembre et octobre. L’arrière-saison s’annonce particulièrement agréable, permettant de profiter de la mer et des randonnées en montagne sous des températures clémentes.
Est-il nécessaire de louer une voiture sur place ?
Oui, c’est fortement recommandé. Bien que le train desserve les villes côtières principales, les trésors de la Calabre (villages perchés, parcs nationaux, criques isolées) sont difficilement accessibles en transports en commun. Une voiture vous offrira la liberté nécessaire pour explorer la région en profondeur.
Combien de temps prévoir pour un tour de la région ?
Pour avoir un bon aperçu de la Calabre, une semaine est le minimum vital. Cependant, pour explorer à la fois la côte Tyrrhénienne, la côte Ionienne et les massifs montagneux sans courir, un séjour de 10 à 14 jours est idéal.