au tour de cyprien!

De la Jungle au moyen-Âge...

Le 19/09/13, 11:33

-8.42897392962965.8075282666667

Nous voilà en approche du parc national Chitwan, ma mère et moi avons rencontré dans le bus, des touristes espagnoles qui nous indiquent des bungalows près de la réserve. Je décide de partir avec eux à bord d’un 4x4 qui était venu les chercher à un arrêt de bus. Ma mère hérite de la place du passager et moi, j’accompagne les espagnols à l’arrière du pick-up.
Cheveux au vent, on traverse des chemins défoncés, on remonte le cours d’un ruisseau pour récupérer un sentier en amont, toutes les roues du 4x4 sont submergées, le conducteur a l’air serein et maîtrise son sujet, on passe cet obstacle sans embûche et nous arrivons au Lodge. Un repas nous est préparé avant d’aller faire une ballade à dos d’éléphant...
Ma mère était bien loin de s’imaginer un jour sur le dos d’un éléphant. Le pachyderme a la peau dure et rêche, ses poils sont épais et espacés. Il s’agenouille pour que l’on puisse monter dessus, on a presque peur de lui faire mal quand on escalade sa grosse carcasse. Sa démarche est nonchalante, ce n’est pas très confortable, une fois sur son dos, le maître nous annonce que l’animal va prendre son bain.
À quelques pas d’ici coule un fleuve... j’ai laissé Véro continuer avec ce gros patapouf faire un plouf, depuis la berge je jouais au photographe, tandis que Dumbo prenait un malin plaisir à arroser avec sa trompe tous ceux qui bougeaient. De retour au camp, on s’enfonce dans les marécages où les herbes atteignent plus de 2 mètres de haut, au bout de chaque tige sont accrochés des filaments ressemblant à du blé qui s’agite au gré de la brise, la faible lumière du crépuscule vient teindre d’argent ces roseaux et nous transportent définitivement dans une autre époque.

Le lendemain, on passe aux choses sérieuses... fini les conneries à se faire arroser par l’éléphant, maintenant il faut chausser les bottes et nous partons en randonnée dans la jungle !! Oui la jungle où vivent encore le rhinocéros unicorne, des singes et sa majesté... Le tigre royal.
Le parc de Chitwan fait partie des derniers endroits sur terre où l’on peut observer le tigre en liberté. Avant le départ, je note un petit détail qui me gêne un peu... mon guide est armé seulement d’un bâton, « -Attends mec, tu crois faire quoi si le tigre nous attaque?... Lui mettre le bâton dans le... ?! »Plus sérieusement, heureusement que j’avais pris mon Opinel!! Pour commencer, on n’avait pas de chance, la grisaille et parfois une fine pluie s’invitaient à notre expédition, la traversée du fleuve pour rejoindre la jungle se fait sur une barque taillée dans un tronc, pendant qu’une personne ramée, une autre enlevée le surplus d’eau de la barque avec un bac en plastique.
Ça y est, on a les pieds dans la jungle, donc maintenant plus un bruit. On doit avancer à petits pas, faire le moins de bruit possible et mettre toutes les chances de notre côté pour pouvoir admirer la faune. 4 heures de marche plus tard et après avoir traversé des ruisseaux sur le dos cette fois-ci du guide, ma mère n’en peut plus.... c’est clair le temps n’est pas au rendez-vous et on a juste observé un hibou, un macaque et un daim, pas de quoi s’en mettre plein la vue. Par contre on s’est bien fait bouffer par les sangsues et les moustiques. Ah les sangsues, putain mais c’est un truc de fou ces merdes-là !! Ça te rentre de partout, cela te rend dingue car tu ne les vois pas venir, cela va même jusqu’à se faufiler dans les chaussettes, je peux te dire qu’il faut en avoir du courage pour s’aventurer jusqu’ici et vas-y que ça te suce, même jusque dans le caleçon elles s’engouffrent !! Bref il faut avoir de sacrée paire de corones pour les enlever, c’est visqueux et souvent tenace, cela n’est pas douloureux mais une fois retiré de ta peau, cela te laisse une marque rouge et cela pisse le sang parfois pendant quelques minutes. D’ailleurs à ce qui paraît, avec un bon jet d’urine elles se détachent facilement, dommage car ma mère n’a pas voulu que je fasse le test pour vérifier l’astuce !!
On n’aura pas vu le tigre, tant mieux dira Véro! Nous rentrons au lodge, et profitons de visiter le village le plus proche.

C’est un village très pauvre, les maisons sont fabriquées avec du bois, de la terre et le toit est en tôle. Le seul commerçant se trouve au croisement, son magasin lui sert de toit et de commerce, il vend un peu de tout, on rentre pour demander s’il a des cigarettes, il faut savoir qu’il ne parle pas anglais, donc je mime le geste de fumer pour qu’il comprenne puis je lui montre avec deux doigts que je veux 2 paquets de clopes... là il me donne deux cigarettes, je me pose la question de savoir s’il ne se fout pas de ma gueule, mais j’ai vite compris qu’ici les cigarettes se vendent à l’unité.
Du coup le Népalais est surpris que ma mère lui achète 1 paquet et le reste d’un autre entamé, en fait c’était tout le stock qu’il lui restait... le tout pour moins de 2 euros.

Notre prochaine destination est Bakthapur, on trouve un petit hôtel dans cette cité médiévale. Bhaktapur est une ancienne cité royale de la vallée de Khatmandu, classée au patrimoine mondial de l’humanité, Bhaktapur est une pépite d’architecture et de culture, un endroit où le temps a semblée s’arrêter depuis longtemps. Bhaktapur étant pour l'essentiel une ville piétonne, seuls les motoculteurs et les mobylettes ont leur ticket d’entrée.
Une fois que l’on quitte la chambre, on a l’impression de remonter le temps. Ses quartiers d'habitations sont constitués de hautes maisons en briques rouges percées de fenêtres en bois adroitement sculptées. Du maïs, des gousses d’ail et du piment pendent aux fenêtres tandis qu’un vieillard observe chaque un de nos mouvements depuis son balcon en bois.
Les places et les rues bourdonnent d'activités : le boucher découpe ses moutons ou poulets, assis à même le sol dans la rue, avec comme plan de travail une vieille planche en bois usée par les coups de lame. Les agriculteurs étalent une nappe sur laquelle reposent des légumes colorés. La mamie au sourire communiquant fille tranquillement le coton. Les potiers fabriquent et sèchent au soleil des poteries de toutes formes et de toutes tailles, les femmes font leur lessive à la main dans les fontaines.
Ce qui m’a le plus impressionné c’est le vaste square, il y a de nombreux bâtiments, temples et monuments historiques: temples de Shiva, de Krishna, de Rameshwar, de Vatsala Durga, de Bhadri, de Pashupatinath ; cloche de Taleju ; colonne du roi Bhupatindra Malla. La Sun Dhoka, la porte d'or permettant d'accéder au palais aux cinquante-cinq fenêtres, achevée en 1754, est une oeuvre d'art absolument magnifique. Une petite rue flanquée de boutiques conduit à Taumadhi Tole. L'impressionnant temple Nyatapola, achevé en 1702, domine la place. Doté d’un toit à cinq niveaux superposés, il est le plus élevé du Népal. Un long escalier bordé de statues conduit au sanctuaire. Tout près, un autre temple est coiffé de trois toits superposés. Deux lions de cuivre gardent ce temple imposant datant du début du XVIIe siècle. Tout ici témoigne de la richesse de l’architecture traditionnelle newar. Chaque divinité à son propre temple à son image, la fumée des bougies de cire envahit la place et confère une atmosphère mystique, le son des cloches est présent continuellement, les dévots actionnent à chaque fois les cloches misent à disposition à l’entrée des temples pour signaler aux dieux leur présence. Les chants à la gloire de dieu résonnent au milieu de somptueux rituels qui nous envoûtent.

Ma mère et moi décidons de prendre les services d’un guide, pour profiter des petites histoires du village. Après notre visite de la ville, l’homme nous invite à la kermesse de l’école primaire où sont ses deux enfants. On assiste à la préparation du spectacle, nous étions les seuls touristes et nous avions en face plus de 400 enfants surexcités de nous voir, ils voulaient tous être pris en photo, ma mère trouvait les costumes des plus petits trop mignons. Le père était fier de nous présenter ses enfants et leur maîtresse.
Les enfants étaient très sérieux dans leur rôle et représentation. Nourris par le sourire des enfants nous assistons à un moment à part, plein de sincérité et de bonheur.

Le lendemain, nous arpentons avec le guide une succession de rues étroites pour nous diriger vers la basse ville, on débouche sur de vastes champs grouillants de villageois s'affairant aux travaux de la terre. Quelques tracteurs de fabrication indienne et des bœufs attelés à des vieilles charrettes, des outils artisanaux, à quelques minutes à peine du centre-ville, le décor a totalement changé en quelques pas. Nous traversons ces champs pour rejoindre un temple plus haut sur une colline, nous avons un aperçu de la vie à la campagne et des cheminées des fabriques de briques rouges (spécialité de la région).
Au retour de notre randonnée, on s'arrête ici et là dans quelques boutiques. Les étals craquent sous les marchandises de toutes sortes : bijoux, vases en poterie, marionnettes en bois, objets décoratifs et vêtements. Les thangkas, peintures religieuses tibétaines, sont très populaires.

C’est bientôt l’heure du départ pour ma mère, on rentre à Khatmandu, nous visitons un autre temple à Patan, il y a beaucoup de singes dans les rues et dans ce haut lieu du bouddhisme.
Le soir, on s’offre un dernier restaurant pour goûter une dernière fois aux saveurs de l’Asie. Véro rentre pour la France avec plein de beaux souvenirs, ce fût une belle expérience que de partager un peu de temps avec ma maman dans un pays lointain.
Maintenant que mon pied va mieux, je suis prêt pour aller faire un trek, ici au Népal, je vais m’attaquer au camp de base de l’Everest une aventure que je planifie de faire en 21 jours de marche...au cœur de l’Himalaya.

Voir les photos : Népal - Nepal ]

Posté par cyp_13

Véro au Nepal....

Le 28/08/13, 10:16

-8.42897392962965.8075282666667

Eh oui!! je suis de retour sur mon clavier pour vous faire suivre mes aventures autour de cette belle planète, Il y a bien longtemps que je n’avais rien écrit, alors je ne perds pas plus de temps et continue l’histoire...
Ma mère me rejoint dans mon voyage. Cela va être pour moi une expérience nouvelle. On n'a jamais voyagé ensemble. Ma mère n'a jamais fait, ou eu l'opportunité de faire un long voyage. C'est donc en novice du sac à dos et des chemins battus que je l'accueille au Népal au pied de l'Himalaya. Ma maman, “Véro” pour ceux qui la connaissent, est une artiste dans l'âme, son goût pour la créativité, la découverte et de l'aventure m'ont convaincu qu'elle fera un bon compagnon de voyage.

Je quitte Pokhara pour la récupérer à Katmandou. Kathmandu est l'endroit où les gens orthographient le nom de 3 ou 4 façons différentes. Un lieu, où les hippies sur le retour se rendaient pour mourir. Kathmandou, son animation, une découverte turbulente, le bruit, la poussière, les couleurs chamarrés, ses cloches des temples, ses ouvrages de bois ciselé, confèrent une atmosphère singulière.

On part dans les méandres des ruelles, Véro est impressionnée, elle ne sait plus où donner de la tête tellement le dépaysement est grand comparé à la campagne Lot et Garonnaise, elle est choquée par les milliers de fils qui passent au-dessus de nos têtes et qui s’entrelacent, eh oui ce sont les installations électriques, c’est vrai qu’à force de voyager dans des pays pauvres, je ne faisais plus attention à ça.

Au détour d'une ruelle, un bâtiment se dressait. C'était une construction carré, toute blanche, dont la base, d'une cinquantaine de mètres de côté, 3 mètres de hauteur s'étage en une série de niveaux, chacune de tailles différentes, jusqu'à un hémisphère, blanc également, surmontée à son tour d'un cube dont chaque face était ornée de yeux de couleur étincelantes, fixé sur les 4 points cardinaux. Le sommet était coiffé d'une pyramide dorée qui s'élevait vers les cieux... bienvenus au stupa de Bodnath qui est la plus sacrée d'Asie. Des moines en robe grenat marchaient autour du stupa, faisant tourner les moulins à prières placés dans les murs.

J’avais trouvé un hôtel paisible à l’abri du tumulte, à quelques centaines de mètres du centre touristique. Mais avant de se rendre dans ce petit havre de paix, nous devons affronter cette jungle urbaine. Il est difficile de décrire l’anarchie routière qui se passe ici, nous décidons de prendre un taxi vélo pour s’immerger un peu plus, le vélo a 3 roues, il comprend un siège avec deux places pas très confortables et relevées d’un parapluie au motif terni par la pollution et l’usure, dans cette circulation imprévisible et surtout chaotique les conducteurs s’acharnent sur leur klaxon fabriqué avec des bouteilles en plastique.
La situation était tellement irréelle aux yeux de Véro, que cela en devenait un sketch humoristique, les vélos s’entrechoquaient, les passants essayaient de se frayer un chemin à travers la circulation car ici les trottoirs sont envahis par les lieux de culte, par les magasins qui dégueulent leur stock et les stands de bouffe en tous genres. Parfois, je descendais du carrosse pour créer un passage à mon chauffeur et essayer de gagner quelques longueurs de roues. Chaque centimètre était important et sujet de discorde.

À présent, nous partons pour Pokhara et son calme, la longue route sinueuse entre Katmandu et Pokhara donne l’occasion à ma mère de me raconter les news venus de France. J’avais choisi, le « lemon tree », un hôtel avec vue sur le lac. Au réveil, je fais la surprise à Véro de louer une grosse moto, genre « Harley Davidson », nous partons faire une randonnée au bord d’un lac où j’avais déjà pris mes repères auparavant avec des amies, c’est un endroit assez reculé de la ville, il faut bien 40 minutes de moto pour goûter à ce coin de paradis. Sur le bord de la route, les champs de rizières défilent et des enfants prennent plaisir à sauter dans les ruisseaux qui les irriguent.

Mon œil est attiré par une petite maison en ruine bâtie en haut d’une colline, surement la vue sur la vallée sera imprenable... on entame une marche vers le sommet, par des chemins escarpés et rocailleux. La montée n’est pas facile et Véro a bien du mal à suivre mon rythme, sans eau et avec une chaleur présente la tâche est difficile. Les locaux sont assez surpris par notre présence et nous lancent des signes amicaux de la main. En chemin, un habitant fait le pas et nous invite à boire un verre d’eau, ma mère est stupéfiée par la pauvreté et la simplicité de ces gens, la maison est sur deux étages et fabriquée avec un mix de pierre, de terre et coiffée d’un toit de chaume.
À l’intérieur la cuisine est facilement reconnaissable aux traces de suie noire contre le mur, le four en terre cuite et le bois remplacent la gazinière, une étagère fabriquée avec quelques planches en bois recyclé où l’on peut encore voir le travail des mites, de vielles poêles cabossées et usées par les années de popote sont accrochées ou posées comme des reliques. Le papy nous montre avec une certaine fierté ce qu’il a réalisé de ses propres mains, au milieu de la pièce une jarre métallique est suspendue par quatre morceaux de cuir soigneusement tressés.
Un enfant de la famille nous montre sa chambre à l’étage, on y accède par une échelle en bois qui a chaque mouvement de pied vacille, il faut se courber pour pouvoir passer sous les poutres et se déplacer dans ce grenier aménagé, le matelas est éclairé par une petite lucarne surmontait de barreaux en bois qui laissent pénétrer les rayons de soleil. Le petit d’homme est heureux de nous montrer son bureau sur le quelle une poignée de livres est empilée comme des briques, qui il espère construiront son avenir souvent pas facile dans ces campagnes reculées. Tout le reste de l’étage est dédié à l’entrepôt de maïs et autres légumes.

Le petit décide de nous accompagner jusque au sommet, après plusieurs pauses... là-haut, la vue est à la hauteur de nos espérances. L’air pur nous fait ressentir cet esprit de liberté que t’offrent les montagnes de l’Himalaya. Ma mère est en sueur et accepte de moins en moins la chaleur...
En redescendant vers la moto, le petit népalais veut absolument nous présenter quelqu’un... Une vieille femme au visage apaisé et marqué par les saisons. Cette mamie vit entourée de plusieurs enfants du village qui régulièrement lui rendent visite. Assis sur un siège en paille qu’elle a fabriquée, au bout de ses bras une corbeille remplie de pastèques fraîchement découpés nous ai tendu, sa main gauche ne tremble pas et son sourire en dit long sur le plaisir qu’elle prend à aider ces étrangers, on croque goulûment dans ce quartier de fraîcheur, même démunie, elle nous ouvre ses portes et son cœur, tout autour de nous des enfants, curieux de nous savoir là, restent intrigués, et d’autres chahutent entre eux pour cacher leur timidité. Véro entonne une chansonnette pour le plus grand plaisir des enfants, même si la chanson est en français et qu’ils ne comprennent pas un mot, le plus important est ailleurs, là dans les rires des enfants et le bonheur de ma mère.
Nous repartons mon sac rempli de fruits que la mamie nous offre pour la route... Le soleil descend à l’horizon et nous devons regagner la moto avant la nuit... Sur la route du retour pour l’hôtel, les éclats de rires des enfants résonnent encore dans notre casque...

On reste encore quelques jours à Pokhara, ma mère profite de l’accueil chaleureux de la fille des propriétaires pour partir faire un peu de shopping je fais mes adieux à Guido mon pote argentin. Pendant ce temps Véro s’envole en parapente pour la première fois depuis les montagnes qui surplombent le village. Maintenant, on décolle pour le sud du Népal et le parc national de Chitwan.

Voir les photos : Népal - Nepal ]

Posté par cyp_13

Du Bouddha à la vie paisible de Pokhara....

Le 23/04/13, 19:15

-8.42897392962965.8075282666667

Je pose mon sac dans la guest house en même tant que Brian un Américain. Lui aussi vient de faire un voyage éprouvant. Le lendemain, après s'être bien reposé malgré une chaleur étouffante, on part visiter l'endroit où est né le prince Siddharta qui devint par la suite Bouddha. Lumbini est une des villes les plus sacrées pour les bouddhistes. Il y un arbre couvert de drapeaux de prières de différentes couleurs, l'arbre abrite un petit étang et un peu plus loin il y a la pierre où la mère de Siddharta lui donna la vie... Le lieu est très paisible.

Le lendemain nous avons visité à quelques kilomètres du centre, les ruines de l'ancien palais où vivaient le Bouddha et sa famille dans sa jeunesse, il ne reste que quelques fondations qui datent de 2600 ans, elles sont recouvertes de végétation, rien d'impressionnant. Sur le chemin du retour, j'ai vécu une bonne expérience car j'étais assis sur le toit du bus avec tous les locaux qui étaient pliés de rire de voir un touriste voyager de la même façon qu'eux. Le bus était plein à craquer, alors les gens petit à petit s'agglutinaient sur le toit, puis on s'est retrouvé une trentaine sur le toit, cheveux au vent, il ne fallait pas se mettre debout au risque de se faire découper par les fils électriques qui passaient à ras de nos crânes!

Je passe 3-4 jours ici puis je mets les voiles sur Tansen, un village au milieu de collines en plein centre du pays, les maisons sont en briques rouges avec certains toits recouverts d'herbe. Je m'établis ici seulement 2 jours car la pluie s'abat sur le pauvre de moi et cela effrite mon plâtre! haha. Je continue mon chemin à Pokhara où je resterai 5 semaines!!
Pour ceux qui lisent le blog à partir de maintenant, il faut savoir que j'ai le pied dans le plâtre et une canne d'un vieux de 92 ans. Alors, le temps de retrouver pleinement mes capacités physiques, j'élis comme domicile Pokhara et vous allez comprendre pourquoi...

Pokhara est un havre de paix où la douceur de vivre est présente à chaque coin de maison!! Une escapade qui change à jamais le cours de sa vie. La ville est étendue, il y a un quartier touristique, avec des petits restaurants et bars qui a fleuri le long du lac Pewa, dont on revient avec des goûts et des saveurs plein les papilles et les yeux. Si tu as la chance de te lever aux aurores, tu auras le droit d'admirer les pics majestueux des Anapurnas qui reflètent leurs beautés sur les eaux paisibles du lac. Mais à cette époque c'est la mousson, alors souvent le ciel est nuageux accompagné de quelques averses mais il fait très chaud!! La ville attire aussi des réfugiés tibétains qui racontent leur histoire et vendent aux étrangers des bijoux artisanaux.Il n'est pas rare de croiser un troupeau de buffles traînant leurs sabots dans les rues avec encore une épaisse couche de boue dégoulinant sur leurs corps.

Je me trouve un hôtel à 2,3 euros la nuit avec un petit jardin, un grand lit et une salle de bain privé, bon j'ai négocié comme un enculé ce qui fait environ 70 euros le mois! je leur ai inventé des histoires pas possibles pour en tirer un prix comme ça!! Il faut dire qu'en négociation le voyage m'a appris beaucoup de techniques... La prochaine étape était d'aller à l'hôpital pour changer mon plâtre (Made in India) car il s'était fendu sous le pied, je vous laisse imaginer la gueule du type qui m'a enlevé le plâtre, il était au bord de la syncope ou de l'asphyxie car ces cons d'Indiens avaient oublié de me saupoudrer le pied de talque. Donc j'avais le pied qui avait moisi... enfin je vous passe les détails!! Au final, ils m'ont tout refait et je suis reparti avec une résine toute neuve!

Mes 5 semaines à Pokhara m'ont permis de rencontrer beaucoup de touristes qui venaient faire le trek du tour des Anapurnas (un des treks les plus connus du monde). C'est impossible de citer toutes les personnes que j'ai rencontrées en 5 semaines...

Les premiers matins les locaux s'habituaient à voir le boiteux avec sa canne qui passait devant leur magasin, mon visage devenait de plus en plus familier pour les Népalais, je commençais à avoir mes repères dans des petits cafés et bars, je passais du temps à discuter avec tous ceux que je croisais, à présent tous les locaux m'avaient déjà posé la question substantielle à leurs yeux "-Mais qu'est-ce qui t'es arrivé à ton pied?" et maintenant que toute la ville était au courant, je n'avais plus à leur répondre... Les Népalais sont accueillants et sont toujours les premiers à te saluer.

De toutes les rencontres que j'ai faites, je suis obligé de parler d'un groupe de 4 français (Samoth, Eugénie, Pierrot et Charlot) on a fait connaissance dans la rue. Ils m'ont invité à faire du pédalo sur le lac, la chance que j'ai eue est d'avoir le pied fracturé ce qui me dispensait de pédaler! Le vent constant nous avait poussés à l'autre bout du lac et maintenant il fallait revenir face au vent, ils galéraient à revenir au quai à tel point où ils ont été obligés d'accoster la berge et de le tirer à l'aide d'une corde en remontant le lac contre le vent, je me fendais la gueule de les voir trimer!! On a passé ensemble quelques soirées au bord du lac à se raconter des conneries jusqu'à tard dans la nuit avec une petite Tuborg à la main, tout ceci sous le regard scintillant du ciel Népalais!!

Un autre après-midi, Je marchais sur un trottoir et maladroitement je trébuche sur un tabouret, une femme népalaise rigole et m'invite à m'y asseoir. Au même instant je rencontre Lilian une Hollandaise aux yeux bleu clair, au visage radieux et qui parle correctement le français . On décide ensuite de boire un verre. Puis rapidement on discute sur des sujets de la vie, assis à une table avec vue sur le lac. Lilian est une fille douce et calme qui affiche toujours un large sourire, on est parti en barque sur le lac ( Ça c'est mon côté romantique), on a visité les alentours de Pokhara en scooter que je pouvais conduire! En fait mon emploi du temps était simple, la journée je retrouvais Lilian pour un peu de spiritualité, de balades et le soir, je faisais la bringue avec les 4 autres artistes (les Français). Je passais souvent des heures à lire et à profiter tout simplement de la vie à la terrasse d'un café.

Mon anniversaire était dans 3 jours. J'allais fêter mes 30 ans comme un pauvrote! L'image de me voir seul appuyé contre un comptoir avec ma bière me réveilla et soudainement, je décidais de faire de cet anniversaire le meilleur possible!! Alors, je suis allé voir le patron d'un bar qui s'appelle l'Amsterdam pour lui demander la permission de fêter mon anniversaire dans son lieu, je lui dis que l'on sera une dizaine. Il me répond "-pas de soucis, je t'offrirai le gâteau!" Pendant deux jours j'accostais les touristes qui avaient une bonne bougne et qui me semblaient sympas pour les inviter à mon anniversaire.

Aujourd'hui c'est mon annif, j'en profite pour partir en scooter avec Lilian à la découverte de lacs enclavés entre des collines à une vingtaine de km. Pour mon anniversaire, on s'offre un poisson frais du lac dans un petit restaurant qui domine les lieux, on profite de ce soleil rayonnant et de la vue imprenable sur le lac turquoise. D'un coup d'accélérateur, on rentre à Pokhara pour ma soirée... j'ai donné RDV à 20h30... Personne n'est là, l'image que je m'étais faite devenait réelle, je voyais le spectre de passer mon annif seul s'abattre sur moi... mais tout à coup les gens ont débarqué, il y a plus d'une trentaine de personnes qui sont venus et qui demandaient où se passait l'anniversaire de Cyprien??!! Le patron m'offrait tout gratuit, c'était énorme, même des gens sont venus avec des cadeaux!!(Short, livres, encens, cartes, des dessins, des bonbons et des plumes d'oiseaux...) Des personnes que je ne me rappelais plus avoir invitées avaient répondus présent!! Je ne sais pas comment je me suis démerdé avec les invités mais le peu de mecs présents avaient eu le plaisir d'être entourés de déesses.
J'avais réussi à créer une ambiance et surtout une osmose entre tous ces voyageurs qui eux-même ne se connaissaient pas avant. ll n'y avait plus assez de part de gâteau tellement il y avait du monde, j'étais chaud comme une baraque à frites, j'étais dans un grand soir, seul les gens me connaissant dans ces moments peuvent en avoir une idée, j'étais trop heureux, j'ai rencontré des voyageurs supers sympas, du coup on est resté jusqu'à 5h du mat dans le bar, alors que normalement le bar ferme ses portes à 1h du mat. Le patron était content, il avait fait son chiffre. À la fin de la soirée, je réalisais que j'avais passé un de mes meilleurs anniversaires!!

Pendant mon anniversaire, j'avais fait la connaissance de deux filles Élodie et Karen et d'un autre groupe de 4 filles françaises. Élodie et Karen sont pleines d'énergie et de sensibilité intellectuelle. On a passé des soirées à faire la fête avec d'autres touristes, je ne peux pas tout raconter mais qu'est-ce qu'on s'est fendu la gueule! Je classerai ça dans le dossier des souvenirs du voyageur... ajouter à cela des partis de billards qui n'en finissent pas car on n'arrivait pas à mettre les billes dans les trous alors que les Népalais attendaient leur tour impatiemment...(pas bien). Vous l'avez compris, rien d'intéressant culturellement mais que de bons moments passés entre les bars de la ville... Cela faisait du bien car en Inde, il n'y avait pas souvent la fête.

Je n'oublie pas mon petit "mariposa" Sahara une petite fille de 9 ans et sa maman avec qui pratiquement chaque soir on mangeait un bout ensemble. Sahara me couvrait de cadeaux à chaque fois, elle revenait avec un dessin qu'elle avait fait et me l'offrait. Ce petit ange était trop mignon. Pratiquement tous mes amis ont repris la route pour d'autres horizons, il ne reste plus que Sahara et sa maman Francesca, les soirées sont beaucoup plus calmes mais cela me permet de récupérer un peu. Alors, j'ai des longues et intéressantes discussions avec Francesca, là on ne parle plus de faire la fête mais nos discussions sont accès sur un peu plus de spiritualité et sur le sens de la vie. Eh oui parfois j'ai mon côté philosophe qui ressort! C'était très enrichissant.

Un peu plus tard j'ai rencontré Guido un Argentin qui vit actuellement à Séville, Il a joué un peu au rugby à Perpignan donc il a quelques notions en Français. C'est un mec calme au grand cœur, qui te sort toujours des blagues en français qui ne font jamais rire!!haha Bref quand il est arrivé je suis allé m'installer, sur un de ses conseils, dans la partie Nord du lac, dans la guest house "lemon tree". On avait une vue à 180 degrés sur le lac, on avait les grillons qui chantaient aux fenêtres, allongé depuis mon lit je pouvais voir les parapentes tourbillonnaient au-dessus du lac. Avec Guido, on échangeait beaucoup sur nos façons de voir la vie, on jouait aux échecs, je lui mettais quelques branlés au billard, on s'installait parfois des heures à une terrasse d'un restaurant à discuter où à lire, on profitait des plats de Pokhara délicieux, variés et bon marché!!
Mais le plus intéressant que j'ai fait avec lui c'est d'aller tous les soirs dans un orphelinat de 40 enfants âgés de 4 à 16 ans . Pendant 5 jours on aidait à faire les devoirs aux enfants, on leur servait le repas du soir, les enfants n'avaient pas le droit de manger de la viandes sauf le vendredi soir car c'est trop cher, autrement tout le reste du temps c'était la même chose du riz et des légumes. Quand c'était l'anniversaire d'un petit tout le monde avait droit au gâteau.
On avait trouvé comme activité de la salsa, je trouvais l'idée originale car au beau milieu de l'Himalaya, la salsa ils ne connaissent pas!! La danse est un bon moyen de communiquer et de faire partager de nouvelles cultures musicales! Guido a quelques notions de Salsa, on a installé tous les enfants dans la cour et Guido nous fait une démonstration de danse avec une autre bénévole espagnole. Les enfants adoraient et ce sont tous mis à emboîter le pas!! Même moi avec ma canne, je me suis laissé transporter par l'allégresse. Il y avait beaucoup d'énergies mais surtout nous étions heureux d'apporter un peu de joie à ces gosses et de les voir afficher un large sourire.

Cela fait maintenant 5 semaines que je suis à Pokhara où j'ai fait de merveilleuses rencontres et passé de mémorables moments, comme je vous dis , je ne peux pas tout comté les anecdotes car il y en a trop eu et définitivement, Pokhara a été une étape de ma vie.

À présent ma maman me fait le plaisir de me rejoindre au Népal, alors je pars pour Katmandou la récupérer...

Voir les photos : Népal - Nepal ]

Posté par cyp_13
Blogs de voyages - © Copyright www.enroutes.com 2021 - Contact
Referencement et création de site : www.trafimedia.fr