au tour de cyprien!

Du paradis à l'enfer...

Le 19/05/12, 13:31

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Comme je vous le disais dans l'article précédent, je ne m'ennuie pas sur cette île... Mais tout commença un soir... Je prends ma moto pour faire une course au village de Hut Bay à 7 km de ma hutte en Bambou. Au moment de redémarrer, je suis accosté par un monsieur complètement ivre qui me demande de le ramener chez lui, dans ma direction. Vu l'état du type je lui dis non car qu'il est trop défoncé!! Mais il n'a que faire de mes paroles et commence à monter sur la moto. Vu l'accueil positif que j'ai reçu de tous les habitants de l'île, je cède et nous voilà partis tous les deux sur la moto.

La nuit est déjà tombée, les routes sur ces îles sont étroites et jonchés de creuvasses, il n'y a pas d'éclairage public, des vaches, des chèvres, dorment sur ou au bord de la route, des chiens traversent sans arrêt, des gens marchent sur le bord de la chausser et pour finir tu prends des moustiques plein les yeux. Au bout de 6 km une voiture arrive en face de moi, je ralentis et passe sur le côté de la voiture, je suis ébloui par les phares de la voiture et je décide de me rabattre au centre de la route car il y a toujours des animaux qui trainent et là c'est le drame... Soudainement, je percute un cycliste, je n'ai pas pu l'éviter, je ne l'ai pas vu, mon guidon croise le fer avec le sien et tous les trois nous tombons. Le cycliste est arrivé légèrement sur le côté, moi encore éblouis par la voiture précédente et le vélo n'ayant pas de lumière la chute est inévitable. Je glisse sur la route avec la moto sur 1 mètre 50, je me lève aussitôt et me retourne... et là je vois les deux gars au sol. Un ne bouge plus et l'autre est en train de suffoquer. Je pousse un cri et balance mon casque, Je crois que c'est un cauchemar et que je vais me réveiller mais j'entends toujours le bruit de cet homme qui s'étouffe, je cours vers lui, me penche au-dessus de lui, il est en train d'avaler sa langue, il y a du sang partout, je réussis à passer mes doigts dans sa bouche car il a les dents du bas cassées, je couche le monsieur sur le côté dans une position de sécurité comme on m'avait appris à l'examen de secouriste, il recrachait du sang, je ne vois pas bien car il fait nuit et on est au milieu de nulle part, à ce moment-là l'autre personne que je transportais sur la moto reprend ses esprits, je le tire sur le bord de la route pour ne pas créer un sur-accident. Tout se passe très vite.

Je me retrouve avec ces deux victimes sur les bras, je décide de prendre la moto et d'aller chercher de l'aide à un shop qui se trouve à 400 mètres, mais quand j'arrive, les personnes sur place ne comprennent pas ou ne veulent pas se déplacer pour m'aider( J'ai appris plus tard que les Indiens portent rarement secours quand il y a un accident pour ne pas être impliqué dedans et ne pas avoir affaire avec la police) donc je reviens vers les victimes pour en porter une à l'hôpital et prévenir en même temps une ambulance, je charge sur la moto celui que je transportais, il est ouvert au front et le sang coule à flots sur son visage, il monte derrière moi. Au moment de l'accident, j'étais torse nu donc à chaque fois qu'il respirait, il me projetait du sang dans le dos et sur la nuque, mon short est imbibé de sang, c'est un truc de fou. j'arrive à l'hôpital je demande une ambulance en urgence pour chercher l'autre victime, on part sur la route avec l'ambulance, mais on ne retrouve pas l'autre victime, j'espère à ce moment-là qu'une personne la récuperer.
On revient à l'hospital, l'autre victime est bien là, il y a aussi la police et au moins une trentaine de curieux... Le flic s'approche vers moi et me demande si c'est moi qui suis impliqué dans l'accident? je lui réponds oui. Il me répond sèchement et furieusement "- il ne te reste plus qu'à prier pour qu'une de ces deux personnes ne meurt pas car en Inde, c'est 7 ans de prison même si tu n'as pas fait exprès!!" je me dis que ce n'est pas possible ce qu'il m’arrive, je rentre dans la salle où sont installés les blessés, je n'ai jamais vu autant de sang même pas dans un film, les deux matelas étaient immaculés de sang et le sol recouvert, j'ai encore l'odeur qui me revient, c'était affreux!! Pendant que les infirmières s'affairent à recoudre les victimes, je suis dehors sur un banc avec Emilie et un Australien de la guest house qui m'ont rejoint. Bilan des dégats: Le cycliste à la machoire cassée, la lèvre inférieure avec les 4 dents du bas explosées, et l'autre est ouvert sur le front et l'arrière du crâne sur 5 et 4 cms, il a aussi une couille ouverte car au moment de l'accident il avait mis sa bouteille de Whisky dans son pantalon, heureusement que la bouteille n'a pas explosé il aurait pu s'ouvrir plus. Moi, j'ai des égratignures bénignes à la main et au genou gauche et au coude droit. La police vient vers moi et m'anonce que le cycliste est lui aussi vraiment bourré, ce qui peut penser qu'il ne maitrisait pas son vélo car j'avais les lumières sur la moto, et ce qui peut expliquer la gravité de leurs blessures car ils ont du tomber inconsciemment sous l'effet de l'alcool, alors que moi je n'ai presque rien. Mais bon cela ne résout pas le problème, je n'ai pas envie de devenir un meurtrier, en plus ce centre médical est très mal équipé, les infirmières me disent que les deux doivent être héliportés le lendemain sur Port Blair, la plus grande ville des îles. En attendant ils vont devoir passer la nuit avec le minimum de soins. La police me donne rendez-vous le lendemain 9H pour faire la procédure...

Je rentre couvert de sang, prends une douche et ne ferme pas l'oeil de la nuit. J'ai sans arrêt cette image au moment du choc qui me revient comme un flash et une autre image quand ils sont tous les deux à l'hôpital. C'est vraiment horrible, j'ai un sentiment de culpabilité énorme, mais surtout je prie comme l'a dit le policier pour qu'ils restent en vie!

Le lendemain je me rends au poste de police, les flics ont l'air plus détendus que la veille, car entre-temps ils se sont rendus sur les lieux de l'accident et ont vu l'endroit du choc au milieu de la route. La veille, ils me soupçonnaient de rouler trop vite, mais ils ont constaté le peu de blessures que j'ai et sur la moto seulement le rétroviseur et le clignotant avant sont cassés. Le vélo du cycliste n'a rien pas de roue voilée ou quoique se soit. Je suis placé en garde à vue, toute la journée, je n'ai pas de menotte au poignet( de toute façon ils n’en ont pas, les menottes sont des cordes que je vois pendu sur un clou) mais un garde reste toujours à mes côtés. Il nous faut la journée complète pour remplir toutes les démarches administratives, c'est très stressant car ils parlent tous Shingali et ne parlent pas très bien l'anglais. L'hélicoptère vient ramasser les victimes juste à côté du poste de police, au moment où l'hélicoptère décolle, je fais un dernier signe en croisant les doigts en direction des victimes. Les policiers me portent à manger et à boire, ils sont aux petits soins avec moi et comprennent ma peine et ma situation. Ils comprennent bien que c'est de la malchance et que c'est un accident. Les policiers connaissent les gens que j'ai blessés et apparemment ce sont des gens qui sont alcooliques et qui se mettent la mine tous les jours. Ces locaux ne sont pas très bien vus sur l´île mais cela n'enlève en rien ma peine que j'ai pour eux. En fin d'après-midi les policiers me disent qu'ils doivent me transférer à Port Blair pour être jugé en comparution immédiate le lendemain. Ils gardent avec eux tous mes papiers personnels comme le passeport, permis de conduire et permis de l'île. À ce moment-là je me rends compte que la liberté n'a qu'un prix celui du passeport. La police me dit de ne pas stresser, il faut juste que j'explique au juge ce qui s'est passé et je serai relaché dans la journée. Un des officiers me donne le numéro de son oncle qui est avocat à Port Blair.
Je suis escorté par deux policiers, on prend un bateau qui fera la traversée durant toute la nuit pour arriver le lendemain matin à Port Blair, au moment de monter dans le bateau tous les yeux sont rivés vers moi car la nouvelle à vite circuler sur cette île, seul truc positif, la police me paye mon billet, la nourriture et le ptit déj.

On arrive au tribunal, je rencontre mon avocat, la police explique les faits à l'avocat, je tente d'expliquer exactement comment l'accident est arrivé mais l'avocat me coupe aussi net et me dit: "- Ce n'est pas le moment de m'expliquer comment cela c'est passé car là on va passer devant le juge pour savoir si tu vas être libéré ou rester en garde à vue( c'est-à-dire en prison) jusqu'au procès final car une des victimes n'est pas dans un très bon état!!" Il faut que vous sachiez qu'ils parlent très mal anglais avec un accent à vouloir se pendre, et en plus ils emploient un vocabulaire juridique qui est nouveau pour moi. Heureusement, j'avais un mini dictionnaire pour comprendre un peu. À ce moment-là je me dis, que la vie m'a balancé cette épreuve sur mon chemin, une épreuve difficile car je ne suis pas dans mon pays et surtout personne ne me connaît et je suis seul contre tous. Au lieu de m'apitoyer sur mon sort, il vient en moi une énergie pour m'en sortir, je suis confiant et sais qu'il faut que je compte que sur moi.
Au tribunal, tu n'as pas une seconde d'intimité même quand je parle à mon avocat il y a toujours 5-6 personnes qui viennent s'incruster à la discussion. Je découvre une autre facette de la culture Indienne, "la curiosité", ils viennent me voir pour savoir ce que je fais ici...d'habitude je réponds aux sollicitations des locaux mais là ce n'est pas le moment!
Je suis appelé à rentrer dans la salle d'audience, je suis placé dans le box des accusés tout au fond de la salle, le mobilier est vieux, les tables sont usées aux endroits où les avocats s'appuient pour poser leurs coudes, les chaises en paille sont trouées, la poussière a investi les lieux, les vitres n'ont pas été netoyées depuis des lustres, la lumière peine à traverser la crasse. Le juge entre, tout le monde se lève, il s'assoie et c'est à peine s'il me regarde. Une tonne de dossiers croulent sous ses pieds. Mon dossier est appelé, mon avocat demande que je sois mis en liberté conditionnelle et non en prison le temps du jugement final... Un long moment d'attente, je vois mon avocat chercher un article dans le livre du code juridique. Je ne comprends rien à je qu'il se passe car ils parlent dans leur langue... ensuite le juge se prononce, mon avocat quitte la salle et me lance un regard, limite, de détresse; Il me dit de rester dans le box et qu'il revient. Je ne comprends rien à ce qu'il se passe, je ne sais pas si je vais aller en prison ou pas. Il faut savoir qu'il est très difficile de percevoir les sentiments d'un Indien, par exemple pour valider une chose ou pour dire "ok" ils penchent la tête de gauche à droite, ce qui pour nous européen pourrait signifier un "peu être"ou "je ne suis pas sûre". Ils ont un code du language des signes et des expressions faciales différents des nôtres, donc je ne sais pas du tout ce qui se goupille. Mon avocat revient et m'annonce que je suis placé en liberté conditionnelle, grâce à mon comportement le jour de l'accident où j'ai porté secours aux victimes, le juge décide de me relacher de ma garde à vue!!! La condition est que je dois rester uniquement dans la ville de Port Blair et que je dois rentrer à mon hôtel avant le coucher de soleil( 17H30).Le souci c'est que le juge à reporter le jugement final au 8 Août; et mon visa Indien expire en Juillet donc maintenant commence une bataille juridique pour que je ne reste pas plus 4 mois sur cette île à attendre mon jugement!

Le lendemain mon avocat m'apprend que les deux victimes sont hors d'état de danger! C'est un grand soulagement pour moi car j'évite la prison et surtout je suis rassuré pour les victimes!! Des dossiers comme celui-là sont traités dans un délai compris entre 4 et 5 mois au minimum, mon avocat me conseille de plaider coupable dans l'affaire, je n'accepte pas d'endosser la totale responsabilité dans cet accident, mais mon avocat me prévient que si je veux contester cela augmenterait à 1 an le délai. Il me dit que je ne risque pas la prison, juste une ammende. Je n'ai pas le choix si je ne veux pas perdre mon temps, je dois accepter ma part de culpabilité même si le cycliste était bourré au milieu de la route et que je ne l'ai pas vu arriver sur le côté!
On va essayer de tout faire pour ramener le plus tôt possible la date du jugement final pour que je ne reste pas 5 mois enfermés dans cette ville! De plus le temps presse car mon avocat me dit que le tribunal sera en vacances pendant tout le mois de Mai. Donc il nous reste 20 jours avant le mois de Mai pour réussir à clore mon dossier. Pour cela il faut aussi attendre que les deux victimes sortent de l'hôpital pour avoir le rapport médical final et le joindre à mon dossier. Mon avocat est assez pessimiste à l'idée que l'on arrive à clore le dossier ce mois-ci.

À ce moment-là je sais que tout repose sur ma détermination à vouloir faire avancer les choses... Je sais qu'il faut que j'attire la sympathie de tous, donc je vais voir le capitaine de police et lui explique mon cas et qu'il faut qu'il rédige mon dossier le plus rapidement possible en même temps j'en profite pour négocier avec lui pour qu'il me donne la permission de sortir après le coucher de soleil; au final il me donne une permission jusqu'à 22H à la seule condition que j'appelle la police pour leur dire où je me trouve ( restaurant, internet café...)!! Ensuite je vais voir le chef de l'immigration pour qu'il fasse pression car mon visa va arriver à expiration, de son côté mon avocat contacte son neveu de la police de Hut Bay, l'île où a eu lieu l'accident, il lui demande de tout mettre en oeuvre pour rédiger le dossier rapidement. En l'espace de 2-3 jours j'arrive à avoir le numéro de tout le monde, à gagner leur sympathie, de plus à force de me rendre tous les jours au tribunal, je connais tous les gens qui y travaillent, tous les avocats, secrétaires et quand je suis dans la rue ils s'arrêtent pour me saluer et me dire de ne pas m'inquiéter.
Mon avocat me dit que tout le monde travaille pour régler le dossier au plus vite mais cela va être difficile. Maintenant il ne me reste plus qu'à attendre que les victimes sortent de l'hôpital... J'ai demandé à mon avocat d'aller leur rendre visite de ma part.

Donc pendant 20 jours, à part m'occuper de la partie juridique (rendez-vous avec mon avocat, aller voir les gens, longues heures d'attente au tribunal). Je sais que le nerf de la guerre ce sont les victimes comme me l'a dit mon ami Hervé, un Basque avec qui j'ai voyagé en Amérique latine. Hervé ne connaît aucune personne de mon entourage. C'est la seule personne à qui j'ai parlé de cet accident car je ne voulais pas inquiéter ma famille et mes amis. La ville de Port Blair n'est pas vraiment accueillante et pas touristique, je me retrouve seul, mais j'arrive à m'occuper... je vais courir au stade, je joue au foot avec des jeunes, je lis beaucoup, je me suis mis à boire que de l'eau et manger beaucoup de fruits( mangues, raisins, grenades, bananes, pommes, ananas). Je me retrouve avec moi-même, c'est l'occasion pour moi de prendre mon temps et de réfléchir, je fais des exercices de respiration, je rencontre des Indiens qui m'invitent à un mariage, cette expérience est en train de me rendre plus fort, je gagne de la confiance, de la maturité, je positive et je sais que je vais me sortir de cette situation rapidement. Je ne suis pas hindou mais tous les soirs je porte un collier de fleurs au temple en pensant aux victimes et en leur souhaitant un bon rétablissement.
Mon voyage prend soudainement un coup d'arrêt physiquement, mais continu dans ma tête... je sais que c'est une épreuve de la vie et qu'il y en aura d'autres, je garde la tête haute et continue d'avancer. On m'enlève ma liberté, celle de voyager, mais je suis en train d'accumuler beaucoup d'énergies pour ensuite reprendre encore mieux la route. De cette expérience qui est à la base négative , je suis en train de la tourner de façons positive pour que je puisse m'en servir d'expérience enrichissante!

Un matin, le téléphone me réveille et mon avocat m'annonce que la dernière victime vient de quitter l'hôpital, ce qui va permettre de rédiger le dossier médical et d'accélérer les choses, peut-être que mes actions au temple hindou ont forcé les choses... mais il ne me reste plus que 4 jours avant la fermeture du tribunal (inclus dans ces 4 jours deux jours fériés samedi et dimanche) ce qui nous laisse une courte marge de manoeuvre. Le samedi mon avocat me prévient que toutes les instances mettent en oeuvre pour avoir de la part du tribunal une audience de jugement le lundi 30 avril, c'est-à-dire le dernier jour avant la fermeture du tribunal! Le lundi, mon avocat me convoque au tribunal pour m'annoncer que je vais pouvoir être jugé!!

Quand je rentre dans la salle d'audience, le juge est différent, c'est une femme beaucoup plus souriante que celui que j'avais eu à faire. Je plaide coupable comme me l'a conseillé mon avocat, je suis condamné à payer une amende au tribunal et une heure après on me remet mon passeport et mes papiers personnels. Quand je sors de la salle, je resens une montée de bonheur, j'ai envie de crier de joie, je n'ai jamais douté, je pense à tous ces jours (20 jours) où je me suis battus pour retrouver ma liberté! Je vois de nouveau s'ouvrir devant moi le chemin du voyage, je me sens libre plus que jamais, j'ai aussi une pensée aux victimes. Avant de partir, je remercie mon avocat et tous les intervenants dans le dossier pour avoir travaillé le plus vite possible! J'appelle par téléphone le flic, celui que j'appelais tous les soirs et qui venait à mon hôtel pour surveiller que j'étais bien rentré avec qui aussi je buvais de temps en temps un thé. Je lui annonce que je suis libre, il ne me croit pas car jamais en Inde il a vu un dossier se régler aussi vite!!
À force de persevérence, de volonté, de communication, de confiance, de persuation, je retrouve enfin ma liberté en peu de temps (20jours).

Pour ne pas finir sur une mauvaise impression des îles Andamans, je décide de partir visiter le nord de l'île, après que le chef de l'immigration me prolonge gracieusement mon permis pour 10 jours de plus!!

Le voyage continu... à bientôt pour de nouveaux récits!!

Voir les photos : Inde - Iles Andamans ]

Posté par cyp_13

Les iles Andamans...

Le 09/05/12, 17:19

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Après une escale d'une nuit à Chennai où j'ai rapidement eu un aperçu du chaos que peut donner une grosse ville Indienne. Je redécolle le lendemain pour les îles Andamans. Les îles Andamans sont un véritable paradis sur terre encore préservées du tourisme de masse. Il n'y a pas d'aéroport international donc tu es obligé de passer par l'Inde et d'avoir un visa indien pour pouvoir te rendre sur ce paradis. Elles se sont ouvertes au tourisme il n'y a même pas 10 ans!! Les autorités continuent à préserver ce terrictoire car il y a encore des tribus qui vivent comme à l'âge de pierre, ils s'appellent entre autres les Onges, les Sentineleses, les Jarawas pour les plus connus...!! Ils vivent de la pêche, de la chasse et de la cueillette!! Ils sont pour la plupart très noirs de peau et très petit, ils sont nus, juste un accessoire vient cacher le sexe... Donc il est interdit de rentrer en contact avec ces tribus pour ne pas leur transmettre de maladies ou encore respecter leur mode de vie et leurs traditions. La police patrouille et surveille les eaux des îles et les frontières des territoires de ces hommes pour que personne n’approche les tribus!! Par le passé, ces tribus se montraient très hostiles à la vue d'étranger et n’hésitaient pas à les tuer avec leurs flèches!!

Donc j'atéris à Port Blair en compagnie d'Emilie une Française que j'ai rencontrée à l'aéroport! Tu as besoin d'un permis que les autorités te délivrent en arrivant, ce permis te donne le droit de rester un mois sur les îles. À Port Blair, il n'y a rien d'intérresant pour un touriste, c'est juste une ville avec un bazar, internet et un musée d'anthropologie que l'on est allé visiter. On ne perd pas une seconde pour réserver un billet de bateau pour Havelock island. Cette île est réputée pour la plonger et ses plages paradisiaques... Inutile de chercher de grands hôtels luxueux, il n'y en a pas!! Les logements sont de petites cabanes en bambou et feuille de palmier, tu peux en trouver des plus grandes et plus améliorées mais toujours dans le style Robinson et Crusoé et 100% écolo!!
Avec Émilie, on choisit la moins chère et la plus rustique mais celle qui te permet de vivre ce vieux rêve de gosse qui était de dormir dans une cabane sur une île au bord de l'eau. La cabane est située au milieu des cocotiers, elle fait 6 m², elle est tellement petite que tu ne peux pas te mettre debout, le sol et les murs sont en bambou et le toit en feuilles de palmier, à l'intérieur il y a une moustiquaire qui est suspendue au-dessus du matelas et à l'extérieur des coquillages viennent décorer notre devanture. D'après un autre touriste, des serpents s'invitent à l'improviste de temps en temps dans ce type de cabane... bref on verra bien!!
Le soir, 20 mètres nous suffit à faire pour tremper notre cul dans une eau émeraude à 31-32 degrés, cela ne rafraichissait pas, je ne me suis jamais baigné dans un océan aussi chaud, d'ailleurs cela pose un problème énorme car à cause du réchauffement de l'océan les coraux sont mort!! Mais que c'est bon un bain de nuit avec les étoiles et la lune comme lumières. On pouvait voir aussi flotter dans l'eau un genre de ver minuscule qui était jaune fluoreçant, il répandait derrière lui un liquide de la même couleur, c'était magnifique et quand j'approchais ma main il s'éteignait.

Un soir, en marchant pour trouver un truc à manger, nous sommes attirés avec Émilie par la musique qui provient d'une maison, on s'approche et rapidement on est invité à venir s'assoir avec les locaux pour partager ce moment. On est assis sur un tapis en face d'une pièce, enfumé par l'encens, entièrement dédiée à Shiva. Les locaux sont 6 musiciens, ils jouent avec un tam-tam, un petit piano à vent, des maracas, des timbales, un tambour et un autre instrument en cuivre. Une des femmes nous sert des fruits et des légumes coupaient en morceaux. Un monsieur se lève et nous dessine avec de la peinture un point sur notre front. Leurs chants sont certainement religieux mais en fermant les yeux, ils arrivent à te transporter avec eux. À tous ces sons s'ajoutent les habits de ces personnes, le contexte qui rend l'ambiance surréaliste et pleine d'énergie!! Au moment de partir, ils nous lancent une invitation pour le lendemain...

Avec Émilie, On rencontre Nicolas un Taiwanais qui parle français et qui est venu passer quelques jours sur l'île avec des 2 amis. Ils ont loué un bateau privé pour aller sur la plage d'Éléphant beach. Ils nous proposent gentilement de venir avec eux gratuitement! Ce sont des plages de sable blanc bordées de cocotier. On a fait du snorkeling (plonger avec masque et tuba), pour moi qui suis plongeur je suis resté un peu sur ma faim mais j'ai passé un bon moment avec ces Taiwanais qui ne manquaient pas d'humour!

Le soir nous retournons voir nos amis hindous pour une autre cérémonie, mais cette fois-ci cela se passe chez une autre personne, dans le même style qu'hier mais la pièce est plus confinée, éclairée par des bougies ce qui donne au spectacle encore plus de magie. À la fin, nous saluons les musiciens et nous rentrons à notre cabane! Au retour sur le camp, nous sommes une dizaine de backpackers assis autour d'une table, les cocotiers nous entourent, on boit, on rit, et on chantent... Il y a un chanteur-guitariste suédois avec une barbe énorme qui vient juste d'écrire une chanson. Alors dans un élan commun on décide de lui trouver une mélodie!! Je vais chercher mon harmonica et mes oeufs (genre de maracas mais qui ressemble à des oeufs!!) et en l'espace de quelques secondes tout le monde se munit d'un instrument, pour l'un c'est une guitare, l'autre un cul de bouteille avec un couteau, un autre un tam-tam et une fille nous prête sa voix fine et juste. Sous les ordres et les conseils de notre chef d'orchestre suédois, on joue au rythme qu'il nous demande. Au bout d'une bonne heure de mise au point, le suédois nous sort son ordi et son micro... nous voilà enfin prêt pour l'enregistrement!! C'est un superbe moment partager entre routard et franchement le résultat de la musique est surprenant! Je voyage aussi pour vivre des moments de partage et bonheur comme celui-là, je crois que la musique est l'une des rares choses qui fédèrent tous les hommes.

Le lendemain, nous profitons de cette dernière journée sur Havelock pour faire une balade en scooter puis en fin d'après-midi nous revenons en bateau à Port Blair, la ville principale des îles. On passe une nuit à Port Blair, puis le lendemain matin on prend un bateau qui amarrera sur Little Andaman. C'est l'île située la plus au Sud, il faut 8 heures de navigation mais c'est aussi un endroit qui n'est pas touristique, c'est donc une des raisons qui m'ont attiré à venir ici.
On est logé dans une petite hutte en Bambou, l'océan est à 40 mètres derrière la route et quelques cocotiers. On rencontre par hasard un couple de canadiens avec qui Émilie avait voyagé auparavant sur le continent Indien. Ils nous font découvrir une petite cascade où l'on passe un petit moment à prendre des photos. Le lendemain on loue une moto pour visiter un peu plus en profondeur cette île. Et quelle bonne idée qu'on a eue!!! car on a rencontré des gens magnifiques, les locaux nous saluent à chaque fois que l'on passe, les enfants éclatent de rire quand ils nous voient. On emprunte des petits chemins perdus dans la jungle, ces chemins nous font découvrir l'intérieur des terres avec ses étangs où quelques pêcheurs lancent leurs lignes.
En route on croisse des gamins qui jouent au cricket dans un pré. Je m'avance et leur demande si je peux battre quelques balles avec eux?! les enfants sont fous de joie. Je réussis quelques bons coups qui les épatent et d'autres où je me chie complètement, du coup ils se fendent la gueule et n'hésitent pas à se moquer!! À la fin on fait une photo de toute la team. Entre-temps Émilie a sympathisé avec une femme qui nous invite pour le lendemain à manger chez elle! On repart pour notre lodge où nous attend notre cuistot Raja. Pendant 3-4 jours Raja nous préparait des petits plats, à chaque fois différents, il nous cuisine du poisson fraichement pêché, du crabe en sauce attrapés dans la nuit, ou encore des légumes assaisonnés d'épices de l'Inde avec du riz ,des noodles... et sans oublier notre pancake du matin saupoudrer de noix de coco et recouvert du miel de la jungle.

Le lendemain, on reprend la route à moto, on n'hésite pas à faire des stops sur les plages très sauvages, les lianes rampent au sol, sortent de la jungle avec leurs racines feuillues, les troncs d'arbre viennent s'échouer et sécher sous le soleil de plomb et c'est à marée haute que les cocotiers et la jungle embrassent l'océan. Les plages sont désertiques, tu as vraiment l'impression d'être seul au monde, parfois 2 ou 3 gamins courent sur le sable et viennent troubler cette vision!... On retourne chez la dame qui nous avait invités la veille!! Comme prévu, elle nous sert un bon plat de riz que l'on mange avec plusieurs sauces dont une avec du citron confit!! En dessert?Une mangue très sucrée eh oui les mangues n'ont rien à voir avec celle qu'on vend en France!! On est très bien reçu, sa fille de 8 ans nous propose une démonstration de danse avec la maman qui l'accompagne au chant! On savoure ce moment avec les locaux qui sont toujours des moments uniques et délicieux!!

Sur Little Andamans, il y a aussi un spot de surf incroyable qui est encore préservé du monde. Pas beaucoup de surfeurs connaissent cet endroit et surtout il est difficile d'accès. Sur l'île, il y a qu'un surfeur local "Muthu", c'est lui qui peut te louer aussi les planches de surf. Et ce jour-là, il a besoin de mannequin pour faire des photos pour sa brochure promotionnelle de son surf shop. Et voilà il ne pouvait pas mieux tomber... Bon la rémunération n'a rien à voir avec ce que je pouvais toucher sur Paris en faisant des photos, mais au moins j'ai réussi à ce que Muthu me fasse la location de la planche gratuite en échange de 3-4 photos en train de faire le beau sur une planche de surf!! Après ce shooting exotique, je suis passé aux choses sérieuses, j'ai enfourché la bécane et avec d'autres surfeurs, on est parti sur LE spot! Pour y arriver il faut passer à moto dans la forêt par un petit chemin défoncé qui te mène à la plage. Encore une plage magnifique... La vague est une gauche (vague qui part sur la gauche), une des vagues les plus belles et les plus facile que j'ai surfé. C'est un vrai régal, parfois tu peux surfer pendant 20 secondes la vague (20 secondes c'est beaucoup en surf), mais ce qui rajoute du piment c'est de savoir qu'il y a des crocodiles de mer qui ne sont pas très loin. Un des surfeurs en a aperçu dans la rivière juste à côté... sans oublier les requins!!!! Mais bon avec la clarté de l'eau tu auras peut-être la chance de les voir arriver de loin!!! Donc Voilà, c'est ce qui s'appelle se l'a coulé douce sous les cocotiers!!!!!

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Posté par cyp_13
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