au tour de cyprien!

Un peu de spiritualité...

Le 21/06/12, 22:00

88.70443662521.55570835

J'arrive dans l'État du Kerala et sa région de Wayanad après 6 heures de bus. Je suis ici pour visiter un autre parc naturel. Mais quand j'arrive tous les hôtels bon marché sont complets, de plus j'ai été déçu des derniers tours opérateurs qui proposaient des balades dans la jungle. Alors je décide de reprendre un autre bus direction Kanur, une ville au bord de la mer arabique! C'est aussi ça le voyage, de pouvoir changer à la dernière seconde mes plans.

À Kanur, Je me balade un peu le soir dans les rues, mais il n'y a rien d'intéressant. Je rentre à mon hôtel miteux où s'invitent des amis comme des rats, des cafards et des moustiques. Pour les deux derniers cela peut passer, mais quand j'ouvre la porte et que je vois cet enculé de rat à côté de mon sac et puis s'éclipser comme un voleur par un trou sous le lavabo, là ça ne va plus!! Je les entendait courir à travers les murs, j'ai poussé ma gueulante pour qu'ils ne viennent pas me casser les couilles pendant la nuit et je leur ai promis que le lendemain matin je tracerai ma route... ils ont respecté le contrat et moi aussi!!

Je saute dans le premier train pour Udupi, c'est une ville sacrée où se trouve le temple hindou de Krishna qui est très important. Mais avant d'assister ce soir au "Puja" (cérémonie qui consiste à faire la prière), je passe la journée à la plage de Malpe.
C'est une plage au bord de la mer Arabique où des centaines de touristes indiens se retrouvent pour se baigner. Il faut savoir qu'en Inde les gens se baignent habillés, seuls quelques hommes osent le caleçon. Ici les bikinis n'ont pas leur place, je pense qu'ils ne savent même pas ce que c'est!! Personne ne bronze car ils n'en ont pas besoin, la mode ici pour les femmes c'est de se mettre du talque sur la gueule pour être la plus blanche possible. La majorité des gens restent debout au bord de la plage pendant que les autres sautent de joie dans les vagues, il y a plusieurs activités qui sont proposées comme le jet-ski, tour de dromadaire, petit tour de bateau. Je ne passe pas inaperçu, tous les 10 mètres, les Indiens m'arrêtent pour que je prenne la pose avec eux. Au milieu de cette marée de personnes et des sons des trompettes à vélo des marchands de glaces, je m'éclipse tel un rat pour rentrer à Udupi et voir la cérémonie du "Puja".

J'arrive trop tard à la cérémonie...tout est terminé, mais je rencontre Christina une Anglaise de 40 ans qui est venu en Inde pour méditer et voyager. C'est la première fois depuis un mois que je croise un étranger, alors je vais l'accoster. Elle me dit que je viens de louper une cérémonie incroyable, et me conseille de revenir demain soir pour la revoir. En sortant du temple on rencontre un homme qui nous invite à venir à 4 heures du matin pour assister au "puja" matinal.

J'ai dormi que 3 heures, mes yeux piquent mais je suis debout pour me rendre au temple, les rues sont encore endormies, seuls quelques pèlerins m'accompagnent à l'intérieur du temple. Les hommes sont obligés de rentrer torse nu. J'entre dans le temple par un petit couloir étroit, ensuite j'arrive dans une salle où se trouve un autre petit temple où tu peux voir par une fenêtre la statue de Krishna. Krishna est ornée de bijoux et entourée de bougies dont une brûle depuis plus de 800 ans sans que la flamme se soit éteinte (ils veillent à ce que la bougie ne manque pas d'huile et de mèche). tu peux voir la statue de Krishna seulement quelques minutes, après il referme la fenêtre, à ce moment-là les gens se jettent et se bousculent pour faire leur prière en face d'elle. L'atmosphère est surréaliste, c'est très confiné, les centaines de bougies chauffent la salle d'une chaleur étouffante. Des plaques de marbre recouvrent totalement le sol, les colonnes sont habillées de plaques d'étain supportant un plafond en bois pas très haut. Sur les colonnes et les plafonds sont finement représentés, des dieux Hindous et divers ornements de fleurs et de symboles. Un des prêtres porte dans une main un chandelier allumé, ses gestes forment des cercles, ils secouent des petites cloches avec l'autre main, les pèlerins se roulent au sol lentement, pose leur front au sol pour faire leurs prières, les prêtes chantent en refrain des phrases avec leurs voix mystiques. Je suis la cérémonie les jambes croisées, c'est vraiment impressionnant, à la fin de la cérémonie le prêtre s'avance vers moi pour que je prenne la lumière des bougies avec mes mains et pour que je me la verse sur la tête (bien sûr tout ça est imagé mais c'est ce que font tous les pèlerins) le prêtre me pose entre les deux sourcils un genre de pâte en guise de bénédiction. La cérémonie dure longtemps et est tellement riche que je pourrai décrire encore plus les scènes...

Le lendemain, je retrouve Christina qui me propose d'aller sur l'île de St Mary. C'est l'île où a débarqué Vasco de Gama quand il a ouvert pour la première fois la route des Indes en 1498. Sur l'île, il n'y a rien de spécial, c'est pollué comme partout en Inde, mais bon pour l'histoire c'est bien à faire.

Christina m'avait dit tellement de bien sur la cérémonie du soir que je ne pouvais pas la louper encore une fois. Il y a des centaines de personnes qui sont regroupés sur la place où se trouvent les 8 monastères de la ville d'Udupi. La cérémonie est grandiose, il faut que vous imaginiez que la nuit est tombée que des lumières et des bougies illuminent la place, les gens sont pour la plupart habillés de façon traditionnelle, ou avec un simple voile en tissu blanc qui recouvre une seule épaule et tombe en forme de robe jusqu'aux chevilles. Tout est bien orchestré et millimétré... Des prêtres prennent la statue de Krishna, ils la chargent sur un palanquin, l'emmènent avec eux sur une barque et font un tour dans un bassin à l'extérieur du temple, la barque est illuminée de néon avec 4 prêtres qui ont pris place à bord. Après ce tour en barque dans le bassin et toujours sous le regard des pèlerins, les musiciens continuent de jouer de la caisse, du tambour, de la flûte et des cloches. Les prêtes descendent de la barque pour aller sur la place où se trouve 3 immenses chars en bois décorés de guirlandes lumineuses. Ils installent la statue de Krishna dans le plus grand char (20 mètres de haut), ils ont besoin d'une échelle pour accèder à la partie supérieure en forme de boule en bois géante. Chaque char est tirés par une centaine de pèlerins à l'aide de deux cordes. Il est très difficile de les tirer et cela demande une synchronisation parfaite de la part de toutes les personnes. Le cortège doit faire le tour de la place et passer devant les 8 monastères, il est suivi de près par un éléphant décoré qui supervise pour une fois les efforts des hommes. L'éléphant n'est pas attaché aux pieds, il est donc libre de tout mouvement, cela vaut la peine de le souligner car seul le pic de la lance de son maître impose les limites. Des enfants courent autour des chars, les hommes en plein effort scandent des phrases sacrées. Dans ce feu d'artifice de lumières, de pétards, de musique, de chants, de tradition, de spiritualité, d'effort, je vis un moment magique! Une fois le tour de la place réalisé les prêtres retournent à l'intérieur du temple, replacent la statue et referment la fenêtre jusqu'à demain matin...

Après ce moment spirituel, je pars le lendemain en train avec Christina en direction de Gokarna. Gokarna est un village sacré pour les hindous avec un temple important, mais je ne vais pas m'étendre encore une fois dans ce que j'ai vu dans ce temple car cela allourdirai mon blog. Il faut savoir que l'Inde est un des pays les plus spirituels et religieux que j'ai vus, et qu'à chaque coin de rue il se passe quelques choses en rapport avec la religion.
On a choisi avec Christina de se poser sur une des plages de Gokarna, nous sommes pendant la saison creuse et il n'y a pas beaucoup de touristes, la plage s'appelle OM ( pas en référence au club de foot, mais pour les hindous c'est un message de paix), elle est perdue entre deux collines. On jouit de la tranquillité de la plage où se baladent quelques vaches et chiens. Seuls quelques restaurants sont ouverts. Je partage ma chambre au bord de la plage avec Christina, ce qui me fait économiser encore un peu, la chambre coûte 2 euros par personne! Ne croyez pas ce que vous pensez, parfois les backpakers savent rester sages... Si je vous dresse un rapide portrait de Christina cela donne ça: C'est une fille sympa et très respectueuse des choses et avec qui tu peux échanger des conversations intéresantes. Elle a des cheveux courts avec des tresses envahies d'élastiques de toutes les couleurs, elle aime la bonne bouffe, elle a quitté londres et son boulot en dépression, elle est venu en Inde pour faire de la méditation et du yoga et pour y retrouver un équilibre. Elle a passé plus de 2 mois à méditer et maintenant elle s'extasie d'un rien même devant une vache ou encore un grain de sable.À mon avis elle a trop ouvert ses chacras. Le jour où on est arrivé à la chambre, elle a adopté un chien qui nous suivait et l'a prénommé "Olive"( à cause de ses yeux), elle lui tenait des conversations en anglais alors qu'il est indien et que c'est un animal, du coup, le sac à puce rester devant la porte du matin au soir, et quand un autre chien approché notre chambre, et bien Olive se battait pour défendre son territoire! Ce qui faisait dresser les tresses de Christina alors celle-ci se lançait dans un monologue avec Olive, un chien qu'elle connaissait depuis 20 minutes, elle lui expliquait que la violence ce n'est pas bien!! bon bref j'ai assisté à des scènes où je me fendais bien la gueule!! Ce qui était bien, parfois je lui posais une question et elle me répondait pendant 20 minutes dans un monologue, en fonction de son visage j'agrémentais son flot de paroles par des "yes" ou "no" car au bout d'un moment je ne suivais plus!!Tôt le matin elle faisait sa séance de yoga... Quand je me réveillais, elle aimait me montrer des positions de yoga, je sentais que du yoga au kamasutra il n'y avait qu'un pas... dommage mais ce n'était vraiment pas mon style.

Nos journées on les passait à se baigner, à se balader le long des plages, à lire, à discuter avec des Indiens et à matter les couchers de soleil avec un jus de mangue. Une fois j'ai rencontré une trentaine de moines Bouddhistes tibétains qui n'avaient jamais vu l'océan, je leur ai appris à faire la planche dans l'eau, c'était assez sympa de se retrouver avec ce mix de jeunes et de vieux moines qui découvraient pour la première fois les joies de l'océan.
Un soir je rencontre 3 françaises, quel bonheur de parler de nouveaux français, cela faisait plus de 1 mois et demi que je n'avais pas vu de français. On a passé une excellente soirée à raconter des conneries arrosées de quelques bières... Mais le lendemain, nous quittons la plage avec Christina pour nous rendre à Hampi.

Nous prenons un bus de nuit avec des couchettes, nous arrivons au petit matin. Une rivière sépare la ville et les temples de la vie rurale, des voyageurs m'avaient recommandé de traverser la rivière en barque pour y trouver plus de tranquillté et pour un bon choix d'accommodations.
Hampi, c'est la vie tranquille rythmée au flot de la rivière, avec constamment ses enfants qui s'éclaboussent de joie dans l'eau et les mamans qui frottent et frappent le linge contre les rochers. Je loue une mobylette, je me perds dans l'immensité des champs à la rencontre des paysans et des enfants qui m'offrent toujours un large sourire. Une fois que tu poses les yeux sur les paysages d'Hampi, tu es ensorcelé par l'énergie et la beauté. En effet de majestueux rochers au reflet rougeâtre sont empilés les uns sur les autres, de loin on a l'impression qu'ils tiennent en équilibre. Au-dessus les cirrus blancs ajoutent une atmosphère magique, je m'amuse à escalader ces gros rochers sous un soleil de plomb pour profiter de la vue au sommet, la roche est brulante et il ne faut pas lâcher prise au risque de chuter de plusieurs mètres entre les rochers.
Je visite en fin d'aprèm le temple d'Hanuman (le dieu à tête de singe) perché sur une de ces collines, rien d'étonnant que des singes ont investi les lieux. Je profite du coucher de soleil sur la plaine.

Le soir je suis toujours en compagnie de Christina et d'autres voyageurs( Australien et Allemandes) on est tranquille et détendu sur les gros matelas, avec des coussins partout, notre repas est servi sur des petites tables basses et nous partageons nos expériences de voyages... Vous l'aurez compris c'est "chill out" comme on dit dans le jargon du routard.

Le lendemain, je charge ma mobylette sur la barque pour traverser la rivière et aller du coté de la ville et des ruines. Paisiblement assis sur ma mobylette mes cheveux fendaient l'air brulant, je me trimballe Christina à l'arrière. Le site où se trouvent tous les temples et la partie royale est à 2 km. Le site est classé au patrimoine mondial, les ruines sont d'anciens temples et bâtiments royaux abandonnés datant du 14 ème siècle. Il y a la piscine qu'utilisait la reine, les étables pour les éléphants, le Lotus Mahal où la reine se détendait et beaucoup de temples qui sont très bien préservés, les sculptures sont riches, l'architecture est grandiose et impressionne, les canaux d'irrigation en pierre sont surprenants, les temples sont fascinants avec beaucoup de détails, ce qui en fait une de mes villes préférées de l'Inde.

Le moment pour moi est venu de dire au revoir à Christina et à cet endroit magnifique pour aller gouter aux cocktails et à l'ambiance festive des plages de Goa!

[ Voir les photos : Inde - Inde ]

cyp_13
Blogs de voyages - © Copyright www.enroutes.com 2021 - Contact
Referencement et création de site : www.trafimedia.fr