Petit bonhomme de chemin

Jour 61

Le 31/08/11, 19:20

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Aujourd’hui est un jour de repos et donc une journée assez peu productive. Heureusement, la soirée est un peu plus animée en raison de la réunion hebdomadaire du Couch Surfing.

Je passe une bonne partie de ma soirée avec un groupe de Suisses qui "font escale " à Cusco dans le cadre d’un tour du monde d’un an. Ils ont participé aujourd’hui à une cérémonie de l’Ayahuasca, un rite chamanique censé les purifier de tous leurs maux. Durant ce rite thérapeutique, le chamane et le patient absorbent un breuvage à base de lianes et tous deux tombent dans un état de transe pendant lequel le chamane apprend les causes de la maladie et le moyen d’y remédier. Apparemment, les propriétés hallucinogènes de la plante ont fait grand effet à mes nouveaux compagnons de bar helvètes. C’est limite s’ils ne planent pas encore un peu.

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Jour 60

Le 30/08/11, 19:10

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Aujourd’hui est un jour férié, la fête de Santa Rosa de Lima. C’est un jour de repos pour tous y compris les policiers. Pour l’occasion, ce sont donc les scouts qui assurent la circulation en ville. Je ne peux m’empêcher de me demander ce que ce genre de choses donnerait en Belgique. A l’époque où j’étais scoute à Bastogne, nous laisser aux rênes de la circulation urbaine... Bonjour le massacre... Bref, c’est un jour de repos mais pas tout à fait pour tous. Nous, nous bossons.

Aujourd’hui, nous nous rendons à Maras pour une séance de révision des diagnostics que nous avons déjà établis dans les diverses communautés bénéficiaires. Moi qui m’attendais à une journée tranquille, je me suis trompée car il y a du boulot. Pendant qu’el Arquitecto Samuel révise les inventaires déjà effectués, Indira travaille avec les habitants de Mullacas-Misminay sur le cas de leur propre communauté. J’assiste à la révision des données recueillies sur Villa del Carmen. El Arquitecto en profite pour me donner une petite version personnelle de l’histoire péruvienne. Cela est très intéressant et éclaire particulièrement ma lanterne.



La plupart des communautés présentent un schéma d’évolution assez similaire. Au temps des colonies, les paysans cultivaient pour la couronne espagnole et recevaient en échange de leur labeur à peine de quoi subsister. L’injustice de cette situation atteignait son paroxysme avec un système d’impôts en argent auquel devaient se soumettre les indigènes. Après l’indépendance du pays, le système évolua pour prendre la forme d’un tissu de grandes haciendas au sein desquelles étaient concentrées toutes les terres. Les communautés travaillaient pour de grands propriétaires terriens qui avaient presque tous les droits sur elles. Les années 1970 marquèrent un incroyable tournant dans l'histoire.Le gouvernement révolutionnaire militaire de Juan Velasco Alvarado redistribua à la population les terres des haciendas. Mais, ce gouvernement qui était avant tout une dictature de gauche échoua dans la détermination d’un nouveau modèle de développement communautaire performant.

Beaucoup de communautés furent minées par deux phénomènes concomitants qui auront pour conséquence l’actuelle situation de pauvreté extrême et de fort exode rural. De fait, pour pouvoir écouler leurs produits sur le marché, les communautés avaient besoin d’un vecteur qui prit la forme des coopératives. Souvent corrompues, les coopératives feront en général plus de mal que de bien aux populations locales (augmentation de la pauvreté, baisse du niveau de vie, expulsion de certains membres privés de leurs terres). A ce premier phénomène, s’ajoutèrent les effets néfastes de la révolution verte qui après avoir offert de premiers résultats très prometteurs s’avéra n’être qu’un leurre. Après dix ans d’utilisation massive de pesticides et fertilisants chimiques, les sols devinrent de moins en moins fertiles. Il devint de plus en plus difficile de vivre de l’agriculture.

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Jour 59

Le 29/08/11, 17:51

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A six heures du matin, je suis sur le pied de guerre. Erland m’a prévenue la veille qu’on allait parcourir ce lundi toute notre route d’une seule traite de Tica Tica à Maras. Je ne suis pas certaine d’être à la hauteur. Il y a environ 30 km et je ne crois jamais avoir marché une telle distance. En plus, depuis la randonnée en compagnie de jack, Erland n’arrête pas de dire à tout le monde que je marche super bien. Je préférerais qu’il s’abstienne, cela me fout la pression. Bref, je ne sais pas trop ce que cela va donner mais une chose est sûre, nous sommes sur le départ.

Nous quittons Tica Tica avec une heure de retard car nous devons attendre Goyo. Cela commence déjà bien. Beatriz et Erland en profitent pour prendre leur petit déjeuner le long de la route. Nous nous mettons en route vers 7h00. Le rythme est clairement plus soutenu que lorsque nous étions venus marcher avec Jack. Je me rends compte à quel point Erland est plus rapide que moi. Mais à part lui, je suis mes compagnons de marche sans trop de difficultés. Je suis juste un peu plus lente dans les côtes. Sonia m’avait dit que les peuples andins ont un demi litre de sang en plus que la moyenne des êtres humains et que, pour cela, ils sont moins affectés par l’altitude. A plusieurs reprises, je me dis que je me ferais bien faire une petite perfusion...

Nous parcourrons en un peu plus de 3h30 ce qu’il nous avait fallu 5h à marcher avec Jack. Jusque-là, tout va bien. Nous nous perdons quelque peu à hauteur des andenerías de Koricancha. Les garçons sont partis explorer un chemin de leur côté alors que Beatriz et moi sommes restées en retrait. Nous n’avons pas compris que nous devions rejoindre Erland et Gpyo à Koricancha. Alors nous attendons dix, vingt minutes en vain. Lorsque nous finissons par appeler Erland pour savoir où il est, il est visiblement fâché que nous lui ayons fait perdre du temps. Beatriz et moi laissons passez l’orage. Je suis heureuse qu’elle soit des nôtres et renforce les rangs féminins. Les garçons passent leur temps à se pousser dans le fossé, à jouer avec des pierres, etc. C’est drôle 5 minutes mais toute une journée, ce genre de petits jeux me gonflent vraiment.

Je ne suis pas mécontente d’atteindre CruzPata 2h30 plus tard. Les premiers signes de fatigue commencent à se faire sentir. Le repas est vite expédié. Nous repartons trente minutes plus tard. Même si nous laissons dernière nous la partie la plus escarpée, la pampa qui nous attend ne sera peut-être pas plus abordable. Sur ces grandes étendues planes balayées par le vent, le soleil est un adversaire de taille qu’il ne faut pas sous-estimer. D’ailleurs, histoire de ne pas se déshydrater nous faisons un petit arrêt à Mawaypampa pour une petite chicha.

De toutes les communautés bénéficiaires de notre projet, il semble que Mawaypampa soit celle qui soit le moins confrontée au tourisme. Les commentaires que j’entends sur mon passage le prouvent. Et d’ailleurs, lors de notre petite halte, alors que seuls les garçons veulent commander une chicha, on nous en apporte une troisième. Celle-ci est servie non pas dans un gobelet en plastique mais dans un verre et est offerte par la maison. Il est clair qu’elle est pour moi. Je m’en serai bien passé car ce n’est pas trop mon habitude de mélanger effort et alcool. Mais je me vois mal refuser le verre que j’accepte, comme le veut la coutume, à deux mains et en versant par terre quelques gouttes du breuvage pour faire le « pago » à la Pachamama.

Il nous reste environ une heure de marche jusqu’à Maras. Et je suis soulagée de voir apparaitre au loin les premières maisons de la capitale du district. Mais une fois arrivés à Maras, encore faut-il nous rendre à l’embranchement avec la route d’Urubamba, 4 km plus bas. Plus facile à dire qu’à faire, il n’y a aucun taxi pour nous emmener. Nous sommes assis sur un trottoir et attendons la bonne fortune. Heureusement, au moment où nous nous résignons à rassembler nos dernières forces pour prendre le chemin de l’embranchement à pied, une voiture fait enfin son apparition sur la petite place du village. Il s’agit d’un ami de Goyo. Nous ne sommes pas les seuls à le guetter et pour nous assurer une place dans son taxi, nous piquons un sprint jusqu’à lui. Comme si mes jambes n’en avaient pas assez enduré comme ça aujourd’hui... Nous parvenons à nous faire une place à bord mais l’ami de Goyo n’est pas du genre à laisser des clients sur le trottoir. Nous nous entassons finalement à neuf dans son break. Heureusement que le trajet est de courte durée.

A l’embranchement, nous trouvons assez rapidement un bus pour nous ramener à Cusco. Nous sommes tellement fatigués que nous somnolons pendant tout le trajet. Mais le réveil est dur. Après avoir laissé nos muscles se refroidir pendant plus d’une heure, le simple fait de se lever de sa banquette est un supplice. Dans cet état, je ne suis plus bonne à rien faire pour le reste de la journée. Je n’attends qu’une chose, retrouver mon lit.
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Jour 58

Le 28/08/11, 17:40

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Nous reprenons nos séances de diagnostic, à Maras cette fois. Sauf que pour moi, la séance ne commencera qu’en fin de matinée. Nous sommes sur le point de partir lorsque je reçois un SMS de Jack. Il est resté dormir la veille chez Caroline et Juan Carlos et est maintenant en route pour Sta Ana. Comme on est dimanche, il n’y a personne au bureau et je suis donc la seule qui puisse lui ouvrir la porte. Erland et Indira décident donc de partir pour Maras. Je les rejoindrai dès que je peux en combi.

C’est la première fois que je prends seule un combi pour une si longue distance mais a priori, cela ne me semble pas bien compliqué. Aujourd’hui, il y a un peu de grogne au guichet car la société de transport vient juste d’augmenter ses tarifs. Au départ, je suis la seule gringa dans le bus et j’ai pourtant l’impression de me fondre dans la masse. D’ailleurs, pendant le trajet, mon voisin me demande directement où je travaille et non quel site je vais visiter. Le fait que j’ai mon ordinateur portable avec moi y fait peut-être quelque chose. A Chinchero, deux touristes français montent à bord. Décidément, il ne me semble pas avoir grand-chose en commun avec eux. Tout est dans l’attitude... Ils ne savent pas vraiment où ils doivent descendre et sont assez nerveux pour la cause. Alors que moi, je suis relax. Je partage mes sucreries avec mes deux nouvelles voisines qui doivent avoir 5 et 6 ans, tout en sentant peser sur moi le regard interloqué de ces deux touristes. Mais ils ne m’adressent pourtant pas la parole. C’est con, parce que moi, je sais très bien où ils doivent descendre. Leur arrêt est en fait aussi le mien. Mais puisqu’ils ne sont pas en mode sympathique, moi non plus.

Arrivée au « ramal » à 4km de Maras, je suis censée appeler Erland pour qu’il vienne me chercher en voiture. Mon GSM faisant des siennes dès que je sors de Cusco, je dois emprunter celui d’un jeune homme qui cherche un taxi pour l’emmener à Maras. Erland ne répond pas. Je n’insiste pas car je sais ce que cela signifie : il va falloir se débrouiller toute seule. Le jeune qui m’a prêté son téléphone est accompagné par trois autres Péruviens venus de Cusco. Le groupe m’explique qu’aucun taxi ne veut les emmener à Maras car tous préfèrent travailler avec des touristes. C’est un comble ! Finalement, ils parviennent à trouver un chauffeur un peu plus conciliant et me proposent de les accompagner.

Lorsque j’arrive à l’école au point de rendez-vous, Indira est seule avec quatre jeunes gens. En effet, à Maras, il n’y a aucun adulte parmi les bénéficiaires du programme. Tous les participants sont des adolescents qui ont à peine seize ans. C’est un peu problématique parce que les jeunes ne savent pas beaucoup nous éclairer sur l’histoire de leur communauté et puis ils ne sont pas très concentrés. Enfin, après quelques heures de travail, nous obtenons quand même des informations satisfaisantes.

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons à la Laguna de Piuray car la feria de Chinchero y a lieu ce week-end. Il s’agit un peu de « la Foire Agricole de Libramont » locale. Moins le stand Talbot... Plus les corridas... J’ai d’ailleurs droit à une petite photo avec un torero. Mais, il n’y a pas de quoi en faire tout un plat. C'est une demi-portion.




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Jour 57

Le 27/08/11, 17:08

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Etant donné que je ne sais pas quand sera le prochain, je compte bien profiter de mon jour de repos. Et, coup de chance, aujourd’hui a lieu le barbecue mensuel du groupe Couch Surfing chez Caroline et Juan Carlos.

Comme Jack et moi arrivons les premiers, l’après-midi commence en douceur. Mais, peu à peu, les autres invités nous rejoignent. L’ambiance est une fois de plus très sympa et très internationale.

Je discute avec un peu tout le monde, enfin surtout avec les mecs. Les conversations sur boucles d’oreille et autres m’intéressent moyennement. Heureusement, il y a Anabel, une Américaine d’origine mexicaine à qui ce genre de sujet de conversation passe aussi complétement au-dessus de la tête. Par contre, du côté masculin, il y a quelques personnages intéressants : Yann, un petit Français avec qui je suis contente de pouvoir un peu parler dans ma langue maternelle, Yohan, un magicien allemand qui voyage de villes en villes en faisant ses tours dans les bars et restaurants. Il nous fait d'ailleurs l'honneur d'une petite représentation VIP. Surtout, il y a Diarmuid, un Irlandais aux idées un peu décalées mais très drôles. Il est en convalescence ici après une très lourde opération au dos. Il compte apprendre les rites chamaniques pour tenter de soulager sa douleur. Il est vrai qu’il a l’air mal en point. Il se déplace très difficilement. Mais sa personnalité, qu’on adore ou déteste (perso, j’adore), et son charisme font très vite oublier son handicap.


Le soir, Anabel, Diarmuid, Jack et moi allons manger dans une polleria. Après le repas, les autres retournent à la fête mais je joue les filles raisonnables. Je bosse demain.Dommage...

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Jour 56

Le 26/08/11, 16:58

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Je pars tôt le matin pour aller à plusieurs rendez-vous dans des écoles d’espagnol. De retour de ma dernière entrevue de la matinée, je me rends compte qu’il y a une effervescence inhabituelle au bureau. En effet, en mon absence, il y a eu une réunion exceptionnelle avec l’équipe technique de Turural et celle d’Urubamba. Rogger qui dirige plusieurs projets à Urubamba et s’occupe notamment de la promotion de l’hospedaje de là-bas, va rejoindre l’équipe technique et travailler avec nous à Cusco. Il est clair que l’arrivée de Rogger va changer la donne dans le staff. D’ailleurs, nous revoyons ensemble tout l’aménagement de la casita verde.

Apparemment, à ce niveau-là aussi, les choses vont se mettre en place. Rogger me dit que tout sera prêt mardi prochain. Là, je crois qu’il rêve mais les choses vont bouger, c’est certain. J’obtiens aussi le feu vert pour chercher un colocataire dès que les travaux seront finis même si cette personne n'effectue pas de volontariat pour l'association. En effet, nous n’avons toujours pas d’activité à proposer aux volontaires et, en attendant, je n’ai pas envie de vivre toute seule.

Bref, la journée est plutôt porteuse de bonnes nouvelles et, cerise sur le gâteau, demain, j'ai finalement congé. Je passe une bonne partie de l’après-midi avec Jack qui a accepté de me donner un petit coup de pouce. Il corrige des documents que j'ai rédigés en anglais, notamment le profil de notre futur volontaire. Comme ce soir, je n’ai vraiment pas la tête au travail, nous décidons d'aller manger une pizza dans un petit restaurant en bas de la Cuesta Sta Ana. Le propriétaire est en grande conversation avec deux touristes argentins. Il explique les petites histoires du quartier. Comme dirait Jack, "c’est sympa : on a de la pizza et les ragots en prime. Que demander de plus?"

Nous regardons le journal télévisé en mangeant. La nouvelle du jour concerne un assassinat qui a eu lieu dans un magasin de la rue Platero, à deux pas de la Plaza de Armas. Apparemment, il s’agit d’un cambriolage qui aurait mal tourné. Les caméras publiques ont tout filmé. Là où le bât blesse, c’est que quelques jours auparavant, lorsqu’il y a eu une bavure policière dans le même quartier, les caméras étaient soit-disant hors service. En effet, après le dernier match du Cienciano, des jeunes un peu échauffés par la défaite ont fait du grabuge en ville. Les policiers sont arrivés et ont tiré en l’air 29 balles pour les calmer et les disperser. Un des supporters a reçu une balle perdue et est décédé sur le coup. Il avait à peine seize ans... Mais dans ce cas, il n’y aurait donc aucune image pouvant appuyer ou contredire la version de la police. C’est cela la justice au Pérou...

Après le repas, comme je l’avais promis à Jack, nous regardons sur mon PC un film de son choix : Orange Mécanique. Je n’ai jamais vu ce grand classique. C’est l’occasion de combler cette lacune. Mais j’avoue qu’Orange mécanique en version originale sous-titrée en espagnol, ce n’est pas toujours facile à suivre. Surtout pour les dialogues en argot.

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Jour 52

Le 22/08/11, 19:13

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Nous continuons notre travail de sondage des ressources des communautés, à Koriqancha cette fois. De nouveau, nous avons de la chance. Les bénéficiaires du projet ont invité comme personne-ressource un vieil homme qui est passionné d’histoire. Son témoignage est très éclairant. Le président de la communauté vient également apporter son aide.

Une fois de plus, le travail avec les communautés est l’occasion de goûter les bons petits plats locaux. Pendant le repas, nous discutons de la catastrophe qui a eu lieu au Pukkle Pop, en Belgique. J’explique au Señor Javier que si je n’avais pas été au Pérou, j’aurais sûrement accompagné un ami à ce festival. Pour lui, c’est un signe. Cela prouve bien que je dois rester et m’installer au Pérou après mon volontariat. Evidemment, Goyo et Erland renchérissent : « on va te trouver un mari ici comme cela tu n’auras plus envie de repartir. » Franchement, j’imagine trop bien le casting. Je suis persuadée qu’ils me présenteraient tous les cas désespérés de Cusco.


A la fin, de la journée, Tomas et David veulent absolument nous montrer des vestiges d’andenerías (des terrasses aménagées par les peuples incas pour leurs cultures) qui n’ont pas encore été restaurées. Evidemment, ce genre de choses nous intéresse... Je m’attends à quelques murets sans prétention. Mais le complexe qu’ils nous font découvrir est immense.



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Jour 51

Le 21/08/11, 16:24

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Aujourd’hui, nous travaillons à Villa Del Carmen. Mais lorsque nous arrivons au rendez-vous, notre programme de la journée semble compromis. Tous les hommes du villages sont réunis outils à la main. En effet, la communauté a prévu de réaménager sa place principale et tous ont été convoqués à participer aux travaux. Au moment où nous entrons dans la localité, les hommes sont en plein débat. Faut-il faire une ou deux rampes d’accès à la future place?

Mais nous avons sous-estimé les talents d’organisation des habitants. Cinq personnes ont été désignées au préalable pour travailler avec nous. Et parmi ces cinq personnes figure notamment le président de la communauté. Nous découvrons également que le passé de ce village est particulièrement bien documenté. Depuis des années, le compte rendu de toutes les réunions ou événements d’importance majeure est consigné dans un grand livre. Nous apprenons donc énormément.

Pour nous donner un peu plus de cœur à l'ouvrage, les bénéficiaires du projet ont prévu un peu de chicha à notre attention. Mais, étant donné qu’il n’y a qu’un verre pour tous, on n’a pas vraiment le temps de la savourer. Il faut boire cul-sec et passer au voisin.

En milieu d’après-midi, nous sommes à notre tour convoqués par le reste de la communauté qui veut en savoir un peu plus sur ce que nous «avons fabriqué » toute la journée. Nous laissons au Señor Javier le soin d’exposer notre projet. Les longs discours, ça le connait.

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Jour 50

Le 20/08/11, 19:17

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Nous nous rendons à Cruzpata pour notre deuxième jour d’inventaire. Indira est toujours des nôtres pour nous aider à réaliser cette tâche. Nous sommes un peu mieux organisés que la veille et les résultats se font sentir tout de suite. Le travail est beaucoup plus dynamique. Il faut dire que le groupe de Cruzpata est assez sympathique et se prête très aimablement au jeu de nos questions. Nous leur soumettons divers questionnaires et sondages. Pour que le « sondeo participativo » se fasse de manière plus didactique, ces questionnaires se font sous la forme de grands tableaux que les participants doivent remplir avec le plus grand nombre d’informations possible. Ainsi, nous leur demandons de nous raconter l’histoire de leur communauté aussi loin qu’ils s’en souviennent. Nous leur faisons dessiner un plan de leur village. Nous les questionnons aussi sur leurs relations avec d’autres institutions (Ecole, Eglise, municipalité, institutions financières, ONG, etc.). Nous les prions d’établir un calendrier des activités qui impliquent des entrées d’argent ou des dépenses mais aussi un calendrier des festivités. Nous les invitons à faire une analyse des tendances et des problèmes en matière de production, d’environnement, de culture et coutume, de services dont bénéficie la communauté (santé, éducation, accès à l’eau, etc.). Comme l’indique son nom, l’idée de ce sondage est qu’il soit le plus participatif possible. Nous voulons partir de la perception qu’ont de leur communauté les bénéficiaires de notre programme pour les aider, par la suite, à élaborer des produits touristiques qui tiendront compte de leur réalité et qui répondront vraiment à leurs besoins. Bien souvent, toutes ces informations existent mais sous forme de savoir oral qui peu à peu se perd. Les plus jeunes, par exemple, connaissent peu de choses sur l’origine de leur communauté. Il faut donc faire appel aux anciens pour en savoir plus. Dans certaines communautés, c’est donc la préservation du patrimoine historique et culturel qui est en jeu.





L’une des choses que je préfère à Cruzpata est probablement la cuisine de la Señora Rosa Quispe. Et une fois de plus, nous ne sommes pas déçus. A la fin de la formation, elle nous invite à prendre un café chez elle. C’est une des premières fois que je rentre à l’intérieur de la maison d’une des bénéficiaires de notre programme. C’est tellement nouveau pour moi que, lorsqu’on m’invite à entrer, je prends directement le chemin des chambres à coucher au lieu de celui de la cuisine. Et oui, je m’étais dirigée vers la partie de la maison qui me semblait la plus habitable. Pour moi, il n’était pas du tout évident que la cuisine était cette petite maisonnette à pars et au sol de terre battue.

La pièce est un peu enfumée. Dans leur enclos, les cuys poussent de petits cris aigus. L’un d’entre eux a réussi à prendre la poudre d’escampette et se faufile entre mes pieds... Même si, de mon point de vue, la cuisine ne paie pas de mine, l’accueil est toujours aussi chaleureux et par la froideur qu’il fait aujourd’hui, un bon petit café ne se refuse pas.

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Jour 49

Le 19/08/11, 5:03

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Nous nous rendons ce matin à Senca pour faire avec les bénéficiaires de notre projet l’inventaire de leurs ressources. J’apprécie beaucoup le groupe de Senca. Ils sont motivés et toujours présents aux formations même quand elles ont lieu très loin de chez eux. Malheureusement, leur communauté en périphérie de la ville manque de charme et se trouve tout au début de notre route. Il va donc être difficile d’y développer des activités touristiques intéressantes. De fait, dans un trek, ce qui intéresse tout le monde, c’est la destination pas le point de départ.


C’est la première fois que nous développons ce module de "sondeo participativo". Il y a quelques petits couacs. Certains outils préparés par Erland et Indira font double emploi. On perd pas mal de temps. En consolation, on a droit à une watia, un plat qui se prépare uniquement du mois de juin au mois d’août, soit en période de récolte des pommes-de-terre. Le mode de cuisson est des plus originaux. A l’aide de grosses mottes de terre séchée, on construit un four dans lequel on allume un feu de bois. On laisse les mottes de terre chauffer pendant plus d’une heure. Ensuite, il faut retirer du four toutes les bûches et les remplacer par les aliments, pommes-de-terre, hocas, fèves. Du moins, çà c’est la théorie. Mais notre four commence à s’effondrer car les mottes de terre ont chauffé un peu trop longtemps. C’est un peu la panique. Heureusement, les Señoras sont là pour rattraper le coup. Une fois les aliments placés dans le four, on utilise une pioche pour réduire en miettes toute les mottes. Les aliments se trouvent ainsi emprisonnés sous un monticule de terre brûlante. C’est ainsi qu’ils vont cuire. Après plus d’une heure, il ne reste plus qu’à déterrer toutes les victuailles et les déguster accompagnées d’un peu de fromage local. C’est pas mal du tout !







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