Petit bonhomme de chemin

Jour 177, 178, 179, 180

Le 27/12/11, 15:19

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Semana de locura... Ça y est, c’est officiel: je suis enfin formellement co-directrice de notre hôtel de Cusco avec Erland. J’ai un papier qui le dit... Belle promotion en six mois même si, en gros, cela ne change pas grand-chose. Je fais exactement le même travail et n’ai pas d’augmentation de salaire vu que de toute façon, je n’ai pas de salaire du tout. Je peux juste frimer avec mon nouveau titre même si, dans ce cas, être directrice signifie également nettoyer les chambres, déménager les lits, devenir experte en posage de lunettes de toilettes, administrer la réception, faire le marketing et le contact clientèle, jouer les plombiers, faire le portier, l’hôtesse d’accueil, la décoratrice d’intérieur... Bref, le lot de tout petit indépendant qui se lance dans ce genre de business.

Le mardi, je frotte, je brique, je récure, j’époussette, j’aspire... Il faut que tout soit nickel pour les quelques derniers jours de l’année qui s’annoncent plus que chargés. Je ne suis pas peu fière d’avoir rempli tout l’hôtel pour le nouvel an. Si nous arrivons à être à la hauteur des espérances des clients, cela pourrait nous permettre de nous lancer vraiment. Il va donc falloir assurer.

Ce sont Vanessa et Caroline, deux jeunes Allemandes, qui ouvrent le bal mercredi matin. L’occasion pour moi de faire mon tout premier transfert aéroport. Et qui dit toute première fois, dit erreur de débutante ... J’ai oublié de prendre note du numéro du vol de nos passagères, ne me rendant pas compte que les informations « vol en provenance de Lima de 11h » ne seraient pas suffisantes pour identifier leur avion parmi les 5 qui arrivent chaque heure de la capitale. Erland et moi sommes un peu sous pression. Et c’est dans ce genre de conditions que notre différence de logique se note le plus. Moi, j’analyse les priorités et vais droit à ce qui me parait le plus urgent. Erland a tendance à prendre ce qui me semble être des chemins détournés. Dans ce cas, il me reproche mon manque de précision, moi son heure de retard à notre rendez-vous. S’il était arrivé à 8h30 au bureau comme je le lui avais demandé, on aurait pu palier le problème. Bref, une fois encore, on se bouffe le nez. C’est le soulagement de voir finalement apparaitre Vanessa et Caroline qui nous réconcilie.

Le vendredi, les filles nous quittent pour se lancer sur le camino inca en nous laissant un petit cadeau, deux visiteurs surprise : Richard et Teresa, un couple également allemand. Il va falloir s’activer pour le nettoyage et réorganiser toute l’occupation des chambres. Mais nous ne pouvons pas dénigrer cette aubaine. Décidemment, la pénurie de lits d’hôtel à Cusco en cette période de fêtes nous aura également bien profité. Nous avons des clients partout y compris dans le placard à balai que nous reconvertissons in extrémis en chambre (transformant au passage ma propre chambre en dépôt provisoire)...

Il y aura deux autres arrivées ce jour-là. Le grand rush peut commencer. Nous jouons gros sur ce coups-là. Je me mets donc aux petits soins de mes clients. C’est un effort de tous les instants car, en mode vacance, mes voyageurs semblent ne pas avoir d’horaire et n’hésitent pas à venir me trouver dans ma chambre au-delà de 22h, voire à m’appeler à 1h30 du matin pour savoir s’il me reste un lit pour un couple avec qui ils viennent de sympathiser en soirée... Ceci cadre moyennement bien avec ma routine matinale de la semaine : lever à 5h00 pour nettoyer les salles communes et couloirs avant le réveil des clients, à 6h00 je prends le relais du portier de nuit dont la garde se termine, à 8h30 reprise du travail au sein de l’équipe de TURURAL. Autant dire que les nuits se font de plus en plus courtes et mes cernes de plus en plus marquées.

[ Voir les photos : Pérou - Cusco ]

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