Petit bonhomme de chemin

Jour 150

Le 30/11/11, 19:44

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Aujourd’hui nous assistons à une séance d’éco-éducation au vivier de Maras. Les ingénieurs apprennent à un groupe d’écoliers et collégiens diverses techniques de plantation, greffe, bouturage, production d’insecticides végétaux, etc. La plupart des participants notent très assidument les indications du personnel du vivier. Cela fait plaisir de voir tout ce petit monde tant concerné par la protection de l’environnement.






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Jour 147

Le 27/11/11, 0:09

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Pas encore de repos dominicale pour ce dimanche. Ce matin, nous assistons à l’assemblée communale de Senca. Et la réunion commence à 6h du matin. Oui, oui, 6h du matin... Mais nous, nous arrivons vers 7h30. La plupart habitants sont réunis sur la petite place bétonnée qui sert de terrain de foot. Dans le milieu rural, de nombreux biens et terrains sont encore détenus en commun, au nom de la communauté. Ce qui explique les fréquentes réunions destinées à gérer les possessions de la communauté et à défendre ses intérêts. Chaque communauté a à sa tête un président élu qui est assisté dans sa tâche par un secrétaire, un trésorier, entre autres. Il y a aussi des comités qui se chargent de questions spécifiques : eau et assainissement, routes, artisanat, pêche, etc.

Lorsque nous arrivons, il est question de l’eau, sujet crucial pour de nombreuses localités. Les habitants de Senca doivent faire reconnaitre officiellement l’une de leurs sources. A cet effet, le responsable du comité en charge du problème rappelle à ses voisins que chaque famille doit participer aux frais pour mettre à jours les actes notariés.

Nous assistons aux débats pendant environ 30 minutes, jusqu’au moment où un intervenant fasse remarquer notre présence et demande que nous nous retirions. Nous avons été invités par le président avec qui nous discutons de la possibilité d’appuyer de petits travaux communaux qui favoriseraient le tourisme. Mais apparemment, notre visite n’a pas été annoncée officiellement. Nous ne voulons pas faire de vague, donc nous allons attendre la fin de la réunion dans ce que nous appelons notre bureau mobile, notre 4X4.

Quelques minutes plus tard, Rolando nous rejoint et nous explique que la personne qui nous a gentiment chassés n’habite plus dans la communauté mais est le président de la carrière où la plupart des hommes du village travaillent. Il a donc encore son mot à dire à Senca. Et s’il voit d’un si mauvais œil notre participation à la réunion c’est parce que son fils a une agence de voyage et qu’il ne veut pas que d’autres personnes se mêlent du développement de l’activité touristique à Senca. Comme quoi, on ne peut pas plaire à tout le monde...

L’assemblée se clôture aux environs de 9h et le président nous invite à venir discuter avec le groupe des artisanes. Là non plus, notre projet ne fait pas l’unanimité ou plutôt suscite l’envie. En effet, le soutien que nous offrons concerne de petits projets qui vont favoriser toute la communauté. Nous envisageons également de faire collaborer des volontaires à ces travaux dans le cadre des chantiers internationaux que nous organiseront l’an prochain. Ces volontaires auront besoin d’être logés. En toute logique, ce seront chez les bénéficiaires du projet TURURAL qu’ils séjourneront puisque ces derniers ont suivi une formation qui font d’eux les personnes plus à même de recevoir des voyageurs. Evidemment, nos bénéficiaires généreront un petit bénéfice sur leur prestation de logement. Et c’est sur ce point que les jaloux et opportunistes ne sont pas d’accord. Eux aussi veulent leur part du gâteau. A présent, ils veulent tous participer à notre programme de formation. Certains auront même la mauvaise foi de dire qu’ils n’ont jamais été invités à y prendre part. Mais Erland reste inflexible, hors de question que ces personnes se joignent à la formation à ce stade avancé. Avant de nous retirer, Erland tente toutefois d’apaiser les esprits les plus échauffés et parvient plus au moins à rétablir le calme. Mais la trêve est probablement de courte durée. Une fois que nous aurons quitté le lieu, la foire d’empoigne pourra recommencer de plus belle et c’est probablement Rolando qui en fera les frais. Le pauvre...

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Jour 146

Le 26/11/11, 23:47

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Ce matin, nous sommes de retour Maras pour l’habituelle formation du samedi, toujours sur le thème du service de chambre en compagnie de Maribel. Aujourd’hui, l’une des participantes de Senca est venue avec sa sœur cadette, la petite María. Malgré ses sept ans, la petite est une élève modèle, probablement celle qui participe le plus activement à la classe. Elle répond à toutes les questions, répète les nouveaux mots de vocabulaire à la suite de Maribel, rien ne lui échappe.

Après deux bonnes heures de cours, elle finit cependant par montrer les premiers signes d’ennui et de dissipation. Pour ma part, je pique carrément du nez. C’est donc dans un élan magnanime que je propose d’emmener la fillette faire une petite promenade pour ne pas déranger le reste de la classe. Quel sens du sacrifice...

María est adorable et super câline. Elle n’arrête pas de venir se blottir dans mes bras et cela ne me dérange pas particulièrement. Ce petit détail n’a évidemment pas échappé à mes collègues, plus habitués eux, à mon côté dure, râleuse, voire parfois revêche. Les commentaires ne se font pas attendre : « c’est bien, il faut que tu t’entraines un peu... ».

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Jour 145

Le 25/11/11, 23:43

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Cet après-midi, je me rends dans le coin de l’aéroport pour rendre une petite visite à Eduardo qui veut me faire connaitre un peu mieux le travail de son ONG. J’arrive comme prévu à l’arrêt de bus «Kiosko » et, selon les instructions d’Eduardo, j’attends que quelqu’un vienne me chercher. Un quart d’heure plus tard une toute jeune fille se présente à moi en tant que l’envoyée d’ « Edu » et m’invite à la suivre jusqu’à Tankarpata, une communauté en périphérie de la ville. Après une petite marche de 15 minutes à peine qui nous fait traverser cette zone étrange qu’est la ceinture péri urbaine où le bétail broute sous les réverbères, nous changeons totalement de paysage. En dépit de se trouver aux portes de la ville, avec ses chemins de terre battue et ses maisons en adobe, Tankarpata ressemble à n’importe quel autre village de la montagne.

Je rejoins Eduardo dans le petit local aménagé par son ONG. Je n’ai même pas fait deux pas dans la pièce qu’un gamin, Clemente, me saute dans les bras avec un naturel déconcertant. C’est comme si on se connaissait depuis toujours. Aujourd’hui, « Edu » est seul à travailler avec les enfants et est visiblement débordé. Il me demande de lui donner un coup de main en m’occupant d’un groupe d’enfants pendant que lui se charge de terminer les devoirs avec les plus grands. Plus facile à dire qu’à faire. Cela fait à peine cinq minutes que je suis arrivée et mes lunettes sont déjà sur le nez d’une petite fille, ma montre au poignet d’une autre. Plus habitués à la manière forte qu’à la diplomatie, ces enfants sont presque ingérables. Ils n’en font qu’à leur tête et n’arrêtent pas de se disputer. Ils sont pourtant loin d’être méchants. C’est juste qu’ils feraient n’importe quoi pour se faire remarquer. En effet, pas besoin d’être un grand spécialiste pour se rendre compte ce que la plupart réclame avant tout est de l’attention.

Vers 18h30, il est temps de remballer le matériel et de faire se brosser les dents à tout ce petit monde. La journée est finie. Eduardo et moi sommes sur les genoux. Pourtant, les enfants ne veulent pas rentrer chez eux. Nous devons presque les mettre à la porte. Et apparemment, c’est comme cela tous les soirs. Sur le chemin du retour, Eduardo m’explique un peu mieux la situation de ces mômes à qui il consacre presque tout son temps depuis près d’un an et demi. Les principaux problèmes qu’ils rencontrent au quotidien sont liés à la santé et l’éducation. En effet, l’école du village est loin de jouer son rôle et beaucoup d’écoliers ne savent pas lire à la fin de leur parcours primaire. Eduardo et ses partenaires essaient comme ils le peuvent de palier le problème. De même, ils tentent de sensibiliser les parents de la communauté au fait que l’eau que consomment leurs enfants est contaminée et source de nombreuses maladies. Mais, même si les avancées en la matière sont tangibles, il reste encore pas mal de chemin à parcourir pour préserver les petits des nombreuses affections qui les menacent.

Les gamins nous ont épuisés et pourtant, la journée est loin d’être finie. Le but de ma visite était avant tout de donner un petit coup de pouce à Eduardo dans la promotion de son travail afin de trouver des volontaires qui pourraient s’engager quelques temps dans le projet. Et en effet, un peu d’aide ne serait pas du luxe. Eduardo m’emmène donc dans l’appartement qui tient lieu à la fois de maison des volontaires et de logement pour les touristes de passage. L’endroit ne ressemble pas vraiment à un hôtel. Au niveau de l’infrastructure, notre hospedaje est bien plus élaboré. Par contre, l’auberge de cooperarperu est tout à fait opérative, contrairement à la nôtre. Il y a du personnel pour servir les clients, leur faire à manger, leur ouvrir la porte. Et cela, ça fait toute la différence. Si seulement, les responsables de CENPRODIC pouvaient comprendre ce point...

Vers 21h, Eduardo reçoit un message de Lisa, sa prof d’anglais qui, en toute bonne Américaine, célèbre ce soir Thanks Giving. Nous avons tous les deux très faim. L’invitation ne se refuse pas. Sur place, je retrouve quelques visages connus : Frankie, Ricardo et son ami. En fait, Ricardo et son ami son deux des musiciens que j’avais interrogés pour the Busking Project. Les autres convives sont le colocataire italien de Lisa et quelques amis péruviens.

Dans un premier temps, je me joints à la conversation pseudo-intellectuelle de mes voisins de gauche. Cela parle de phénomènes de société, de politique, etc. C’est un peu à qui étalera le plus ses connaissances. Dans ce cas, l’adage selon lequel « la culture c’est comme la confiture : moins on en a, plus on l’étale... » s’applique peut-être... L’un des invités tente de m’instruire en matière de tourisme alternatif. Il n’a même pas pris la peine de me demander ce que je faisais dans la vie et ignore que, même si je ne suis pas encore une experte, le sujet ne m’est pas tout à fait inconnu. Je décide d’éviter pour une fois le « rentre-dedans » qui me caractérise en général dans mes relations avec les Péruviens et me contente de hocher poliment de la tête de temps à autre. Si ce type savait...

Apparemment, la conversation ennuie l’autre partie de la tablée qui finit par lancer une partie d’UNO. Ce changement de programme n’est pas pour me déplaire. D’ailleurs, nous jouerons jusqu’à la fin de la soirée.

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Jour 142

Le 21/11/11, 23:26

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La journée s’écoule tranquillement jusqu’au retour de Jimmy qui, évidemment, à envie de discuter. Le contraire m'aurait étonnée... Lui-même se définit comme un géologue qui se prend pour un psychanalyste. Sauf que pour moi, un psychanalyste se contente d’écouter et de hocher la tête de temps en temps. Alors que Jimmy, lui, parle, parle et parle encore.

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Jour 141

Le 20/11/11, 23:24

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Je compte consacrer cet après-midi à mon blog même si je sens que cela va être difficile, surtout si Lorenzo et Jimmy s’en mêlent. La motivation n’y est pas vraiment et je suis à plusieurs reprises détournée de ma tâche. Je reçois d’abord un coup de fil sur Skype de la part de Lorenzo. Cela me fait plaisir d’avoir de ses nouvelles, d’autant plus qu’il a l’air rayonnant. Il m’explique à quel point la traversée de la Bolivie a été éprouvante en raison du mauvais état des routes. Son van a énormément souffert et a fini par jeter l’éponge au Chili. Il a fallu plus de trois semaines pour le remettre d’aplomb. Mais ces mauvais souvenirs sont déjà derrière lui. En effet, il n’est maintenant plus qu’à 600 km d’Ushuaïa. Après avoir quitté l’Alaska il y a environ deux ans et demi, il touche enfin au but de son voyage sur le continent américain et il semble ravi à l’idée d’atteindre enfin son objectif. La prochaine étape sera le Japon...

Ensuite, c’est Jimmy que se charge de me distraire de ma mission initiale. Jimmy est très sympa, ouvert et intéressant mais qu’est-ce qu’il parle... Notre conversation ressemble plus à un cours magistrale où il m’expose son point de vue sur diverses réalités péruviennes et où je me permets de temps à autre de faire un commentaire. Cela ne me dérange pas vraiment, j’apprends beaucoup. Il m’explique notamment le phénomène de délinquance à Lima qu’il relie notamment à la natalité incontrôlée au Pérou. Comment des enfants peuvent-ils bien tourner si, dès la naissance, leurs parents n’ont pas de quoi les élever correctement ? Si Jimmy réprouve les stérilisations forcées effectuées sous le régime de Fujimori, il pense que le gouvernement devrait faire quelques choses à ce niveau. Pourquoi ne pas rembourser ce genre d’intervention si celle-ci est souhaitée ? Pour lui, l’insécurité qui fait de Lima un véritable enfer est aussi due au terrorisme des années 80-90. « Nous sommes la génération de la violence », beaucoup de jeunes n’ont connu que cela. Par conséquent, comment pourraient-ils s’exprimer autrement que par l’agressivité ?

Nous embrayons ensuite sur le thème du métissage. Selon l’expression consacrée, il m’explique à quel point le Pérou est « de todas las sangres » (de tous les sangs), comment le peuple inca s’est mélangé avec les conquistadores espagnols, puis les esclaves africains, puis les coolies chinois , une main d’œuvre docile venue travailler les terres agricoles une fois l’esclavagisme aboli, puis avec les Japonais qui remplacèrent les Chinois une fois que ceux-ci devinrent trop nombreux et firent planer un trop grand risque de rébellion face aux mauvais traitements dont ils étaient victimes. En écoutant parler Jimmy, je ne peux m’empêcher de penser à José Luis qui a en effet, un grand-père chinois, une grand-mère chola, deux autres grands-parents africains et dont la photo de famille ressemble étrangement à une pub pour Benetton.

Nouveau thème de conversation : l’éducation au Pérou. Jimmy reconnait que celle-ci est assez mauvaise mais que des efforts sont faits pour l’améliorer. Le gouvernement tente notamment d’augmenter le nombre d’heures de classe. D’autre part, il m’expose un paradoxe de l’éducation privée. Même s’il est reconnu qu’elle est souvent meilleure que l’éducation publique, elle n’est cependant pas à l’abri de certains travers. Le fait que ces écoles soient payantes et excessivement chères fait qu’il arrive que les étudiants achètent leur diplôme plus qu’ils ne le gagnent aux prix de leurs efforts.

Cela fait probablement deux heures que nous discutons et Jimmy ne se fatigue apparemment pas de parler. Il semble littéralement intarissable. Moi, je continue à écouter mais commence un peu à décliner. La conversation ressemble de plus en plus à un monologue. Le seul sujet sur lequel je ne peux m’empêcher de réagir est celui de l’exploitation minière que Jimmy considère comme un moindre mal. Il faut dire qu’en tant que géologue, il dépend beaucoup de cette industrie. Moi, je ne peux m’empêcher de penser au combat de nombreuses communautés indigènes latino-américaines face à ces entreprises qui polluent, s’accaparent les ressources et se croient au-dessus de lois. J’ai donc du mal à adhérer au point de vue de mon interlocuteur. Mais je n’ai pourtant pas la force d’entrer dans de grands débats. Du peu que je connaisse Jimmy, j’imagine que cela pourrait durer des heures encore. Mieux vaut trouver une excuse pour mettre fin à la polémique au plus vite.

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Jour 140

Le 19/11/11, 23:11

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Ce matin nous donnons la formation du programme TURURAL en staff réduit. Goyo est en voyage avec les membres du réseau régional de tourisme rural. Le Señor Javier doit vaquer à d’autres occupations et puisqu’il a passé le relais à Mabel, une collaboratrice spécialisée dans la formation au service de chambre, l’Arquitecto a décidé de prendre congé.

Comme chaque samedi, nous passons chercher nos participants de Senca et Huila Huila avant de nous rendre à Cruzpata où a lieu la formation. Erland nous dépose vite fait, bien fait, pour aller chercher les derniers participants dans le coin de Maras. Au collège de Cruzpata, nous sommes accueillies bruyamment par une vingtaine d’ouvriers. A les entendre, je me rends compte que, pour une fois, nous sommes uniquement entre filles. Cette prise de conscience me fait une drôle d’impression. Je suis tellement habituée à l’inverse... Mais mes compagnes, elles, ne semblent absolument pas décontenancées ni par la situation, ni par les sifflements du comité d’accueil. Elles se contenteront d’une simple remarque « tiens, il y a beaucoup d’oiseaux dans le coin... ».

Cette première formation donnée par Mabel se passe bien. Elle donne son cours de façon assez vivante et elle a à cœur de faire participer au maximum toute la classe. C’est appréciable. A la fin de la journée, nous prenons quelques minutes pour regarder les photos de la pansantía de la semaine dernière. Les commentaires fusent de partout. J’observe notamment d’un œil amusé les dames de Senca et me rends compte qu’il y a certaines préoccupations féminines qui sont universelles. En effet, même si leur conversation est en Quechua, il n’est pas bien difficile de comprendre la nature de leurs propos. Toutes se trouvent trop grosses sur les photos...

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Jour 139

Le 18/11/11, 23:07

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Une fois de plus, Guru et Jae sont à l’origine d’un certain remue-ménage à Sta Ana. Comme ce sont leurs derniers jours à Cusco, ils organisent une sorte de soirée d’adieu. Ce soir, de nombreux Péruviens ont répondu à l’appel. Yerson arrive le premier. Comme il n’y a personne pour l’accueillir je lui propose de me tenir compagnie. Malgré son jeune âge, à peine 18 ans, Yerson est un virtuose des langues. Il parle français, anglais et japonais presque à la perfection. Et comme il est particulièrement francophile, nous nous entendons plutôt bien.

Un peu plus tard, arrivent Liz qui est à peine remise de sa soirée d’anniversaire, la nouvelle petite copine de Jae et toutes ses amies ainsi que Jimmy, un Liméen de passage. Il y a aussi deux Allemands. Guru et Jae ont eu pas mal de succès. En tout, nous sommes treize convives.

Le temps de boucler quelques tâches de dernière minute, j’arrive assez tard à la soirée. Des odeurs alléchantes s’échappent déjà de la cuisine. Comme à l’habitude, la gastronomie indienne et sud-coréenne sont à l’honneur, mais les invités péruviens ne sont pas venus les mains vides non plus. Liz, par exemple, a préparé une délicieuse salsa huancaina, une sauce à base de piment jaune, de fromage, de lait et d’huile.


Il est temps de passer à table. Les estomacs crient famine et beaucoup ont envie de se mesurer au défi de la soirée, le curry hyper épicé de Guru. Nos deux hôtes sont aux petits soins avec leurs invités et s’assurent que personne ne manque de rien. Jae est visiblement déjà bien éméché mais ne failli pourtant pas à son devoir.


Après une vaisselle vite expédiée, les premiers convives s’en vont. Mais Jae et Guru ne comptent pourtant pas en rester là. Ils ont prévu une petite séance de danse sur les tables (heureusement de les membres de l’ONG ne sont pas là pour voir cela). Personne n’y échappera. Je préfère pourtant rester dans mon coin à discuter avec Yerson et Jimmy.

Je suis assez fatiguée mais les soirées organisées par Guru et Jae sont toujours une bonne occasion de faire connaître le projet. Ce soir, j’ai noué quelques contacts intéressants et j’ai trouvé un nouveau client, Jimmy qui viendra s’installer le lendemain. Bref, cela valait la peine de veiller un peu.

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Jour 138

Le 17/11/11, 22:52

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Ce matin, nous nous préparons à une nouvelle ascension du Huaynacorcor. Mais en sens inverse cette fois, en partant de Koricancha. En effet, à ce stade, nous sommes encore en train de chercher le meilleur itinéraire, soit celui qui favorise au mieux les communautés participant à notre projet. Aujourd’hui, nous marcherons en compagnie de David et Tomas, deux habitants de Koricancha qui suivent très assidument notre programme de formation.

Après une brève halte à la boutique du village pour acheter un peu de pain, du coca et de la coca, David et Tomas nous emmènent au temple colonial. Une petite église tombée en désuétude. Bien que la bâtisse semble prête à s’effondrer, l’endroit a des airs de jardin secret plein de charme. C’est un potentiel à ne pas négliger...



Ensuite les choses sérieuses commencent, il faut rejoindre la crête. Cette bonne petite grimpette se fait au son des flutes de pan. A croire que David ne puisse pas vivre sans musique. Comme à son habitude, il nous diffuse à l’aide de son téléphone portable des airs des plus variés, de la musique andine au dernier tube de Pitbull. En chemin, nous trouvons un énorme champignon. Il parait que ce produit s’exporte particulièrement bien. Je suis donc priée de gouter. Mouais... Pas fameux...


Nous traversons une forêt de pin et arrivons sur la pampa. Au loin, nous apercevons un troupeau de lamas. De temps à autres, nous sommes surpris par l’envol d’une perdrix sauvage effrayée par nos pas. Nous décidons de nous arrêter pour un pique-nique non loin d’un monticule de terre qui marque le point de jonction entre les provinces d’Urubamba, Alta et Cusco. Un peu de repos n’est pas de refus car le plus dur reste encore à faire : l’ascension du Sencacondor, le sommet le plus haut du massif, situé à environ 4500 mètres d’altitude près de 100 mètres plus haut que le Huaynacorcor que nous avions gravit précédemment. Quelques 40 minutes plus tard, nous sommes sur place.








Cette fois encore, nous nous rendons compte que monter est une chose mais redescendre en est une autre... Plus question de jouer les touristes. On range les appareils photos car nous deux mains libres risquent de nous être bien utiles pour prévenir les chutes. Et dans cette histoire, les hautes herbes sont nos alliées. Il faut bien s’accrocher...

La descente et assez éprouvante sans parler du fait que nous tombons sur des obstacles imprévus : deux ravins, une carrière. Mais nous finissons par arriver à bon port vers 16h30.

Ce soir Liz a décidé de fêter son anniversaire à l'Indigo bar en compagnie de Couch Surfers. Elle aura droit à une chanson d’anniversaire dans la langue de tous les convives : anglais, néerlandais, allemand, français, brésilien, langue des signes. Tant qu’à faire, autant jouer à fond la carte de l’internationalité...

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Jour 135, 136 et 137

Le 14/11/11, 6:44

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Ce lundi ouvre une semaine de travail semblable à tant d’autres, ponctuée de temps à autres de quelques évènements. Lundi, c’est Aurelio qui est mis à l’honneur. A l’occasion de ses 65 ans, nous allons tous manger dans son restaurant préféré situé sur les hauteurs de la ville. Il semblerait qu’il compte bien célébrer cet anniversaire à la péruvienne, c’est-à-dire « comme s’il s’agissait du dernier jour de sa vie » (de l’expression du propre intéressé). Autant dire qu’on ne va pas beaucoup travailler cet après-midi. Les tournées de Cusqueña s’enchainent. A plus d’une reprise, je tente de passer mon tour mais c’est peine perdue. Tout comme il est vain de chercher à échapper aux questions indiscrètes d’Aurelio et des autres membres fondateurs de l’ONG qui manifestent aujourd’hui un intérêt particulier pour notre vie privée à Erland et à moi. Ils n’y vont pas par quatre chemins et les questions sont parfois à la limite de la crûdeur. Je ne m’attendais pas à une telle conversation avec ceux que j’appelle désormais « mis viejitos », mes petits vieux.

L’évènement phare du mardi n’est autre que la rencontre en football Equateur-Pérou qui s’avère décevante et se solde, qui plus est, par une défaite du Pérou.

Mercredi, Erland et moi allons sur le terrain pour faire les repérages préliminaires d’un futur circuit VTT ainsi que la « convocatoria », soit le rappel à tous les participants à notre programme de formation de la date et de l’endroit du prochain cours. C’est assez fastidieux de se prêter à cet exercice chaque semaine, mais c’est la seule manière d’assurer une assistance plus ou moins satisfaisante aux classes. A cette occasion, Erland me laisse pour la toute première fois le volant du 4X4. Cela fait environ cinq mois que je n’ai plus conduit et le monstre doit faire environ 3 fois ma petite Renault Clio. Autant dire que je ne suis pas trop à l’aise. Mais je ne m’en sors pas si mal même si ma conduite pourrait être plus eco-friendly. A me voir manœuvrer le véhicule, David, l’un de nos bénéficiaires, fait des yeux ronds comme des billes. Apparemment, les blagues et préjugés sur la conduite au féminin ne semblent pas avoir épargné le Pérou. Ici, on dit “mujer al volante... es como darle pistolas a un mono” (laisser le volant à une femme c’est comme donner un fusil à un singe).

L’après-midi est consacrée à la visite de nos malades à l’hôpital car ce début de semaine porte également son lot de mauvaises nouvelles. Juan s’est blessé la cheville lundi et Rosa, qui devait être prochainement opérée au foie, a finalement été hospitalisée d’urgence car elle ne pouvait plus supporter la douleur de ses crises. Tous deux se trouvent dans le même hôpital, à deux pas de la place Tupac Amaru. Apparemment, l’établissement est l’un des mieux réputés de la ville. La chambre où est alité Juan n’a rien à envier aux chambres d’hôpitaux en Belgique. Mais Rosita, elle, n’a pas eu la même chance que notre gardien de nuit. Faute de lit en suffisance, cela fait plus d’un jour qu’elle attend aux urgences. Et là, le décor est tout autre. Une dizaine de patients, hommes et femmes, s’entassent dans une même salle. Certains sont relativement peu vêtus et cela empeste. Moi qui ne suis pas une grande habituée des hôpitaux, je suis quelque peu choquée par cette vision qui, pour moi, s’approche du chaos.

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