blog de flo san

combats de sumo à Osaka et le top de la malchance à Kanazawa

Le 28/03/12, 6:55

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Vendredi, à Osaka, on retourne à l'auberge où j'avais retrouvé Jenny. Ils ont une chambre pour nous, ouf! Le soir, il pleut toujours, mais j'ai vraiment envie de montrer Namba à Pascal. C'est vraiment dingue cet endroit! On tombe sur un glacier/magasin de glace au yaourt comme à Hong Kong. Ceux qui ne connaissent pas, aller à Hong Kong, rien que pour ça, ça vaut le voyage. Bon, sinon y'à aussi une vague imitation au 3ème étage de la Part Dieu...

Samedi, on ne fait pas grand chose, on est un peu crevés, on profite d'avoir un toit et Internet pour regarder quelques films. On profite aussi d'avoir une plaque chauffante pour faire des spaghettis à la bolognaise, grand luxe!

Dimanche, jour des sumos! Je savais depuis Tokyo qu'il y aurait des combats de sumos à cette période à Osaka. Je n'avais pas pris de billets parce que ça me paraissait beaucoup trop loin, dan le temps. Je m'étais renseignée à Beppu pour savoir s'il restait des places. Mauvaise nouvelle: non, on ne pouvait plus en réserver, bonne nouvelle: on pourrait en acheter le jour même, tôt, et moins cher. Nous voilà donc à 6h du matin à faire la queue au Prefecture Stadium d'Osaka. Le guichet ouvre à 8h et le stade à 10h. C'est la dernière journée d'un tournoi de 15 jours, le meilleur donc. On est les 40ème dans la queue et à 8h, il y a au moins 5 fois plus de personnes derrière nous. Je sais pas si tout le monde a eu des places. Les places aux quelles on a le droit sont dans les angles du stade rectangulaire. Il y a plusieurs catégories de places et donc de prix, selon que l'on est plus près du dohyo (ring des sumos) et selon si l'on prend avec ou sans lunch. Les places intermédiaires, les plus nombreuses sont en fait 2m² où les gens sont assis au sol. Souvent, il y a deux couples dans ce carré. On a donc une très bonne vue comme les places sont construites de façon assez plate, puisqu'il n'y a pas de sièges. Il n'y a des sièges que pour les lignes les plus extérieures, les nôtres donc. Pour les Japonais, ça doit être moins confortables mais nous, on est bien ravis d'être assis (sur des chaises). Il y a donc des combats de 10h à 18h. Il y a une trentaine de sumos qui s'affrontent mais de 10h à 15h, ce sont des maigrelets. Un combat dure très peu de temps (45 secondes au plus), mais il y a 5 bonnes minutes de préparation/cérémonie avant qu'ils combattent. Le but est de faire sortir l'autre du rond ou de le faire toucher le sol avec autre chose que ses pieds. Souvent, le sumo qui sors du rond tombe, comme le dohyo est sur élevé. Quand le sumo tombe, il arrive qu'il soit éjecté sur le public qui est au plus près. Les sumos qui s'affrontent après 15h sont plus larges, mais j'avais une image où les sumos étaient vraiment énormes. En vrai, leurs jambes sont musclées et ils n'ont pas tous un ventre de 3mètres de circonférence. Par contre, ils sont tous grands, du moins, plus grands que les autres japonais.
A deux moments, il y a eu une ambiance de folie. D'abord quand le sumo d'Osaka combattait. Tout le public criait son nom, il était vraiment porté par la foule. Je crois qu'il n'avait pas gagné depuis 2005. Il a remporté ce combat, mais je ne sais pas son classement final. Aussi, le dernier match était le meilleur. C'est là où les deux meilleurs se sont affrontés. L'un d'eux est un yokozuna. C'est le meilleur des 5 grades qu'un sumo puisse atteindre. Selon leur grade, ils ont le droit à une certaine coupe de cheveux. Il n'y a eu que 69 yokozuna dans les 300 dernières années. Pour atteindre ce statut, il doit remporté deux championnats de suite et doit être un homme bien. Une fois qu'il a atteint ce statut, il ne peut plus le perdre, mais s'il a des mauvais résultat il est sensé prendre sa retraite. Ca fait quoi un sumo à la retraite? Le yokozuna a gagné et c'était un super combat. Le public était vraiment excité, c'est la première fois que je vois ça.
On est parti directement à la fin de ce combat pour éviter la foule en sortant. Le soir, on a pris un train pour Kanazawa, dans les Alpes Japonaises. Je suis bien ravie d'y aller, puisque c'est ici qu'on devait venir pour Noël. On a la chance d'être hébergé par Kazunobu , du site de couch surfing. Kanazawa est connu pour son jardin, qui fait partie du top 3 du Japon. Le plan était de visiter le jardin le lendemain matin puis de partir à Hakuba, skier dans une des stations où se sont passés les JO d'hiver en 1998. Ce n'était pas hyper ambitieux comme projet, je crois. Malheureusement, un stupide problème de carte bancaire, nous a empêché d'aller plus loin que Kanazawa. Bon, y' pire dans la vie que de devoir passer deux jours à Kanazawa au lieu d'aller skier dans les Alpes Japonaises, mais quand même. Les chances d'être à une heure de skier au Japon sont assez faibles!

Lundi, en plus du jardin enneigé, on est donc allé voir le château et le quartier des maisons des samouraï. Encore une fois, il n'y a pas grand chose en anglais à l'intérieur. Je pourrais donc pas trop vous en dire sur les samouraï pour l'instant, mis à part qu'ils avaient une petite maison avec des clôtures faites en terre. On a encore eu un problème en plus ce jour là: notre appareil photo a fait grève. On a pas compris, il est resté allumé avec le zoom a fond. On pouvait rien faire. Maintenant, il va bien, mais on se doute qu'il va bientôt nous lâcher, on le trimbale depuis l'Irlande en 2009. Encore une fois, Pascal m'impressionne par son sang froid. Ca me rappelle l'Inde, quand il représentais un havre de paix au milieu du chaos.

Le jardin en lui même ne vaut peut être pas le déplacement, sauf si c'est la saison des cerisiers ou l'automne bien sûr, là tout doit être magnifique. Il est beaucoup plus grand que les autres, c'est plus un parc qu'un jardin limite. Je préfère celui d'Okayama (dans le top 3 aussi), j'ai mieux perçu la construction du jardin.

Aujourd'hui, mardi, on a pris un bus pour Nagoya. Il y a quelques passages sympa avec les montagnes des Alpes Japonaises d'un côté et la Mer du Japon de l'autre. Ce soir, nous serons sur le lieu de notre deuxième semaine de wwoofing.

Infos supplémentaires:
- je n'avance pas mes questionnaires en ce moment, je compte carrément sur avril. J'ai pas mal d'autres choses à avancer en attendant.
- si vous voyagez avec un petit budget, pensez bien à demander s'il n'y a pas des bus pour aller là où vous allez. Le Lonely précise que les prix pour les trains. On a fait Osaka Kanazawa en train express mais Kanazawa Nagoya en bus et ça va le coup. En plus, contrairement aux local trains, il n'y a pas de changements

Posté par bikette

au revoir Shikoku

Le 26/03/12, 13:30

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Mercredi, nous avons quitté Keiko, sa famille, sa ferme et son magnifique village. Ca me fait quelque chose, c'est la première fois que je passe autant de temps avec les mêmes personnes au même endroit. Mais je suis contente de remettre mon sac à dos! J'emporte avec moi de très bons souvenirs, une connaissance encore plus profonde de la vie au Japon et trois petits pots de marmelade d'orange.

Sur les conseils de Lei, on tente le stop pour rejoindre Matsuyama. J'avais lu que le stop marche bien en campagne mais pas dans les villes. Je confirme! Un voisin nous a déposé à l'entrée de l'autoroute pour augmenter nos chances d'être pris. Ca nous rappelle de bons souvenirs en Islande l'été dernier. On avait inventé une chorégraphie, mais là on ose pas trop. De toutes façons, pas besoin, on est pris en une demi heure. On avait parié qu'un jeune de la trentaine dans un pot de yaourt nous prendrais, mais que nini : une cinquantenaire dans une voiture super classe avec un petit remonte-pied à l'avant et sièges en cuir. Matsuyama n'est qu'à une heure par l'autoroute. C'est la plus grande ville de Shikoku.

Notre plan est d'y passer que quelques heures avant de refaire du stop pour Iya Valley. On pose nos sacs dans un locker, on prend le petit déjeuner dans une boulangerie (une semaine intense que de nourriture japonaise c'est pas évident) puis on part explorer la ville. Elle est connue pour son onsen immense du XIXème (Dogo onsen) et son château (le plus beau de Shikoku paraît-il). Comme j'ai été déçue de l'intérieur de tous les châteaux que j'ai visité, on se contente de le contempler de l'extérieur, en mangeant une glace italienne à la cerise. Pour accéder au château, qui est sur une colline surplombant la vile, on peut marcher ou prendre des télé cabines ou télé chaises (non Manue ça n'existe pas, c'est une image!). Je sais pas trop pourquoi mais les gens se sont montrés très généreux avec nous au château: ils nous ont donné des biscuits salés et des triangles de riz. En échange, on leur a donné des oranges de la ferme. Matsuyama recense aussi 7 des 88 temples qui constituent le pèlerinage de l'île. Je voulais en voir un mais je me suis rendue compte après coup que le temple qu'on a visité n'en fait pas partie.

En début d'après midi, on veut se remettre en route en stop. Problème n°1 : l'autoroute est à 6 kilomètres du centre. On a tergiversé pendant une bonne heure (ou deux) avant de se décider à prendre un bus pour Niihama qui est à mi chemin entre Matsuyama et Iya Valley. On se dit que de là, on pourra faire du stop. Problème n°2 : on arrive à 18h à Niihama, il fait nuit. Trois voitures s'arrêtent mais proposent de nous emmener qu'à la gare de Niihama. On se dit que personne ne nous proposera une meilleure offre donc on accepte la troisième, qui est en fait une petite camionnette avec une benne à l'arrière. On est obligé d'y mettre Pascal avec les sacs comme il n'y a que deux places devant. Problème n°3 : il n'y a pas vraiment d'hôtel près de la gare. On se décide à monter dans le train pour Iya Valley alors que les portes du train se ferment. On arrivera à la gare d'Awa Ikeda (porte d'entrée de la vallée) à 23h30. On appelle la seule et unique auberge pour réserver pour le soir même. Ils nous disent qu'on arriverait trop tard, ohoh... problème n°4. Bon à ce moment là, je suis passablement énervée, je me dis que rien ne vaut ma planification horaire des semaines précédentes. Pascal me rappelle que le voyage c'est ça aussi, l'aventure, et il a bien raison. Encore une fois, il m'impressionne par son sang froid. Bon, ça nous faisait pas bien peur de passer une nuit dans une gare, mais j'avais prévu une randonnée d'une bonne quinzaine de kilomètres dans l'Iya Valley. On commence donc à chercher dans le Lonely, pour toutes les villes où l'on passe, s'il y a un hôtel. Il y en a peu et vraiment pas pour un budget routard. Là, je déteste le Lonely pour ne pas donner de vrais bons plans! Ce sera donc un ryokan à Kotohira. Je voulais en tester un pendant mon séjour au Japon, donc autant le faire pendant que mon amoureux est là. Un ryokan c'est un hôtel traditionnel avec des chambres traditionnelles (tatami et futon) et bain traditionnel (mini onsen personnel).
Note pour ceux à qui ça ne parle pas :
un tatami c'est un sol en paille de riz sur lequel on marche sans chaussure
un futon c'est un matelas d'une dizaine de centimètres d'épaisseur que l'on pose sur le sol pour dormir

Bon alors c'est comment ces fameux ryokan ? OK la chambre est plus grande qu'une chambre d'hôtel moins cher, il y a même une kotatsu et OK on a accès au bain de façon privée. Mais honnêtement, il y a des hôtels ou même auberge où on a payé la moitié du prix pour la même chambre (et encore ce ryokan était abordable, compter 100/150 pour deux normalement). Notre chambre à Nagasaki par exemple était assez semblable. Pour le côté maison traditionnelle (celle-ci avait 100 ans), ça aussi vous pouvez le trouver en auberge, comme Haruya à Kyoto (même âge) et à 15 euros la nuit en dortoir. Bon, si vous avez un maxi budget, c'est sûrement ce qu'il y a de mieux au Japon, mais pour les autres, n'écoutez pas le Lonely, ce n'est pas une honte si vous ne tester pas un ryokan. Le Lonely recense le top 30 des meilleures expériences au Japon et classe « dormir dans un ryokan » en 4ème position.

Le lendemain, on y croit, direction Iya Valley! On est à la gare à 10h. On a notre ticket de la veille pour Awa Ikeda. Mais non, l'Univers ne veut décidément pas que j'y aille!! J'avais en effet, déjà envisagé ce coin quand je quittais Kyoto (la 2ème fois), mais ce n'étais vraiment pas la bonne saison, et j'avais opté pour Okayama. Donc cette fois-ci, on pourrait être à Iya Valley vers 14h. Ca ne prend pas 4 heures d'y aller, c'est juste que les correspondances sont mauvaises. D'Awa Ikeda, il y 3 bus par jour pour Iya Valley, mais le dernier part à 12h15. On hésite, je me dis que aller à Okobe et se promener autour de la gare pourrait être sympa (?) ... Je vois qu'on commence à retomber dans la même logique que la veille, incapables de prendre une décision, alors je me fais violence, je tire un trait sur Iya Valley pour cette fois ci. La ville dans laquelle on est (Kotohira, au cas où vous n'ayiez pas suivi) est en fait réputée pour son temple accessible au bout de 1365 marches. De quoi nous occuper un moment! On repose les sacs au ryokan et en route. Il fait beau, c'est nikel. Ce temple ne fait pas partie des 88 non plus. La plupart des 88 sont sur la côte. On est bien fiers de nous quand on arrive en haut, mais quand on se met à redescendre, un japonais arrive en courant, tranquille, fait même un petit bond pour les 3 dernières marches et repart de si belle, sans même s'arrêter...
A midi ou 14h plutôt, on teste la spécialité et grande fierté de l'île, ses udon (grosse nouille, sans jeux de mots ou quoi que ce soit). On a trouvé un petit resto où on pouvait manger dans le jardin, top!
Petite précision : quand je mange « en ville » le midi, je me fixe un budget de 6 euros. J'ai indiqué quelques adresses pas chères de chaînes qui proposent à manger pour moins de prix là. Il y aussi énormément de petits restau indépendants qui font des plats uniques dans cette fourchette de prix.
Vers 15h, on prend un train pour Takamatsu. On passe un moment à trouver un hôtel. La seule adresse du Lonely accessible est complète. C'est le week end après la remise du bac, où la plupart des étudiants partent entre eux passer le week end ailleurs.

Le lendemain, vendredi, je pensais aller à l'île de Shodoshima, connue pour ses oliviers et rizières. J'avais déjà envisager cette île quand j'étais à Okayama. De Takamatsu ou d'Okayama, on peut accéder à cette île en ferry, dans les deux cas, elle est à une bonne heure. Cette fois-ci, comme la dernière fois, je dois annuler mon plan, à cause de la pluie. Il paraît que le service de bus sur l'île est très mauvais, je pensais tout faire à pied. L'hôtel a un bain public a lui, mais je n'avais pas réalisé que c'était ouvert que le soir... J'ai vraiment fais ma sauvage sur ce coup là : j'ai quand même pris une douche! Mais je ne me suis pas baignée dans le bain, comme il était froid. Il pleut vraiment trop pour visiter le jardin et château de la ville donc on part pour Osaka en bus, dans la matinée.

En conclusion, Shikoku c'est bien si vous pouvez louer une voiture (je m'avoue un peu vaincue là) et que vous avez un budget pour l'hébergement assez conséquent.

Posté par bikette

la tête dans les oranges à Karie, Shikoku

Le 24/03/12, 16:08

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Imaginez des terrasses d’orangers en fruits, gorgés de soleil sur des collines rondes et pentues, au pied un village de pêcheurs et au loin des îles sauvages... Voilà le splendide cadre dans lequel on vient de passer une semaine à faire du wwoofing, à Karie, Ehime prefecture, Shikoku. La gare la plus proche est Unomachi d’où circulent des bus vers Karie.

La famille qui nous a accueilli comptait la grand mère (pas un mot d’anglais et dont on ne sait pas le prénom parce que tout le monde l’appelait par le mot de politesse destiné aux vieilles dames), sa belle fille Keiko (la cinquantaine, hyper active pour une japonaise) et son fils Lei (32 ans, un peu d’anglais, autant que sa mère). La ferme appartenait à la famille du mari de la mémé qui est décédé depuis une douzaine d’années. Ils cultivent surtout des oranges, mais aussi du radis et de la patate douce qu’ils vendent en lanières et sechés.

Leur ferme, comme beaucoup d’autres dans le village, fait partie d’une co-opérative, créée il y a une trentaine d’années, appelée Muchacha (qui apparemment en espagnol veut dire femme). Le fondateur, trop occupé dans les champs n’avait pas le temps de se chercher une copine d’où le petit nom sympa. La co-opérative achète les oranges à tous les producteurs du village et d’autres villages alentours pour les vendre en plus grande quantité, à des supermarchés.

Ramasser les oranges est un travail plus ou moins pénible, selon la variété. Les petits arbres sont assez plaisants (c’est facile à dire quand on ne fait ça que quelques heures par semaine et que pour une semaine) mais les grands sont une vraie torture. Les oranges des grands arbres sont bien entendues tout en haut! Des escabeaux seraient trop contraignants à transporter, compte tenu de la pente et du nombre de terrasses à monter. Il faut donc grimper dans les arbres, comme quand on est petits (là je me demande si tout le monde fait ça quand il est petit?). Et ça c’est très très fatiguant, j’avais des courbatures le lendemain! On ramasse les oranges avec un sécateur, puis on les met dans un seau, puis dans une caisse. Pour remonter les caisses, des mono rails à crémaillère sont installés. Lei m’explique que c’est le roller coaster de son enfance et qu’il a eu “many accidents”. J’ai eu l’occasion d’être empilée an milieu des caisses d’oranges une fois, ça fait assez peur, vu la pente mais comme ça va doucement, on a peu de chances d’en tomber.

Les journées au village sont bien rythmées. Le village compte une cinquantaine de maison et à peu près deux fois plus d’habitants. Comme partout au Japon, la population décroît, le nombre d’enfants par femme se réduit (j’ai enfin le chiffre: 1,39 en 2010!!). Il n’y a plus qu’une école primaire dans le village contre 5 avant. Par contre, il y a maintenant deux maisons de retraite. A 6h, 10h, midi, 13h, 15h, 17 et 19h, une mélodie des plus enfantine retentit dans tout le village, je pense qu’il faut 20ans pour s’y faire si on n’est pas né là! Ca correspond donc à lever, pause, lunch, pause, fin du travail et dîner. Ils laissent libre l’heure à laquelle ils peuvent se coucher. Après le travail, il arrive très souvent que les uns aillent chez les autres, pour “boire”, nous, on dirait plutôt “prendre l’apéro” mais là c’est énoncé comme tel. Et ils n’y vont pas de main morte! Chez toutes les personnes chez qui je suis allée, il y avait au moins 5 bouteilles vides de saké de 1,8L, assez imposant! Ils sont aussi très fan de la bière Asashi, dont il existe une version plus light et fruitée pour les filles. La maîtresse de maison servira, en guise de biscuits apéro, des quartiers d’oranges. Il y a cinq sortes d’oranges cultivées à Karie, de façon à en récolter sur une longue période (octobre à mai). Certaines oranges ont la peau trop amer, la maîtresse de maison se chargera donc de pré-couper le haut du quartier, pour que ses invités ne mangent que la pulpe. J’ai aussi eu le droit à du radis frais en lamelle à la sauce soja ou à des algues séchées terriblement salées (comptez 18 minutes de dégustation pour 3 cm d’algues).

Un autre temps fort de la journée est le bain. La maison de Keiko n’est pas équipée d’eau chaude courante. L’eau pour le thé est régulièrement bouillie et gardée dans un thermos de 2 ou 3 litres. Pour le bain, vers 17h, la mémé s’occupe d’aller chercher le bois et de faire chauffer l’eau du bain. L’eau chaude reste dans la baignoire. A tour de rôle, chacun va à la salle de bain, se doucher à la bassine. Une fois propre, on peut se tremper dans le bain. Je n’ai jamais réussi à y rentrer, l’eau est trop chaude. Dans les onsen ou bains publics, il y a de la vapeur, la pièce est chaude, mais là non. Le mot “bain” en Japonais se dit “flo” (comme mon nom, pour ceux qui me connaissent pas), ça les a bien fait rire. Un soir, on est allé, avec Lei et sa grand mère, au onsen, qui pour le coup est un vrai spa, avec sauna, salle de relaxation, restaurant et même hôtel, au village d’à côté: Akehama. Il n’y vont que quelques fois par an. L’eau chaude vient d’une source captée au fond de l’océan (je ne sais pas exactement lequel en fait: Mer Intérieure, Mer de Chine, Mer des Philippines ou Océan Pacifique).

La socialisation dans le village se fait en fonction de la profession: les gens de la terre (producteurs d’agrumes ou légumes) d’un côté et ceux de la mer (les pêcheurs ou producteurs de moules ou algues sechées) d’un autre. Je n’ai pas eu l’occasion de parler ou rencontrer un pêcheur. Ces deux groupes se vendent l’un à l’autre leurs produits. Quand nous sommes arrivés, Keiko avait acheté une caisse de poissons frais (une bonne dizaine je dirais, vu le nombre de tête qu’il y avait dans le plat). Elle a ensuite cuisiné les différentes parties du corps des poissons de différentes façons (tête et une partie inconnue en forme d’os triangulaire à la poêle, tempura c’est à dire des beignets, filet tranché très finement par le poissonnier pour être manger cru, soit en sushi soit simplement trempé dans la sauce soja). Tous les repas se prennent dans la salon, sur la table basse équipée d’une kotatsu (couverture chauffante).

Quelques événements sont organisés par la commune de temps à autre. Pendant la semaine où nous étions là, il y a eu un match de ping pong et la confection de mochi, le jour de la remise du bac. Le mochi se fait rarement, que pour de grandes occasions, comme le nouvel an. La commune finance l’achat de riz. Il est ensuite cuit à la vapeur, une heure pour le riz blanc et deux heures pour le riz complet. Les hommes le gardent à la chaleur d’un feu où les casseroles sont empilées les une sur les autres. L’un d’eux dépose le riz dans une pierre ronde, sculptée pour cette occasion. Deux hommes, équipés de grands “marteaux” en bois, écrasent le riz assez lentement au début. Puis il le frappe à tour de rôle. Enfin, un seul continue de la battre, quand il s’apparente à un chewing gum et entre deux coups, une des femmes reforme la boule en humidifiant sa main d’eau. Quand la pâte ressemble vraiment à du chewing gum, les femmes, à l’intérieur, en font des petites boules roulées dans la farine. Certains mochi ont été aromatisés, au citron par exemple ou dans certains ont été fourrés aux haricots rouges sucrés (azuki, que très peu d’Occidentaux aiment). Une fois toutes ces opérations finies, toutes les familles du village auront une boîte de 4 ou 6 mochis. On a bien entendu eu le privilège de frapper le mochi avec le marteau!

Posté par bikette

Les touristes à Beppu et premiers pas sur Shikoku

Le 20/03/12, 14:17

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Dimanche nous sommes donc arrivés à Beppu en bus, vers 18h, depuis Aso. Les vues depuis le bus étaient magnifiques.
Beppu est connue pour ses sources d’eau chaude, soit sous forme de puit, soit de bain (onsen). Le soir même, je vais à un de ces onsen. Le Lonely Planet en référence plusieurs, mais j’ai préféré faire confiance au gentil monsieur de la réception qui me conseille le Take gawara. C’est en fait un onsen ultra chaud (43°C tout de même) et rustique, tout en bois, pas de douche, chacun se douche avec l’eau du bain, en se jetant de l’eau dessus avec des bassines (pas une bataille d’eau hein, mais chacun sur soi) et ensuite on barbotte. Quand je suis sortie, j’ai croisé une allemande qui allait atteindre le cota de onsen tolérable par jour (six). Elle a testé un sauna version japonaise, où on s’allonge dans l’herbe, dans une pièce de 50cm de haut, à 76°C. Elle m’a dit qu’elle se sentait comme une dinde à la sortie!

Le lendemain, lundi, on avait rendez vous avec Nakata, du site de couch surfing. Il ne pouvait pas nous héberger mais à proposer de nous faire visiter sa ville. Ce qu’on ne savait pas c’est qu’il a proposé la même chose à trois autres français. Il a donc fait le taxi toute l’après midi à nous déposer à un endroit puis les autres. A un moment on s’est demandé s’il n’était pas taxi illégal improvisé (comme à Amsterdam pour le Nouvel An!), mais non, il rêve d’aller voyager en Europe, c’est donc un moyen de se faire des contacts. On a donc commencé par un puits de source d’eau chaude: umi jigoku de 200m de profondeur. L’eau est bleue turquoise et de la fumée s’envole jusqu’à 10m. C’est assez impressionnant. On en a profité pour goûter les oeufs et patate douce (qui porte bien son nom) cuits dans le puits. L’oeuf a un petit goût salé, c’est sympa!
On est ensuite allé à Takasakiyama ou Monkey Mountain. Comme le nom l’indique on peut y voir des singes (par centaines). Ils étaient sauvages et causaient des dégâts aux alentours, c’est pourquoi le maire a décidé de les alimenter pour les sédentariser un minimum. Les plus beaux sont les petits (de 8 à 10 mois en ce moment). Des bénévoles sont là pour nous expliquer, en anglais, l’organisation sociale des singes, pas si simple qu’il n’y paraît! On est arrivé pile à la bonne heure (15h) quand les employés leur apportent une brouette de patate douce! Je pense qu’une vidéo expliquera mieux que mon pauvre franglais qui ne fait pas trop de sens!
http://www.youtube.com/watch?v=iQ5XdqCpN6A&feature=related
Notre vidéo est mieux je trouve, là ils paraissent vraiment sauvages, alors qu’en vrai, ils sont justes trop marrant à essayer d’en avoir le plus possible dans les mains et de courir sur leurs pattes arrières!
Dans la soirée, on est allé goûté quelques spécialités peu connues des touristes (vu la tête des vendeurs en nous voyant). On a commencé par un petit pain fourré à la viande cuit à la vapeur. Puis un “Butter France” dont l’explication du nom reste un mystère! C’est une petite brioche sucrée et très grasse.

Mardi c’est le grand jour! Direction Shikoku. Je sais pas trop pourquoi mais j’ai vraiment eu envie de venir sur cette île depuis que je suis au Japon. La première fois que j’en ai entendu parlé, c’était en 4ème, en cours de géographie avec Mme Vallet. Je ne comprenait pas trop pourquoi on nous parlait de cette île lointaine où de toutes façons personne irait. Comme quoi...
Aller à Shikoku de Beppu c’est bien simple, prenez le bus 26 de la gare au ferry puis le ferry de Beppu à Yawatahama qui prend un peu plus de 2 heures (je parie que c’est le nom de ville avec le plus de A!). De là, un bus va à la gare, en une vingtaine de minutes. On avait rendez vous avec Chelsea, du site de couch surfing, à 18h. L’après midi, on est donc allés à Ozu, connue pour son château à 4 étages, ce qui est rare. Sa restauration vient d’être terminée en 2004. Ils ont tentés d’utiliser un maximum de techniques traditionnelles, mais comme l’intérieur est assez vide, ça paraît un peu trop neuf. En gros, si vous allez à Ozu, voir le château sans y entrer suffit, surtout qu’il y a très peu de renseignements en anglais. L’entrée du château peut se combiner avec l’entrée pour Garyu Sanso, une villa de campagne avec un assez grand jardin zen. Il a fallu 10 ans de planification à l’architecte pour ce domaine. Le jardin est assez cool, mais il n’y avait pas d’explication en anglais pour comprendre à quel point la maison et son intérieur est une oeuvre d’art.
Ozu est aussi connu pour la pêche aux cormorans. Malheureusement, elle ne se pratique que pendant l’été, la nuit. Apparemment, le cormoran est tenu en laisse et le pêcheur le rappelle quand il a un poisson dans sa bouche et le fait recracher sa proie. Les Japonnais sont assez impressionnés de la technique que ça requière.
En fin d’après midi, nous avons donc retrouvés Chelsea. Elle est américaine et est assistante d’anglais depuis 2 ans ici. Elle vient de Guam. Je ne savais pas où c’est mais depuis je ne pense qu’à ce lieu. Chelsea nous a dit “je viens d’une petite île tropicale du Pacifique, où j’ai grandi en faisant du surf. Quand je fais du snorkeling ailleurs, je suis toujours déçue comme c’est des meilleurs spots au monde”.... what else? Le soir, elle a invitée quelques amies: 2 autres anglophones assistante d’anglais travaillant dans la même préfecture et 2 amies japonaises. On en a profité pour faire des crêpes. Quand on est passés aux sucrées, je pose donc l’assiette de crêpes sur la table et les filles me regardent et me disent “peut être tu devrais montrer l’exemple, c’est pas si évident que ça pour nous”, c’était marrant. On leur a fait découvrir les crêpes au sucre et citron, miam miam! C’était une soirée vraiment cool.

Le lendemain, mercredi, Chelsea a proposé qu’on aille avec elle en cours, à 13h30. Le matin, elle a pu en parler au proviseur du lycée où elle travaille et s’est arrangée pour qu’on puisse faire son cours d’anglais en même temps qu’un cours de calligraphie. On a été vraiment bien accueillis, tous les jeunes avaient l’air étonnés et curieux de nous voir et les professeurs aussi d’ailleurs. Le cours était un excellent moment aussi. On a tenté de notre mieux de reproduire des caractères japonais. Comme ils sont polies et gentils, ils nous ont complimentés sur notre écriture, mais bon... déjà on n’avait pas compris que les lignes quasi transparentes servaient à indiquer la taille à respecter pour les caractères. Ensuite, il fallait écrire une lettre à quelqu’un, moins évident déjà. C’était une supère expérience.
Plus tard, Chelsea nous a emmené à la gare d’Unomachi, où Tutui nous attendais pour nous emmener à notre wwoof.
Pour ceux qui savent pas ce que c’est: http://fr.wikipedia.org/wiki/WWOOF
Pour ceux que ça intéresse au Japon: http://www.wwoofjapan.com/main/
Infos supplémentaires:
- auberge à Beppu: Guesthouse. On recommande. Le monsieur de l’accueil est très gentil. Beaucoup de japonais, mais peu de long stay. Assez bonne ambiance, un peu de partage de nourriture, très bonne musique

Posté par bikette

La petite souris à Kumamoto et le volcan absent à Aso

Le 17/03/12, 16:24

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Nous sommes bien arrivés à Kumamoto, en début de soirée vendredi, malgré qu'on soit descendus du train alors qu'il ne fallait pas...

Samedi, Pascal se réveille avec un mal de dent assez intense. Il nous avait déjà fait le coup en Australie, mais c'est difficile à prévoir ce genre de choses.
Je pars seule en fin de matinée au Suizenji Garden, comme Pascal a du travail (oui il est plus sérieux que moi...). Ce jardin reproduit une cinquantaine de lieux japonais entre Tokyo et Kyoto (le Tokaido, c'est à dire "route de la mer de l'Est"). J'en ai reconnu qu'un: le mont fuji! Même si on se sent inculte de la géographie japonaise, le jardin est très appréciable! Il y avait quelques pruniers en fleurs Smile. En rentrant, je trouve Pascal avec une douleur encore plus forte. On hésite un moment dentiste ou pas dentiste. On se dit que la douleur ne passera pas comme ça, alors dentiste. Aventure classée top 1 dans nos voyages, sans conteste!! On demande à l'auberge, il nous envoie à un centre de blanchiment des dents. Là, la dame ne parle pas anglais, donc on sort le Lonely "very painfull". Elle nous envoie à la police (Koban, pour ceux qui ont lu Florent Chavouet, vous vous doutez de mon excitation!!) en nous disant qu'ils auront un annuaire et nous indiqueront où aller (oui oui tout ça en japonnais, je gère maintenant!). Dans le commissariat, 3 gars sont là pour nous accueillir et aucun ne parle vraiment anglais. On recommence notre cinéma: Pascal montre sa dent, "very painfull" en anglais, "doko" (où?). Voilà comment dire "j'ai une douleur dentaire, pourriez vous m'indiquez le nom d'un dentiste?". Et là, celui qui avait le moins de responsabilités de tous se voit attribuer la lourde tache de nous dessiner un plan pour aller au dentiste. C'était à 100 mètres. Ca lui a pris une bonne demi heure. On s'est (un peu) moqués de lui en sortant... Ils ont appelé pour nous, en disant que deux français arrivent. Une fois au dit dentiste, une assistante nous attend avec un cahier où de nombreuses phrases utiles étaient traduites en japonnais et anglais (comme "mangez que de la soupe"). On n'avait qu'à pointé du doigt pour se comprendre. Bon après je vous passe les détails, mais ça a duré 2 heures, 5 anesthésies (oui Pascal a pas vraiment le format japonnais) et de nombreux "very painfull". Maintenant tout va bien!
En sortant, on est allé voir le château de Kumamoto, un des top 3 du Japon, avec Himeiji (en restauration sur 5 ans) et Matsumoto. Il a la classe c'est vrai. Si vous avez le choix entre celui là et celui de Kyoto (classé à l'UNESCO) prenez celui là!
Vers 19h, on prend le train pour Aso où se déroule le Fire Festival. Ce samedi était le jour du Dai Himonjiyaki où des caractères chinois géants (350 mètres) signifiant "feu" apparaissent sur les pans de la montagne. On les voit donc de très loin et c'est très impressionnant. La semaine d'après, les pans de la montagne seront brûlés de façon à entretenir les prairies et qu'aucun arbre ne pousse (efficace!).

Le lendemain, dimanche, réveil 6 heure! Le gérant de l'auberge a proposé de m'emmener (avec d'autres touristes japonais) voir le lever du soleil, depuis un "secret spot". Le gérant de l'auberge est une des personnes le plus à sa place dans l'Univers que j'ai rencontré de ma vie. On s'est assez peu parlé directement, mais ça se sens tellement. Il est ultra passionné par la région où il vit. Il fait de la moto et connaît toutes les routes par coeur. L'auberge c'est en fait chez lui, il a sa chambre et il y a un dortoir pour hommes dans une autre chambre et un pour les femmes dans une dernière chambre. Une petite cuisine et un salon convivial, pas de douche mais un onsen à 100 yens (un euros) à 10 mètres. Dimanche, 6 heures, il est à fond: il va faire découvrir son endroit secret à des touristes qui payent pour être là, rien de mieux. L'argent ne l'intéresse pas (la nuit n'est qu'à 10 euros) mais on est venus jusque là, nous et plein d'autres, c'est ça qui le rend heureux.
La vue en question était top: mer de nuages en face, premier rayons de soleil sur les montagnes rondes derrière nous, et le Mont Aso (plus grand cratère au monde) encore dans l'ombre sur notre droite. Top! Je suis là, je vois ça de mes yeux, je suis une privilégiée.
On rentre, petit déjeuner. Pascal a passé une nuit douloureuse avec l'arrêt de l'effet de l’anesthésie et le retour de la douleur. Je pars donc seule voir de plus près ce Mont Aso. C'est un volcan, calme depuis 2005 mais il reste un risque majeur. Des bunkers sont installés au cas où... Maiko, une voisine, propose de m'accompagner. On y va en voiture. Une fois en haut... rien... Aucune vue à plus de trois mètres et la pire concentration de gaz acide que j'ai jamais respiré... Je ne saurais pas dire à quel point j'ai été déçue, mais ça ne devait pas être le bon timing pour moi. Un signe de l'Univers plutôt explicite! J'ai fait promettre à Pascal qu'on reviendra, mais il y a tellement d'endroits où on veux aller avant de retourner là on a déjà été... Puisque je n'ai pas de photos pour vous montrer la magnificence du lieu, voilà le lien images.google:
http://www.google.fr/search?ix=sea&q=mont+aso&um=1&ie=UTF-8&hl=fr&tbm=isch&source=og&sa=N&tab=wi&ei=55dkT8eAKMjcmAWt7_y8Ag&biw=1024&bih=499&sei=0JlkT7G3POr2mAXOr-izCA
En redescendant, Maiko me montre un café ultra cool pour me consoler: Olmo coppia.
http://olmo-coppia.com/
Si vous passez à Aso, allez à ce café à tout prix, c'est un paradis! Il faut réserver pour le lunch par contre.
Vers 13 heures, Pascal se lève, avec le sourire. Tout le monde est content de le voir en forme!

On partira dans l'après midi en bus pour Beppu. La vue est absolument magnifique depuis le bus et le mont Aso dégagé...

Infos supplémentaires:
- nom de l'auberge à Kumamoto (la seule): Dyeing (car atelier de teinture) et Hostel Nakashimaya. Très propre, bien tenue, personnel disponible, mais pas vraiment d'ambiance malgré une salle commune et une cuisine assez cool, sûrement comme c'est la saison morte
- nom de l'auberge à Aso: Rider House, top comme vous l'aurez compris, mais pas de douche
- blog de Florent Chavouet: http://florentchavouet.blogspot.jp/
Je l'ai connu au Grand Bivouac en octobre dernier (et m'a dédicacé un de ses livres Smile). Il est vraiment gentil!

Posté par bikette

la saga des volcans de Nagasaki à Kagoshima

Le 14/03/12, 17:25

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Lundi, nous avons pris le train pour Nagasaki. C'est à 3 heures de Fukuoka en local trains. Le guichetier nous a proposé l'express qui était en promotion : à 3 euros de plus, et réduisant le trajet à 2 heures. J'avais aussi pu bénéficier d'un prix promotionnel de lancement pour le bus entre Hiroshima et Fukuoka. Ces bus ne circulent pas pendant l'hiver mais qu'à partir du 1er Mars.
C'est la première fois que je prenais un express (qui est encore différent du Shinkensen). Il était très classe avec parquet au sol et sièges très larges et confortables.

J'avais prévu de ne passer que deux nuits à Nagasaki. On est donc aller directement aller à l'auberge avant d'aller au Memorial Peace Museum. C'est une ville assez grande connue pour sa vie nocturne. Fukuoka aussi est réputée pour ça, mais il y a beaucoup plus d'étudiants internationaux et d’expatriés qu'à Nagasaki. Le musée est assez semblable à celui d'Hiroshima. Je savais à quoi m'attendre, mais ça a été très dur pour Pascal. On a pas pu faire autre chose après, c'est vraiment difficile à encaisser. Le soir, on s'est fait des instant noodles au micro onde... C'était bien marrant à faire, mais on espérait vraiment que personne nous voit manger ça !

Le lendemain, mardi, la gérante de l'auberge (qui était plutôt une guesthouse) recevait des amis pour une séance photo grâce à sa collection de kimonos. Les mannequins faisaient semblant de jouer des instruments traditionnels de musique. Pour s'excuser du bruit, elle nous a offert un assortiment de gâteaux. Comme Nagasaki était un important port à la fin du XVIème, ils ont eu pas mal d'échanges avec les portugais. La gastronomie à Nagasaki est donc sensée être un mix entre Asie et Europe. Ces gâteaux sont aussi sensés être portugais.
L'après midi, je suis partie à la recherche de l'archevêque de Nagasaki que mon grand père avait rencontré en France. Je ne savais pas trop ce qu'on se raconterais, mais j'ai apparemment bien sous estimée son importance : il faut un rendez vous pour le rencontrer.

Mercredi, j'avais prévu une journée assez chargée mais aussi une journée bien planifiée. Le but était d'aller à Unzen, connu pour ses onsen et ses paysages volcaniques, puis d'aller à Shimabara prendre un ferry pour Kumamoto et de là prendre un train pour Kagoshima.
Il y a un bus qui part à 9h de la gare de Nagasaki pour Unzen. Les gérants nous informent que ce bus passe juste devant chez eux aussi. On arrive un peu avant 11h à Unzen. On prend directement un bus pour aller vers la zone volcanique. On y est à 11h30. De là, des télé cabines peuvent vous emmener jusqu'en haut, ça se fait à pied aussi, mais c'est vraiment pentu. Ces volcans sont inactifs mais ça reste vraiment impressionnant. On peut voir la force de la lave, de la façon dont est le paysage aujourd'hui. On a pu pique niqué en haut, comme il n'y avait pas grand monde. On a repris les télé cabines puis le bus à 12h20. Notre bus pour Shimabara était à 13h13. On a donc eu 30 minutes de libre pour faire un tour dans les fumerolles et faire une petite cure de souffre! Ca nous faisait vraiment pensé à l'Islande (Myvatn pour ceux à qui ça parle). La suite a été un peu plus sportive : notre bus est arrivé à Shimabara à 13h54 et notre ferry pour Kumamoto était à 13h55... Large! Le ferry était vraiment classe. La traversée a duré un peu plus d'une heure. De là, on a pris un bus pour la gare de Kumamoto puis le train, à 15h48 pour Kagoshima, où nous sommes arrivés à 20h40.

J'avais prévu de passer deux nuits à Kagoshima aussi. Je n'étais pas vraiment attirée par la ville en elle même mais plus pour ses alentours.

Le lendemain, jeudi, nous sommes donc allés sur l'île de Sakurajima, île volcanique qui est restée calme depuis 1914 mais qui souffle presque continuellement des cendres. Le plus au point est à 1500 mètres et quelques, on le voit donc de loin et c'est vraiment le symbole de la ville. Un bus circule du ferry vers le volcan, mais on a décidé de faire ce tour à pied. C'est cool parce qu'on prendre son temps mais il n'y a pas de chemin de randonnée, il faut marcher sur la route. Il n'y avait que très peu de touristes donc peu de voitures mais c'est quand même pas le moyen le plus agréable de marcher. On a fait le tour dans le sens opposé des aiguilles d'une montre, on a commencé par un petit foot spa gratuit et en plein air. C'était bien agréable. Il y a ensuite deux points de vue permettant la meilleure vue possibles sur les trois dômes/cônes volcaniques qui sont interdis à la randonnée.
Le soir, on a goûté à une des spécialités de sud : le shabi shabi. En fait, on vous apporte un petit réchaud avec de l'eau aromatisée (on sait pas trop à quoi) qu'il faut porter à ébullition, puis rajouter des légumes (chou, champignons, salade!! et carottes) puis rajouter de fines tranches de bœuf. C'était marrant à faire mais ça n'a pas trop de goût.

Le lendemain, vendredi, j'ai été prendre un bain de sable, seule, comme Pascal n'est ni fan du sable ni de la chaleur. Pour ça, j'ai été à Ibusuki, à 1h15 en local trains de Kagoshima. Le trajet en train est superbe: le long de la mer. C'est la ville la plus au sud où j'aurais été, et il faisait vraiment vraiment chaud, j'aurais vraiment apprécié un short!! Pour le bain de sable, on vous donne un kimono sous lequel on est nu. Il faut ensuite se rendre sur la plage où une armée de mémés vous attend pour, en gros, vous enterrer du menton aux pieds. L'hiver on est sous un abri mais l'été, ils sont vraiment sur la plage. Les mémés leur plantent même un petit parasol pour la tête. Le poids du sable est vraiment impressionnant! On peut vraiment plus bouger une fois enterré. Il est conseillé de rester 10 minutes pour évacuer les impuretés du corps. Et 10 minutes ça paraît long, tellement il fait chaud là dessous! C'est sensé être très bon pour la circulation sanguine, et comme dans les onsen, on sent bien que ça circule!! Il y a aussi certaines personnes qui ont des ordonnances pour venir régulièrement, comme les thermes chez nous en fait. C'est sensé combattre le stress et l'obésité notamment. Quand on sort du sable, on se sent léger et trempé de sueur avec le kimono qui colle! On a ensuite accès au bain et sauna, mais là ça fait vraiment trop de chaleur en un jour!
L'après midi, on prendra le train pour Kumamoto (5 heures en local train ou 45 minutes en Shinkensen).


Infos supplémentaires:

- le curry vient de l'Inde. Selon Wikipedia : «le curry a été introduit au Japon pendant l'ère Meiji (1869 - 1913), dans une époque où l’Inde était sous l'administration de la Compagnie anglaise des Indes orientales. C'est pour ça que le curry est classé au Japon comme un plat occidental au lieu d'un plat asiatique»
- nom de l'auberge à Nagasaki : Nagasaki Kagamiya, propre et assez classe, mais pas de cuisine sauf un micro onde, free tea/coffee, machine à laver payante, pas vraiment d'ambiance
- nom de l'auberge à Kagoshima : Little Asia, grande, beaucoup de longue stay, free tea/coffee, machine à laver gratuite, très proche de la gare (donc pratique), pas vraiment d'ambiance

Posté par bikette

retrouvailles des Bikets à Fukuoka

Le 12/03/12, 17:26

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Je n'ai pas écrit depuis un certain moment, car mes plans ont été agréablement modifiés par l'arrivée de Pascal. Monsieur s'est fait un petit plaisir pour son anniversaire! On parlait depuis un moment qu'il vienne me rejoindre, une semaine ou 10 jours vers la fin de mon séjour. Je ne m'attendais donc pas du tout à ce qu'il vienne maintenant!

Le 2 mars était donc le jour de son anniversaire. C'est aussi le jour où je suis arrivée à Fukuoka, avec le bus de nuit depuis Hiroshima. J'avais réservé 3 nuits à l'auberge Aloha. J'espérais pouvoir accès à ma chambre assez rapidement pour me poser. L'organisation de cette auberge est assez spéciale! Même après 3 jours passés là bas, je n'ai pas compris qui est le gérant et qui travaille là bas ou pas. Quand je suis arrivée, j'ai donc directement voulu aller sur Internet pour envoyer un message à Pascal. Ca ne marchait pas... Comme il était 7h du matin, tous les long stay (personnes travaillant ou cherchant un emploi mais logeant à l'auberge) ont essayé. Ces long stay étaient des hommes japonnais, préparant leur petit déjeuner et leur lunch box. Finalement, on a réussi à comprendre que ça ne marchait que si je branchais le câble Internet, au bout d'une ou deux heures. Ca m'a bien occupé un moment, et ça m'a permis de parler avec pas mal de monde à l'auberge. Ils étaient tous très gentils avec moi, et j'ai pu goûter à pas mal de lunch box!

Comme il pleuvait ce jour là, j'ai passé la journée à attendre qu'on m'attribue une chambre. Il y a beaucoup de va et vient dans cette auberge. Vers midi, j'ai été invitée à goûter à de nombreux plats encore une fois. L'un des gérants a passé la journée a m'aider à prévoir le moment où Pascal serait sur Skype et que je lui ferais souffler ses bougies virtuellement.

A 17h, on m'a attribué une chambre, dans un dortoir de garçons alors que j'avais réservé un lit en dortoir de filles. A 18h, c'était le grand moment, Pascal devait se connecter sur Skype, comme il était 10h en Europe (heure où il commence à travailler). Et là.... Pascal entre dans la pièce... Il m'a fallu 5 minutes pour réaliser!! Tout le monde savait que c'était son anniversaire, il a donc eu le meilleur accueil possible! Le soir, des long stay lui ont offert un gâteau. Ils m'ont aussi demandé si je voulais lui acheter des fleurs et du chocolat! Pour la saint valentin aussi, c'est la fille qui offre des chocolats aux hommes, mais pas seulement à son amoureux. C'était juste le meilleur anniversaire possible!

Le lendemain, samedi, j'avais prévu d'aller sur l'île de Nokonoshima, à 30 minutes en ferry de Fukuoka. C'était vraiment sympa, et un très bon début pour Pascal. Il y a des bus qui circulent sur l'île mais on a tout fait à pied, plus calmement. On a pu y voir de nombreuses plantations d'orangers.

Fukuoka est très réputée pour sa vie nocturne. Le soir, de retour à l'auberge, quelques long stay et un touriste nous ont proposé d'aller avec eux danser la salsa. Pascal était bien affecté par le décalage horaire, mais il a tenu le coup! C'était vraiment cool! J'ai pu voir les Japonais s'amuser! Mais bon, c'est tout de même cadré: un espace temps bien défini. Pascal et moi avions pris un cours de salsa à Lyon et Pascal avait été tellement mauvais que le professeur avait abandonné tout espoir! J'ai quand même réussi à le faire danser!!
A Fukuoka, il y a aussi de nombreuses gargotes où l'on peut manger dans la rue. On n'a pas essayé mais c'est marrant de les voir toutes alignées le soir sur les trottoirs.

Le lendemain, dimanche, nous sommes partis pour Nagasaki, en train.

J'ai prévu un itinéraire un peu plus intense à Kyushu, cette partie du Sud Ouest du Japon. Ca n'aura donc rien à voir avec le mois précédant, où j'ai vraiment pris mon temps.

Infos supplémentaires :

- Si vous cherchez une auberge pour échanger/parler/discuter et rencontrer tous types de gens, Aloha est top (nourriture et machine à laver gratuite). Mais si vous cherchez de l'intimité, de la propreté et de l'organisation, ce n'est vraiment pas pour vous!

Posté par bikette

Bilan du premier mois au Japon

Le 07/03/12, 14:03

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Voilà déjà un mois que je suis au Japon! L'heure du premier bilan.

Je dirais que je me sens maintenant intégrée au pays. J'ai quelques comportements qui peuvent encore choqués, mais je crois que j'ai compris les règles principales à suivre en société. Je me sens encore comme une sauvage parfois. En France, je me sens une sauvage à cause de mon instabilité géographique, mais ici c'est différent. Ici, ce qui peut choquer ne choquerait pas en France. Je vais vous donner quelques exemples pour que ce soit plus clair :

- ici, on ne pose jamais ses affaires par terre, au restaurant, on vous apportera un panier dans lequel déposer votre sac, à la caisse du supermarché, il existe un rebord spécial pour poser son sac, dans les trains, tout le monde utilise les portes bagages pour les petits sacs.
Je voyage ici avec les local trains, les trains les moins chers. Les touristes normaux, venant quelques semaines, ont tous un Japan Rail (JR) pass de la durée de leur séjour, qui leur permet de voyager de façon illimitée au Japon. Ce pass est d'une durée maximale de 3 semaines consécutives et doit s'acheter en France, avant le départ. Je ne l'ai donc pas. Les trains que je prend sont donc plus longs et incluent quelques changement. Les Japonais ne prennent pas ses trains pour les longues distances, ils prennent les trains rapides: le shinkensen. Comme ils n'ont pas de valises, je passe pas inaperçue! Dans les trains, les gens dorment très souvent, peut importe l'heure de la journée. Les portables sont toujours en silencieux et tout le monde est très calme.

- ici, personne ne mange dans la rue ou dans les transports en commun. Bon, chez nous, c'est pas vraiment courant non plus. Comme je suis « sans domicile fixe », il faut souvent que je trouve un endroit où manger le midi. Il y a plein de petits supermarchés 7/11, Family Mart ou Lawson par exemple. Les Japonais appellent ça des « convinient store » ce qui veut dire qu'ils sont pratiques. On y trouve un peu de tout : produits d'hygiène, papier à lettre, magazines et quelques plats cuisinés dans une boîte en plastique (« bento »), nouilles dans une cup en plastique et souvent quelques aliments que l'on peut acheter à la pièce (soit des éléments d'un pot-au-feu, soit des aliments fris, à base de patate ou viande). J'ai testé pas mal de bento, mais comme je suis vraiment compliquée ici, je n'en mangeais qu'un tiers. Ca valait vraiment pas le coup parce qu'un bento coûte 3 à 5 euros. Les nouilles en cup c'est cool, ça nourrit un moment. Une cup noodles coûte 1 à 2 euros. Les différentes éléments chauds coûtent plus ou moins un euro, mais il en faut 4 ou 5 pour couper la faim. On peut aussi y trouver ce que j'appelle des « triangles de riz », désolée j'ai pas le vrai nom. Ca c'est cool aussi, une japonaise m'a dit que c'est l'équivalent de nos sandwichs, pour eux. C'est donc une boule ou un triangle de riz, soit mélangés avec d'autres éléments (œuf, viande, légume, saumon, graines de sésame ...) soit ces éléments sont à l'intérieur. Dans certains convinient store, il y a une image de ce qu'il y a dedans. Il faut quelques jours de pratique avant d'associer l'image à un goût. Mais pour certains, il n'y a pas d'image, dans ce cas, je me risque rarement à ceux où les éléments sont dans le cœur (puisqu'on ne peut pas savoir ce que c'est, comme ils sont recouverts de riz). Ces triangles coûtent 1 euro à 1,50. Si vous choississez une cup noodles, il faut y rajouter de l'eau chaude, qui est à disposition gratuitement. Puis trouver un endroit où manger. C'est là tout le problème! Pour les triangles, c'est OK de les manger dans les transports en commun, dans la rue pas trop. Les cup noodles et les bento, c'est pas OK du tout dans les transports en commun, dans la rue vraiment pas OK non plus. Dans les parcs aussi, j'ai eu l'impression d'être une sauvage. Comment font les japonnais ? Ils mangent sur leur lieu de travail, facile. Les autres touristes ? Y'en a pas encore assez pour dire. Une autre façon pas trop chère de manger le midi en ville est les chaînes de restaurant type Sanomiya, qui propose des plats chauds a 3,5 ou 4 € pour la petite taille, 4,5 à 6 € pour la grande taille. C'est pas mauvais et ça cale pour un moment.
Ici, les calories sont écrites sur tous les aliments à emporter. Je recherche souvent le meilleur aliment calorie/prix pour être calée un moment. C'est juste qu'ici, j'ai du mal à vraiment apprécier la nourriture, c'est juste une fonction vitale et pas un plaisir. Un des rares plats chauds qui me plaît vraiment est le curry. Il faudra que je vérifie d'où ça leur vient!
Les convinient store ont aussi l'habitude de sur-emballer les aliments. Les bento sont la pire menace contre l'écologie! C'est vraiment mignon, mais il y a beaucoup de plastique et de décoration, plus les baguettes jetables dans leur sachet plastique, le tout dans un sachet plastique...

Voilà, je crois que ce sont les seuls aspects de la vie quotidienne où je choque encore. J'ai réussi à intégrer les codes ultra normés de comportements du reste de la journée: de quel côté marcher dans la rue, comment attendre le train en ligne, ne pas trop regarder les gens mais plutôt ses pieds!, ne jamais parler trop fort, essayer de prendre le moins de place possible, ...

J'ai maintenant le vocabulaire minimum pour communiquer: les 3 bonjour (matin, après midi, soirée), au revoir, merci, désolé/excusez moi (le plus utile de tous), mignon/cute, cool/awesome, ticket, délicieux, 1,2,3, je. Je crois que c'est tout. On m'a dit que j'avais un bon accent! J'ai aussi développer une capacité certaine à comprendre ce qu'on me dit, quand je connais le contexte.
Pour les Japonais, il est impensable que je sois au Japon, sans savoir parler un minimum japonais. Beaucoup de touristes aussi m'ont demandé si c'était pas trop difficile. Si vous êtes Français avec 10 mots d'anglais (dont ceux que je viens de citer), tout ira bien! La plupart des gérants d'hôtel et auberge savent dire tous ces mots en Français, donc vraiment aucun soucis. Là où ça se complique parfois, c'est pour comprendre pourquoi un jardin est fermé, jusqu'à quand. Mais si vous venez en été, tout sera ouvert de toute façon! Les Japonais sont hyper gentils et vraiment prêts à vous aider. Les agents de train sont très disponibles et parlent tous suffisamment anglais pour vous dire sur quel quai attendre votre train ou où changez. Bien sûr, vous n'aurez pas la phrase en entier, ce sera plus du genre « Okayama .... change ... Minamata station ... ».

Une fois dans la rue, si vous cherchez un site touristique, vous aurez forcément une demi douzaine de plans de la ville en poche, qui vous auront été donnés à la sortie de la gare pour aller à l'office du tourisme, pour aller à votre auberge, pour aller au transport en commun et au site touristique. Une fois là, on vous donnera un plan du site en lui même. J'essaye quand même de refuser un maximum de plans ou de les remettre en place à la fin d'une visite. Dans la rue, vous verrez souvent des indications pour aller à ce site. Si jamais vous avez un doute, demandez à n'importe qui, on vous aidera! Si jamais ils ne vous comprennent pas, montrer le plan, il y a souvent une photo ou le nom en japonais. Si personne ne comprend (ce qui ne m'est encore jamais arrivé), demandez dans un convinient store, comme ils parlent assez souvent un minimum d'anglais.
Les prix des musées sont de 0 à 5 euros, les jardin de 0 à 6 et les temples de 0 à 3 en général. Certains de ces 3 sites touristiques sont parfois plus chers.

Maintenant, je vais vous donnez mon avis du Japon.
C'est top! C'est ultra propre, ultra safe/sûr, et les gens sont sympas. Les paysages sont magnifiques, autant les villes que les campagnes. Même en étant ici à la mauvaise saison, je trouve ça vraiment beau. C'est ultra dépaysant!
MAIS, si vous cherchez un pays qui bouge et qui est actif, le Japon n'est peut être pas pour vous. Bien entendu, certains quartiers de grandes villes vont à l'opposé de ça. Mais, ce que je ressens et voit de plus en plus c'est le Japon: une population vieillissante. Le nombre d'enfants par femme est à peine de 2! Les gens sont stressés, fatigués et tout le temps inquiet du regard de la société sur eux. Au quotidien, ce que l'on voit c'est des gens dormir, peut importe l'heure, dans les transports en commun.
Je suis une absolue grande fan de Hong Kong. Là bas, on ressent tellement d'énergie, on a envie de vivre 24h/24h parce que ça bouge, qu'il y a tout le temps quelque chose à faire.
Ici, ce n'est vraiment pas ce que je ressens. Ici, il ne faut pas prendre trop de place, pas faire trop de bruit, bref être un élément parmi tant d'autres qui fait que la nation avance et fonctionne. L'individualisme n'existe pas. Outre les codes de comportements sociétaux, les jeunes s'habillent tous de la même façon selon le groupe identitaire auquel ils se sentent le plus proche. Même les écolières en uniforme se classifient dans un groupe identitaire selon la longueur de leur jupe. Ce groupe renvoie des valeurs et la jupe indique que l'on les défend.

Bien évidemment, il est facile de faire abstraction de tout ça en passant tout son temps avec des expatriés ou des touristes occidentaux.

Le Japon c'est donc vraiment cool, mais ça conforte mon idée qu'il n'y a pas mieux qu'Hong Kong!!

Les prochains articles vont être bien différents, comme Pascal m'a fait la surprise de venir pour son anni!!

Posté par bikette

"I've seen many disasters here" in Hiroshima

Le 04/03/12, 16:20

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Je suis arrivée dimanche à Hiroshima, qui n'est qu'à 3 heures d'Okayama par local trains (l'équivalent des TER), donc pas le moyen le plus rapide. J'appréhendais vraiment cette ville puisque depuis le début de mon séjour, tout le monde me dit que le musée de la bombe atomique sera dur.

L'auberge où je loge est vraiment loin d'être pleine, on est 6 au maximum! Je réussi quand même à passer quelques questionnaires ici!

Dimanche soir, je décide de "cuisiner" des instant noodles. La fille qui gère l'auberge vient me voir et me montre dans quel ordre il faut ajouter les épices et autres liquides qui donnent du goût... pas si évident que ça!

Lundi, je passe la journée à travailler, même s'il fait vraiment beau dehors. Grande découverte du jour : des petits biscuits genre "petit écolier" mais taille japonaise donc 4 fois plus petits! C'est mon petit déjeuner quotidien depuis!

Mardi, comme il faisait moins beau, j'ai décidé d'aller visiter le Memorial Peace Museum and Park. Bon... donc en sortant de là, on ne peut que détester l'humanité, c'est tout. J'ai vraiment pas pu prendre de photos, donc si jamais vous voulez vraiment avoir une idée, voilà un lien:

http://www.google.fr/search?hl=fr&q=Memorial

Le musée est assez bien fait si l'on peut dire. Il y a de nombreux guides volontaires pour donner plus d'informations que ce qui est écrit. Je trouve qu'il manque quand même quelques informations: le comportement des gens dans les heures suivantes, comment ils sont su que c'était une bombe atomique et aussi la réaction du gouvernement.
Je vous rappelle que la bombe a explosé 600 mètres au dessus du sol, qu'elle a tué plus de 140 000 personnes, mais que certains souffrent encore des dégâts aujourd'hui (nombreux cancers). Le plus important a retenir est que la bombe a été posée sans avertissement! A 8h15, quand la plupart des employés étaient au travail en ville, et les enfants à l'école... Comme si ce n'était pas assez, la deuxième bombe, à Nagasaki, à été posée deux jours après!!! Les Etats Unis ont surement bien eu le temps de réaliser leurs dégâts et ont quand même choisi de poser la deuxième...
Il est aussi important de retenir qu'à ce moment là, le Japon était très affaibli par la guerre. Les bombes ont été posées pour deux raisons n'ayant rien à voir avec un but d'affaiblissement du Japon: 1, pour éviter que le Japon s'allie à l'URSS et 2, l'utiliser pour justifier les coûts énormes de recherche pour la création de la bombe...

Voilà pour le rappel...

Le soir, j'avais vraiment besoin de me changer les idées. J'avais contacter une japonaise (Junko numéro 2) via le site de couch surfing, juste pour sortir un soir. Hiroshima est connue pour deux spécialités: les okonomiyaki et les huîtres grillées. On est donc allées manger des okonomiyaki Hiroshima style, plus comme un millefeuille et moins comme un pancake comme à Osaka. Je choisis ceux aux udon (grosse nouille Se marre ) et elle au soba (petite nouille). C'est assez bon, mais ça vaut pas un gratin de patates! Selon elle, le sujet de la bombe atomique est toujours assez tabou. Elle n'en a jamais parlé avec ses grands parents alors qu'ils ont vécu ça.
Découverte du jour : le vin de prune et litchi!

Mercredi, je suis allée à l'île de Miyajima. Elle est considérée comme sacrée selon la religion shintoïste. L'île est connue pour son sanctuaire et son torii (arche rouge). Comme elle est sacrée, il est interdit d'abattre des arbres sur l'île, la forêt est donc réputée pour être vierge. L'île est jumelle avec le Mont Saint Michel, comme les deux sont classés à l'UNESCO.
Il y a des télécabines pour accéder au plus haut sommet de l'île (530m), mais il y a aussi une randonnée assez cool pour y arriver. Comme il avait neigé pendant la nuit, il restait 5cm en début d'après midi. Aussi, l'île est connue pour ses cerfs, comme Nara. Pendant la randonnée, j'ai pu voir un cerf sauvage (avec ses cornes, alors que les autres sont coupées).
Cette journée a été top niveau questionnaire: 15!!!!

Jeudi, mon but est de faire à peu près autant de questionnaires. Comme je pars le soir en bus pour Fukuoka, je pose mon sac à la gare, dans un casier. Je vais ensuite au Peace Memorial Park pour passer mes questionnaires. J'en fais un, puis je me sens assez mal de les faire ici, donc j'arrête. Le soir, je vois une autre japonaise que j'avais contacté aussi sur le site de couch surfing. Au Japon, le reste du monde paraît dangereux et sale (normal, vu comme ils mettent la barre haute). Les parents n'encouragent donc pas du tout leurs enfants à partir voyager. Natsumi, elle, a osé partir au Canada, pendant un an, contre l'avis de sa famille. C'était très intéressant de parler avec elle, comme elle a connu autre chose, elle arrive à avoir un avis critique sur le Japon.

Infos supplémentaires:
- température à Hiroshima: 10°C
- toutes les gares sont équipées de casiers de trois tailles différentes, c'est très pratique (j'avais oublié de le préciser avant)
- le trajet en bus de nuit Hiroshima/Fukuoka n'est pas disponible en hiver, c'était le premier jour. J'ai pu profité des promotions de lancement de la ligne!

Posté par bikette
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