blog de flo san

Vers le Sud

Le 26/04/12, 13:45

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J'ai quitté Nikko mercredi pour revenir passer quelques jours à Tokyo. Je reviens à la même auberge, à Asakusa. C'est très pratique d'ailleurs comme la ligne de Nikko va à Asakusa et pas Tokyo station. Rien de bien spécial en cette journée assez fraîche, juste des tentatives de questionnaires.

Jeudi, à peu près pareil. Je passe mes questionnaires à Harajuku. Je recroise des personnes que j'ai interrogé à Kyoto, des gentils. Je reste à mon poste jusqu'à 18h puis je passe à mon auberge à Asakusa récupérer mon sac pour aller à une autre auberge. Je m'y suis prise un peu trop tard pour avoir mes 3 nuits à Tokyo dans la même auberge. Ca me dérange pas trop, je vois différents coins de la ville, je me fais un avis sur les auberges. L'indication pour aller à celle ci se fait rapport à un koban (poste de police). Je comprend rien alors je vais demander au koban. J'hésite pas trop, je me dis que ce sera marrant comme la dernière fois à Kumamoto. Et oui ! Ah ils rigolent bien là dedans ! Cette fois ils sont une douzaine et les ¾ participent à ma rescousse. Finalement, il y a un autre koban à 100 mètres, d'où e fait que je ne comprenais pas les indications. C'était bien sympa de passer les voir encore une fois. Cette auberge est plus propre mais tout est payant : douche, machine à laver et même l'utilisation des plaques de cuisson ! C'est la première fois que je vois ça. Je tente donc des spaghettis à la carbonara congelée... pas top vraiment pas top.

Vendredi, je profite du petit dèj de l'auberge dans un café à côté. Je regarde une série coréenne doublée et sous titrée avec les serveuses puis elles m'aident à mettre mon gros sac sur le dos. Ca doit leur paraître assez peu courant de faire ça, parce que toutes les femmes me disent que je suis courageuse. Aujourd'hui, comme j'ai prévu de faire pas mal de choses j'achète un pass métro journée. Bon, évidemment le métro à Tokyo c'est complexe, c'est sûr. Il faut du temps pour s'y faire. Mais je n'avais toujours pas compris qu'il y a 3 sociétés différentes qui les gèrent. Le pass que j'ai acheté n'en couvre qu'une. Je m'en rend compte après l'avoir déjà utilisé une fois, mais le guichetier accepte de me le rembourser pour que j'achète celui de la gamme au dessus, qui va sur deux sociétés. Ce passe est à 10 euros et l'autre à 7 euros. Je me demande si en France on ferait ça pour un étranger ?! J'ai déjà vu un contrôleur SNCF mettre une amende à un étranger parce qu'il n'avait pas composté son billet... Bref, je reviens donc à ma première auberge. C'est en fait un hôtel capsule gérée par une mémé et sa fille ou belle fille, je sais pas. Elles ont aussi un magasin de sandales pour femmes, celles qu'elles portent avec le kimono. Compter 150 à 250 euros pour de belles sandales. Je commence à être une habituée ici. La mémé qui est bien courbée vers l'avant mesure pas plus qu'un mètre 10 ou 20. Je pense qu'elle m'aime bien parce qu'elle me donne tout le temps quelque chose à manger ou à boire. Ma première destination est le musée des sumos. Il est gratuit mais minus et tout en japonais, difficilement recommandable donc. Je repasse ensuite au JNTO. Je sais pas comment je me débrouille mais je pose tout le temps les questions auxquelles ils n'ont pas réponse. Bon, on est au Japon, donc ils sont hyper serviables et me trouvent tout le temps une réponse malgré tout. Le festival d'archers est bien ce dimanche à Kamakura, parfait. Samedi prochain, il y aura bien des taiko (tambours japonais) à Rygoku, nikel. Je retourne ensuite à Harajuku faire des questionnaires. C'est un endroit que les jeunes aiment vraiment, même en semaine c'est blindé. Il y a donc des camions publicitaires qui circulent en boucle, diffusant la musique du nouvel album de tel et tel artistes. Ce jour là, il y avait des jeunes qui attendaient au meilleur spot possible, le passage d'un nouveau camion ! L'artiste n'est pas là hein, ils attendent le camion avec la photo de l'artiste dessus c'est tout. Quand le camion est enfin arrivé, c'était vraiment la folie ! Le soir, je tente de décongeler du riz cantonnais sans micro onde ni poele. J'ai tenté de le laisser dans l'eau chaude puis j'ai opté pour le mini four toasteur à pain. Je profite encore une fois du onsen et sauna de l'auberge, ça me manquera c'est sûr !

Samedi, j'ai trouvé refuge au Mac Do du coin. Dans la plupart des auberges, il faut rendre les clefs pour 10h, donc à partir de là, il faut trouver où aller. Le Mac Do est une bonne option pour avoir un accès au courant, tout en restant longtemps et en consommant peu. J'y suis donc restée de 10h à 16h, en ne prenant qu'un café. C'est aussi l'endroit où les cafés sont les moins chers : 1 euro, contre 5 euros dans la plupart des cafés normaux. Je devais ensuite rejoindre Yoshi pour aller voir un match de baseball. Je n'y connaît rien mais il paraît que l'ambiance est vraiment bien. Il arrive avec deux collègues à lui. C'est la première fois qu'il va assisté à un match de baseball. Ce soir c'est les Giants contre les Swallows. Les Swallows sont d'ici donc ils ont le droit à leur pompon girls et aux encouragements du speaker. C'est finalement eux qui ont gagné. Il est vrai que l'ambiance est impressionnante. Je n'ai jamais vu de grands match de foot en France donc je ne peux pas vraiment comparé, mais ce qui est impressionnant ici c'est que pour chaque joueur, tous les supporters l'encouragent vraiment en chantant son nom. J'ai été aussi surprise par le fair play des supporters. J'étais du côté des Giants. Lorsque le match s'est fini, il n'y a pas eu de bagarres, d'insultes ou de mots déplacés ou plus forts qu'un autre. Avec Yoshi et un de ses collègues ont est ensuite allé s'essayer au baseball juste à côté du stade. C'est une salle avec une dizaine de lignes pour s'entraîner. La balle est envoyée automatiquement avec la vidéo d'un lanceur. C'était vraiment fun d'essayer ça. Ensuite Yoshi et moi avons rejoint Yohei, un ami à Yoshi qui vit à Yokohama, un peu plus au Sud Ouest de Tokyo. Yokohama est la deuxième ville la plus peuplée au Japon et n'est qu'à une demi heure de Tokyo. Ces deux villes gagnent tellement en population qu'elles ne font maintenant presque plus qu'une. A elles deux, elles forment la plus grande ville au monde. On n'a donc pas l'impression de changer de ville quand on va à Yokohama, c'est le même métro et la bâti est continu. En chemin, j'explique à Yoshi que c'est frustrant que toutes les pubs pour des destinations au Japon soient qu'en japonais. Les photos de ces endroits donnent trop envie d'y aller, mais je comprend jamais où c'est. Des fois, je pense que c'est une île le dessin de la zone mais c'est en fait la préfecture. Cette fois là c'était bien une île : Sado shima. Yoshi ne sais pas où c'est, moi si, Niigata prefecture, au nord de Nagano prefecture et nord ouest du Nord du Honshu. Je parle à Yoshi de Chichi jima qui m'attire énormément, cette île accessible que par 25 heures de ferry, depuis Tokyo. Il ne sait pas non plus où c'est. Bon, avec son Iphone, on est vite sur google map et il situe. Il me dit que je connais mieux le Japon que lui. C'est la deuxième fois qu'un japonais me dis ça. Ca me touche parce que je sais que s'ils le disent c'est qu'ils le pensent. Ca me touche aussi, parce que c'était mon but : passer 3 mois au Japon et en repartir en me disant que je connais bien ce pays. On a donc passé la nuit chez la famille de Yohei. Sa mère nous avait cuisiné des pizzas, miam miam.

Le lendemain, dimanche, nous avons rendez vous à Kamakura, encore un peu plus au Sud, avec Shiho et Jesse, un ami américain à Yoshi, pour 11h. C'était la première fois que Yoshi passait la nuit chez son ami. S'inviter les uns chez les autres n'est vraiment pas courant au Japon. La famille de Yohei est très accueillante et adorable, merci encore à eux. Kamakura n'est qu'à une demi heure de Yokohama. La ville est connue pour ses temples et son grand Buddha, deuxième plus grand au Japon. Le festival d'archers était en fait dimanche dernier, dommage. On a visité quelques temples dont un où les femmes se réfugiaient quand leur mari refusaient le divorce. On rigole sur ce temple du divorce. Vers 14h, Yohei nous rejoint pour le déjeuner. On va à un des restaurants où 'on peut manger en quantité illimitée mais pour un temps limité. Dans certains restaurants, on peut manger et boire illimité ! Celui ci fait des yaki soba (nouilles sautées), okonomiyaki et autre chose que je ne connaissais pas encore: le monjayaki. Tout est apporté non cuit dans un petit bol. Il faut tout mélanger dans le petit bol puis faire cuire sur la plaque au milieu de la table. Le monjayaki nécessite beaucoup de technique : il faut hacher les légumes, viandes, fruit de mer avec les outils qui nous sont fournis : une sorte de raclette. Une fois que tout est haché, il faut faire un trou puis versé le liquide du bol au milieu petit à petit en favorisant l'évaporation du liquide. Je peux pas mieux expliquer... Ca a pas trop de goût, c'est assez dur à couper une fois que c'est fini mais c'est marrant à faire. J'ai pas eu l'occasion de faire celui là mais seulement les okonomiyaki. On s'est ensuite amusé à décorer nos okonomiyaki avec la sauce marron au soja, mayonaise, flocons de poissons séchés et herbes aromatiques qui sont les éléments indispensables du sommet de l'okonomiyaki. Dans les autres restaurants où j'en avais mangé, elle était livrée pré faite et pré décorée. C'est beaucoup plus fun de le faire soi même ! On a fini cette après midi sous la pluie avec la visite du Grand Buddha et une petite ballade dans la ville où l'on a vu un mariage traditionnel, mon deuxième ! Au Japon, ils ont le choix entre le mariage traditionnel en une sorte de kimonos pour l'homme et la femme ou le mariage en robe blanche et costume dans une « chapelle ». Je pense que c'est une des rares fois où la culture occidentales perfore la culture japonaise qui est vraiment bien gardée. Les chapelles sont en fait des lieux construits uniquement pour les mariages. Ils sont immenses et défigurent complètement le paysage. Il y a des pubs partout pour ces chapelles.
Le soir, je rejoint mon auberge à Kamakura alors que les autres rentrent chez eux. Encore des adieux.
Mon auberge est assez cool. C'est une maison traditionnelle de 85 ans. Le seul mauvais point c'est qu'il y a une cuisine immense au milieu de la salle commune en rentrant, mais qu'elle n'est pas pour les invités. On a seulement le droit au frigo et bouilloire. C'est assez limitant pour cuisiner encore une fois, donc nouilles instantanées pour tout le monde. Je comprend pas pourquoi ils font ça, surtout que les employés se cuisinent des trucs qui sentent trop bons !

Lundi, réveil 4h. L'objectif du jour est d'aller suivre une session de zazen dans l'un des temples de la ville. En une demi heure je suis à la gare, je prend un train. Je suis surprise qu'il y ait déjà autant de monde à même pas 5h du mat' pour aller au travail. Finalement, j'arrive au temple à 5h20. La session est sensée commencer à 5h30, mais rien, personne. Je n'ai pas compris si c'est à cause de la pluie, que y'à pas le lundi, que y'à pas les 23, je sais pas. Je bois mon thé à l'entrée du temple, à l’abri. Je reste là un bon moment. Tous les employés qui passent par là pour aller prendre leur train saluent le temple d'en bas ou certains montent les marches jusqu'où j'étais, puis repartent aussitôt. Je me demande comment on peut avoir autant de foi. Je rentre à l'auberge vers 7h. Je déjeune une soupe aux nouilles et retourne me coucher. Je suis quand même un peu déçue, j'étais venue à Kamakura pour le zazen. Mais je relativise, je me dis que j'ai quand même vécu pas mal de choses au Japon. Comme il pleut toute la journée, je ne sors que pour faire le plein de soupe aux nouilles, en passant le long de la mer. Toute la côte est ponctuée de surfeurs attendant une vague. J'ai l'impression qu'ils font du sport comme ils font du snowboard : assis à attendre!

Infos supplémentaires:
- déjà plus de 1000 visites, merci de me suivre
- nom de l'auberge à Kamakura : Kamejikan

Posté par bikette

retour à Tokyo et la surprise phare à Nikko

Le 20/04/12, 16:08

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Je suis arrivée à Tokyo vendredi 13, avec le bus de nuit.
Comme il était tôt, j'ai voulu rentabiliser ma journée mais les jardins du palais impérial sont fermés le vendredi. Je me rabats alors sur la Sony Tower. Je ne m'y connais pas assez en informatique pour dire ce qui est nouveau ou pas, mais si ça vous intéresse j'imagine qu'il y a de quoi passer un bon moment. Je pense qu'il vaut mieux y aller dès l'ouverture, à 10h. C'est l'heure où j'y étais et il avait déjà un peu de queue pour essayer l'écran 3D. Ce soir là, j'ai dormi pour la première fois dans un hôtel capsule. Je ne sais pas s'ils sont tous comme ça, mais finalement je vois pas trop l'intérêt de faire des capsules par rapport à un lit à étage. J'ai aussi rencontré deux françaises qui allaient testées le restaurant Gonpachi où a été tourné le film Kill Bill. Il paraît que la nourriture y est chère pour une qualité moyenne mais le cadre est absolument unique.

Samedi, j'ai préféré rester étudier plutôt qu'aller à Yokohama avec Yoshi pour rejoindre Shiho qui vit puis aller voir Hanami qui vit à Kamakura.

Dimanche, j'ai été à Harajuku qui est connu pour accueillir les cosplay ("gens qui se déguisent"). Ce mot vient de l'anglais avec costume et playing. Finalement je n'en ai vu que quelques uns. Ils étaient assaillis de personnes voulant les photographier donc je n'ai pas trop de photos. J'ai trouvé deux suédoises déguisées qui acceptaient de poser, pour des touristes mais aussi pour des Japonais. Le quartier m'aura plus marqué pour la foule qu'il y a dans la partie commerçante mais aussi dans le parc. Le dimanche cet endroit est réputé pour le pique nique. On dirait que tout Tokyo est là tellement il y a des centaines de gens pique niquant! Il y a aussi quelques animations sympas, comme des chanteurs, mimes, jongleurs, ... En fin d'après midi, je retrouve Yoshi et Shiho à Ueno, là où j'avais rencontré Yoshi. On retourne sur les lieux où on avait été, mais cette fois il y a les cerisiers en fleurs. Les illuminations du parc ici ne valent pas celles de Kyoto! On va ensuite manger des yakitori dans un standing bar: un bar où l'on mange debout, au comptoir ou sur des tables hautes. Des yakitori c'est donc principalement du poulet grillé mais ça s'élargit en fait à un peu tout et n'importe quoi grillé: champignons, tomate+bacon, poireau, et aussi poumon ou peau de boeuf... mais aussi des choses frites: boule de fromage, poisson, aubergine, ... Yoshi devait partir à 20h pour être avant 22h à son dortoir de travail, à cause du couvre feu appliqué tous les soirs.

Lundi, j'ai pris le train pour Nikko, où je suis arrivée en début d'après midi. A peine le temps de poser mon sac à l'auberge, j'étais déjà au milieu de la foule présente pour le festival. Les 8 communes environnantes ont chacune un char en bois (3 à 5m de long, pour 2m de large et autant de haut) dans lequel des enfants jouent des instruments traditionnels (tambour, flûte, shamiso: genre de guitare à 3 cordes et chant). Ce jour là, la plupart des festivaliers étaient japonais. Certains ont même eu un jour de congés à cette occasion. Le but était d'avoir un tampon de chaque char sur une écharpe prévu dans ce but. C'était assez cool parce que ça permettait de parler avec tous. Les Japonais qui tamponnaient donnaient des cadeaux en même temps, et surtout donnaient de l'alcool. Chaque char a son petit tonneau de saké à l'arrière. Et si vous n'aimez pas le saké ils ont des bières aussi! Il y avait aussi un stand avec des free drinks, dont du chocolat et thés chauds cette fois. Je me suis surprise à arriver à sympathiser avec quelques Occidentaux! Vers 15h, l’un des Canadiens que je venais de rencontrer était complètement bourré et insultait les Japonais... Ca aura donc pas mis bien longtemps avant que je sois de nouveau déçue par les autres touristes. En fin d’après midi, j’ai visité un des temples classés à l’UNESCO de Nikko: le Toshogu où se trouvent les singes de la sagesse. Ce temple est absolument à voir. C’est vraiment celui qui m’a fait la plus grande impression. Le temple est immense et entouré de cyprès hauts et droits. Ce qui est hallucinant ce sont les détails sculptés, comme les singes. On ne sait pas où donner de l’oeil, tout est impressionant.

Le lendemain, mardi était sensé être le meilleur jour du festival. Finalement, il y avait plus de touristes autant japonais qu’Occidentaux et il n’y avait plus les tampons. Ce jour là était beaucoup plus religieux. Les chars ont été montés dans un temple puis tous les trésors du temple ont été sortis et exposés. L’importance de ce jour n’est pas facilement saisissable pour les non pratiquants. En début d’après midi, je pars vers le lac Chuzenji en bus. Nikko est à 500 mètres d’altitude et ce lac est à 1100. La route pour y accéder tournicote pas mal, mais celle à la descente (comme la route est à sens unique) encore plus. Elle est réputée dans tout le Japon pour ses 40 et quelques tournants. Une fois arrivée à Chuzenji, un ami des gérants de l’auberge: Taka me rejoint en voiture. Son histoire est assez dingue. Comme la très grande majorité, après ses études, il a trouvé un emploi à Tokyo. Il était dans la mode. Son emploi était tellement stressant qu’il en a perdu l’audition de l’oreille gauche... Depuis, il a quitté son travail et est revenu vivre chez ses parents à Nikko. Il cherche maintenant à passer le plus de temps dans la nature. Il pense monter un magasin d’outdoor. Il m’a enmmené voir plusieurs cascades, qui font la réputation de Nikko. On a eu la chance de voir des singes sauvages. Quand le ciel se dégage dans l’après midi, je me rend compte de la beauté du lieu. Le lac a un petit quelque chose du lac du Bourget, les montagnes peut être. Il y a là, en bordure du lac l’ancienne résidence d’été de l’ambassade d’Italie, une pure merveille. Ca donne vraiment envie d’être ambassadeur! D’ailleurs celle de la France est toujours en fonction! Le soir, de retour à l’auberge, la gérante a invité des amis pour partager un repas. J’ai pas retrouvé le nom mais en gros chacun apporte quelque chose: légumes, viandes ou tofu et on met le tout à cuire à l’eau. C’est très convivial. On était une bonne douzaine donc il y avait deux plats où chacun se sert dans son petit bol.

Nikko aura été une très agréable surprise. Le festival y a été pour beaucoup c’est sûr. Je ne pensais pas pouvoir être encore autant surprise au Japon, sans aller aux extrémités: Hokkaido au nord ou Okinawa au Sud. Si vous allez à Nikko, n’hésitez pas à pousser un peu plus loin que la ville. Pour une fois, tout est très bien prévu: il existe des pass pour les bus un peu avantageux. ce n’est pas que d’habitude rien n’est organisé mais pour une fois, ils ont un produit touristique à vendre. Faire tous les temples de l’UNESCO est possible en un jour: j’ai rencontré un américain qui courait, littéralement courait dans le temple pour aller au suivant... Sinon, vous pouvez aussi passer un bon moment dans chaque temple et vraiment l’apprécier. Il existe un pass valables 2jours à 1000 yens pour les 3 temples principaux, dont le Toshogu. Ce dernier seul est à 1300. C’est le seul que j’ai visité mais j’ai pris le pass du coup. Au niveau de l’auberge, j’étais à Nikkorisou, c’est vraiment cool comme endroit, je recommande.

Posté par bikette

questionnaires et cerisiers à Kyoto

Le 16/04/12, 13:33

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J'ai quitté Nara lundi pour Kyoto.

Avant de rejoindre Kyoto, je suis passé à Yoshino réputé pendant la saison des cerisiers. C'est en fait un de ces endroits où les touristes japonais vont en masse, mais où peu de touristes occidentaux vont. C'est un site classé à l'UNESCO. Ce qui se fait ici, c'est de venir pique niquer sous les cerisiers. Je pense que c'est une de ces choses que les Japonais se doivent d'avoir fait dans leur vie, comme les Australiens se doivent d'avoir vu le couché de soleil sur l'Ayers Rock en sirotant du champagne. Il y a donc des dizaines et des dizaines de bus de touristes japonais ultra bien organisés (évidemment) qui viennent passer quelques heures ici. J'y étais pour midi, l'heure où il y a le plus de monde. Les cerisiers n'étaient pas au mieux de leur floraison malheureusement. La vue sur la vallée de cerisiers était donc pas si impressionnante que ça.
Je suis donc arrivée à Kyoto en fin d'après midi dans une auberge que je connaissais pas encore : Kyotokko. Mais ça ne vaut décidément pas Ayado. Il y a une ambiance bizarre, j'ai du mal à dire pourquoi. Déjà tous ceux qui sont là pour 10/15 jours se couchent vers 20h pour être partis à 7h du mat' et rentabilisés leur journée. Mais je pense que c'est l'individualisme qui me choque.

Mardi, j'ai pu faire quelques questionnaires, j'en suis bien ravie. Je me suis postée à une des extrémités du Chemin de la Philosophie. Je me suis dit que les gens qui parcourent ce chemin seraient dans de bonnes dispositions... et ça a plutôt marché. Pour me motiver à rester, je me promettais des récompenses tous les 5 ou 10 questionnaires, ce qui représente 1 à 2H30, comme une glace à l'italienne à la cerise ou la visite d'un temple. J'ai quand même fait de belles rencontres instantanées, comme un cinquantenaire de Melbourne pratiquant le français une fois par semaine ou une dame venant pour un stage de taiko. Je ne connaissais d'ailleurs pas le taiko, mais depuis je rêve de voir ça en concert. Il s'agit des énormes tambours japonais. C'est ultra impressionnant. Les groupes de taiko font des concerts au Japon que l'été, le reste de l'année ils sont en tournée dans le monde. J'ai aussi recroisé Anne qui a intégré le circuit guidé que sa mère fait au Japon. Ils ont des journées bien chargées avec réveil à 6h30.

Mercredi, c'est le jour où il a plu. J'en ai profité pour aller voir un spectacle de danse de geishas. Elles ne se produisent au Grand Public que au printemps et à l'automne. Les geishas ne sont pas des prostituées mais on peut les payer pour une soirée, où elles dansent et discutent, mais c'est ultra cher. Une jeune fille peut choisir avant 15 ans de devenir une geisha. Elle est alors apprentie de 15 à 20 ans puis accomplie après 20 ans. Elles ont le droit d'avoir un petit ami mais si elles se marient, elles doivent se retirer. Elles sont un concentré de la culture japonaise puisqu'elles sont formées à la calligraphie, musique et chant et danse. Le spectacle de danse était vraiment bien. Ca dure une heure, en 8 actes. C'est plus comme de l'opéra pour nous en fait. J'étais contente de reconnaître 2 des 3 décors : Miyajima à Hiroshima et Kiyomizu dera de Kyoto. En gros, l'histoire c'était une jeune fille est amoureuse d'un homme qui doit partir en mer. Elle le supplie de rester. Il part. Il meurt. Elle est triste.

Jeudi était mon dernier jour à Kyoto. J'en ai profité pour visiter 2/3 trucs que je n'avais pas encore vu. J'ai cherché un jardin zen, que j'ai trouvé dans le complexe de Ginkakuji, mais il faut bien cherché ! Je suis ensuite allé voir la fameuse forêt de bambou (classée 13ème expérience à faire sur 30 par le Lonely). J'ai pas trouvé ça vraiment impressionnant. C'est assez dur d'apprécier comme il y a tout le temps des taxis qui circulent pour déposer les personnes âgées ou les Indiens, le jour où j'y étais. Je me demande si j'étais au même endroit que les auteurs de Lonely! Par contre, le site autour est super impressionnant. C'est un autre de ces sites où se sont principalement les Japonais qui y vont. Je suis ensuite retourner à mon poste de questionnaires et j'ai enfin visiter le temple qui est à côté : le pavillon d'argent. Le soir j'avais rendez vous avec Mamina, que j'avais rencontré au club franco-japonais de Kyoto. On est allé voir les illuminations dans le temple de Yasaka. C'était de la folie, il y avait vraiment de l'ambiance ! Tout le temple était envahi de vendeur de street food. Tout le monde achète un petit quelque chose à manger et passe la soirée ici avec des bières. C'est hyper convivial. Bon, certains japonais en abusent un peu. Le soir, j'ai pris un bus de nuit pour Tokyo.

Posté par bikette

Derniers jours du Biket au Japon

Le 09/04/12, 11:16

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Depuis que nous avons quitté la ferme (sous 10 bons centimètres de neige, après la tempête), mercredi, nous sommes passés à Nagoya. On y a passé une nuit, chez un monsieur, grâce au site de couch surfing. Il suit les règles du bouddhisme à fond et ne mange qu'une fois par jour... Ca fait 10 ans et ça n'a pas été facile de s'y mettre apparemment! On n'a pas fait grand chose à Nagoya. Je voulais montrer un magasin à Pascal : Tokyu Hands. Il y en a plusieurs au Japon, enfin au moins à Osaka et Nagoya. C'est un magasin qui vend tout et n'importe, tous ces petits trucs qu'on imagine bien les Japonais avoir.

Jeudi, on a rejoint Nara. On est arrivés en fin d'après midi et je n'ai pas reconnu la ville. Il y a une concentration de touristes, autant Japonais qu' Occidentaux assez hallucinante. La très très grande majorité sont des excursionnistes, ils ne passent donc pas la nuit ici. Le soir j'ai retrouvé le Nara que j'avais connu. J'avais donné rendez vous à Anne à Picolé. C'était cool de se retrouver là.

Vendredi était la dernière journée au Japon pour Pascal. On l'a passé à Kyoto, pour qu'il voit à quoi ça ressemble. Là aussi, je ne reconnaissais pas, la ville a triplé sa population! Il faut faire la queue pour acheter les tickets de bus et faire la queue pour pouvoir monter dans un bus. On a commencé par le temple de Kiyomizu dera, qui est vers le cimetière où j'avais trouvé le super point de vue. On aurait perdu trop de temps à chercher cet endroit et depuis le temple, la vue est déjà pas mal. Il y a quelques cerisiers en fleurs mais on sent que ça peut encore être mieux, dans quelques jours j'imagine. On continue avec le musée du manga, comme la dernière fois, pas pour le visiter mais pour voir les japonais déguisés. Malheureusement, il n'y en a pas cette fois. Je pense qu'ils sont là que le week end en fait. On passe un moment à la librairie juste à côté et qui est assez cool, puis on file vers Fushimi Inari, l’enchaînement d'arches rouges (torii). C'est vraiment sympa et il y a moins de touristes qui poussent jusqu'ici. On va ensuite à un jardin mais il est déjà fermé. On finit la journée par un restaurant de sushis défilant sur un tapis roulant. Pascal est plus aventurier que moi, les poissons et œufs crus ne lui font pas peur! Le soir il est parti pour Tokyo avec un bus de nuit, pour prendre son avion le lendemain matin.

Depuis, je suis restée à l'auberge de Nara et j'ai tenté de faire un maximum de questionnaires. Je pensais que 50 questionnaires en 5 ou 6 heures c'était faisable, mais non... Les touristes qui sont à Nara en ce moment sont là pour 1 à 2 semaines et veulent tirer un maximum de leur séjour au Japon. Certaines personnes étaient presque méchantes. Je me console en me disant qu'ils ont rien compris à ce que c'est voyager.

Niveau température, il fait bon maintenant (20/22°C), mais ça a mis un moment à venir. Le peu de Français que j'ai rencontré m'ont dit à quel point il fait beau chez nous.

Posté par bikette

Bilan du deuxième mois au Japon

Le 09/04/12, 11:13

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Ce mois ci aura été assez différent du premier. J'aurais moins pris mon temps que pendant le premier mois mais le wwoofing aura été un bon moyen de encore mieux connaître la vie au Japon. Petit récapitulatif de ce mois ci :
Kyushu : 11 jours
Shikoku : 9 jours
Osaka : 2 jours
Alpes Japonaises : 1 semaine

Voyager à deux est aussi une énorme différence, surtout que Pascal et moi sommes très fusionnels. Quand on voyage à deux, le besoin d'aller vers les autres pour parler n'est plus autant important. J'avais déjà les réponses aux premières questions que je me posais le premier mois, donc j'étais moins étonnée de tout que Pascal. J'imagine que ça s'est aussi vu dans ma façon de raconter les choses : je ne mentionne plus chaque personne qui me parle dans le train ou dans la rue, ça m'étonne moins. Enfin, ça fait toujours plaisir quand un Japonnais s'intéresse à nous alors qu'on ne le connais pas, mais souvent la discussion n'est pas très longue, comme ils parlent peu anglais. J'ai eu le droit à quelques phrases sympas d'ailleurs comme « do you from ? » ou « a lot of many ».

Entre prendre mon temps et avoir un rythme de voyages organisés, j'ai préféré prendre mon temps pour réellement m'imprégner de l'atmosphère de chaque ville et pouvoir rencontrer des locaux. J'ai préféré un rythme soutenu pour la diversité des paysages que l'on voit et le sentiment de se dire qu'on peut faire autant en un jour. Je crois que c'est une des choses qui me plaît tant dans les voyages : de sentir que OK la vie passe vite mais elle est bien remplie. Quand je repense aujourd'hui au bain de sable à Ibusuki, au sud de Kyushu, ça me paraît être vraiment loin, autant dans le temps que dans l'espace. C'est une des premières sensations qu'on découvre en voyageant, cette notion temps/espace. Mon premier « vrai » voyage était en ex Yougoslavie, 4 semaines, avec 2 amies, presque principalement en stop. On est passées dans 7 pays je crois. On bougeait assez souvent mais on a su s'imprégner des endroits où l'on est passées. Et quand on se disait que la semaine dernière on était à tel endroit... on avait vraiment du mal à le réaliser! C'est une sensation à la fois agréable parce qu'on se sent vivant dans le sens où chaque heure passée a été rentabilisée et à la fois dérangeante. Bien sûr, je savais qu'en choisissant d'être « SDF » au Japon en ne prenant pas d'appart, je connaîtrais ça : s'attacher à un lieu, s'en déraciner et refaire ça tous les jours ou toutes les semaines. En même temps, quoi de mieux que de se dire « je connais cet endroit, j'ai fait ça avec un tel que j'ai rencontré à tel endroit ». Mais là où c'est le plus dur, je trouve, c'est quand on rentre. C'est très difficile de re créer cette sensation de maximisation du temps. Re créer la sensation de diversité d'espaces est faisable mais il faut vraiment le vouloir.
Donc si vous voyagez assez longtemps pour avoir le choix entre prendre votre temps ou speeder mais voir plus de choses, je conseillerais de prendre son temps si vous cherchez à rencontrer des locaux, voir les endroits off tracks, avoir la possibilité d'avoir votre chemin préféré pour aller d'un endroit à un autre, repérer les habitudes des autres, bref sentir que vous avez une place dans ce lieu. Speeder comme je l'ai dit permet d'augmenter la relation temps/espace, ça demande beaucoup d'énergie et de planification. C'est possible au Japon comme tout marche bien ici. Mais un soucis peut arriver : le jour où nous devions aller au ski, même sans le soucis de carte bancaire, les trains entre Itoigawa et Hakuba ne fonctionnait pas ce jour là. On nous a dit qu'il y aurait des bus mais je ne sais pas si ça aurait marcher pour nous.

Si tout marche bien au Japon, c'est qu'ils ont une organisation parfaite. Je ne l'avais pas mentionné dans le premier bilan, mais c'est bien entendu ce qu'on note en premier quand on arrive au Japon : pas de trains en retard, des files pour attendre le métro, des compartiments pour filles où il n'y a que des filles, ... Une fois que l'on a compris comment acheter un ticket de métro, c'est assez clair la façon dont les transports en commun sont organisés. Les noms des arrêts ne sont pas toujours écrits en anglais (mais seulement en caractères japonais) mais il y a souvent des plans des lignes ou des gens à qui demander simplement.

Qu'est ce que j'ai appris de plus ce mois-ci? Bon quelques mots en plus : « un instant s'il vous plait », « un peu », « ça va/it's OK », « froid », « ça », par contre j'arrive toujours pas à prononcer « france » de façon à ce qu'ils comprennent. Donc la plupart croit que je suis américaine. C'est assez marrant d'ailleurs, à chaque fois qu'ils rencontrent un étranger, ils demandent si on est américain. Pascal savait bien dire notre nationalité. Le R ici se prononce plus comme un L, donc nous venons de la flandsu. Petit test: ce serait quoi le Loubeulu selon vous?

Mes endroits préférés de ce mois ci sont Kyushu en entier pour les paysages et les gens, le lieu du wwoofing à Shikoku qui est mon paysage préféré je crois et les sumo of course.

Je me rend maintenant compte que ce mois ci, on a croisé très très peu de touristes. On s'en rendait bien sûr compte qu'il y avait peu de touristes, mais c'est autre chose de revenir à la civilisation. Je me rend compte de la chance que j'ai eu d'avoir le temps de visiter ces coins là, d'intégrer des familles et d'avoir une expérience du Japon autre qu'une accumulation de sites touristiques casés dans bien que mal dans un emploi du temps surchargé. Si vous avez que 10 ou 15 jours au Japon, rappelez vous que le Japon ce n'est pas que des villes et des sites touristiques, il y a des gens aussi. Je ne dis pas que j'ai raison et que je fais mieux que les autres, mais il me semble que découvrir un pays ce n'est pas en visiter un maximum de sites touristiques. OK les temples, les châteaux,les jardins ou même certains quartiers en entier sont magnifiques. Mais ça apprend et apporte quoi d'avoir visiter tous les sites classés à l'UNESCO de Kyoto?

Le prochain mois j'aimerais vraiment pouvoir voir plus de nature. Avril c'est le début du printemps mais les sentiers de randonnées n'ouvrent que fin avril/début mai ou même fin juin pour le mont fuji. Ca risque donc de pas être évident. Je me rend bien compte que j'ai tout fait à l'envers : j'aurais du aller au Nord en premier, faire du ski puis ensuite aller vers le Sud, profiter du beau temps à Kyushu. Mais l'avantage de ce sens c'est que je profiterais des cerisiers en fleurs plus longtemps.

Posté par bikette

la campagne japonaise, c'est comme en France mais au Japon

Le 03/04/12, 11:23

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Mardi dernier, nous étions attendu à la gare de Hidahagiwara par Nanako. Elle a une petite ferme, dans la provinde Gifu, à l'entrée des Alpes Japonaises.
Elle vit avec sa mère et son frère. Son frère travaille comme chef pour un hôtel à onsen, à une vingtaine de minutes. Il est divorcé et très renfermé. On ne l'a quasiment jamais croisé. La mémé est une grande fan des séries coréennes. Elle passe le plus clair de son temps à les regarder à la télé, sauf tous les après midi où elle part de 13h à 15h. On n'a pas osé demander où elle va, mais tous les jours on a inventé des scénarios!
On a donc passé presque tout notre temps avec Nanako et un autre wwoofer Israélien, dont je ne saurais pas écrire le nom, trop de R et de A. Pascal, grand passionné de géopolitique a été ravi de pouvoir lui poser quelques questions. Il vient de finir son service obligatoire à l'armée de 3 ans... Et un an obligatoire pour les filles. Les garçons sont rappelés tous les ans pour un mois. Il est donc commun qu'après leur "libération" (à 22 ans), les jeunes hommes partent faire un voyage à l'étranger. Les destinations les plus courantes sont l'Inde et l'Amérique du Sud. Lui, a choisi 6 mois au Japon, c'est un sauvage sur ce coup.

Là aussi, nos journées ont été bien rythmées. Ici, c'est une horloge chantante, avec une heure: une chanson. Selon l’Israélien, 3 à 5 (selon les jours) sur les 12 sont des Beattles. J'ai reconnu que celle du Titanic et Barbra Streisand. Allez, je vous donne le lien: http://www.youtube.com/watch?v=GVwJNg4Wgq4 Mais nous, c'était sans les paroles. N'empêche qu'elle reste bien en tête! A certaines heures, des hauts parleurs résonnent dans la maison et dehors. On se levait en général vers 7h pour prendre le petit déjeuner (riz et miso soup) puis de 7h30 à 8h, chacun participait un peu aux corvées ménagères (passer le balais et la serpillière dans 3 zones: cuisine, couloir et balais sur les tatamis de l'entrée). De 8h à midi, on travaillait avec Nanako, à l'extérieur quand il ne pleuvait ou neigeait pas ou dans son autre maison quand il ne faisait pas beau. De midi à 14h, on était en pause. On mangeait tous ensemble avec la mémé. Puis, on continuait nos travaux de 14h à 16h. On dînait ensuite vers 18h30.

La maison où Kanako habite est immense. Notre chambre équivaut à la taille des appartements en ville! Pendant nos pauses, on passait le plus clair de notre temps sous la kotatsu dans un des salons. Comme la maison est grande et vieille et qu'il fait -50°C dehors (à peu près) on avait méga froid dedans. Le pire c'est que quand il faisait beau, il faisait plus chaud dehors que dedans. Pascal a même pris froid sur la fin du séjour. Je soupçonne que ce soit pour devenir le chouchou... Il était le préféré à l'autre wwoofing, faut dire que quand il arrive c'est assez marrant de lui trouver des chaussons à sa taille puis il ne tient pas en place sous la kotatsu vu sa souplesse légendaire puis il ne peut pas rentrer ses jambes sous une table normale vu sa taille anormale au Japon... Donc là, comme l’Israélien parle Japonais et qu'il est là pour un mois c'est lui le chouchou! La mémé lui a sorti tous ses médicaments qu'elle avait, mais j'ai préféré faire confiance à mes Doliprane et Spasfon Français.

Tous les jours, nous devions nettoyer le caca des vaches. Moi je m'occupais du coin des petits veaux. Je devais leur mettre des copeaux de bois pour leur faire un nid douillet. Parmi les différents travaux que l'on a du faire, on a installé une serre pour planter les légumes ce printemps (qui a l'instant où j'écris vient d'être détruite par une tempête...), restaurer l'entrée couverte en plastique de l'étable, passer la débroussailleuse, préparer un champ pour les semis de légumes, restaurer la clôture en barbelés d'un champ, ... et aider à la restauration d'une ancienne maison japonaise que Kanako va transformer en café. On a principalement aidé à restaurer le plancher. Voici le lien de son blog pour suivre l'avancée des travaux: http://totonana.exblog.jp/

Un des évènements importants pendant notre séjour a été la naissance d'un petit veau. Nanako et l’Israélien était au café pendant que Pascal et moi devions nous occuper des herbes sèches ramassées après avoir passer la débroussailleuse, avec la broyeuse. On était donc dans l'étable et c'est moi qui ai vu les premiers signes de l'arrivée du veau. J'ai couru trouver la mémé dans la maison et je lui ai expliqué par les gestes ce qui se passait... Un grand moment! Le petit veau est bien né et sa maman va bien.

La semaine ici aura été vraiment cool. Mais je trouve ça tout le temps difficile, quand on a une première expérience positive, de refaire cette expérience. On sait déjà à quoi s'attendre et il n'y a plus ce sentiment de découverte et d'étonnement. Ici, on a passé plus de temps à bosser, ce qui n'est pas plus mal! A la ferme de Shikoku, il y avait beaucoup plus de va et vient à la maison.

Avec ce séjour, je me rend compte que la prochaine étape pour réellement être intégrée au pays, serait de tenter d'apprendre la langue. Pour nous les non asiatiques, il est complètement impossible d'être bilingue. Parler est envisageable mais lire, vraiment pas.

C'était aussi intéressant de réfléchir à pourquoi je trouve ça cool de débroussailler au Japon, alors que je pourrais le faire tous les week end pour ma famille en France. J'ai pas vraiment de réponse à ça. Comme à Shikoku, je trouve ça bien d'entretenir un paysage construit à main d'homme. Je pense que j'apprécierait de faire ça en France aussi. Ici, il y a en plus la notion d'exotisme qui donne un sens à un travail assez dur. Lors de ma troisième année de licence, en géographie, j'avais eu à rencontrer les néo ruraux en Ardèche. On avait notamment été au Vieil Audon ( http://www.levielaudon.org/ ) où un groupe d'amis s'est décidé à restaurer un ancien village. Maintenant c'est hyper bien restauré, ils accueillent des groupes, fournissent des repas, bref ça marche. Après, est ce que j'aimerais participer à un tel type de projet en France? Ce qui ressortait de leur discours était une certaine fierté et suffisance. OK, il y a de quoi être fier, c'était un projet de malade et ils ont carrément réussi. Là aussi c'est restaurer un patrimoine local. Il me semble qu'à l'étranger les gens sont plus humbles et plus respectueux. Oui je comprend rien à ce qu'ils disent, c'est peut être là tout le charme !? En voyageant, j'ai de plus en plus de mal à trouver les Français intéressants. On se plaint, on est fermé, pas raciste mais vraiment pas foreign welcome du moins.

En conclusion sur le wwoofing au Japon: c’est top! C’est le meilleur moyen de vraiment voir comment les Japonais vivent à la campagne. C’est un très bon moyen de se sentir intégré au pays, de pouvoir poser des questions et de comprendre leur culture. Si vous parlez un peu Japonais, que vous voulez vous améliorer, rien de tel. Après 1x 2semaines ou 2x 1 semaine? Je pense que rester longtemps à même endroit peut être une supère expérience mais il faut se convaincre soi même qu’on a choisi la bonne ferme si l’on en voit pas d’autre. En faire plusieurs permet de voir différentes familles, différentes régions et culture/élevage. Par contre, rester longtemps doit permettre de vraiment s’intégrer à la famille et de faire un peu partie des meubles, re créer une routine. En fait, tout dépend de ce que l’on cherche: connaître et comprendre un peu mieux la façon de vivre et la culture japonaises ou se sentir japonais en en vivant le quotidien.

Infos supplémentaires:
- la tempête c’est en fait les vents les plus violents à Tokyo depuis 50 ans. Il y a déjà eu un mort dans une autre région...
- température ici: au mieux 13°C, au moins bien: neige...

Posté par bikette
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