blog de flo san

la campagne japonaise, c'est comme en France mais au Japon

Le 03/04/12, 11:23

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Mardi dernier, nous étions attendu à la gare de Hidahagiwara par Nanako. Elle a une petite ferme, dans la provinde Gifu, à l'entrée des Alpes Japonaises.
Elle vit avec sa mère et son frère. Son frère travaille comme chef pour un hôtel à onsen, à une vingtaine de minutes. Il est divorcé et très renfermé. On ne l'a quasiment jamais croisé. La mémé est une grande fan des séries coréennes. Elle passe le plus clair de son temps à les regarder à la télé, sauf tous les après midi où elle part de 13h à 15h. On n'a pas osé demander où elle va, mais tous les jours on a inventé des scénarios!
On a donc passé presque tout notre temps avec Nanako et un autre wwoofer Israélien, dont je ne saurais pas écrire le nom, trop de R et de A. Pascal, grand passionné de géopolitique a été ravi de pouvoir lui poser quelques questions. Il vient de finir son service obligatoire à l'armée de 3 ans... Et un an obligatoire pour les filles. Les garçons sont rappelés tous les ans pour un mois. Il est donc commun qu'après leur "libération" (à 22 ans), les jeunes hommes partent faire un voyage à l'étranger. Les destinations les plus courantes sont l'Inde et l'Amérique du Sud. Lui, a choisi 6 mois au Japon, c'est un sauvage sur ce coup.

Là aussi, nos journées ont été bien rythmées. Ici, c'est une horloge chantante, avec une heure: une chanson. Selon l’Israélien, 3 à 5 (selon les jours) sur les 12 sont des Beattles. J'ai reconnu que celle du Titanic et Barbra Streisand. Allez, je vous donne le lien: http://www.youtube.com/watch?v=GVwJNg4Wgq4 Mais nous, c'était sans les paroles. N'empêche qu'elle reste bien en tête! A certaines heures, des hauts parleurs résonnent dans la maison et dehors. On se levait en général vers 7h pour prendre le petit déjeuner (riz et miso soup) puis de 7h30 à 8h, chacun participait un peu aux corvées ménagères (passer le balais et la serpillière dans 3 zones: cuisine, couloir et balais sur les tatamis de l'entrée). De 8h à midi, on travaillait avec Nanako, à l'extérieur quand il ne pleuvait ou neigeait pas ou dans son autre maison quand il ne faisait pas beau. De midi à 14h, on était en pause. On mangeait tous ensemble avec la mémé. Puis, on continuait nos travaux de 14h à 16h. On dînait ensuite vers 18h30.

La maison où Kanako habite est immense. Notre chambre équivaut à la taille des appartements en ville! Pendant nos pauses, on passait le plus clair de notre temps sous la kotatsu dans un des salons. Comme la maison est grande et vieille et qu'il fait -50°C dehors (à peu près) on avait méga froid dedans. Le pire c'est que quand il faisait beau, il faisait plus chaud dehors que dedans. Pascal a même pris froid sur la fin du séjour. Je soupçonne que ce soit pour devenir le chouchou... Il était le préféré à l'autre wwoofing, faut dire que quand il arrive c'est assez marrant de lui trouver des chaussons à sa taille puis il ne tient pas en place sous la kotatsu vu sa souplesse légendaire puis il ne peut pas rentrer ses jambes sous une table normale vu sa taille anormale au Japon... Donc là, comme l’Israélien parle Japonais et qu'il est là pour un mois c'est lui le chouchou! La mémé lui a sorti tous ses médicaments qu'elle avait, mais j'ai préféré faire confiance à mes Doliprane et Spasfon Français.

Tous les jours, nous devions nettoyer le caca des vaches. Moi je m'occupais du coin des petits veaux. Je devais leur mettre des copeaux de bois pour leur faire un nid douillet. Parmi les différents travaux que l'on a du faire, on a installé une serre pour planter les légumes ce printemps (qui a l'instant où j'écris vient d'être détruite par une tempête...), restaurer l'entrée couverte en plastique de l'étable, passer la débroussailleuse, préparer un champ pour les semis de légumes, restaurer la clôture en barbelés d'un champ, ... et aider à la restauration d'une ancienne maison japonaise que Kanako va transformer en café. On a principalement aidé à restaurer le plancher. Voici le lien de son blog pour suivre l'avancée des travaux: http://totonana.exblog.jp/

Un des évènements importants pendant notre séjour a été la naissance d'un petit veau. Nanako et l’Israélien était au café pendant que Pascal et moi devions nous occuper des herbes sèches ramassées après avoir passer la débroussailleuse, avec la broyeuse. On était donc dans l'étable et c'est moi qui ai vu les premiers signes de l'arrivée du veau. J'ai couru trouver la mémé dans la maison et je lui ai expliqué par les gestes ce qui se passait... Un grand moment! Le petit veau est bien né et sa maman va bien.

La semaine ici aura été vraiment cool. Mais je trouve ça tout le temps difficile, quand on a une première expérience positive, de refaire cette expérience. On sait déjà à quoi s'attendre et il n'y a plus ce sentiment de découverte et d'étonnement. Ici, on a passé plus de temps à bosser, ce qui n'est pas plus mal! A la ferme de Shikoku, il y avait beaucoup plus de va et vient à la maison.

Avec ce séjour, je me rend compte que la prochaine étape pour réellement être intégrée au pays, serait de tenter d'apprendre la langue. Pour nous les non asiatiques, il est complètement impossible d'être bilingue. Parler est envisageable mais lire, vraiment pas.

C'était aussi intéressant de réfléchir à pourquoi je trouve ça cool de débroussailler au Japon, alors que je pourrais le faire tous les week end pour ma famille en France. J'ai pas vraiment de réponse à ça. Comme à Shikoku, je trouve ça bien d'entretenir un paysage construit à main d'homme. Je pense que j'apprécierait de faire ça en France aussi. Ici, il y a en plus la notion d'exotisme qui donne un sens à un travail assez dur. Lors de ma troisième année de licence, en géographie, j'avais eu à rencontrer les néo ruraux en Ardèche. On avait notamment été au Vieil Audon ( http://www.levielaudon.org/ ) où un groupe d'amis s'est décidé à restaurer un ancien village. Maintenant c'est hyper bien restauré, ils accueillent des groupes, fournissent des repas, bref ça marche. Après, est ce que j'aimerais participer à un tel type de projet en France? Ce qui ressortait de leur discours était une certaine fierté et suffisance. OK, il y a de quoi être fier, c'était un projet de malade et ils ont carrément réussi. Là aussi c'est restaurer un patrimoine local. Il me semble qu'à l'étranger les gens sont plus humbles et plus respectueux. Oui je comprend rien à ce qu'ils disent, c'est peut être là tout le charme !? En voyageant, j'ai de plus en plus de mal à trouver les Français intéressants. On se plaint, on est fermé, pas raciste mais vraiment pas foreign welcome du moins.

En conclusion sur le wwoofing au Japon: c’est top! C’est le meilleur moyen de vraiment voir comment les Japonais vivent à la campagne. C’est un très bon moyen de se sentir intégré au pays, de pouvoir poser des questions et de comprendre leur culture. Si vous parlez un peu Japonais, que vous voulez vous améliorer, rien de tel. Après 1x 2semaines ou 2x 1 semaine? Je pense que rester longtemps à même endroit peut être une supère expérience mais il faut se convaincre soi même qu’on a choisi la bonne ferme si l’on en voit pas d’autre. En faire plusieurs permet de voir différentes familles, différentes régions et culture/élevage. Par contre, rester longtemps doit permettre de vraiment s’intégrer à la famille et de faire un peu partie des meubles, re créer une routine. En fait, tout dépend de ce que l’on cherche: connaître et comprendre un peu mieux la façon de vivre et la culture japonaises ou se sentir japonais en en vivant le quotidien.

Infos supplémentaires:
- la tempête c’est en fait les vents les plus violents à Tokyo depuis 50 ans. Il y a déjà eu un mort dans une autre région...
- température ici: au mieux 13°C, au moins bien: neige...

bikette
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