Petit bonhomme de chemin

Jour 133

Le 12/11/11, 6:34

-71.972222-13.525


Aujourd’hui est le jour « J » de la pasantía, l’excursion que nous avons organisée pour les participants à notre programme de formation. Cette journée s’annonce sympa mais surtout bien chargée. A 7h30, les premiers arrivants sont déjà là. Je m’improvise donc guide et leur fait visiter nos infrastructures : les bureaux, l’étage réservé au logement des visiteurs, les futures classes d’ECOCAT Cusco, la casita verde... Le « waw » d’admiration de la Señora Brigida en entrant dans une des chambres du deuxième étage, me fait sourire.

Après l’obligatoire photo de groupe, nous grimpons dans deux minibus direction la vallée sacrée. Erland se charge d’un groupe, moi de l’autre. L’ironie de la situation est pour moi flagrante : dans mon bus, je suis la seule à ne pas être du coin et c’est pourtant moi l’accompagnatrice de groupe. Je dis bien « accompagnatrice » car le rôle de guide c’est Beatriz que l’endosse très spontanément. Et je lui en suis reconnaissante. Après tout, elle termine une licence en tourisme. Elle est bien plus apte que moi pour ce genre de boulot. Ainsi, sur le trajet, à tout moment, elle prend la parole pour expliquer l’une ou l’autre particularité à ses compagnons de voyage.



Notre première visite de la journée est celle du gite rural de la Señora Mabel dans les alentours de Pisac. Pour nous, l’intérêt de l’endroit est avant tout de nous permettre d’illustrer par l’exemple qu’il ne faut pas nécessairement de gros investissements pour rendre une maison accueillante. Avec les moyens du bord, Mabel et son mari ont aménagé leur logis afin de recevoir les touristes de façon très réussie. Leurs fameux lits en adobe en sont le meilleur exemple.

L’atelier bijouterie organisé sur place a beaucoup de succès. Beatriz demande même pour passer à la pratique et nous confectionne quelques perles. Nombreux sont ceux qui achètent un petit souvenir. Ce geste attire particulièrement mon attention. Nous sommes à peine à 50 km de chez la plupart des participants au programme. Et pourtant, ils se comportent comme de véritables touristes en plein dépaysement. Je serais vraiment curieuse de connaître l’expérience de voyage de chacun. Après un bon café et une tartine à l’avocat, nous reprenons la route.



Notre deuxième escale est le petit village de Chichubamba à deux pas d’Urubamba. Il s’agit encore d’artisanat puisque nous visitons d’abord un atelier de céramique. Nous passons ensuite à l’étape qui nous intéresse le plus Beatriz et moi, l’atelier chocolaterie. On demande un volontaire pour broyer les fèves de cacao dans le moulin. Une fois de plus, c’est Beatriz qui se propose (et oui, encore), puis Tomas. Mais après l’effort, le réconfort : la dégustation pour tous.




Notre visite du village se poursuit par la rencontre avec un apiculteur. Il demande à quelqu’un de l’assister dans son travail. Devinez-qui lève sa main la première ? Beatriz... Cela commence à bien faire. Mais cela à l’air de lui faire tellement plaisir. De toute façon, au final, tout le monde ou presque aura droit à son petit moment de gloire immortalisé sur une photo où tous poseront avec à la main un cadre de la ruche noir d’abeilles. Les plus intrépides, moi en premier, s’aventureront à se laisser couvrir la main de butineuses. Je suis fière de mon « exploit » mais franchement, je ris jaune...









Après un bon repas, nous quittons Chichubamba en espérant que nos étudiants ont bien saisi le message qu’ont tenté de leur faire passer nos divers interlocuteurs. Le travail et la persévérance sont le seul secret de la réussite. A Chichubamba, l’association de tourisme rural a commencé avec 80 membres. Ils ne sont plus que 14 à présent mais leurs efforts ont fini par payer. Nous espérons également qu’ils comprendront que les possibilités sont multiples et que l’activité touristique ne se limite pas au logement de voyageurs, que tout dépend avant tout de l’ingéniosité dans la mise en valeur du patrimoine de chacun et qu’au niveau du tourisme rural, le bio joue un rôle clé.

Nous faisons un passage éclair à ECOCAT Urubamba avant de nous rendre à notre dernière visite de la journée, le musée de la biodiversité à Ollantaytambo où nous accueille Maribel. Dans la salle du fond où est aménagée une cuisine cusquénienne traditionnelle, plusieurs instruments de musique décorent les murs. Très vite, un mini concert s’improvise : Juan Carlos à la flute de pan, José Luis à la guitare, Edwin à la flute à bec.




Déjà, il est l’heure de partir. Nous voulons éviter à la plupart des bénéficiaires d’avoir à reprendre le chemin de leur communauté de nuit. Pour cette raison, le temps presse, nous ne pouvons pas à nous attarder à Ollenta. Il est pourtant prés de 19h lorsque le minibus me dépose à Cusco.

Juste à temps pour me rendre à la « Cevicheria » organisée par Juan Carlos et Caroline. Le Ceviche est un plat typique péruvien préparé à base de poisson cru mariné dans du jus de citron. Je n’en ai pas encore goûté. C’est donc l’occasion idéale pour rectifier le tir. Sauf que j’ai mal lu l’invitation : le repas était prévu à midi et non le soir. En effet, le Ceviche ne se mange normalement pas en soirée. Lorsque j’arrive donc chez Juan Carlos et Caroline mon gâteau sous le bras, je retrouve toute la troupe autour d'un bon pollo frito.

Apparemment, la journée a été bien arrosée et la plupart sont à présent un peu amorphes. Pour réveiller les troupes, Juan Carlos décidé d’allumer la télévision et de nous faire partager l’une de ses plus grandes passions, les combats ultimate fighting. Très vite les commentaires fusent. Les avis sont, en effet, très partagés. Certains apprécient les affrontements, d’autres les comparent un très mauvais remake du « secret de Brokebake Mountain ». Lorsque son favori se fait éliminer, Juan Carlos ne supporte pas et monte dans sa chambre. Probablement pour aller pleurer... Une nouvelle activité s’improvise : un Pictionnary. Ça, c’est plus mon trip. Enfin, surtout la partie où il faut deviner. Le dessin, c’est une autre paire de manches...


[ Voir les photos : Pérou - Cusco ]

Scrat
Blogs de voyages - © Copyright www.enroutes.com 2021 - Contact
Referencement et création de site : www.trafimedia.fr