Petit bonhomme de chemin

Jour 78

Le 17/09/11, 4:09

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Une chose est sûre, on ne se bouscule pas pour assister à notre formation aujourd’hui. Il faut dire que la date semble mal choisie. Il y a une fête patronale dans une communauté, c’est la période des examens à l’université et surtout, le curé de Maras a décidé d’emmener aujourd’hui ses ouailles à Ollantaytambo. Et il est clair que contre le curé de Maras, CENPRODIC ne fait pas le poids. Nous, nous cherchons à aider nos bénéficiaires à prendre leur vie en main mais lui, il tente de sauver leur âme... Ce genre de situation a le don de m’agacer...

Ce peu d’affluence est bien dommage car le sujet de la formation aujourd’hui est des plus intéressants : nous allons parler des rêves de chacun... Tout un programme! En fait, l'Arquitecto va nous présenter la méthodologie à partir de laquelle nous allons élaborer le plan de développement touristique de chaque communauté. Il s’agit d’une méthode simplifiée qui part des désirs pour le futur de chaque participant. A la demande de l’Arquitecto, nous fermons tous les yeux. Il nous invite à un grand voyage imaginaire où nous grimpons dans une énorme montgolfière qui nous permet de faire un bond de 20 ans dans le temps. Le ballon s’arrête au-dessus de la maison de chacun. Tous doivent imaginer comment seront leurs habitations dans vingt ans après la mise en œuvre du projet TURURAL et quelles améliorations aura apporté l’activité touristique dans leur quotidien. La montgolfière prend un peu d’altitude pour pouvoir voir la communauté de chaque bénéficiaire puis son district. Il est temps de rouvrir les yeux et de noter ce que chacun espère pour sa famille, sa communauté et son district. A partir de ces idées, nous allons ensuite définir les objectifs de tout le monde et à partir des différents objectifs une vision. Une fois les objectifs et la vision déterminés, nous appliquons les une nouvelle grille d’analyse pour savoir comment les réaliser.




Mine de rien, l’exercice prend du temps. Ce que nous faisons aujourd’hui est fictif mais il n’est pas superflu de s’entrainer un peu avant d’appliquer la méthodologie dans chacune des communautés. Lorsque nous rentrons au bureau, nous sommes sur les genoux. Il faut dire que plus de la moitié de l’équipe est enrhumée.

Mais malade ou pas, aujourd’hui, j’ai décidé de profiter de mon samedi soir parce j'ai congé dimanche et que cela n'arrive pas si souvent que cela. Je sors avec Yann, un copain français. Puisque l’un et l’autre manquons un peu d’imagination quant au programme de la soirée, nous décidons finalement de nous joindre à d’autres Couch Surfers au Paddy’s, un pub irlandais. Comme la soirée a été organisée par Liz, une pure Cusquénienne, l’assistance est assez mixte. Il y a des étrangers mais aussi quelques Péruviens. Dans les petits nouveaux, il y a surtout Stefan, un Autrichien complétement aficionado du concept Couch Surfing. Il nous raconte quelques anecdotes sur les personnes qu’il a reçues chez lui ou les gens chez qui il a séjourné.

Le personnage le plus singulier est probablement mon cher compatriote originaire de Gent, Lorenzo. A bord de sa vieille guimbarde, un van VW de 1968 immatriculé en Belgique, il parcourt le monde depuis cinq ans et demi. Il a déjà sillonné toute l'Afrique, l'Europe, la Russie et presque toute l'Amérique. Toujours escorté par son fidèle compagnon à quatre pattes, Choco, il propose à qui le veut de faire un bout de chemin avec lui. Parmi les nombreux Couch surfers que j’ai rencontrés, beaucoup faisaient un tour du monde d’un an. Au début j’étais un peu impressionnée. Au fil du temps, cependant, s’en est presque devenu banal pour moi. Mais là, le personnage en impose vraiment.


[ Voir les photos : Pérou - Cusco ]

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