Petit bonhomme de chemin

Jour 39

Le 09/08/11, 3:33

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Ce matin, nous avions prévu d’aller voir les représentants de différentes institutions mais Erland change le programme à la dernière minute. Il va se charge des institutions pendant que je vais visiter différentes écoles d’espagnol. D’un côté, j’aurais bien voulu voir comment se passent les choses dans les institutions, d’un autre je n’aurais pas été d’une grande utilité. J’aurais laissé Erland parler tout le temps car c’est son domaine et n’aurais été que spectatrice. Et puis, je suis aussi assez contente qu’Erland me laisse travailler seule.

Dans un premier temps, je suis plutôt contente de mes visites et pense que je ne me suis pas trop mal débrouillée dans mes présentations. Notre projet me semble déjà tellement complexe à expliquer en français, alors en espagnol cela relève presque de l’exploit pour moi.

Mais, mon dernier entretien réussit à me mettre le moral dans les chaussettes. Le directeur de l’école me fait une remarque des plus judicieuses sur notre stratégie pour attirer des volontaires. En effet, cette école n’envoie travailler ses volontaires que sur des projets où on ne leur demande aucun frais de participation. En ce point, nous avons la même vision car nous estimons que ce serait un comble de demander de l’argent à des gens qui viennent nous donner de leur temps et de leur talent. Or, cette perception est loin de faire l’unanimité à Cusco. Le volontariat est un véritable marché où il y a pas mal de requins. En effet, beaucoup d’institutions proposent à de jeunes étrangers des volontariats et leur demandent une participation financière qui parvient rarement à l’ONG où se déroule l’activité volontaire et reste dans les caisses de ladite institution. La question de mon interlocuteur est la suivante : que va-t-il se passer lorsque les volontaires issus de différentes institutions vont discuter entre eux et se rendre compte que certains paient pour participer à l’activité organisée par l’ONG et d’autres pas. La réponse est simple, l’institution qui fait payer une participation financière va exiger que l’ONG ne travaille plus avec l’institution qui ne fait payer aucun frais. Décidément, ce thème du volontariat est bien plus délicat que je ne le pensais. Il faut prendre en compte cette remarque et revoir le profil de tous les éventuels futurs partenaires avec qui nous avons pris contact. Autant dire, presque recommencer tout à zéro. C’est frustrant. Je me sens bête de ne pas y avoir pensé avant.

De retour au bureau, je suis tellement dépitée que je n’ai guère le cœur au travail. Mais il faut s’y mettre... Jack rentre en début de soirée. Il semble aller mieux que la veille et m’a rapporté des sucreries. Mon impression de la veille n’a toujours pas changé : il est un peu à part mais au fond c’est un gentil garçon. Il est d’humeur bavarde ce soir. Il vient plusieurs fois me trouver pour « taper la causette ». C’est un grand rêveur qui aime parler de lui et refaire le monde. Nous papotons dans le hall que j’utilise comme bureau en journée car, dès qu’il y a un rayon de soleil, c’est l’endroit le plus chaud du bâtiment. Jack me fait remarquer qu’avec cette vue sur la ville et la Plaza de Armas, j’ai peut-être le plus beau bureau du monde et que je ne m’en rends même pas compte. Il a probablement raison...

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