blog de Famille St ella en Amérique du Nord

La région sud-ouest de l’Ontario

Le 08/08/11, 3:21

-78.92071906666743.978511893333

Aujourd’hui, nous décidons d’une excursion dans la partie sud-ouest de l’Ontario et nous nous dirigeons via la route 40 vers Chatham et Leamington. Après une première partie de trajet très industriel (industries pétrochimiques aux alentours de Sarnia), nous traversons une région dédiée à l’agriculture (maïs et surtout blé...). Nous nous trouvons à la même latitude que le sud de la France... mais dans une région beaucoup plus tempérée et arrosée. Toutefois, dans cette région sud la moisson du blé est déjà totalement faite... nous restent les champs de maïs, la vigne et la tomate dont Leamington est la capitale canadienne! Cette pointe méridionale de l’Ontario, toute proche des Etats-Unis et de son histoire a un caractère unique : premier établissement français de l’actuel Ontario, lieu de batailles opposant Etats-Unis au Canada, refuge d’anciens esclaves afro-américains, capitale automobile... Cette pointe ouest de l’Ontario grouille de vie et offre une multiplicité de sites incomparables, dont je vais vous présenter quelques-uns...

Pointe Pelée

Nous arrivons sur la rive nord du lac Erié à hauteur de Wheatley et nous longeons cette côte vers l’Ouest en direction de Pointe Pelée, par lequel nous commençons notre visite.

Il s’agit d’un parc national, dont l’entrée est payante, et dont l’accès est organisé avec des pistes cyclables, certaines étant réservées aux piétons ; même le parking des véhicules est prévu et réglementé.




La particularité de cette péninsule, qui fait saillie dans le lac Erié, est d’être la région la plus septentrionale du Canada (à la même latitude que Rome ou Barcelone tout de même!). Cette zone a longtemps abrité une végétation très particulière, dans une zone de marais (un des derniers marais d’eau douce dans la région des Grands Lacs), marécages, étangs et ilots de forêt primaire Carolinienne (érables sycomores, tulipiers, sassafras, hickory parmi les 70 essences d’arbres) ou savane sur la côte ouest, abritant une faune très spécifique.




Il s’agit également d’une importante réserve pour nombreux oiseaux migrateurs (véritable « paradis » pour les ornithologues : jusqu’à 380 espèces dénombrées) et impressionnants papillons (36 espèces différentes) tels que le célèbre monarque orangé (qui y fait une halte à l’automne, sur sa route pour le Mexique)...




C’est pour cette raison que cette bande de terre a hérité du titre de réserve mondiale de la biosphère, conféré par l’Unesco (zone humide d’importance internationale, zone importante pour la conservation des oiseaux, réserve internationale des monarques er réserve de ciel étoilé !)




Historiquement, la mise en place de cette réserve naturelle fût très difficile... En effet, il a été envisagé, dans un premier temps, de faire de ce site, au climat naturellement doux, géographiquement de forme triangulaire, avec une très longue côte sablonneuse... un superbe parc résidentiel secondaire. Nous avons même pu voir un plan de ce que certains agents immobiliers (par définition, moins soucieux de l’écologie et de la préservation des espèces, que de leurs bénéfices) avaient très sérieusement envisagé de faire de ce magnifique site. Il est vrai que spontanément les canadiens de la région avaient déjà choisi d’utiliser les plages tranquilles comme lieu de détente. Et le week-end notamment, une foule bigarrée et bruyante se pressait sur le chemin de la Pointe Pelée...




Aujourd’hui, le calme est revenu, et c’est sur une promenade en bois sur pilotis longue de 1,4km agrémentée de tours d’observation, que l’on peut observer la vie grouillante du marécage : insectes aquatiques qui font le bonheur des poissons, tortues, grenouilles, couleuvres et reptiles inoffensifs, amphibiens évoluent parmi les nénuphars, roseaux et autres nombreuses plantes du marécage. (quand je me souviens de ma mère, qui s’émerveillait des quelques roseaux agrémentant l’ilot au milieu de l’étang d’Ommoy ; ici elle ne serait pas déçue...).




Une autre façon de visiter les marécages, c’est le kayak ou canoë. Malheureusement, un orage se prépare... Les gardes nous signalent d’ailleurs que nous devrions nous hâter d’aller jusqu’au bout de la pointe (où une navette électrique nous conduira), avant que l’orage n’éclate vraiment... Ensuite, plus rien ne sera pareil...




Après quelques centaines de mètres sur le ponton d’observation, nous nous dirigeons vers le centre d’information d’où partent les navettes (l’orage nous donne une bonne raison de préférer la navette à la promenade à pied ; ou de louer des vélos pour faire le trajet de quelques kms). Le conducteur nous conseille de faire vite... Sinon nous devrons revenir à pied... sous l’orage, car dès que les éclairs se rapprocheront, il devra laisser son véhicule électrique au garage (sécurité oblige !). Nous nous rassurons, car nous ne sommes pas seuls et le ciel est encore clair...




C’est à travers un chemin forestier que nous ferons les dernières centaines de mètres à pied... Pas plus rassurés que cela, avec cette histoire d’orage, car l’air est vraiment très très très chaud et surtout lourd...




Enfin, nous apercevons le rivage, la plage de sable blanc, les arbres déracinés (et abandonnés car il est interdit de ramasser même un morceau de bois...), puis cette longue pointe de sable qui s’avance dans l’eau (jusqu’à 890m en 2000...)




La chaleur et la moiteur ambiante voudraient nous pousser à la baignade... Cela est formellement interdit (rappel par de nombreux panneaux indicateurs), du fait de l’existence de courants contraires très violents qui s’affrontent et s’entrechoquent dans cette zone proche de la pointe où le spectacle est (selon les prospectus) grandiose...





Quelques coups de tonnerre et éclairs nous font rapidement rebrousser chemin vers le lieu de rendez-vous de la navette, en croisant les doigts pour qu’elle effectue un dernier trajet... Ouf ! Nous l’apercevons au loin... tant pis pour les toilettes... Nous devrons attendre le centre d’information, où nous arrivons sous une pluie diluvienne...

Nous profitons de notre pause (obligatoire!) au centre d’information pour en visiter tous les recoins et participer aux activités qu’il propose pour nous familiariser avec la faune et la flore (mais pas de traduction en français ! donc nous ne pouvons pas tout vous raconter...). Quelques exemples : boites à senteurs et textures cachées qu’il faut reconnaître, observation au microscope d’insectes, d’une dent d’un animal et du doigt de Salva (activité exclusive du jour, dont nous serons les seuls à profiter...). Des personnages très surprenants nous guettent...





Non ! vous n’aurez pas la photo du doigt de Salva !!!

Au cours d’une petite accalmie, nous nous précipitons vers la voiture, pour poursuivre notre voyage dans la région...

Amherstburg

Nous devons une fois encore faire des choix, tant il y a de choses à voir. Nous récusons l’Ile Pelée, accessible uniquement par traversier (90min) et où ne vivent que 275 résidents permanents, sans banque, ni guichet automatique. Le plus simple est d’ailleurs d’y circuler à vélo... parmi un réseau viticole très ancien et réputé. Nous n’avons plus assez de temps et faisons donc route vers Fort Malden et Amherstburg, sites nationaux historiques de la guerre de 1812 qui opposait Etats-Unis et Angleterre alors propriétaire des lieux. Le site se prépare activement à la commémoration du bicentenaire de cette bataille et présente déjà de nombreuses reconstitutions historiques (dont sont très friands les canadiens). Nous arriverons malheureusement trop tard pour visiter le musée de Fort Malden, pris par les américains, puis restitué quelques années plus tard, en temps de paix, aux britanniques. Amherstburg, située sur la rive est de la rivière Saint Clair, organise de nombreuses manifestations commémoratives des différentes dates importantes, ainsi que du célèbre Underground Railroad Movement (circuit qui n’a rien d’un chemin de fer clandestin, mais plutôt organisation d’évasion d’esclaves vers le nord, un peu dans le style de notre Résistance lors de la deuxième guerre mondiale). Le musée historique noir nord-américain à Amherstburg, le site historique à Dresden de la case de l’oncle Tom (roman d’Harriet Beecher Stowe, inspiré de l’histoire vraie de Josiah Henson, un révérend abolitionniste qui tourne la page sur 41 années d’esclavage en quittant les Etats-Unis. Une dizaine d’année après son arrivée au Haut-Canada, il devient propriétaire, ouvre sa porte aux nouveaux fugitifs et fonde une école industrielle à leur intention) constituent des reliques du combat mené par quelques 30 000 serviteurs et travailleurs agricoles noirs, qui choisissent la destination de cette région (Windsor-Essex et Chatham-Kent) pour échapper à la servitude qui les écrase aux Etats-Unis et pour s’établir sur les terres fertiles d’ici.

Windsor

Nous circulons dans les rues anciennes d’Amherstburg avant de rejoindre Windsor, ville beaucoup plus grande et plus industrieuse qui fait le pendant à Detroit située juste en face sur la rive U.S de la rivière Saint Clair. Les deux villes sont d’ailleurs reliées par un pont et un tunnel. Windsor, fondée en 1701 par Antoine Laumet de Lamothe Cadillac (je ne vous le fais pas dire !!!), est sans aucun doute la ville de l’automobile au canada, tandis que toute la région vit sous l’emprise de l’industrie automobile (usines, courses, concours de tuning, musée d’exhibition de modèles anciens...).




Avec le génie d’Henry Ford et l’essor industriel, Windsor devient la capitale de l’automobile de l’empire britannique au début du XX°siècle grâce à Chrysler qui s’y établit, et rivalise avec Detroit (où domine Général Motors). Il existe le quartier Ford City (où nait la compagnie Ford au Canada) et le RM Classic Car Exhibit (3400 m2 où l’on remet à neuf d’anciens modèles devant les visiteurs).




La plus vieille rue de Windsor, Ouellette Avenue, possède un certain charme, bien loin de celui, beaucoup plus branché, du célèbre Caesars Windsor (casino très prisé semble-t’il) qui domine les deux rives. Depuis les jardins le long de la rivière, nous admirons d’ailleurs la ville de Detroit, que nous aurons l’occasion de visiter plus tard.




La ville de Sandwich représente le plus ancien site d’occupation européenne dans cette région dont de nombreuses villes ont des airs du vieux continent. Mais cela c’est pour un article suivant...

Il faut que je vous laisse vous reposer un peu... Il parait que je me suis un peu étendue aujourd’hui... Il faut bien essayer de donner un caractère touristique à ce blog... Ce d’autant que, je croise les doigts, nous n’avons plus de mésaventures en ce moment... à part les petits soucis avec la maison (serrure de la porte d’entrée qui nous reste dans la main, trampoline qui s’envole et lit de Mathilde qui part en morceaux...)

Allez, à bientôt

Agnès

[ Voir les photos : Canada - Pointe Pelee ]

Famille Stella
Blogs de voyages - © Copyright www.enroutes.com 2021 - Contact
Referencement et création de site : www.trafimedia.fr