Alice & Vincent

Torres del Paine, à la rencontre des quatre éléments

Le 24/03/16, 15:52

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Après un essai concluant face au Fitz Roy, nous décidons de repousser nos limites en partant pour six jours en autonomie dans le parc de los Torres del Paine. Le circuit classique en forme de « W », où chaque branche est une vallée, se fait normalement en cinq jours, mais nous ajoutons une étape offrant une vue sur l’ensemble.



Nous préparons nos repas avec soin. Tout est minutieusement dosé en unité « tasse », empaqueté dans des sachets refermables pour n’emporter que le nécessaire. Le résultat est pas mal, plutôt équilibré, pas trop lourd et on mange à notre faim.

Il y a même de la surprise au chocolat, spécialité familiale, pour nous remonter le moral quand ça devient critique !



La Patagonie n’est pas réputée pour avoir une météo clémente. Comme l’annonçait une pancarte dans un campement : “Don’t ask about the weather, we are in Patagonia, we don’t know“. Le temps change très, très (très) vite. Et même prévenus, il a été difficile de s’y habituer ! Pendant notre randonnée, il a fallu composer avec les quatre éléments :
- L’air d’abord, avec son vent permanent à 70km/h et ses rafales qui nous empêchent d’avancer.
- La terre, soulevée par le vent, qui pénètre dans la tente et recouvre toutes nos affaires.
- Le feu difficile à contrôler pour la cuisine... dans une ambiance de forêts calcinées du gigantesque incendie de 2011.
- L’eau, enfin, parce qu’ici il pleut même lorsque le soleil brille (ce qui nous vaut des magnifiques arcs en ciel toute la journée).




Les deux premiers jours, nous avançons face au vent, d’abord dans la plaine, puis en remontant une vallée vers le glacier Grey, qui, comme le décrit une vieille affiche, est le « bluest grey glacier in the world ». Les morceaux de glace qui s’en détachent sont effectivement joliment bleutés. Alice croise un gros renard qui se balade tranquillement dans le camping et Vincent surprend un lapin géant (Mara ou lièvre de Patagonie) au détour d’une colline.



Le troisième jour, en chemin vers la deuxième branche du « W », nous croisons deux lyonnais, Arnaud et Charlène, qui s’avèrent très bien connaître Caroline, la cousine d’Alice qui habite aussi sur Lyon ! Nous continuons la route avec eux et Aziliz, une bretonne en semestre au Chili. Cette nuit-là, la pluie tombe assez fortement et, outre la tente qui a pris un peu l’eau, nous avons la désagréable surprise de voir que nos fruits secs ont été grignotés par des souris pendant la nuit...

Heureusement, la journée est ensoleillée, le vent est tombé et la beauté de la Vallée Frances, avec ses glaciers à pic et ses falaises vertigineuses nous remontent le moral !







Régulièrement, un grondement sourd nous interpelle : le glacier s’effondre dans un nuage blanc de neige. C’est la première fois que nous observons des avalanches et certaines sont très impressionnantes.



La nuit suivante, le vent nous réveille plus tôt que prévu. D’énormes rafales de vent viennent frapper la tente qui se tord au-dessus de notre tête comme un vieux pot de yaourt. Nous nous en sortons finalement assez bien avec un arceau de tente tordu quand d’autres ont eu leur toile de tente arrachée. La journée est heureusement très belle et nous pouvons aborder la dernière étape, la plus physique, avec sérénité.



Au cours de la marche, nous faisons la rencontre d’un renardeau qui semble se pavaner au milieu des randonneurs.



Le clou du circuit est la vue sur les fameuses Torres, trois pics vertigineux qu’il faut admirer au lever du soleil ! Comme elles sont seulement à une petite heure de marche du campement et que le temps est magnifique, Vincent saisit sa chance pour les voir le soir même. Même à contre-jour, l’effort en valait la peine.



Malheureusement, le lendemain, nous nous réveillons sous la pluie. Comme on nous avait dit de monter coûte que coûte, nous le faisons le moral dans les chaussettes (mouillées). La pluie se transforme en neige et le brouillard a complètement voilé les Torres. Nous redescendons plier notre tente détrempée. Heureusement, c’est le dernier jour et la neige qui s’est changée en grêle ne nous ralentit pas ! Nous descendons à toute vitesse en gardant à l’esprit la « Victory Beer » qui nous attend à Puerto Natales !



On dirait l’enfer, mais l’effort est souvent récompensé par les paysages splendides. L’ambiance du trek est excellente, nous finissons par connaître un peu tout le monde, on s’entraide et on échange nos expériences en préparant le repas du soir au camping. Le parcours n’est en fin de compte pas très difficile, mais la plupart des gens qui font ce trek se confrontent à leurs limites et en sortent avec une certaine fierté (nous y compris !).

[ Voir les photos : Chili - Parque Torres De Paine ]

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