Alice & Vincent

On rejoint Te Anau dans le Fjordland pour notre premier long trek sur la Kepler Track. On prépare notre gros sac avec 4 jours de conserves, légumes, pâtes instantanées, soupes et plats déshydratés.



Le chemin commence à travers une forêt de fougères dans une ambiance tropicale humide (mis à part les 10°C ambiants). Puis la forêt entière se recouvre de mousse. On compte au moins une vingtaine d'espèces différentes arrangées en petits jardins japonais.





En sortant du « bush » (forêt en néo-zélandais), on entre dans une autre forêt... de nuages. En arrivant au gîte, le ranger nous initie aux mystères de la flore alpine à défaut de nous parler de la géologie du lac et des montagnes environnantes cachés derrière une épaisse couche de brouillard.



"Think small" nous explique-t-il : à cause des vents violents, toutes les espèces de plantes se sont miniaturisées et ont développé des méthodes pour éviter la sécheresse. Et quand on y regarde de près, la faune est effectivement très intéressante (ça tombe bien, il n'y a rien d'autre à voir).




Lors d'un pique-nique, on fait la connaissance du kéa, le seul perroquet de montagne, une grosse boule de plume plutôt intelligente qui a failli enfermer Alice aux toilettes.





Vue la météo, nous avons toute la journée du lendemain pour réviser nos connaissances et reconnaître les espèces de « daisy » (marguerite), de « dragon tongue » et de « curly grass ». Nous redescendons ensuite dans la forêt de mousse et de fougères pour notre prochain gîte près d'une cascade.


Pendant une petite balade nocturne près du gîte, nous avons aperçu furtivement... un kiwi ! Avec sa forme de poire en plumes de la taille d'une grosse poule, son long bec et ses moustaches, il est quand même mignon. Les petits oiseaux sont moins timides et viennent parfois virevolter autour de notre tête, particulièrement le « Fantail » avec sa queue en éventail qui vole comme une feuille morte ou encore le Robin sautillant et un brin provoquant qui vient dénicher des vers de terre à nos pieds.

Nous voilà arrivés en Nouvelle Zélande... à 12h de décalage horaire... à l'autre bout du monde !

On récupère notre maison pour un mois, un grand studio, canapé convertible et cuisine américaine. Seule la déco verte et violette laisse à désirer



On ne savait pas trop à quoi s'attendre pour ce pays au climat si proche du nôtre. La vue du lac Tekapo d'une couleur bleu azur fluo complètement extraterrestre et ses immenses espaces de montagnes à perte de vue nous a donné un premier aperçu de ce pays magnifique !









On est tellement impatient de voir l'océan qu'on file vers la côte est, vers Moeraki et sa grande plage de rochers ronds et de sable blanc (un peu frisquette). Et sur les rochers parmi les algues spaghettis, on croise plein d'otaries à fourrure et même, de manière inespérée, un pingouin à oeil jaune !











Plus au sud, nous arrivons à Dunedin et la péninsule d'Otago, où nous voyons d'autres otaries se prélassant à nos pieds mais nous sommes beaucoup plus intéressés par les albatros ! On a eu la chance de voir de près une de ces mouettes géantes de 3m d'envergure passant juste au-dessus de notre tête !



D'autres bêbêtes locales...

Pour notre dernière étape à Bali, et en Indonésie, nous nous arrêtons à Ubud, une ville réputée pour sa vie culturelle. Nous visitons notre dernier temple creusé dans la roche et un musée d'art traditionnel. Les plus anciennes peintures illustrent des passages des écrits mythiques hindouistes et les plus récentes des scènes de vie.







Impossible de passer par Ubud sans aller voir un spectacle de danse ! Celui que l'on choisit raconte les aventures de Rama, Sita et le dieu singe Hanuman, au rythme d'un coeur d'hommes : "Chak-a Chak-a". Les costumes sont superbes et l'ambiance enflammée !





Dans les environs, on part visiter une chocolaterie installée dans une grande structure moderne en bambou, où on découvre et goûte le chocolat à tous ses stades de fabrication (de la fève fraîche, grillée, émiettée, en pâte et en beurre à la boisson en passant par la tablette). Pour la fabrication de leur chocolat, Big Tree Farm utilise du sucre de cocotiers (qu'on a aussi goûté aromatisé au gingembre, miam !) qui donne un goût original ! Dommage que le chocolat fonde si vite sous les tropiques...







Un mois et demi en Indonésie nous aura permis de découvrir trois belles îles, différentes surtout en termes de religion:
- Flores, la catholique hors des sentiers battus, ses dragons et ses fonds marins où on a découvert la plongée.
- Java, la musulmane, ses magnifiques volcans et ses nombreux touristes locaux.
- Bali, à l'hindouisme revisité, ses innombrables temples de toutes tailles (au moins un dans chaque maison), ses rizières et ses plages de sable gris.
Nous retiendrons aussi la gastronomie (Bali reçoit la palme de nos meilleurs et de nos pires repas), la chaleur étouffante et les transports chaotiques

Section Bande dessinée !

On rapporte d'Indonésie de beaux souvenirs plutôt marquants, qu'on ne risque pas d'oublier de si tôt!

Constituée de petits villages de pêcheurs, Amed est une région relativement sèche où le riz ne pousse pas, ce qui ici est synonyme de pauvreté. le tourisme se développe peu à peu, surtout grâce à la plongée et à la fameuse épave de l'USAT Liberty : un bateau américain torpillé par un sous-marin japonais en 1942.



C'est en partie la raison qui nous amène ici ! L'épave est impressionnante, elle nous domine d'une bonne dizaine de mètres, nous nous sentons tout petits ! Le dive master nous fait passer par une petite arche recouverte de coraux et on pénètre dans une "salle" dont il ne reste en vérité plus beaucoup de murs... Le tout est habité de milliers de poissons ! Nous plongeons avec deux Français, Pierre-François et Floriane, avec qui nous partageons quelques apéros et repas bien sympathiques lors de notre séjour ici.





Le jardin de notre bungalow donne sur la plage de sable noir d'où les pêcheurs partent deux fois par jour sur leur bateau trimaran.



C'est en discutant avec la patronne, lors d'un retour de la pêche du matin (vers 7h30), qu'on décide d'accompagner son frère à la pêche de l'après midi. Bilan : 13 maquereaux, c'est pas mal pour l'après-midi, mais ce matin, il en avait eu 20. En récompense de notre performance, il nous offre les deux plus gros que sa soeur nous cuisine au barbecue le soir !

On quitte Java pour Bali ! Première escale à Munduk, un village dans les montagnes.

Au milieu des rizières et des girofliers, sur une crête que longe la route principale à 1000m d’altitude, Munduk a tout pour plaire. Nous pensions y rester trois nuits, mais en voyant la chambre de l’hôtel, ses sympathiques hôtes et son jardin bien entretenu, nous savons déjà qu’il sera difficile de repartir !



Nous partons voir les rizières en terrasses de Jatiluwih. Au cours d’une promenade de trois heures, nous enchaînons les paysages de carte postale ! C’est la période de la plantation, les paysans commencent par les terrasses en amont qui, une fois labourées et bien d’aplomb, permettent d’irriguer les terrasses en aval. Lorsque tout est planté, ce sont plusieurs kilomètres de terrasses qui sont alimentés en eau. C’est tellement bien fait que l’UNESCO a décidé d’inscrire ce système d’irrigation à notre patrimoine mondial !






Nous continuons la route vers le Pura Luhur Batukau, temple hindouiste au milieu de la jungle. Nous assistons à une cérémonie pendant laquelle des dizaines de femmes viennent apporter des offrandes avant de se faire bénir par le "pouvoir des fleurs" (?) (chacun, homme ou femme, prend une fleur entre ses mains jointes qu’il lève devant son front. Après quelques sons de clochette, il accroche la fleur dans ses cheveux ou sa coiffe et recommence avec une autre fleur).







Au petit déjeuner, nous découvrons les gâteaux balinais à la noix de coco (Alice en devient complètement accro) et quelques bonnes expériences culinaires nous convainquent de suivre un cours de cuisine ! Au menu : spring roll, Urab Campur (légumes mélangés avec de la noix de coco râpée), beignets de poulet sauce aigre-douce et en dessert, des gâteaux balinais, bien entendu !





On visite aussi un jardin botanique un peu décevant. La serre des orchidées nous permet néanmoins d’apprendre que les orchidées sauvages ne sont pas du tout aussi belles que l’on imagine (mais quand même un peu) et que celles vendues dans les jardineries sont en fait crées par l’homme. C’est la forêt de bambous contenant des dizaines d’espèces (notamment des bambous rampants et des palmiers marchants), ainsi que la serre aux cactus que nous avons préférées.



Au retour, nous passons visiter le temple qui figure sur les billets de 50.000 roupies, un très joli temple qui est normalement entouré d’eau : la saison des pluies est en retard (mais elle commence... car nous rentrons sous des trombes d’eau).

Fini de se reposer, nous partons pour quelques jours visiter les volcans de Java, où il fait beaucoup plus frais (polaire et manteau au rendez-vous, youpi !).

Le premier, le mont Bromo, est en activité et il est interdit de s’approcher du cratère. Le village duquel nous partons pour aller admirer le lever de soleil sur les cônes volcaniques est recouvert d’une couche de cendre et nous marchons au milieu d’une végétation grise.



Du point de vue, nous voyons progressivement le soleil se lever et éclairer de rouge, d’orange et de jaune l’épais nuage qui sort du mont Bromo. C’est le plus petit des trois volcans plantés au milieu de l’immense cratère de plusieurs kilomètres de diamètre.







Nous descendons ensuite dans la caldera, ou mer de sable, pour observer d’un peu plus près cet impressionnant volcan et le temple près de sa base.



Les pentes du volcan sont propices à une culture verticale !



Après une étape dans une ville près de la côte (retour sous la chaleur écrasante), on loue une moto pour retourner illico presto dans les montagnes sur les plateaux d’Ijen. La route est très jolie et traverse des rizières au milieu des cocotiers, et une jolie forêt de fougères arborescentes !



Le second volcan, le Kawah Ijen, est surtout connu pour sa mine de soufre. Le soir, nous dormons dans une chambre très spartiate (sans toilettes ni douche), la seule à côté du départ de la randonnée. D’autres moins chanceux dorment dans le warung (restaurant de rue) du coin avec leur sac de couchage. C’est avec eux que nous partageons notre Nasi Goreng (riz sauté) du soir, dans une ambiance de refuge de montagne, avant de se lever de bonne heure et de bonne humeur à 2h pour escalader le volcan.
L’un d’eux vient depuis plusieurs années et a monté un projet de soutien des mineurs de soufre du volcan. Il leur a fourni des habits, mais aussi un nouveau moyen de transporter le soufre : des petits chariots pour remplacer leurs paniers. Les mineurs ont vraiment un travail épuisant, et ça nous fait beaucoup de peine de les voir transporter sur leurs épaules 80kg de soufre en remontant du cratère où ils respirent des gaz toxiques n’ayant pas tous des masques à gaz. Les quelques billets qu’on leur donne ne font certainement pas beaucoup de différence...



La nuit presque sans lune nous permet d’observer les « blue fires ». C’est l’endroit au monde où il est le plus facile d’observer ce phénomène : des gaz soufrés à plus de 600° sortent des entrailles de la terre et s’enflamment au contact de l’air formant des flammes bleues de plusieurs mètres de haut. C’est magnifique !



Les vapeurs de soufre sont condensées dans des tuyaux, formant un liquide rouge, puis jaune en refroidissant. Les mineurs récoltent alors des plaques de 5cm d’épaisseur.



Alors que le soleil se lève, on découvre un lac immense d’un bleu laiteux (un des plus acides de la planète, normal, il est plein d’acide sulfurique !) et les parois du cratère façonnées par les pluies et formant des mini canyons au milieu de roches recouvertes de soufre.



Nous retournons dormir 2h avant de partir visiter les plateaux d’Ijen à moto. Nous dénichons un hôtel avec piscine pour le déjeuner, où nous allons finalement rester tout l’après-midi.



Section bande dessinée !

Apprenez à compter en indonésien avec Bob et Roc

Le temps de changer de fuseau horaire, c’est le pays qui change complètement. Après le christianisme de Flores et l’hindouisme de Bali, voici Java la musulmane.

La chaleur et l’humidité sont un bon prétexte pour profiter de l’hôtel agréable « La Javanaise » (avec de grands portraits de Gainsbourg) perdu dans les ruelles de Sosrowijayan.





Côté activités, on visite le Kraton, le palais du sultan (mais l’intérêt de la visite est surtout le spectacle de marionnettes accompagné de nombreux musiciens jouant des cuivres), puis le palais d’eau avec ses bassins et ses anciens thermes.







Un autre après-midi, on décide d'aller voir Star Wars au cinéma. On part avec 1h30 d'avance, mais la force n’a pas vraiment été avec nous : une demi-heure de marche sous une chaleur moite, pour atteindre une station de bus qui n’est pas desservie, finalement prendre un bus qui nous éloigne de 3km du cinéma et arriver cinq minutes après le début du film. Mais ouf, il est en anglais !

Les environs de Yogyakarta abritent l’un des plus grands temples bouddhiques. Nous prenons un tour organisé pour y aller qui débute par le lever du soleil sur le temple. La brume matinale sur la forêt tropicale mystifie le paysage dans des tons orangés.



Le temple bouddhique de Borobudur est impressionnant : un stupa géant décliné à plusieurs échelles à l’image d’une fractale d’une centaine de mètres de côté planté sur une colline. Des bouddhas, des sculptures racontant sa vie et des centaines de petits stupas, le tout au milieu d’une jungle luxuriante, font oublier les milliers de touristes qui s’assoient sur les statues, montent sur les stupas, grattent les bas-reliefs...



On a l'impression d'être seuls...



Mais non !



On passe le nouvel an à Yogyakarta. Vers minuit, l’activité se concentre sur Malioboro, une des rues les plus animées de la ville où chacun fait exploser ses pétards qu’il a achetés aux marchands de rue. Le résultat est un feu d’artifice pas ridicule du tout à 360°. Pas très rassurant (surtout quand une fusée fait long feu et explose dans la foule dans une myriade d’étincelles), mais très impressionnant ! On trinque avec le fils du propriétaire de notre homestay, il est marié à une française et habite à Metz (on comprend mieux leur intérêt pour la chanson française !).
Bonne Année 2016 !!