zurthier et berbach a l'autre bout du monde

Le 31 décembre, vers midi, départ en ferry direction Moorea, avec Philippe et Marique, deux infirmiers belges rencontrés pendant notre mission aux Marquises! Après 45 minutes de voyage, nous voilà arrivés sur l'île. Le départ a été sportif, avec deux scooters chargés à fond pour assurer notre autonomie en bouffe/eau et porter nos quelques affaires. Après avoir trouvé une plage idéale pour camper à la belle, nous nous enfuyons en scooter, agressés par de voraces moustiques... Ca va rappeler des souvenirs de Corse à Jen et Steeve! Nous dresserons donc le campement ailleurs! Il faut dire que j'ai réussi, par téléphone, à braquer le propriétaire du seul camping de l'île! Alors on cherche des alternatives... Et on rencontre le prêtre de Moorea, qui vit à coté de l'église Saint Joseph et qui accepte de nous laisser camper près de chez lui: nous avons donc accès à un point d'eau et une préau couvert, bien utile car le séjour s'est avéré pluvieux! Le camp de base établi ( tente et hamacs entre les poteaux), nous partons à la découverte de l'île et de son lagon... Et là, nous avons la joie de nager au milieu des raies et des requins pointes noires! Cadeaux de la nature!!

On l'appelle "festival des marquises" en français mais en marquisien, on l'appelle, le Matahava. Mata signifie les yeux et hava le réveil. Il faut savoir que cet événement n'est surtout pas fait pour les touristes mais bien pour les habitants des différentes îles des marquises. Petit rappel historique. Les îles des marquises, comme toute la Polynésie, a été colonisée il y a 200 ans environ et en suivi un bouleversement radicale de la culture qui leur était propre. toute leur histoire et leur savoir était transmis oralement de génération en génération. Les colons avec tout leur savoir faire, mis en place des interdictions pendant 150 ans concernant le tatouage, la religion et autre. c'est donc seulement dans les années 80 que les polynésiens ont pu renouer avec leur culture ancestrale. Malheureusement, les dégâts furent considérables et les nouvelles générations avaient perdu leurs racines. (j'ai l'impression de faire un exposé ou un article Wikipédia). C'est donc de ce constat qu'est parti la création de ce Matahava pour restaurer cette culture. Ce rassemblement sert donc à rappeler leurs racines au marquisiens sur toutes les facettes de leur culture. Ainsi cet événement rassemble des tatoueurs, des sculpteurs, des danseurs, des conférenciers, des historiens, etc ... Chaque île emmène une délégation qui la représentera.

Lors du festival des Marquises, la terre a tremblé sous les percussions des tambours, à en déclencher des frissons.
Impressionnant de voir ces costumes, ces tatouages, ces paires de fesses!
Nous avons compris ce qu'est le mana, cette force puisée de la terre dont les Polynésiens parlent et qui les anime. Envoûtés par le rythme des chants et de la musique, nous nous sommes imaginés en train de repousser un ennemi imaginaire avec ces guerriers...Car la force était là et qu'on la sentait capable de retourner des montagnes!

Dans un coin de ciel, fugace, cet arc-en-ciel est apparu!

Petite pause photo et rigolade avec Tehupa et son père, Adams, le cuistot du bateau! Une belle rencontre !

Impressionnant de se retrouver perdu dans le plus grand océan du monde. Après quelques heures de navigation, Tahiti et Mooréa s'éloignent, et au de là de cette vision assez incroyable de redécouvrir ces îles vue de mer, la vitesse à laquelle elles disparaissent nous ramène à la réalité: chaque île est un grain se sable dans une baignoire. Six jours de navigation sont un subtile mélange d'émerveillement et de monotonie, comme si on ouvrait les yeux sur les détails les plus infimes. Des heures et des heures de contemplations devant une piscine géante, l'imagination débordante de tout ce qui se passe en dessous appuyé par quelques spécimens comme des raies, un requin de 6 mètres ou des dauphins( en vrai c'étaient des dauphins bout de bois). Les jours se suivent et se ressemblent, le rythme des repas 5H, 11H, 17H nous entraîne dans ce flot continu et inhérent au travail des marins. Ceux-ci travaillent tout le temps, mais comme pour s'occuper: ménage, antirouille, quart de surveillance, etc. Les jours s'enchaînent et bizarrement sans lassitude, peut être en raison de la découverte récente de ce monde ou juste du fait de la relation qui se crée avec l'équipage...

Voilà enfin des nouvelles des Berbach en Polynésie et plus précisément de notre voyage vers l'archipel des Marquises au nord est de la Polynésie française.
Comme nous vous l'avions dit, nous avons embarqué le 8 décembre, direction Hiva Oa, l'île accueillant le Matahava, qui signifie l'éveil des yeux! Après avoir déposé les passagers à destination, nous sommes allé chercher chaque délégation sur son île: Nukuhiva, Ua Pou, Ua Huka et Fatu Hiva. Notre bâteau, c'est le Tahiti Nui!