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Au quart de tour !

Le 14/08/11, 17:30

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Nous avons à peine dormi mais je suis réveillé depuis un moment. Aujourd'hui je vais revoir Djanibek et le van... Dans quel état ? Il y a une relation sentimentale entre cette vieille carcasse et moi. Je n'avais que 6 ans quand mon père l'a acheté et 30 ans quand je l'ai conduite sur plus de 35,000 km de la grange ou elle rouillait près de Beaune jusqu'aux derniers cols Kirghize avant la Chine.

Anvar s'occupe d'appeler Djanibek pour convenir d'un rendez-vous et il nous emmene jusqu'à la maison de vacance avec sa voiture et propose de tracter le van jusqu'au garage si nécessaire. Lorsque Djanibek ouvre le garage, je reste un moment sans pouvoir descendre. Comme si j'appréhendais les retrouvailles. Et puis peu à peu je m'approche et je viens effleurer l'épaisse couche de poussière. J'ouvre le van et je sens les relents de renfermé. Mais il est là et il n'a pas l'air si mal.

Bientôt Ruslan, le fils de Djanibek arrive avec une batterie neuve et un bidon d'essence. Djanibek rapporte les clés. Je prends une profonde inspiration et tourne le contact. Quelques tours dans le vide, un frottement de mécanique rouillée. Rien de plus. J'ai si longtemps nourri l'espoir secret qu'il redémarrerait. "Davaï" me lance Djanibek, ce n'est que le premier essai. Je tourne à nouveau le contact. Quelques tours d'une voix enroué et soudain le moteur démarre. Une épaisse fumée envahi le garage et s'échappe jusqu'au dehors. Je joue de l'accélérateur, il a l'air de tenir bon ! Je croise le regard de Manue qui comprend mon excitation. Elle mitraille de photo dans la fumée des gaz d'échapement pour immortaliser ces retrouvailles. Je sors le van en marche arrière et nous prenons quelques minutes pour le nettoyer sommairement.

Maintenant, il faut négocier la rançon avec Djanibek. Lorsqu'il a accueilli le minibus il y a 4 ans, c'était par sympathie et sans aucun but pécunier. Lorsque son ami René Cagnat m'a contacté en avril, il était cette fois bel et bien question de payer au prix fort les 48 mois passés dans le sous-sol de la datcha. Djanibek commence son discours en déclarant que je dois être riche. Pourtant il possède de nombreux appartements et affaires sur Bishkek et a fait plusieurs voyages en Europe. Il soulligne qu'il y a eu des hivers très rudes et plusieurs révolutions avant de me demander 1,500 euros. Ça commence bien. Je n'ai aucun argument. Je souhaite juste libérer le van des griffes de cet homme qui augmente le prix à chaque échange que nous avons eu. Je rappelle que son ami René Cagnat m'avait annoncé 20 euros par mois, soit 900 euros. Je tente de lui rappeler que nous lui avions même déjà laissé 200 euros il y a 4 ans. Il réfute le dernier argument mais concède fièrement qu'il se plie de mauvais gré à l'engagement pris par son ami. Anvar qui a traduit toute la négociation est sidéré par le prix exigé. L'échange se fait, le van est libre, il revoit les montagnes kirghizes enneigées même en plein été.

Une petite toilette. Quelques contrôle de niveau. L'état du minibus est étonnant. Le lendemain nous vidangeons le carter d'huile, remplissons le réservoir de refroidissement, remplaçons le pare-brise éclaté à près de 4,000 mêtres d'altitude par une tentative de passage de col abandonnée. Le voilà près pour l'aventure. 2,700 km l'attendent jusqu'à la mer Caspienne.

Santi

[ Voir les photos : Kirghizistan - Bishkek ]

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