blog d'un Lusisien en Vadrouille

Newletter No 11 - Le vélo ça use !!!

Le 23/03/12, 9:50

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Sua s'dei à toutes et à tous,

Nous atteignons notre deuxième étape cambodgienne Kampong Thom après 3 heures seulement de bus sur une belle route.
Encore une fois on prend une belle leçon de conduite, de savoir vivre.
Le mot d'ordre est fluidité: tout le monde garde sa ligne, son allure tranquille. On ne cherche pas à boucher les trous, à empêcher celui qui suit de doubler. Non, ici, quand 50 deux-roues se présentent à un carrefour sans signalisation évidemment, et bien aucun ne mettra pied a terre. Un tel carrefour serait sous la loi du plus fort chez nous mais ici il existe une courtoisie innée et on assiste à un étrange ballet finalement harmonieux. A tel point qu'il y a très peu de feux tricolores dans les villes.
Tiens, une idée, on devrait faire les stages de récupération de points ici, une heure dans la circulation de Phnom Penh sans toucher personne et tu repars avec tes 12 points. Pas facile croyez-moi!
Kampong Thom, son carrefour principal, ses 4 hôtels, ses 4 restaurants et ... c'est tout pour le centre ville.
Petit marché local aussi ou fruits et légumes, viandes et poissons, coquillages et crustacés, sur une planche abandonnés, attendent le client.
Une vendeuse chasse nonchalamment les mouches de temps à autre. Local, typique. Ah, j'oubliais le speedy gonzales de la tondeuse à cheveux, le michelangelo du ciseau, coiffeur à un dollar qui m'a raccourci les cheveux.
Présence anormale aussi de nombreuses cliniques aussi. Serait-ce en rapports avec les trop nombreux mutilés et estropiés que nous croisons ?
Victimes des souvenirs anti-personnels comme autant de cadeaux de départ laissés par les grandes puissances venues réguler cette partie du monde.
Mince, si je continue sur cette lancée à critiquer le monde occidental je vais me faire annuler mon passeport moi.
Vite, changeons discrètement de sujet...
16 km à vélo ça use ça use, 17 km à vélo ça use ça pfff. M. a crevé.
Décidemment la guigne nous poursuit. Sauf que des stands de réparation y'en a tout les 500 mètres ici. On répare par fusionnage à chaud du caoutchouc avec un petit brasero, la colle cela coûte cher. Faudra quand même 3 tentatives au monsieur et une heure pour que l'on puisse repartir.
Comme si avoir sué eau et eau ne suffisait pas, notre objectif se trouve en haut de 800 marches, en haut de l'une des rares collines de ce plat pays.
L'occasion d'un point de vue sur la région. Et sur un ciel noir?
Une goutte, deux gouttes, 3000 gouttes, 800 marches sous une énorme pluie d'orage. Notre première pluie en 3 mois, raffraichissante. On est trempés et contents comme des gosses on joue dans les flaques d'eau devant des moines éberlués. On se séchera en sirotant une coco dans un hamac. Dur dur.
Je tente de convaincre M. de simuler une défaillance pour s'attirer les bonnes faveurs d'un pickup. Elle n'y consent point. Grrr, 17 km à vélo au travers d'un village entier de tailleurs de statues de bouddha en pierre.
17 km qui résonneront d'innombrables hello des enfants heureux de voir 3 guignols blancs pédaler sous le soleil.
3 ème étape vers Kampong Cham, carrefour touristique, avec un mini strip sur les rives du mekong. Comme c'est la saison sèche, un petit chef d'oeuvre éphémère en bambous a été construit pour relier une petite île à la ville. Solide, même les lourds 4x4 peuvent y passer. On y passe à 15 heures, ou plutôt on y trépasse car il fait 36 degrés a l'ombre et le sable de l'île brûle les pieds.
Je remarque l'aptitude des cambodgiens à rester à l'ombre et à bouger lentement. Ils pourraient aisément faire la pub de pulco citron.
On persévère dans les visites à vélo.
Wat Nokor puis colline des hommes et colline des femmes. Okay j'avoue, on a fait les montées à pied, par respect pour les chaînes fragiles de nos machines.
Entre ces deux collines, d'énormes statues de bouddhas dorés.
De peur de m'attirer la vindicte féminine, je tairais le fait que les femmes ne se sont pas foulées dans la déco de leur colline et de leur unique temple ridiculement petit.
4 ème étape, Sinahouk ville, pour du farniente et une arrivée un peu rocambolesque en moto-taxi.
La ville s'étend le long du golfe de Thailande. L'état continue de vendre ses îles et sa côte au plus offrant. En majorité de riches milliardaires russes qui construisent à tout va.
Un éprouvant séjour nous attend ici, rendez vous compte: il faut chaque jour choisir son coin de sable blanc, se rafraîchir dans une eau claire et chaude, manger des BBQ de marlin, de thon, de barracuda, de gambas, siroter une petite bibine le soir en luttant dans le ressac des vaguelettes, passer une nuit sur une petite isolée dans un bungalow spartiate à 10 mètres de la plage, de snorkeliser à gauche, à droite, tout droit. Oui, quand j'y repense, nous avons souffert. Heureusement nous avons aussi fait de la bicyclette pour nous détendre. L'occasion pour O. de péter la fixation de sa selle histoire de ne pas être en reste.
Apres 5 jours en enfer et un bronzage limite indécent, nous prendrons la route de la capitale.
Phom Penh est une ville agréable, à taille humaine, on peut la découvrir à pieds. Bon faut oublier les voitures garées sur les trottoirs et les incessantes sollicitations des tuk-tuk.
Un détail me titille: il y a les 2 roues habituels au moins 50% du trafic, la voiture du peuple, la toyota camry de 5m de long (25%) et le reste est composé de gros véhicules, principalement des 4x4 lexus tout cuir, hummer H2, X6 et autres énormes pickups.
Même si ici on fait l'apologie du confort et non de la puissance (mais c'est quoi tout ces V8 inaudibles tout mous?), je reste perplexe par tout ces véhicules haut de gammes. Je me demande si je ne serais pas une de leurs vaches à lait du coup?
Meuh, je vais chercher une guesthouse pas chère de chez pas cher. 2,5 dollars par personne, okay, vendu. Tout prés du KFC en plus! Pour le mac do il faudra attendre les philippines car Cambodgiens et Vietnamiens n'apprécient pas Ronald.
Une des attractions de PP est un grand marché local situé dans un grand dome jaune, construit par un architecte français. De l'aube jusqu'au soir tout s'y vend, nourriture, bijoux et autres bricoles à touristes.
Nous y mangerons par deux fois pour pas cher, 1$ le plat. Nous y achèterons aussi notre fruit quotidien, amen, sans goûter toutefois à un mets qui semble délicieux et qui ressemble étrangement à un chien...
Plus important encore est la visite de la prison de Tuol sleng, tristement célèbre sous le nom de camp S-21.
20000 personnes y furent re-éduquées façon kmer rouge, Pol Pot n'aimant pas être contrarié. L'occasion de voir ou revoir "la déchirure" pour connaitre l'épilogue de 6 mois de rééducation. Les photos et les récits de cette école devenue prison devenue musée plombent l'ambiance de l'après-midi. Nous décidons de manger des frites au KFC pour nous consoler.
On va renouer avec un peu d'aventures le lendemain en allant par nous-même sur l'île de la soie: marche à pied, tuk-tuk et on arrive enfin au ferry. Une fois sur l'île, la magie de l'exotisme s'opère et une gentille famille avec un pickup nous embarque dans le village des tisserands. Elle nous ramènera aussi à Phnom Penh. Beaucoup de gentillesse, des sourires, 10 mots d'anglais, cette famille résume bien notre impression de générosité des cambodgiens. On apprécie aussi de pouvoir voyager librement, cheveux au vent sur un toit d'autobus, dans une benne de pickup, sans craindre le coup de sifflet du gendarme.
Y'aurait pas un candidat à la présidence qui proposerait un retour du cheval comme moyen de transport?
Voila, les 3 semaines de O. sont passées très vite, il repart avec un backpack généreusement rempli par M., résultat d'un shopping consciencieux.
Et aussi avec une cote fêlée car il n'a pas eu le temps d'intégrer les règles de circulation faussement erratiques de ces pays.

Allez, a+ pour de nouvelles aventures.

S.

Voir les photos : Cambodge - Phom Penh  ]

Posté par ceeeeb

Newsletter No 10 - Incursion au Cambodge

Le 05/03/12, 18:30

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Sua s'dei à toutes et à tous,

Nous avons changé de royaume, de la petite ville thailandaise au nom imprononçable de Aranyaprathet nous sommes allés à Poipet à pieds pour traverser la frontière.
Comme indiqué dans tous les guides de voyage, les douaniers tentent d'arrondir leurs fins de mois: le préposé au visa me montre une énorme pile de passeports et me demande 100 baths pour un traitement de faveur sinon c'est 2 heures d'attente. "Tant mieux" lui réponds-je, il est midi je vais déjeuner. Le temps du pipi de M. et les 3 visas étaient faits. 5 minutes chrono.
Pas de transports gouvernementaux au Cambodge, ni train ni bus, le secteur privé se frotte les mains. Heureusement il y a un peu de concurrence mais 9 dollars quand même pour aller à Siem Reap. Bus de luxe avec clim tout de même. Faudra revoir notre budget transport à la hausse.
Ah oui, on paye en dollars ici, la monnaie locale le riel ne sert qu'à faire l'appoint en petites coupures.
1$ = 4000 riels, facile.

Ouille ouille ouille ma que calor! 7 heures du matin et déjà 32 degrés dans notre chambre grand luxe, 4$/pers, de loin la plus belle chambre depuis le départ.
Il fait bien plus chaud ici, plus lourd aussi.
A ce qu'il parait il y aurait des choses à voir dans le coin donc on prend sur nous de quitter la chambre.
Nouveau moyen de transport: La moto-remorque, le tuk-tuk cambodgien.
Ouais, mais nous on est des oufs de oufs, des warriors, et on va louer des petites reines, modèle indien fabriqué à plusieurs milliards d'exemplaires. Avec un petit panier devant pour mettre ta gourde, si d'aventure tu aurais soif après avoir pédalé sous un soleil de plomb.
Achat du pass en fin de journée pour profiter du coucher de soleil sur l'attraction majeure du Cambodge. Mais le ciel est nuageux, raté pour les belles photos. Néanmoins le site principal se vide et on peut faire quelques clichés sympa.
Comme on est aussi des supers futés, on revient hyper tôt le lendemain pour le lever du soleil. Les fesses endolories par plusieurs km de sprint, les super futés se mêlent aux 5000 japonais, russes et coréens débarqués de leurs bus et qui repartiront à 7h00 vers leurs hôtels pour y prendre un copieux petit dej. M'en fous car nous on va faire le grand circuit librement et aller cheveux au vent la ou les tours operateurs pressed ne vont pas. Na!
Bien sur on commence par le wat eponyme de la cité, dont les 5 dômes coniques seront sur toutes les photos des visiteurs.
Des douves de 190 mètres de large entourent le temple. Bas-reliefs, piliers sculptes, portes, statues, édifices, l'œil est attiré partout au début ( au troisième jour un peu moins).
On franchit chaque niveau jusqu'au cœur, la tour centrale ou on peut monter. Temple oblige, femmes dont on voit les jambes, les épaules ou encore les bras sont refoulées. Dommage car la hauteur du monument autorise de belles photos. Certains trichent en payant un tour dans un ballon captif tout jaune.
Direction nord pour le plus grand site, Thom, un carré de 3 km de coté.
On passe une porte monumentale, ornée d'éléphants de pierre, tandis qu'un autre éléphant de chair et d'os me grille la priorité. Zen, je laisse faire. Et hop je le dépasse dans la petite descente qui suit en lui jetant un regard malicieux. Non mais, on a sa fierté.
Visite de l'énigmatique Bayon, avec 200 tètes qui sourient.
Pour qui, pour quoi? Mystère jocondien puissance 200. Un peu a l'image de ces pays d'Asie du sud-est, pays des gens qui sourient. On ne s'énerve jamais ici, on palabre, on parlemente, on négocie. Fait trop chaud pour s'agiter.
Ensuite sur nos efficaces machines de 10kg mono-vitesse on s'éloigne de la masse des touristes en bus pour attaquer le grand circuit de 24 km.
Preah khan, Neak pean, Ta som, east mebon, Banteay samre en cadeau bonux (+6km aller-retour: je vous l'avez dit on est des oufs) , Pre rup.
Mais c'est qu'il commence à faire nuit. J'ai une jolie dynamo sur mon vélo mais sans ampoule dans le phare ca marche moins bien.
Demain je prends la frontale.
Réveil tardif des cyclistes du dimanche, j'en profite pour me laisser aller à une petite douceur découverte grâce à une australopithèque: le iced-coffee.
Regonfles à bloc par le riz collant de la veille, grande spécialité cambodgienne, on repart pour le petit circuit cette fois.
M. a mal au ventre et je vais recevoir le vomi de O. dans mon assiette à midi mais cela je ne le sais pas encore de si bon matin ( 7 heures et 200 minutes).
On ajoute la terrasse des éléphants, la terrasse du roi lépreux, le temple phimeanakas, la porte de la victoire, Ta keo, Ta prohm, Banteay kdei et le réservoir Sras Srang à notre liste de lieux visités.
En principe Angelina Jolie était censée être dans les parages mais nous ne l'avons point vue.
Ce parc archéologique offre une grande diversité de lieux. Certains sont pris en charge par de grosses fondations et sont en cours de restauration. D'autres sont laissés volontairement ou faute de moyens tels que découverts fin 19eme, mangés progressivement par la jungle, et surtout par les gros arbres fromager.
L'argent de l'Unesco n'y suffira pas tant c'est immense.
A l'époque, les rois faisaient dans le démonstratif, les temples étaient faits au plus vite. La qualité des pierres et des assemblages s'en ressent. Pas conçus pour être solides et durer comme nos valeureux châteaux-forts.
Le troisième jour, on part pour un pique-nique vers l'ancienne réserve d'eau de la cité, à 15 km de Siem reap. Aujourd'hui grand lac ou les cambodgiens viennent faire trempette. C'est décevant car les femmes se baignent habillées. Faut pas venir ici pour monter un commerce de bikinis.
Alors que je sprinte vers la victoire pour arriver 1er en haut de la digue et remporter le maillot blanc à pois rouge c'est le DRAME!
Crac, chaine cassée! Elle à pas supporté la mégatonne de poussée de mes mollets spécial trekking.
Pause déjeuner. On refait le plein de fruits depuis la Thailande: coconut, ananas, banane, mangue, fruit du dragon sont devenus desserts quotidiens de nos pique-nique et de nos gouters.
Mais c'est qu'il s'agirait de rentrer maintenant. Voyons voyons.
Armé de mon fidèle compagnon rouge à croix blanche, je m'en va couper une liane dans un arbre. Plus solide et plus souple que je ne l'aurai cru ce truc, comme dans les films de Tarzan. Et hop c'est parti pour une séance de remorquage à un train de sénateur.
Ah, mais que vois-je, un pick-up vers lequel se dirigent 3 bonhommes.
Re-sprint, la chaine tient bon dieu merci. Ils acceptent de nous prendre dans la benne nous et nos 3 vélos. Non mais, je n’ai pas regardé toute la saison de pékin-express pour rien non plus!
Ainsi s'achève le séjour à Siem reap et la visite de ses splendeurs. Demain on fait une courte étape vers Kampong Thom. Le Cambodge est un pays relativement petit, qui plus est peu peuplé du fait de l'ex-politique génocidaire des khmers. On ira donc profiter de cette petite bourgade tranquille et de sa campagne environnante. A vélo ? ...

Allez, a+ pour encore plus de nouvelles aventures.
S.

PS: je dédicace les photos de la cité merveilleuse a une autre petite merveille poncinesque récente qui deviendra grande assurément Wink

Voir les photos : Cambodge - Siem Reap ]

Posté par ceeeeb
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