blog d'un Lusisien en Vadrouille

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Le 19/01/12, 10:39

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Namasté à toutes et à tous

Mumbay -> Vanarasi 1500 km et 30 heures de train si tout va bien. Que faire de tout ce temps?
Et c'est la que j'ai eu un éclair de génie : je vais écrire cette lettre.
En même temps j'ai la couchette du haut avec vue panoramique sur rien grâce à sa tôle opaque.
Je suis donc revenu de Khuri pour prendre un enieme train de nuit.
Entre-temps j'ai appris qu'il ne faut pas mettre ses sandales mouillées sur un sol en crotte.
Et que dire de cette malédiction qui fait que pour quelqu'un qui ne ronfle pas je me tape toujours le plus bruyant a cote de moi?
Même J. et V. ronflaient (il balance le steph)
Arrivé fatigué à Jodhpur. De bonne heure comme d'hab, direction ou? La salle d'attente.
C'est une ville importante, rues et trottoirs larges en dur et à cette heure avec les rues désertes, elle semble plus sale qu'ailleurs.
Je suis rapidement abordé par plusieurs mendiants et j'en vois de nombreux autres dormir sur les trottoirs sous des couvertures. Je réponds "non" en hindi svp, ça aide.
L'Inde te rend indifférent à tout cela à force de voir des miséreux, c'est triste à dire.
C'est donc tout guilleret que je prendrais un café sur la terrasse de ma guesthouse, face au splendide fort de Jodhpur. Beau fort a visiter en compagnie d'un excellent audio-guide.
En fermant les yeux, l'évocation de ce nom "merhangarh" te fait penser que tu es dans la terre du milieu, repoussant des hordes de gobelins chers a Tolkien.
En plus des intéressantes expositions, il offre une vue imprenable sur la ville bleue.
Alors vu d'en haut vous le voyez pas mais Jodhpur possède une particularité pour les yeux avertis: les femmes sont ici en proportion normale, elles ont aussi le droit à déambuler sans but dans les rues, elles tiennent de nombreux stands sur les marchés, etc...
Mes propres déambulations m'ont permis de savoir que les petits enfants insistants maîtrisaient bien leurs 5 mots d'anglais : "ruppee, money, photo, pen, chocolate". Vive l'école!
En guise d'entraînement, direction le sud pour 16 heures de train avec une correspondance maîtrisée.
Mumbay, ex-Bombay depuis que le gouvernement a voulu indianiser les noms de villes.
Analyse de la situation: il est midi, j'ai faim, pas de rickshaw dans cette ville, taxi trop cher pour un mec seul, pas de faces blanches ou jaunes à l'horizon, environ 20 kg de charge boissons comprises, un petit 35 degré et 6 km de rues bondées.
Et pourquoi le roi Salomon il a fait les MID GTX hein? Yo c'est parti grâce au gps du N8.
...
Pfff, trempé je suis. Caramba, que calor! Ca y est, je vois la mer, ce n'est pas un mirage, je suis arrivé à la porte des indes.
Tu savoures ton coca d'autant plus qu'ici tout est 2 fois plus cher qu'ailleurs.
Le salaire moyen journalier y est trois fois plus élevé qu'en inde du nord. (150 au lieu de 50)
Avec ces tarifs, sans partage de frais, ce sera direction le dortoir: l'armée du salut (sans rire) est complète.
Normale elle est la 1ere indiquée dans le lonely planet. Plan B, un dortoir de 24 lits a 200 roupies.
Et pas loin du Mc Do où je ferais une grosse consommation de glaces.
Mumbay marque le passage dans l'Inde du sud, la riche, avec un port marchand actif.
Pour vous dire, y'a des feux tricolores partout qui régulent une circulation pas trop anarchique avec de modestes concerts de klaxons.
Et on voit même pas mal de grosses voitures (mais pas de moyenne gamme): Bmw série 5 ou 7, grosses Mercedes, X5, Cayenne et autres skoda superb.
Une ville so british avec des bâtiments cambridgiens, des parcs avec des clubs privés pour jouer au sport national, le cricket.
De jolies petites gares victoriennes déversent une masse d'employés banlieusards, propres sur eux mais sans cravate.
A midi, le même Mc Do se remplit de jeunes ados, filles et fils de bonnes famille, imitation de converse aux pieds, pour un repas que beaucoup d'autres ne peuvent pas se payer.
Mumbay, c'est un vrai changement!
Mais c'est aussi mon avant dernière étape en Inde et l'heure d'aladiniser 3 souhaits.

1) mission tigre façon pékin-express.
12 centimes le train tortillard vers la banlieue. Des wagons super larges sans porte.
Direction le parc Sanjay et son SAFARI. Bus grillage, double sas avec gardiens, hauts grillages comme dans jurassic park. 1 pauvre lion et 3 tigres écrasés par la chaleur s'offrent à nos yeux d'enfants.
Mission accomplie tout de même. Du coup je gagne le confort bonus, une expédition aux caves de kangheri, grottes creusées naguère autrefois et jadis par des moines en quête d'un lieu paisible de retraite.
A l'aller je suis pris en stop par un motard et au retour je demande comme le récent vainqueur de pékin-express un lift en voiture climatisée excusez du peu.
Retour en winner par train de banlieue. 1 wagon sur les 12 est réservé aux femmes, cela vous donne un aperçu de la proportion de femmes qui ont le droit de bouger.
C'est pratique, elles sont rassemblées dans un même endroit sur le quai, on peut faire son choix sans se fatiguer le nerf optique.
Les jeunes femmes indiennes sont splendides mais elles chaussent maxi du B- en bonnet en étant généreux.
Avant la mission 2, interlude au dortoir ou un indien ronfleur viendra occuper le lit à 50cm du mien et où un gentil coréen fera le deuil de son iphone 4.
Et oui gentil coréen, dans les endroits pour fauchés, ton meilleur ennemi est ton voisin encore plus fauché que toi.

2) Mission Gandhi.
Il a vécu ici quelques temps. Un émouvant musée a été fait dans sa maison.
L'occasion pour moi de passer par la plage. Déserte bien sur. Si tu te baignes, tu vas direct à l'hôpital où tu fournis en champignons toutes les pizzerias de la ville.
Gandhi oblige, le musée est gratuit. On monte les escaliers de cette maison à 4 étages, de sa naissance a son assassinat.
On mesure le parcours de ce petit homme, ce qu'il a accompli. GEANT!

3) Mission bollywood.
Depuis mon arrivé j'arpente de long en large, en travers, en zigzag le lieu ou il faut être pour se faire recruter comme figurant.
Des blondes a forte poitrine (tiens ferait pas une fixation le steph?) y'en a plein la rue mais des vieux schnocks dégarnis comme bibi, combien?
Okay on va dire que c'était leur semaine de grève.
Plan B, direction le cinéma du quartier. Une super production originale ou 3 minis dérobent de l' or en fonçant dans le métro.
Une seule salle plate avec un balcon. Faut pas avoir un jackson five devant soi.
Des ventilos au plafond et un lourd rideau de velours se lève. Une seule bande annonce et hop, tout le monde se lève.
Quoi, l'hymne national? Fallait prévenir.
Dans ce film, les sentiments sont mis en valeurs avec gros plans et musique plus forte pour ceux qui n'auraient pas compris.
Joie, tristesse, colère, trahison, vengeance et compassion sont à l'honneur.
Acteurs indiens à la peau claire (des pubs TV vantent ce genre de produits éclaircissants). Actrices indiennes canons (avec de faux seins assurément).
Et des danses dans ce film d'action, bravo les scénaristes copieurs, pas facile à placer.
Comment ça tout le monde se lève et sort? un entracte? Fallait prévenir.
Fin du film, pas un seul baiser, c'est interdit. C'était en hindi sans sous-titres mais j'ai tout compris l'histoire.
Passage au Mc Do pour vous savez quoi.
Avant de prendre ce fameux train, je ferais un petit tour en bateau pour voir d'autres grottes.
C'est rafraîchissant l'air marin. Rien de bien transcendant sur elephanta island.
Le plus drôle fut le retour ou une cérémonie militaire (avec des cornemuses) a fermé le port ou se trouve la gateway of india. On débarque perdus dans un vieux port de pêche.
L'occasion de brancher 2 jeunes allemandes pour partager un taxi et d'autres choses... au McDo.
Cool, plus que 20 heures de train, que le temps passe vite avec vous!
Allez, a+ pour de nouvelles aventures.
S.

[ Voir les photos : Inde - Mumbay ]

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