Destination Groenland

Traversée de la Manche

Le 08/07/13, 10:58

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A part ça, la traversée... Fatiguante... J'étais un peu grognon sur la fin, la fatigue j'imagine. Au matin, le vent a forci, la mer aussi, je me tordais les poignets et les genoux sans réussir à garder mon cap, j'injuriais dans ma barbe Frédéric, son bateau, et sa maudite barre à roue qui me faisait faire des tours et des tours, un coup dans un sens, un coup dans l'autre...

Et hier soir, sur mon quart, on a hissé le spinnaker.
Le spi... C'est une grande, grande voile d'avant, qui peut remplacer le génois par vent faible au grand largue (pour un spi asymétrique).

Une voile susceptible : si l'on lofe un peu trop, elle fait des larmes.
Abattre un peu pour la consoler.
Lorsque vous avez trop abattu, elle se cache derrière la grand voile : pour la faire sortir de sa cachette, lofer jusqu'à la faire pleurer.
Et recommencer.

Alors voilà la théorie... En pratique, la plus petite houle détraque tout et l'on ne peut plus de fier à ces règles simples.

J'ai donc passé tout mon quart hyper concentrée, d'autant plus que si l'on fait une erreur de barre de plus de 10 degrés, elle se froisse et fait de grand claquements, si bien que tout l'équipage est au courant que le barreur est un incapable!

Ce qui m'a empêché de manger ma soupe et de voir le soleil de coucher dans mon dos...
J'étais grognon.

Et l'affalage n'a rien arrangé : il faut se mettre vent arrière, mais sans empanner... Évidemment, j'ai empanné parce que je ne suis qu'une débutante, Frédéric a râlé, je n'aime pas ça!

Heureusement, c'était la fin de mon quart, je suis allée me remplir l'estomac (sans oublier de verser la moitié de ma soupe sur ma couchette à cause d'un méchant coup de gîte) et dormir un peu.
Enfin, essayer, le vacarme d'Evinrude l'éolienne n'aidant pas.

Mais bon comme toujours, le soleil arrange tout, et quand il s'est levé sur un ciel sans nuages, tout allait mieux.

Nous avons quand même dû allumer le moteur un peu, parce que le vent menaçait de nous abandonner et de nous faire rater le moment favorable pour passer le fameux Raz.

Passé sans difficultés par ailleurs, dans des conditions favorables, il n'y a rien d'impressionnant.

Et voilà! Nous sommes arrivés à Audierne, après 27 heures de navigation. Épuisés. La sieste avant d'aller à la recherche de douches!

iseult
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