blog de coco

Oui au pétrole, il n'y a pas que les trains qui déraillent

Le 05/08/13, 23:44

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Vous vous souvenez de la Gaspésie, ses beaux paysages, ses côtes luxuriantes, ses animaux sauvages, ses eaux pures ...?
et bien derrière la façade magique de ces paysages, je vais vous raconter ici un scénario de vol collectif en deux temps.
Premier temps : la conscience du peuple, où "le meilleur moyen de voler quelqu'un est de lui faire croire que c'est un choix".
tout au long de la route, des affichettes ont cependant attiré mon attention.
ces affiches disaient "oui au pétrole", certaines disaient "non a la fracturation" je ne comprenais pas vraiment les raisons de la population de gaspésie pour afficher ces messages. il s'en fallait de quelques conversations avec les locaux pour avoir les

explications des quebequois :
"si l'industrie du pétrole s'implante en gaspésie, alors nous pourrons avoir des payes à 50 dols. avec ça il est possible d'augmenter notre niveau de vie" et c'est là que la question du niveau de vie entre en jeu. qu'est-ce que signifie avoir un niveau de vie meilleur, pour les Nord-américains rencontrés ?

la majeure partie (99% des réponses) ne dit pas qu'un meilleur niveau de vie c'est la santé, c'est l'alimentation, c'est la culture et l'éducation. Non, la majeure partie des réponses sur le niveau de vie consiste en l'acquisition de marqueurs sociaux

correspondant a la propagande du rêve américain : un 4x4, une grosse maison, une piscine, un écran plat...

Alors se pose la question de la conscience de ce que les gens demandent?
pour moi il est question ici d'un grand mensonge. les gens ne demandent pas le pétrole en réalité, ils demandent leur part de rêve américain.

Or, le gouvernement, et les médias, détenus et manipulés par les grands groupes (ici pétro-canada), non seulement inonde les populations de leur modèle de classe moyenne, mais en plus, ils éclairent les solutions qui leur convient et uniquement ceux-là.

J'entends par là, que le choix que la population fait consiste à départager la fracturation hydraulique et le pétrole bitumineux (d'où les deux affiches).
alors entre la peste et le choléra, les gens de bonnes fois choisissent celui dont ils ont conscience que le danger est moindre pour leur environnement.
et c'est bien le le problème, c'est qu'ils n'ont pas conscience de ce qui se passe en faisant ce choix honteux.

Un autre choix possible serait une redistribution des richesses aux niveaux national et international, permettant de réduire les très hauts salaires et l'influence des lobbies, et en même temps assurer la santé, l'éducation, et la protection de leur

environnement pour tout citoyen.
Et lorsque la question du risque écologique est posée, la réponse la plus répandue est que le pétrole dégagé dans les couches sableuses du sol ne détruit pas l'environnement...ou moins en tout cas;
Quel tour de magie s'est-il passé là? depuis le temps que la communauté scientifique alerte les autorités sur l'impact mondial de l'utilisation des énergies fossiles...

Allez, pour ceux qui ne savent pas vraiment en quoi consiste l'extraction du pétrole dans ces conditions, voici, soyez juges (extrait de Wikipédia) :
"il faut tout d’abord raser toute la forêt boréale pour enlever le terreau de surface et le mettre de côté. Par la suite, on creuse le mort terrain, qui est à une profondeur de 50 mètres environ. Le mort terrain est enlevé, jusqu’à atteindre des sables

bitumineux qu’on extrait de mines à ciel ouvert. Tout ce procédé est effectué à l’aide de camions de 365 tonnes et des grues colossales, dont les pelletées font 100 tonnes."
en effet, je ne vois pas en quoi ca perturbe l'environnement...
Coup du sort, il fallait que pendant ce même temps où nous étions en Gaspésie un incendie se propage sur la côte nord, enfumant toute la cote, mais également arrive l'accident du train au lac Megantic.
c'est là qu'arrive le second temps : reporter la responsabilité sur la société civile.
Quand j'étais gosse, on m'a appris que la responsabilité c'est assumer les conséquences de ses actes.
Or, au lendemain de l'annonce du déraillement et de la catastrophe humaine et écologique du déraillement, des affiches de soutien aux victimes et des appels aux dons ont été diffusés au Québec.
Mais dans ce cas, c'est la société qui répond des manquements de cette affaire, quelle que soit la vérité à ce sujet.
en effet, j'aurais pu croire que ce fut à la société de transports, et à la société ayant chargé le pétrole dans les wagons de payer pour ces dégâts. n'ont-ils pas d'assurances auprès de leurs copains de wall street? est ce que c'est au peuple de nettoyer leur merde? je ne pense pas.

alors je ne dis pas par ce poste l faudrait arrêter les appels aux dons, ou la fraternité entre les membres de la société civile canadienne ou même de la société humaine, non. ce que je dis, ce que je réclame par ce poste c'est que ceux qui polluent payent, et s'excuse (et si je m'écoutais, j'ajouterai avec une plume dans le cul en chantant la carmagnole, bande d'enc**és)

pour ceux qui ont pas eu envie de tout lire , voici une synthese qui est applicable aussi en france (souvenir des marrées noires? de l'amiante?)
1 : les grands groupes détruisent les vrais richesses des pays pour extraire leur pétrole.
2 : les médias et les gouvernements endorment les citoyens et éludent non seulement les questions relatives au "vivre ensemble" mais aussi matraquent le modèle de la consommation qui est le moteur de leur enrichissement.
3 : les bénéfices monétaires issus de l'exploitation des richesses communes et du bien commun vont en grande majorité dans les salaires et autres détournements des plus riches entrainants :
3-1 : un saupoudrage de consommation aux classes moyennes et moyennes supérieures.
3-2 : une exclusion de plus en plus massive de la classe pauvre de la population 3-3 : la perte de conscience du peuple (toutes classes confondues) que ce qui fait un état, c'est à la fois la conscience citoyenne que chacun est utile à la société, et donc devrait bénéficier du support de celle-ci, et également que la gestion des ressources du territoire appartient au peuple et non aux grands groupes.
4 : lorsque la responsabilité et le professionnalisme (qui est la base de la société civile) de ces groupes nécessite qu'ils payent les dégâts, plus personne et dans le meilleur cas on fait un partenariat public privé (= demi-quenelle), dans le pire une disparition des sociétés directement responsables (quenelle de 300 au complet)


Je terminerai enfin ce poste une réflexion sur l'histoire et la conscience :

l'histoire de l'Amérique du nord, et du Canada, a commencé bien avant l'arrivée de l'Empire français et britannique. les inuits ont vécu des centaines d'années en harmonie avec leur environnement, et vivaient bien entre eux avant ça.
Et lorsque les Canadiens parlent de leur histoire, leur mémoire s'arrête littéralement à l’Ère impériale, comment est-il possible d'oublier des milliers d'années d'histoires et de richesse sociale?
Il est possible de se réveiller, il est possible que les décisions humaines qui régissent le système politique et industriel soit changé, il est possible de s'inspirer du passé et de la Grande Histoire, pas seulement celle de l'Empire américain et du nouvel ordre mondial que l'on nous sert à longueur de temps.
dans tous les cas, l'histoire quelle qu'elle soit est la résultante de décisions humaines et d'une organisation de vie. la question que chacun devrait se poser c'est quelle est l'histoire que l'on s'écrit aujourd'hui?
une chose est sure, à ce train-là ce n'est pas une communauté humaine nourrie, en bonne santé et intégrée à son environnement que l'on se prépare, mais une bande de zombies écervelés et une élite profitant de leur exploitation cupide.

cocolino
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