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Les mines de Potosi

Le 21/05/11, 15:47

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Nous avons donc quitte Uyuni avec des etoiles plein les yeux (et des microbes plein le ventre pour moi...) non sans avoir visite auparavant le cimetiere de train, perdu en plein desert. Surrealiste...




Direction Potosi, classee au Patrimoine mondial de l´Unesco. Le centre ville est effectivement tres joli, on remarque d´ailleurs facilement l´influence espagnole dans la construction generale de la cite (les quadras, rues perpendiculaires) mais egalement dans les habitations particulieres.
A Potosi, nous avons surtout visite les fameuses mines. Beaucoup de touristes font l´impasse sur cette experience. Pour moi, c´était un element indispensable de mon voyage. Inge s´est laissee convaincer pour descendre avec moi dans les mines. L´experience sera rude, dans tous les sens du terme !! Mais au final, on ne le regrettera pas.
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On a d´abord choisi un guide bolivien tres interessant, Wilson, ancien mineur qui a monte avec 6 autres camarades une « cooperative » touristique, Concept sympa...
On signe donc une decharge (le Lonely planet deconseille la visite car trop dangereuse...) pour pouvoir visiter les mines. On sera un petit groupe de 7 touristes (dont Emiliano et Valeria, bien sympas. Salut emiliano, desole pour Santa Cruz...) plus 2 guides. On met l´equipement obligatoire et on part a l´interieur des mines de Potosi, dans la Terre-Mere (la fameuse Pachamama). On commence par 100m de galeries faciles, ou il suffit de se baisser pour avancer. Ensuite, ca se corse : il faut ramper, respirer de la poussiere toxique, des odeurs de dynamite, on se cogne, on prie pour que les etais tiennent le coup, on regrette presque d´etre venus, bref on ne fait vraiment pas les malins. Le guide nous demande si ca va, personne ne repond. On est tous concentre pour ne pas vomir. On est a 4000m d´altitude, avec 300m de terre au dessus de nous, de la poussiere plein les yeux, des odeurs acres, meme si cela ne fait qu´une petite heure, c´est forcement angoissant . Et la, on decouvre des mineurs en plein travail.



On discute avec eux, on leur offre des boissons, des feuilles de coca (c´est le deal pour qu´il y ait des touristes...) et on apprend qu´ils sont dans la mine depuis 2h du matin (soit déjà 8h de travail dans des conditions tres eprouvantes). On les regarde travailler, avec des methodes archaiques (une pelle, une pioche... le marteau piqueur est exceptionnel dans les mines de Potosi car cela coute tres cher pour un bolivien, environ 10 euros pour une heure). L´esperance de vie d´un mineur est de 45 ans. On a envie de les aider et on culpabilise. Les minerais qu´ils sont en train d´exploiter vont ensuite etre exportes vers les « pays riches »... et bien evidemment, ce ne sont pas eux qui touchent la grosse part du gateau ! Ne pourrait- on pas parler ici d´esclavage moderne ?



On continue a progresser dans les galeries pour rencontrer un autre groupe de travailleurs. Mais c´en est trop : dans ce groupe, on voit un gamin de 14 ans. On sert les dents, on veut sortir. Wilson nous explique que le travail des enfants est normalement interdit (l´ecole est obligatoire jusqu´a 15 ans) mais que tout le monde ferme les yeux. J´ai vu beaucoup de choses durant ce voyage, mais le regard de cet enfant avec un sac de minerai sur le dos restera grave a jamais dans ma mémoire.
On sort de la epuise nerveusement en croisant des mineurs ivres morts dans les rues. Pour tenir, le coup, ils ne mangent guere, mais chiquent des feuilles de coca (sur les photos, vous pouvez voir les renflements sous leurs joues : ce sont des feuilles de coca) et boivent le « whisky bolivien », un alcool a 96º...

Voila ! Autrefois, les espagnols faisaient travailler les indiens (et les noirs venus d´Afrique par le biais du commerce triangulaire) dans les mines (on appellait cela la « mita »). 6 millions d´indiens y ont peri pour permettre a l´Espagne, mais surtout a l´Europe, de s´enrichir (les historiens appellent cela « la formatin primitive du capital ») condition sine qua non du developpement de notre bon vieux capitalisme...L´histoire continue donc sans grand changement et rares sont les journaux qui en parlent (on prefere parler du futur bebe de Carla Bruni...).

EVO MORALES, la politique actuelle en Bolivie :



Mais actuellement, et pour la premiere fois en Amerique du Sud, un indien est president du pays. Il s´appelle Evo Morales et a lance une serie de reformes revolutionnaires. Il a decide d´expulser les differentes multinationales qui se sont appropriees les richesses du pays (gaz, petrole, eau...) pour qu´enfin les boliviens puissent beneficier de leurs propres ressources. Bien evidemment, il ne fait pas l´unanimite. Les « riches » des regions de l´Ouest (ville de Sucre, Santa Cruz) s´opposent violemment a sa politique (en poussant la population a la greve et au blocus). Mais comme il existe plus de pauvres indiens que de riches creoles (je simplifie volontairement...), Evo Morales a été recemment reelu a la presidence de la Bolivie. Affaire a suivre !

LES MARCHES EN BOLIVIE :



Je vais terminer mon article sur une note plus gaie et vais donc vous parler de bouffe ! Alors voila, j´ai tout teste ! Mon regime poulet/riz n´a en effet dure que 3 jours car a la vue des marches boliviens, ma gourmandise a repris le dessus. Les fruits sont bien evidemment delicieux (mangues, fruit du comte, papaye...). Les patates (que Parmentier, suite a son voyage ici, introduisit en France au 18º siecle) sont succulentes et tres variees. Il y en a des sucres, des douces ,des rouges, des violettes... chacune etant cuisinee d´une manière differente ! Pareil pour les mais.
On en fait meme des boissons : l´api (boisson brulante et sucree a base de mais violet, de cannelle et de clous de girofle... super bonne) ou la chicha (boisson alcoolisee a base de mais). On peut d´ailleurs cuisiner avec la chicha (le ckocko est l´equivalent bolivien de notre coq au vin... delicieux, la aussi).
J´ai egalement deguste du lama ( en steak, en empanadas, en brochette) avant de voir les conditions de stockage (tu m´etonnes que je me sois chope une salmonellose...).



Sur la photo suivante, vous pouvez voir Wilson, notre guide dans les mines, qui va verser quelques goutes par terre a la Pachamama (la deesse de la terre) et a El Tio (cette statue represente le dieu protecteur des mineurs) avant d´en boire une gorgee. C´est ce fameux alcool fort, que les mineurs boivent pour tenir le coup... Et bizarrement, j´ai été le seul touriste a vouloir le tester (en tant que medicament bien evidemment, pour eliminer mes restes de salmonellose...). 96º, ca decoiffe et j´en pleure encore ! Le cognac maison de la coloc meruvienne, c´est de l´eau benite a cote (salud les gars !)...




A Potosi, Inge a pris un bus pour prendre son avion a Buenos Aires et retrouver ses bons fromages hollandais. C´était vraiment tres agreable de partager tous ces moments avec elle.



Quant a moi, j´ai fait plus de la moitie de mon voyage et me voila donc de nouveau tout seul pour poursuivre ma route a Sucre et La Paz, ou des aventures tres sportives m´attendent. Mais ca, vous le saurez dans le prochain article.



Bises a tous
PS : comme tous les articles, vous pouvez voir plus de photos dans les galeries correspondantes. Je vous encourage encore une fois a rebondir ou a completer l´article par vos connaissances. Car je prends beaucoup de plaisir a lire vos commentaires et vos messages de sympathie ! A bientôt !



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