Mon tour du Monde

Attaque a Port Moresby

Le 22/09/10, 23:40

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Rob peut nous héberger à Port Moresby, ouf! Je n'ai aucune envie de rester dans cette capitale que je trouve dégueulasse et dangereuse. La 1ere journée passera très vite, nous retournerons faire de la voile le soir même avec Rob. Rob part le lendemain matin en Australie et nous laisse son appartement à disposition. Nous essayons d'organiser des visites en périphérie de la ville, nous avons entendu parler de chutes d'eau à seulement une heure de route. Il reste à trouver un taxi de confiance pour nous emmener. Nous trouverons un cousin de la jeune fille qui travaille dans une boutique de...bref...rendez vous demain à 9h. Le lendemain, personne ne semble nous attendre, un chauffeur en 4x4 se pointe en prétextant être un remplacant de Steven, mais bizarrement il ne se rappelle pas du nom de la jeune fille avec qui nous avons organisé cette journée...nous sommes dubitatives. De plus, il ne veut pas partir pour le prix convenu de 150, nous sortons de la voiture et lui demandons d'appeler Steven. Nous lui dictons le numéro mais il en compose un autre discrètement et appelle en fait un de ces collègues qui vient de suite nous chercher. Nous doutons maintenant de son honnêteté et quand nous vérifions son identité, il ne s'avère pas être Steven. .. quelle belle arnaque...heureusement nous nous en apercevons et nous les refoulons. Je suis dépitée, ils sont franchement malins, c'est inquiétant, il nous faut tout vérifier...Je ne peux m'empêcher de penser déjà que nous avons évité le pire, or il nous attend bien pire.... Quand nous appelons Steven, il nous explique qu'il attendait notre appel, il n'avait pas reçu le sms qui donnait le lieu et l'heure du rendez-vous. Nous partons donc avec lui en vérifiant bien son identité, devenues très méfiantes. La journée sera agréable, belle vue sur les cascades, belle promenade dans la forêt, Steven est adorable avec nous. Nous nous arrêtons aux rapides faire un pique nique avant de retourner sur Moresby. C'est sur la route sinueuse du retour qu'arrivera le drame. Personne n'aura le temps de crier. Nous ne pouvons même pas nous rappeler si nous avons vu 3, 4, ou 5 gars. Ils étaient cagoulés. Tout ce que je revois ce sont ces mitraillettes pointées sur nous. Et celle que j'ai vu droit devant moi était une kalachnikov. Ils sont sortis d'un seul coup des herbes hautes du bord de la route... en furie... comme si nous étions de gros caïds. Tout va si vite. Nous sommes pris dans une embuscade, ils veulent arrêter la voiture, mais Steven, qui connait ce genre d'attaque, décide d'accélérer. Ils n'hésitent pas une minute et se mettent à nous tirer dessus. Nous les dépassons vite mais il est déjà trop tard, ma fenêtre est ouverte et je suis touchée à la tête, à la tempe. La violence de l'impact me secoue tellement que je mets du temps à réagir, à moins que je ne veux pas réaliser. Je me couche enfin sur la banquette arrière. Sous la douleur, je pose ma main sur ma tempe et je sens... le sang qui coule entre mes doigts. L'horreur dans mon esprit... je suis réellement touchée!! Ai-je reçu une balle, un débris de verre? La douleur est maintenant insupportable. J'ai du mal à respirer. Une balle m'a percuté. Je panique en silence. Je ne sens plus l'intérieur de ma bouche, ni ma lèvre supérieure mais je vois toujours et je suis consciente, je n'ai pas non plus perdu ma mémoire... mais je veux voir à quoi ca ressemble. Je veux voir le trou que je peux avoir dans la tête. Ça m'est insupportable de ne pas voir la plaie.
Je suis rassurée quand je vois que le sang arrête de couler. Peut être que c'est con mais je croyais que je pouvais mourir à perdre tout mon sang dans cette voiture...là...Thuy Lan prend des photos, je peux enfin voir à quoi ca ressemble, c'est bizarre, j'ai la trace d'un cercle creusé sur ma tempe. La plaie est assez profonde par endroit. Nous ne comprenons pas ce que c'est, un projectile, une balle maison, la crosse du fusil? La lumière m'éblouit et j'ai mal à la tête. Il faut vite aller à l'hôpital maintenant. Steven accélère, je vais pourtant trouver le trajet interminable. Je veux arriver à l'hôpital. J'arrive aux urgences de l'hôpital prive. Nous expliquons ce qui s'est passé, une médecin me prend directement en charge et me rassure. On me pique pour me faire passer la douleur, il faut remplir les papiers au plus vite, ici ils ne bougent pas tant que nous n'avons pas payé. Or, il faut que je fasse des rayons X pour vérifier qu'il n'y a rien à l'intérieur et que la mâchoire n'est pas fracturée. Je suis horrifiée quand je vois la salle des rayons X et que les instruments sont stérilisés à l'autoclave. Mon dieu dans quelles conditions vont-ils me soigner? Des points de sutures sont nécessaires, je demande s'ils vont m'anesthésier? Un oui me rassure, le cachet commence à faire effet, la douleur se tasse. Quel genre de points de suture vont-ils me faire, j'essaie de me renseigner, on me dit qu'il feront ce qu'ils ont de mieux...mais ce qu'ils ont de mieux ne sera jamais ce qu'on m'aurait fait en France, je le sais mais je n'ai pas le choix. Je serre les dent, je craque, les larmes coulent, je n'arrive plus a m'arrêter de pleurer. Moi qui n'arrêtait pas de dire que ce pays était magnifique et si accueillant que je ne comprenais pas pourquoi on nous mettait si souvent en garde sur la sécurité...je deviens superstitieuse, je n'aurais jamais du dire ca. Pourquoi ça m'est arrivé à moi, qu'à moi. Je ne supporte plus de me regarder dans le miroir avec ce visage déformé, à quoi je vais ressembler maintenant? J'ai l'impression que tout le monde s'en fout... Ça me révolte et ça m'attriste en même temps. Je craque, il faut que j'arrête de penser, je m'épuise à pleurer ainsi. Thuy Lan va chercher de l'argent pour les points de sutures, nous n'avons pas assez sur nous. J'essaie de me calmer en attendant, j'aimerais pouvoir dormir, oublier. L'anesthésie marche... les points de suture sont faits rapidement, 6 points en tout.




J'accuse le coup quand je regarde à quoi je ressemble, j'ai l'impression d'avoir la moitie de mon visage déchiqueté, charcuté par un médecin qui ne fait pas la différence entre un pied et un visage. Je ne supporte pas cette idée, je rage. Je me sens incomprise ici à l'hôpital, je ressens le besoin d'appeler ma mère. Je paie un coup de téléphone à la standardiste, ma mère décroche, je craque à l'entendre, j'ai tellement besoin de soutien .... Je finis par rentrer avec des antibiotiques à prendre toutes les 6 heures, il faut donc que je me réveille à minuit et 6 heures du mat pour les prendre, pas pratique du tout pour se reposer. Le matin, c'est le plus dur psychologiquement et physiquement. Je me réveille avec une tête gonflée d'avoir été allongée toute la nuit et la douleur est vive. Je ne supporte toujours pas de regarder ces points de sutures. Il faut faire attention a la plaie, le risque d'infection est important. Je fais attention de ne pas mouiller les points et je change les pansements tous les jours méticuleusement. Mon œil gonfle de plus en plus. Je n'ai aucune envie de bouger de l'appartement, ni de parler. Je n'ai qu'une envie dormir, fumer pour me calmer, manger du peanut butter. Je ne sortirai pas et prendrai des cachets pour dormir en attendant le vol de lundi pour rentrer à Brisbane et montrer ça à un spécialiste. J'ai trop de temps pour réfléchir, je trouve ca injuste, je n'avais pas l'envie de rester à Port Moresby, je l'ai fait pour Thuy Lan et c'est moi qui me paie cette balafre alors que madame n'a pas une égratignure. Bref, j'essaie de ne pas être trop amère, mais ca reste difficile pour moi à avaler. Les voisins seront d'une grande aide pour nous emmener a la pharmacie ou au supermarché.



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Posté par AnnCaro

Madang et Milne Bay

Le 20/09/10, 20:49

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Nous partons en direction de Madang en PMV, le bus local. Nous avons rencontrer des touristes qui se sont fait braquer en PMV, nous sommes donc plutôt craintive et prenons toutes les précautions nécessaires pour se faire voler le moins possible. Nous cachons nos petits sacs dans des sacs de riz pour les rendre le moins visibles possibles et ne portons sur nous que nos bilums (sacs a main locaux) offerts par John avec un billet a donner dans notre poche en cas de braquage. Le conducteur est un fou du volant, nous sommes tous malade a bord. La route est magnifique dans la montagne verdoyante mais longue. Nous arrivons fatiguées mais heureuses d'avoir évité un braquage. Nous cherchons a aller sur Siar Island, recommandée par Jimmy. Nous prenons notre premier dingui et Simon nous accueille sur son ile, une petite paillote rien que pour nous. L'eau est ultra chaude et transparente, nous sautons nager jusqu'à l'ile voisine tout aussi déserte. L'endroit est paradisiaque. Les enfants jouent sur la plage, et semblent tellement heureux. Les papous sont types différemment ici, les cheveux crépus et blondis par le soleil. Nous profitons de ce calme, de la nourriture essentiellement a base de bananes et de patates douces frites, bouillies. Nous partons le lendemain avec le fils de Simon en Dingui pour visiter Pig island et faire un peu de snorkelling. Nous prenons ensuite un avion pour Port Moresby ou nous retrouvons Rob toujours aussi accueillant qui nous invite a faire de la voile le soir même pour le coucher du soleil sur le port, que demander de mieux. Nous rencontrerons ses amis Peter Kellie...tous expatries ici et tous intéressants et adorables. Le lendemain, un autre vol nous emmene a Alotau dans la Milne Bay. Nous rencontrerons la pluie pour la 1ere fois la bas. L'organisation de nos 5 jours est difficile, rien n'est disponible, ni l'hébergement ni la plongée. Heureusement l'office de tourisme est super et nous aide a trouver un Dingui pour aller a Samarai dans l'après-midi. Ouf! Car Alotau ne paraît pas si intéressante. Nous étions prévenues, prendre la mer l'après midi est risquée, je comprends vite pourquoi, en effet ca remue sur le bateau. Nous arrivons après 3 heures de sauts de vagues, Philippe conduit comme un chef, heureusement! La famille sur le bateau est extra et nous soutient dans ce trajet a fous rires garantis. A Samarai, nous débarquons sur une ile dévastée, en ruine, qui ne ressemble plus du tout a ce que le guide décrit. Le mythe de Samarai est termine, il s'agit désormais d'une ile fantôme. Nous sommes déçues et n'avons aucune envie de rester dormir là. Nous décidons de faire confiance à Philippe et à sa proposition d'aller sur son ile Galahi. Renée, la mère de Philippe, nous accueille comme des princesses dans sa grande maison en bois avec une vue magnifique sur la baie. Nous nous faisons chouchouter comme si nous étions ses filles. Nous dégustons sa cuisine, elle fais bien attention à nous servir de la viande à chaque repas alors qu'un se nourrissent essentiellement de bananes et de patates douces. Nous vivons à leur rythme, apprenons beaucoup sur leur traditions. Je fais le projet avec les enfants de l'ile, que des garçons au désespoir des aines, car les filles sont les héritières de la terre. Samedi nous allons à Samarai faire le marche et faire un peu de snorkelling sur le warf site connu de plongée. Nous rentrerons sous la pluie qui tombe ici tous les jours. Le dimanche les pasteurs viennent faire la messe. Nous partons le cœur triste de quitter cet endroit paisible et cette famille qui nous a fait preuve d'une hospitalité inoubliable. Une guesthouse doit être reconstruite bientôt sur l'ile, dans quelques années, cette ile déserte sera peut être emplie de touristes. Je préfère largement l'avoir connu ainsi. Nous passons 2 nuits à Alotau dans l'auberge des étudiants et des fonctionnaires. Philippe vient nous rendre visite le soir même, il n'a pas trouve assez de personnes pour remplir son dingui...nous l'hébergeons. Nous voilà a 3 dans une chambre simple, nous mettons nos 2 matelas par terre, mettons le sommier contre le mur pour dormir a 3 par terre. Je dormirai a cote de lui et sentirais des yeux fixes sur moi avant de m'endormir. Il essaiera de se rapprocher de moi, je ferais ma morte...nous essayons d'organiser de la plongée ici, pas facile, le centre est ferme, les tenants sont en Australie et reviennent demain, nous arrivons tout de même a négocier deux plongée avec Dav, le divemaster local. Nous avons de la chance, la pluie ne sera pas au rendez vous, les coraux mous sont superbes, nous verrons deux requins, des nudibranches et surtout ces coraux multicolores. La journée est très agréable. Nous devons maintenant rentrer sur Port Moresby... Thuy Lan a décidé de changer les billets d'avion et de rester plus longtemps en Paouasie a Moresby pour pouvoir faire de la plongée. J'ai un peu du mal avec sa façon de prendre des décisions, très égoïste, je n'ai pas le choix, je finis par changer aussi mes billets, je ne me vois pas rentrer à Brisbane toute seule chez Vanessa et Fred que je ne connais pas personnellement. Je suis sceptique de rester tout ce temps a Port Moresby que je n'affectionne pas vraiment. Bref, elle me convainc avec ces arguments comme toujours, difficile de lui refuser quoi que ce soit. Je trouve qu'elle réagit souvent en enfant très gâtée à toujours tout faire pour avoir ce qu'elle désire et ca m'agace régulièrement mais j'essaie de faire un effort. Je sais que je dois m'améliorer sur ma tolérance envers les autres, c'est sans doute le moment de m'entrainer...

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Posté par AnnCaro

The Goroka Show, Le festival des tribus de Papouasie!

Le 17/09/10, 20:47

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Le show commence aujourd'hui et nous arrivons juste a temps, les 1ers singsing groupes entre sur le stade. Nous sommes très vite émerveillés par toutes ces couleurs et cette diversité dans les costumes, tous plus beaux les uns que les autres. A notre plus grande surprise, nous ne sommes qu'une poignée de touristes, privilégiés avec notre entrée VIP, nous pouvons nous approcher des groupes et prendre autant de photos que nous voulons. C'est fantastique, artistique, unique en son genre, tous les sens sont en extase. Les couleurs se mélangent, les chants, la musique, ces sourires, cette lumière nous transporte dans un monde irréel. Difficile d'en perdre une miette, je prends des centaines de photos en quelques heures. Ces journées sont tellement denses, ce pays est incroyable. Les expériences que nous vivons ici resteront a jamais graver dans nos mémoires, c'est certain! Nous sommes très vite exténuées par autant de sollicitations et d'émotions, la chaleur est comme toujours intense et insupportable. Nous devons faire des pauses. Nous passerons 3 journées entières au milieu de ce show sans nous lasser de prendre des photos. Tous les costumes, les danses et les chants se mèlent. Je serai moi même fière d'être papou et de défendre les couleurs de ma tribu en arborant mes plus beaux artifices. Je les vois ces femmes, ces enfants, fiers de me montrer l'identité de leur tribu, le respect de leurs traditions et de leurs ancètres. Ils peuvent être tous très fiers d'avoir conservé ce trésor qui se présente à moi ces quelques jours et je ne peux être qu'humble et respectueuse de cette population. Bravo! Je me sens minable face à cette force déployée devant mes yeux.






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Posté par AnnCaro

Nous aussi, on se prépare au festival!

Le 16/09/10, 20:46

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L'heure de rejoindre la tribu pour le face painting a sonné mais la famille nous conseille de laisser tomber cette idée, cet endroit n'est vraiment pas recommandé. Pour nous consoler, la femme de John me propose de nous parer des vêtements traditionnels de sa tribu. Nous sommes bien entendu charmées par cette proposition. Rendez-vous chez sa mère pour la cérémonie de préparation. Tout nous est méticuleusement expliqué, la peinture rouge venant des graines des arbres frottées sur la peau, les plumes des oiseaux du paradis précieusement conservées depuis des générations. Nous sommes habillées par les femmes de la famille et ensuite coiffées par les hommes. La préparation dure bien 3 heures en tout et chacune de ces étapes est importante. Nous avons plusieurs couches de ceintures, certaines tressées, d'autres en coquillages, un pagne, un bandeau tissé en fils de coco pour couvrir les seins (ouf, merci, déjà que j'ai les fesses à l'air), des brassards pour tenir le feuillage, différents colliers tous les plus précieux les uns que les autres. Les femmes s'appliquent pour nous rendre les plus belles, nous expliquent comment danser, marcher s'asseoir avec ce costume. Première étape: nous présenter parées de notre costume aux hommes de la famille en chantant et dansant. Une sortie test en quelques sortes et déjà ça, ça nous met la pression. Viens ensuite la coiffure, le feuillage et enfin la peinture. L'émotion est forte, nous sommes méconnaissables. Ils sont tellement fiers de nous qu'ils décident de nous amener sur leur truck a notre hôtel pour montrer aux autres notre métamorphose. Nous ne pouvons pas leur refuser cet honneur. Nous voilà à l'arrière du truck de John à 20 à l'heure pour ne pas abimer les plumes de notre coiffure, à la vue de tous. J'ai l'impression de faire le carnaval de Rio sur mon char. Tous les hommes nous sifflent. Tout le monde se retourne sur notre passage. J'ai honte, je ne porte pas ce costume comme une femme locale...je ne me sens pas très à l'aise. Nous arrivons enfin au stade ou heureusement peu de personnes seront là pour nous accueillir et nous reconnaitre. L'expérience nous restera. Cette journée est une de nos meilleures journées. Merci encore une fois à John!




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Posté par AnnCaro

Visit de l'école de WALI, l'école de John à Goroka

Le 15/09/10, 20:58

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Ce jour là, nous avions prévu de voir du face painting d'une autre tribu proche de Goroka. Nous décidons d'y aller en bus et là je rencontre une dame tout sourire dehors (avec qui je blague sur son faux chapeau roxy) qui habite justement dans ce village. Elle finit donc par nous accompagner. Quand nous arrivons là bas, il est trop tôt et personne n'est disponible pour nous guider, le rituel n'a sans doute même pas commencé. Nous décidons en attendant de visiter le village, l'école de Wali, ce qui est l'occasion de discuter de mon projet au directeur John qui m'accueille avec les bras grands ouverts. Il est charmé par mon projet et veut faire venir les enfants demain à la première heure pour les faire dessiner alors qu'ils sont en vacances en ce moment pour le festival. Je ne veux pas déranger les enfants... mais il insiste. Sa femme nous accompagne pour nous montrer le matériel qu'ils ont pour l'éducation des enfants. Je reste des heures à discuter avec eux, ils me donnent des bouquins pour que je les montre aux autres écoles. Rien à voir avec l'Afrique, le gouvernement donne du matériel aux écoles ici et adapte l'éducation en fonction de la culture du pays. Ce couple donne tout ce qu'ils peuvent aux enfants et me redonne espoir en mon projet ... j'avais perdu toute motivation de le poursuivre, je le pensais pas adapté aux pays pauvres, où les enfants n'ont pas pris le temps de rêver mais cette rencontre tombe à point. J'ai hâte d'être à demain.
Le lendemain, je stresse presque à l'idée de présenter le projet, ca fait tellement longtemps. Les enfants sont déjà là dans la cour, c'est incroyable, comment a t-il fait pour regrouper autant d'enfant en si peu de temps? Du jur au lendemain, voilà tous les enfants revenus en classe alors qu'ils sont en vacances scolaires. La carte du monde est affichée au mur, tout est prêt. Je me demande comment on va faire tenir tout ces enfants dans une seule classe. C'est assez simple. Il n'y a pas de chaises ni de bureau. Les enfants sont assis par terre avec comme pupitre une planche en ardoise. Les enfants sont âgés de 6 à 14 ans, peu parle l'anglais une traduction par le professeur est nécessaire. J'explique le projet sous les yeux attentifs des enfants qui ne bronchent pas d'un poil. Il faut dire que John est au fond de la classe à les surveiller. Je distribue les dessins de l'école de Nairobi et je retrouve des lueurs d'émerveillements dans leur regards surtout chez les plus jeunes. Avoir les dessins dans leurs mains leur parle beaucoup plus que des mots. les voilà prêts à dessiner, nous sortons les crayons et la peinture et le charme opère. La peintre doit être très vieille, elle a séché, il nous faudra beaucoup de patience pour essayer de la faire sortir des tubes. Nous disposons la peinture sur de vieille boites de conserve avec deux pinceaux par couleur. Une couleur pour toute la classe. Ca va êrte la guerre au bleu. Les enfants sont encore en train de trouver leurs idées, certains sont à la recherche d'un modèle, les plus petits se font faire leur dessin par les plus grands. Ils sont si mignons...je retrouve cette magie, ce contact avec ces enfants si spontanés, je les aime tant. Je ressors de cette matinée exténuée avec plein de photos, de films et de dessins. Encore une fois merci John!


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Posté par AnnCaro

Visite de la tribu des Mudmen à Asaro

Le 13/09/10, 5:06

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Nous sommes très excitée par l'idée d'assister au Goroka Show, festival des tribus en Papouasie Nouvelle Guinée. Nous profitons pour la 1ere fois d'un contact que nous avons trouvé sur Counchsurfing, Rob nous accueillera à Port Moresby et nous hébergera gratuitement. Nous avons chez lui, une chambre et une salle de bain à disposition, c'est parfait. Une allemande est également ici, elle voyage autour du monde depuis 7 ans. Nous faisons les courses pour cuisiner français, notre seul moyen de remercier notre hôte. Port Moresby n'est pas une ville très intéressante ni accueillante, nous avons vite fait le tour, et tout le monde nous met en garde sur la sécurité ici, heureusement nous partons le lendemain pour Goroka, 3 jours avant le show, histoire de bien le préparer. Francis, le contact que Steeve m'a donné à Goroka ne m'a pas encore répondu. Nous trouvons finalement de quoi nous loger à deux pas du stade ou se déroulera le Show. Une chambre U d'étudiante où nous rajouterons un matelas. Nous sommes au calme et en sécurité, c'est le plus important ici, parfait. Nous nous attendions à voir plus de touristes ici. Seuls des photographes sont au rendez vous pour l'instant. Nous faisons la connaissance de Jimmy, un photographe professionnel avec qui nous partirons le lendemain pour découvrir la tribu d'Asaro, les Mudmen connus dans le monde entier. La légende raconte que cette tribu se couvrait de vase pour apparaître blancs comme des esprits et faire peur aux tribus voisines (ce qui pouvait éviter des massacres). Ils rajoutèrent ensuite les masques aussi fait d'argile. Cette tribu est sans doute la plus connue de Papouasie et est sans doute la seule à avoir autant de contact avec les photographes du monde entier. Du coup, ils sont devenus pro en négociation. Jimmy fait de la photo d'art. Il est très doué. En un coup d'oeil sur les lieux, il sait ce qu'il va faire. il veut attendre la lumière de fin de journée pour prendre des photos des hommes de la tribu devant des bambous géants qui se trouvent miraculeusement au village avec en fond de la fumée d'un feu de bois. La scène est esthétiquement parfaite. C'est vraiment intéressant de le voir travailler et négocier avec les Mudmen. Il est passionnant ce Jimmy, il connait tellement de choses et est très humble en même temps, surement mystérieux aussi et artiste pour clouer le tableau, quelqu'un de fascinant.




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Posté par AnnCaro
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