Louise et Matthieu au Togo

WE a Tsevie

Le 26/07/10, 12:48

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Tsévié est la ville natale de Mensah (le directeur de PASYD). C’est une ville de 35.000 habitants à 30-35km de Lomé. Mensah nous a prévenus avant de partir : il s’agit d’un we « culturel », très différent de ce que nous avons vu jusque là.

Nous sommes partis vers 10h de Lomé pour aller à Gape-Agodokpe, un petit village à une cinquantaine de km au Nord. Comme on l’a déjà expliqué, PASYD ne fait pas uniquement des actions en entreprenariat, il y a également une branche qui s’occupe des « Plans Action Villageois » (PAV) qui fait un diagnostique des besoins et ressources des villages pour orienter correctement les subventions des bailleurs de fond vers des projets utiles pour le village. Gape-Agodokpe a fait l’objet d’un PAV en 2002 et le but de notre visite était notamment de prendre rdv pour une réactualisation du PAV.
Nous avons été accueillis par des notables du village. Nous étions assis en cercle sous un toit de branchages. Il y a un rituel pour accueillir les visiteurs : nous devons d’abord chacun aller saluer nos hôtes. Puis, toujours via un intermédiaire, l’hôte nous demande l’objet de notre visite (même s’il le connait déjà). Mensah a donc répondu à l’intermédiaire que nous étions là pour le PAV et pour faire visiter le village aux européens. L’hôte répond alors qu’il est très content de nous recevoir et il vient nous saluer à son tour avec d’autres villageois. On nous a ensuite offert le vin de palme, qui est un liquide translucide, sucré, avec un petit gout de jambon cru. Ce n’est pas mauvais et peu alcoolisé (et heureusement car nous avons été servis abondamment !).
L’étape suivante a été la visite au chef du village. Le même rituel a eu lieu mais cette fois ci, c’est le fameux sodabi qui nous a été servi : comme le disent les togolais, c’est « le grand frère du vin de palme » car il est fabriqué à partir de vin de palme fermenté puis passé dans un alambic. Au sortir de l’alambic, il est à 90° d’alcool, mais comme personne ne peut le boire avec cette teneur en alcool, il est remélangé avec du vin de palme pour finir entre 50 et 70°. Inutile de dire qu’une gorgée est déjà suffisante pour se sentir réchauffé !
Après le repas, nous avons fait un tour du village. Nous sommes allés voir les latrines, l’école maternelle et le forage qui sont les résultats du PAV effectué en 2002. Nous étions escortés par les enfants et chacun avait au moins un enfant accroché à chaque main. Les miens s’appelaient Gédéon et Honoré ! Les enfants, avant l’âge de 5 ans (l’âge de la scolarisation), ne parlent pas français. La communication n’est donc pas très aisée. Mais nous comprenons quand même quand ils nous appellent de loin pour que nous les prenions en photos !

Nous avons quitté le village pour nous rendre à Tsévié par une piste d’environ 70 km ! Nous sommes arrivés juste à temps pour voir le soleil se coucher. Nous avons logé dans la maison de la maman de Mensah, une vieille dame ne parlant pas français. Les maisons autour appartiennent à la famille de Mensah donc il y avait en permanence des enfants dans la cour : Henri, Pélagie, Raoul...
Après avoir mangé, un groupe de danse folklorique est venue nous faire un spectacle. Mais n’allez pas croire que nous nous sommes contentés de regarder ! Les danseurs sont venus nous chercher l’un après l’autre pour venir danser. Et même Matthieu, qui avait refusé jusque là de danser, s’est laissé emporter par le son des tambours. Les habitants du quartier se sont joints à nous : il y avait même une femme qui dansait avec son bébé dans le dos, le petit bonhomme ne semblant pas le moins du monde perturbé dans son sommeil ! L’ambiance était très très chaleureuse !
Avant d’aller dormir, Daniel s’est chargé de passer toutes les chambres à la bombe insecticide. Car tous les lits n’avaient pas de moustiquaire et à la campagne il y a davantage de moustiques...

Dimanche il nous a fallu aller saluer le chef de quartier. Tsévié a un maire, qui délègue certaines tâches aux 20 chefs de quartiers. La succession des chefs se fait de père en fils, mais les habitants ont tout de même le droit de choisir quel fils leur convient le mieux. Après le traditionnel rituel de bienvenue, nous nous sommes présentés, les togolais ont discuté du reboisement effectué par PASYD et nous avons pris des photos avec le chef qui avait pris la peine de mettre son costume traditionnel. Avant de partir il a voulu qu’on lui « laisse une fille », mais après négociations nous avons quand même pu tous repartir ! Smile

L’étape suivante était la visite de l’orphelinat de Tsévié, dans lequel PASYD envoie des volontaires pour faire du soutien scolaire. Nous sommes arrivés pendant le culte. Le pasteur (qui est le créateur de l’orphelinat), nous a souhaité la bienvenue. Adeline (une volontaire du même age que nous) a remercié au nom de toute l’équipe. Mais le pasteur a voulu que « le papa » et « la maman » yovos disent quelque chose aux enfants : Pascale et Paul (les seuls volontaires non étudiants) se sont exécutés. Puis, étant donné que LA jeune yovo avait déjà parlé au nom de toutes les filles, il a demandé AU jeune yovo de dire un mot : Matthieu a bien été obligé de s’exécuter ! Les enfants voulaient que nous les prenions tous en photo, seuls, en groupe, avec nous. Nous avons pris tout le monde sous toutes les coutures. Ces enfants sont au nombre de 50 et s’entassent dans des chambres à 16 dans 6 m²...

L’après-midi nous sommes allés voir un village de potières. C’est le seul village dans le sud du Togo à ne vivre que de la poterie. Après une démonstration bluffante (ici, pas besoin de tour, ce sont les femmes qui tournent autour du pot), nous avons pu essayer à notre tour de faire un pot. Sous les regards d’une vingtaine de villageois, je me suis lancée ! Et a priori ca n’était pas trop mal puisque les villageois se sont tous mis à applaudir ! Ivanne, je te montrerai :p

De retour à Tsévié, les tamtams résonnaient au loin. La cérémonie vaudou avait déjà commencé ! On nous a fait une place dans le cercle (c’était plutôt un carré ). Sur notre gauche étaient assis les prêtres vaudous, en face de nous il y avait les musiciens qui jouaient des percussions et à notre droite il y avait les femmes qui chantaient et jouaient des claves. Au centre les gens dansaient (c’était quand même une majorité de femmes). Au bout d’un certain moment, Mensah et Daniel, les deux togolais qui nous accompagnaient, et deux blancs (Matthieu et Julie) sont allés saluer les prêtres. A leur tour quelques femmes sont venues nous saluer, nous mettre du talc et une huile parfumée sur les mains. Au cours de la cérémonie des femmes sont tombées en transe. On pouvait le remarquer car elles faisaient des choses qu’elles ne font pas en temps normal : elles fument, dansent bizarrement, boivent du parfum (pas sûr que s’en était réellement), et mangent du talc (!). Toutes ces personnes, pendant leur transe, sont emmenées dans une pièce où elles se font habiller en blanc. A certains moments le prêtre vaudou se lève et chante quelques phrases auxquelles répondent les femmes. Nous sommes aussi allés danser lorsqu’on nous y invitait.

En rentrant, la douche à l’eau courante a été un vrai bonheur ! Car le lavage au seau (puisé au puits) à Tsévié était sommaire. Et en plus nous avons été arrosés de talc pendant la cérémonie vaudou et de poussière pendant les trajets sur piste...

Ce fut une expérience spéciale. D’ailleurs tout ce week-end nous a permis de découvrir la vie traditionnelle togolaise dans les villages, et on ressent une chaleur et un sens du partage qu’on ne trouve pas à Lomé.

Posté par matthieulouise

week-end

Le 19/07/10, 20:43

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Ce week-end nous étions tout seul car les autres volontaires sont allés à Kpalimé, une sortie que nous avons déjà faite.
Nous en avons donc profité pour aller visiter le musée national où sont exposés les objets de la vie quotidienne d’un togolais. Il y avait une partie sur la forge et les éléments qu’on fabrique en fer, une partie sur la poterie du Nord Togo et d’autres objets comme des sandales faites... d’oreilles d’éléphant... C’est heureusement une pratique passée ! On pouvait aussi voir les instruments de musique : cloches, métallophone, tamtam, tambour d’aisselle...
Nous avons ensuite dépensé nos sous au village artisanal. On a cherché une librairie indiquée sur un plan mais que nous n’avons jamais trouvée Triste
Le soir nous sommes allés au bar 3K où il y avait une soirée Flag (LA bière africaine) avec des concerts. Nous y sommes allés avec Mensah (le directeur de l’ONG, qui habite dans le bâtiment avec nous) et ses 2 enfants. La femme de Mensah, Valérie, et ses enfants habitent à Kpalimé (à 120 km de Lomé) car Valérie y possède des terres. Etonnamment, ils ne se voient que tous les mois (alors que Mensah rend visite à sa mère au moins toutes les 2 semaines à Tsévie à 35km). Inutile de dire que notre Mensah était aux anges avec ses deux petits !
Dimanche, après une journée repos au soleil, nous sommes allés à la messe à la cathédrale. A batterie présente dans l’église n’a malheureusement pas été utilisée. La messe était un copié-collé intégral d’une messe française, mis à part le prêtre qui était super dynamique ! On a eu droit à quelques allusions politiques durant le sermon : dans le temps de David, tout le monde savait que quand le roi meurt, c’est son fils qui prend sa place ; pourquoi ne pas avoir prévenu les togolais qu’il en allait de même pour eux ? Il a aussi expliqué que la quête du dimanche soir est toujours maigre car les jeunes hommes réservent leur argent pour acheter une bière et des brochettes à leur copine au bar !

Posté par matthieulouise

Visite de nos participants

Le 16/07/10, 15:36

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Hier et aujourd’hui nous avons eu la chance de pouvoir visiter les entreprises de deux de nos élèves.
Mr Ali-Tagba est responsable commercial de la « société financière St Joseph » et projette de créer une huilerie (fabrication d’huile de palme, d’arachide...). A 10h30 (au lieu de 10h), un chauffeur est venu nous chercher et nous a déposés devant une superbe villa. Le bâtiment était climatisé, avec des portes capitonnées, un petit jardin intérieur. Bref, je n’aurais jamais imaginé ce luxe-là dans une rue poussiéreuse et dans un tel quartier.
Nous nous sommes réunis dans la salle de réunion (avec bureau en acajou, fauteuils de cuir ...). A vrai dire nous ne savions pas trop pourquoi nous étions là. Finalement il s’est avéré de cette société St Joseph est organisme de formation : elle a pour client des grandes sociétés (au Togo, mais aussi au Canada, en RDC, en Guinée...) à disposition desquelles elle met sa base de données de formateurs. On s’est rendus compte que l’intérêt pour notre ONG et la société était un échange de formateurs. C’était amusant de voir comment Guy (notre responsable à l’ONG) a réussi à tourner la rencontre en qqc de bénéfique pour PASYD.
Après une photo de groupe (que j’ai pour mission de transmettre à la société), nous sommes repartis avec le chauffeur.

La visite d’aujourd’hui était d’un autre ordre. Claude, notre élève menuisier, nous a fait visiter son atelier. Ik heb aan jouw gedacht Papa en heb een paar fotos genomen want het was een mooi werk! Il est installé à l’extérieur et gère un petit personnel de 6 employés. Il fait du travail de qualité et croule sous les commandes. Il utilise du bois de teck, de l’iroko (je ne sais pas exactement comment ca s’écrit) et autres bois cultivés au Togo.
Nous nous sommes ensuite rendus sur le terrain qu’il a baillé pour 5 ans et sur lequel il projette de construire un autre atelier. Son projet est de faire à cet endroit-là des meubles prêt-à-acheter. Il aurait donc une petite boutique. Il aurait ainsi un atelier pour les commandes et un autre pour les meubles en « série ».
Enfin nous nous sommes rendus sur le campus de Lomé ou se construit « l’amphi 1500 ». Comme son nom l’indique c’est un immense amphi de 1500 places et Claude est chargé de faire le faux-plafond en contre-plaqué. Ses ouvriers étaient occupés à démonter l’échafaudage de fortune fait de branches de bois de 10cm de diamètre.
Finalement il nous a fait la surprise de nous inviter à boire un verre au bar 3K près de PASYD. C’était vraiment adorable de sa part !

Ca fait vraiment plaisir de tisser des liens avec nos élèves, sans avoir l’impression qu’ils s’intéressent à nous uniquement parce que nous sommes blancs.

Posté par matthieulouise

Le quotidien à Lomé

Le 12/07/10, 13:48

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Les togolais sont des lève-tôt... Les activités commencent ici à 4h30-5h ! Les coqs sont les premiers réveillés et nous offrent un récital à plusieurs voix pour notre plus grand plaisir Smile C’est à ce moment-là que nous nous réveillons pour mettre les boules Quies. Puis c’est au tour des chèvres qui paissent dans la rue et poussent de temps en temps un petit bêlement. Les « bonnes-dames » s’y mettent un peu plus tard et crient dans la rue pour vendre leurs produits. Nous avons appris qu’elles ont pour but de réveiller les ménagères qui auraient oublié d’acheter de la lessive ou du pain la veille ; elles rendent finalement un grand service à tout le monde !... Sauf aux yovos (nous les blancs) qui préférons dormir à 5H30 que de faire une lessive. Dans Lomé se promènent aussi dès l’aube des vendeurs de produits laitiers (glaces...) et d’eau avec un compartiment glacé qu’ils poussent devant eux. Pour signaler leur présence, ils utilisent un charmant « pouêêêêêt-pouêêêêêt ». Le problème finalement, c’est qu’au Togo toutes les activités ont lieu dehors ; ce qui exclut toute tentative de grasse mat’ !

Quand on se promène dans la rue on est sans cesse klaxonné surtout par les motos mais aussi par les voitures : la plupart du temps c’est pour nous proposer leurs services de taxi ou tout simplement pour qu’on se pousse de leur chemin.
Pour prendre un taxi (moto ou voiture), on peut les appeler par un « tsssss-tsssss ». Il s’agit après de négocier le tarif... Habituellement nous nous renseignons avant de partir auprès d’un togolais de l’ONG du prix correct qui est applicable. Nous sommes par exemple allés dimanche à la plage. Mensah (le directeur de PASYD) nous a donné 1500-2000 FCFA comme « objectif » de la négociation. En voyant arriver des blancs, le chauffeur nous a d’abord demandé 4000 FCFA ! Là il ne faut pas hésiter à y aller au culot, pour leur signifier que bien que nous soyons des yovos, nous connaissons les prix. En proposant 1000, il re-propose 2500, je dis 1500 et on finit à 2000 sans trop de difficultés Smile Certains nous disent directement de monter dans la voiture sans avoir négocié le prix : c’est une erreur que nous devons absolument éviter car toute négociation à l’arrivée serait impossible...

Samedi nous sommes allés faire des emplettes au village artisanal de Lomé. C’est l’endroit propice pour perfectionner la négociation ! Il faut avouer qu’au début nous avions des scrupules à négocier, car nous savons que nous avons plus d’argent et que notre niveau de vie est largement plus élevé. Mais la vie ici est tout de même plus chère que nous ne l’imaginions et beaucoup de volontaires ont été surpris. De plus, en tant que blancs nous sommes systématiquement surtaxés. Ce qui fait que nous négocions finalement de bon cœur !

Au niveau de la nourriture, ce que Micheline (notre cuisinière) nous prépare est plutôt de la cuisine européenne. Nous avons parfois du fufu, des bananes plantain ou autre plat togolais, mais Mensah sait très bien ce qu’aiment et n’aiment pas les français (et ce que leur estomac supporte !). Les plats sont peu pimentés par rapport à ce que nous pouvons manger à l’extérieur.

Posté par matthieulouise

Les cours

Le 05/07/10, 19:39

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La formation d’entrepreneuriat se déroule sur 4 semaines, 5 jours par semaine.
Le matin d 8h à 12h on fait des exposés théoriques sur différents chapitres (entrepreneur et l’idée, études de marché, marketing, comptabilité, droit...) pour leur présenter différents outils pour leur permettre de créer leur entreprise.
L’après midi est consacrée au « coaching ». Les participants qui le veulent prennent rendez vous avec nous et on travail ensemble sur un point qu’il n’a pas compris ou sur la rédaction de son business plan.
La rédaction du business plan est le but de cette session de formation. Ce document doit permettre à l’entrepreneur de rechercher des financements et des partenaires. On va y retrouver une présentation de l’entrepreneur, de son projet, des études qu’il a menées et quelques documents comptables qui doivent justifier la somme à demander aux créanciers.
Voilà pour la trame.
On donne les cours à l’aide d’un vidéo projecteur et tout le monde est invité à participer. Nous on leur raconte comment ça se passe en France et les participants nous explique comment ça se passe au Togo. Tout est basé sur l’échange. C’est nous qui donnons le cours mais on apprend aussi beaucoup !

PS: Méla comment se sont passés tes oraux? Les résultats sont bientot?

Posté par matthieulouise

Petit résumé de la fin de semaine et du we

Le 05/07/10, 19:37

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Vendredi :
Une remise d’attestation aura lieu au mois de juillet pour les personnes ayant participé à la formation ces derniers mois. Dans ce cadre, nous avons rendu visite vendredi à des entrepreneurs ayant suivi la formation : un forgeron et une gérante de boutique de prêt-à-porter. Il s’agissait pour nous de poser des questions à la personne afin de déterminer s’ils méritent l’attestation de « qualité d’entrepreneur ». C’était intéressant de découvrir une entreprise togolaise et de voir comment les cours dispensés pendant la formation ont été dispensés.

Samedi :
Après nous être reposés le matin, nous avons fait un petit tour au village artisanal où nous avons retrouvé les traditionnels batiks, statuettes et autres pagnes.
Le soir, nous sommes allés au centre culturel francais de Lomé où se tenait la demi-finale (en plein-air) d’un concours de danse folklorique. Le spectacle a commencé avec un premier groupe qui était chargé d’introduire l’événement en faisant rire le public. Les hommes avaient des pagnes de femmes et tous dansaient de facon amusante en « faisant des têtes » (des grimaces). Puis nous avons vu 4 autres groupes qui avaient tous des costumes magnifiques qu’ils changeaient régulièrement durant les 15 min qui leur étaient attribuées. Le fil rouge était la célébration des 50 ans de l’indépendance du Togo, symbolisée par le drapeau, le feu,... C’était splendide !

Dimanche :
Au cours des dernières 24h 4 nouveaux volontaires sont arrivés. Adeline, Julie et Caroline sont des étudiantes de notre âge et font des études à science po et dans l’économie du développement. Elles vont participer au programme des PAV. L’autre participant, Paul, est un expert comptable retraité qui participe au programme entrepreneuriat avec nous. J’ai (Matthieu) découvert qu’il avait travaillé dans la papeterie et qu’il se souvient d’un jeune ingénieur du nom de Simon...
Donc tout ce petit monde avec nous et Isabelle(une autre volontaire qui est là depuis 7 semaines) avons décidé de faire une excursion à Ganvié au Bénin.
Le village de Ganvié est très touristique car il est entièrement bâti sur le plus grand lac du Bénin. En effet, deux rois se faisaient la guerre à cause du commerce triangulaire. L’un d’eux qui ne voulait pas la guerre a décidé de fuir et a trouvé comme refuge une île sur ce lac. L’autre royaume ne pouvait pas les chercher là bas car ils n’avaient pas le droit d’aller sur l’eau du fait de leurs croyances. Mais au fur et à mesure du temps des personnes moururent et on les enterra sur l’île si bien qu’il n’y eut plus de place sur l’île. Ainsi ils commencèrent à bâtir des maisons sur pilotis. Aujourd’hui Ganvié compte environ 35000 habitants. Nous avons effectué la visite en pirogue à voile dans les canaux de la ville ce qui est très reposant mais un peu stressant pour certains du fait du tangage...
Avant d’arriver au village nous avons traversé des parcelles privées délimitées par des branchages plantés dans l’eau (9 mois sur 12 la profondeur est de 1.50m). Ces branchages en se décomposant servent de nourriture aux poissons qui seront pêchés par le propriétaire lorsqu’il jugera que c’est le bon moment.
Pour arriver jusqu’à Ganvié nous avons dû traverser la frontière et tout ne s’est malheureusement pas passé comme prévu. On a dû payer un visa pour le Bénin (ce qui était prévu) mais au retour on a aussi dû payer un droit d’entrée sur le territoire togolais. En sortant du Togo notre visa à entrée unique a été annulé et on va devoir en refaire un demain. En fait le seul problème est financier car nous n’avions pas prévu ces dépenses et nous n’aurions peut-être pas fait cette sortie si nous l’avions su.
Donc pas d’affolement, nous sommes en règle sur le territoire togolais.

Posté par matthieulouise

Un village africain

Le 01/07/10, 13:48

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Bonjour bonjour!
Première info: c'est Louise qui écrit ce message mais Matthieu est à coté!

Hier nous nous sommes levés aux aurores (6h!!) pour partir dans le village reculé d'Ekpla à environ 100km de Lomé. Il faut savoir qu'à l'ONG PASYD il y a 2 types de programmes: le notre (entrepreneuriat)et les Plans Action Villageois (PAV) qui consistent à faire un "audit" des ressources et besoins d'un village afin de proposer des solutions de développement.
Il était prévu que nous assistions à la remise de ce PAV à Ekpla avec les volontaires chargés de cette mission et devions partir à 7H. Finalement nous n'avons pu partir qu'à 9h15!! Du coup on a loupé une partie de la cérémonie.
Mais ca valait le détour! Nous avons fait env 80km sur route puis avons bifurqué sur une piste pendant les 25 derniers km. Nous avons eu l'impression d'arriver au bout du monde Smile En arrivant, un groupe de "scouts" a escorté notre voiture et nous a fait une haie d'honneur en sortant de la voiture. Tout le village était en fête car la remise du PAV était un événement majeur pour eux. Des groupes de danse et musique traditionnelle se sont enchainés; c'était sublime! Le préfet était invité: il a fait des discours en francais et en langue locale.
Nous nous sommes ensuite rendus à l'école où nous nous sommes assis sur les bancs d'écoliers. Et là, à notre grande surprise, on nous a servi un verre de rhum (!) et un repas traditionnel: il s'agissait de l'"ablo", pate de maïs cuite à la vapeur accompagnée d'une sauce TRES pimentée et de viande de chèvre (qui avait déjà un certain age!). Nous n'avons jamais autant transpiré car la chaleur était étouffante et le piment faisait pleurer et couler le nez! L'accueil était très touchant.
Nous sommes repartis sur la piste et la route, les fenetres ouvertes pour palier la chaleur. Nous sommes arrivés couverts de crasse jusque dans le nez et les oreilles! Entre temps nous nous sommes arretes à un marché ou nous avons achete un agouti fumé (c'est un petit rongeur végétarien Smile de la taille d'un ragondin:on vous dira si c'est bon). Nous avons aussi pu voir un elevage de poules pondeuses qu'a entrepris un ancien participant du programme entrepreneuriat.
Une très bonne expérience en tout cas!

Marion, OK pour le pagne! c'est noté!
Lara, aujourd'hui c'est le dernier jour alors profite bien du début des vacances!!
Florent j'espere que ton brevet s'est bien passé!

On recommence les cours Lundi. On postera un message specialement sur les cours lorsqu'on aura repris.

Posté par matthieulouise

Une messe à l'africaine

Le 28/06/10, 16:28

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Dimanche est ici jour de messe ! La couturière est venu me livrer à 8h la robe que j’avais commandée vendredi soir. Nous sommes arrivés à 9H30 à la messe habillées de nos robes Togolaises avec Romain (un autre salarié de PASYD). La messe avait commencé à 8H, mais Romain nous a épargné une partie.
L’assemblée était en train de chanter, danser, crier « Amen ». Ambiance très sympa : nous nous disions tous que nous irions davantage à la messe si elles étaient comme ca en France. Le pasteur a finalement pris la parole pour parler de l’assurance que nous devions avoir en Dieu (le tout traduit en éwé, le dialecte local ; ca donnait l’impression d’un sketch entre le pasteur et le traducteur) ; le ton est devenu de plus en plus incisif, il criait... Après un bon quart d’heure de harangue, il a ordonné aux gens de dire tout haut ce qui n’allait pas dans leur vie. Tout le monde s’est mis à parler, crier, taper dans les mains de rage ; une personne est même entrée en transe. Il a finalement invité les personnes qui étaient victimes d’un mal corporel de venir devant pour qu’il les guérisse. Nous avons appris par la suite que les gens croient que le vaudou les a envoutés en leur donnant une douleur au bras ou ailleurs ; le pasteur les exorcise un par un (il y avait une trentaine de personnes) et les personnes tombent par terre quand le vaudou est sorti de leur corps. C’est assez impressionnant et l’on se sent très étranger à tout ca. On peut voir là que les africains ont certes été convertis au christianisme, mais qu’ils l’ont adapté à leur culture. On dit ici de ces personnes qu’elles ont « un pied dedans, un pied dehors ».
Pour midi, nous sommes allés manger chez Romain et sa famille. Nous avions apporté des boissons et des bonbons pour les enfants et des fruits pour le dessert. On nous a servi le traditionnel fufu (prononcer « foufou »). Il s’agit d’igname ou de manioc pilé et mélangé avec de l’eau. Cela donne une pate, qui est servie avec une sauce à la tomate, aux piments, aux aubergines avec éventuellement des morceaux de bœuf. On mange ca avec les doigts et c’est bon !

Cette semaine il n’y a pas de cours. Ca nous laissera le temps de programmer la prochaine session du mois de juillet et de nous reposer un peu aussi !

PS : pour ceux qui se demandent si on parle encore allemand au Togo, c’est une option pour la deuxième langue vivante avec l’espagnol. Le francais et l’anglais (parlé au Ghana) sont elles obligatoires. Sinon nous n’avons rencontré personne qui semblait le parler.

Posté par matthieulouise

Une journée à Togoville

Le 28/06/10, 16:27

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Togoville est le fief du culte vaudou au Togo. Il s’agissait donc d’essayer de percer le mystère de cette croyance.
Nous sommes partis samedi matin avec un autre volontaire et Daniel (le membre de PASYD qui s’occupe de nous et nous accompagne un peu partout). Togoville n’est qu’à une trentaine de Km à l’Est de Lomé. Nous nous sommes déjà arrêtés dans un hôtel de luxe au bord du lac Togo (complètement vide du moindre touriste...) pour aller voir... des crocodiles en cage. L’intérêt était un peu limité, mais nous avons au moins eu la confirmation que ces crocodiles venaient du Bénin et non pas du lac Togo ! Le lac a été baptisé ainsi par les premiers colons allemands. Il vient de la phrase « togoto » (je ne sais pas du tout comment ca s’écrit !!) qui veut dire « aller à l’autre rive » ; les allemands ont compris « Togo » et ont ainsi baptisé le lac. Le nom du pays tire son nom du lac Togo.
Nous nous sommes ensuite rendus au départ de la traversée en pirogue pour nous rendre de l’autre coté du lac à Togoville. Là ont embarqué une bonne dizaine de personnes + une moto ( ! ). Le piroguier était un jeune garçon qui a poussé tout ca à l’aide d’un grand bâton (comme sur les gondoles à Venise). La traversée était très très agréable car le seul bruit qu’on entendait était le clapotis de l’eau. En arrivant à l’autre rive à Togoville, le piroguier s’approche de moi et me prend pour me porter car le bateau n’a pas accosté sur la terre ferme et que nous n’avions pas la tenue adéquate pour marcher dans l’eau. Et il a porté Matthieu et les autres hommes aussi !
A Togoville, nous avons commencé par visiter la salle où le roi Mlapa V rend justice. Il faut savoir qu’il reste deux rois au Togo, qui régissent en accord avec la juridiction du pays. C’est le roi Mlapa III qui a signé le traité de protectorat avec l’Allemagne en 1884.
Nous avons ensuite vu la place où étaient embarqués les esclaves ainsi que la prison dans laquelle ils attendaient les bateaux. Les gens venaient de tout le pays pour troquer un fils (ou autre) contre du tabac, des miroirs et autres petites choses améliorant le quotidien. Quand les bateaux des colons approchaient, on tirait 3 coups de canon pour signifier à l’entourage que les esclaves pouvaient être amenés.
En faisant le tour de la ville, nous avons pu voir plusieurs traces du vaudou. Voici ce que nous avons compris pour le moment du culte vaudou. Certaines personnes ont dans leur jardin ou dans leur maison un lieu symbolisant la présence d’un vaudou : ca peut être un arbre, une petite cabane... On sait que ce lieu est emprunt du vaudou ca il y a eu par exemple une guérison en dessous de l’arbre. Le vaudou est fait pour protéger la maison, il est donc « gentil ». Mais il peut aussi être « méchant » en envoyant des sorts aux personnes qui menacent la maison. Les féticheurs sont ceux qui peuvent « utiliser » le vaudou, souvent de façon maline.
Certaines personnes sont malades et la médecine que nous connaissons n’y fait rien. En allant voir un féticheur, on apprend que la personne est en fait possédée du vaudou. Le vaudou n’avait pas pour objectif de lui faire du mal, mais plutôt de faire comprendre qu’il est en elle. Cette personne doit alors aller dans un couvent pour « éduquer » le vaudou. On peut reconnaitre ces personnes car elles ne se coiffent pas (elles ont donc les cheveux très bouclés), elles ne se lavent pas les cheveux (elles ont donc des traces jaunes) et elles ne s’habillent pas (elles ont seulement un pagne et ne portent pas de chaussures).
Retour en pirogue de l’autre coté de la rive. Là le chauffeur nous a offert une noix de coco. C’était une noix de coco fraiche, verte. La bonne femme qui les vend fait un trou de 2 ou 3 centimètres de diamètre pour qu’on puisse boire le jus (l’exercice est périlleux et je m’en suis mis partout !). Une fois que le liquide est terminé, la bonne femme coupe la noix en deux et on peut gratter l’intérieur : il y a une pellicule de 2mm qu’on peut manger. Les noix de coco « poilues » et marron que nous connaissons en Europe sont en fait séchées.

L’après-midi nous sommes allés nous baigner à la mer dans une plage privée. La mer était chaude avec plein de vagues, c’était un vrai bonheur !! C’était tellement agréable que nous avons remis ca dimanche !

Posté par matthieulouise

jour férié au Togo

Le 21/06/10, 19:56

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Aujourd'hui c'est la "fête des martyrs" qui commémore tous les togolais morts pour la patrie depuis la colonisation jusqu'à maintenant. C'est donc un jour férié (bien qu'un bonne partie de nos élèves soient quand meme venus ce matin... nous les avons gentiement renvoyés chez eux)
Nous avons pris un taxi pour nous rendre au port de peche de Lomé. Pour entrer, les femmes doivent payer 100FCFA car elles sont susceptibles de vendre du poisson! Nous étions le centre d'attraction du lieu. Nous avons vu des requins pechés mais sommes repartis assez vite.
Nous sommes ensuite allés au marché et là Céline je 'ai acheté un pagne pour toi Smile Nous avons vu la cathédrale de style colonial allemand.
Voilà pour aujourd'hui!

Posté par matthieulouise
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