au tour de cyprien!

Expédition pour le Népal...

Le 07/04/13, 8:45

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Je me prépare à quitter la région du Ladakh et l'Inde pour le Népal, et je dois avouer que je n'ai pas choisi le chemin le plus facile pour m'y rendre, c'est le plus long trajet que j'ai pu faire, laissez-moi vous raconter le bordel!

Un après-midi, Je me rends à la gare des bus de Leh et par chance je rencontre un chauffeur de mini bus qui me dit qu'il reste qu'une seule place et que le départ se fera à minuit... Le bus est une des solutions pour quitter la ville de Leh et ses montagnes arides pour redescendre plus au Sud dans les vallées verdoyantes. Il faut savoir qu'il y a qu'une seule route qui s'aventure dans cette région et qu'elle est ouverte 4 mois dans l'année. Autre solution pour quitter la région, c'est l'avion, beaucoup trop chère pour moi.

Mon mini bus part à minuit pétant, le truc est que je suis seul à l'intérieur, le chauffeur me dit de m'installer au fond à droite... Au bout de 40 minutes, je me dis c'est quoi ce guet-apens??... Puis on s'arrête devant un bâtiment illuminé par des gros projecteurs et 15 soldats armées entrent dans le bus!! Je comprends vite que je vais faire le trajet avec des militaires, on stationne une demi-heure le temps qu'ils chargent tout leur attirail. Je me retrouve dans le bus avec des fusils d'assaut à côté, des mallettes bizarres à mes pieds. Les mecs ont l'air plutôt détendus et surpris de voir un touriste seul! Ce n'est pas encore la pleine lune mais elle reflète assez de lumière pour dessiner les contours des montagnes.
Nous voilà enfin au complet embarqué de nuit sur une des plus dangereuses routes du monde!!! La route si l'on peut appeler ça ainsi, s'apparente plus à un chemin sinueux, tortueux ou même que je qualifierai de suicidaire!! Des pans vertigineux défilent à quelques centimètres des pneus, la poussière et les cailloux fusent de sous les pneus, le bus est secoué par des crevasses, parfois je fais des bonds de 30 cm et me cogne la tête, bref c'est impossible de dormir. Tout à coup les secousses stopent, le van est à l'arrêt. Il y a un rocher énorme de plus de 6 mètres de diamètre qui s'est écraser au milieu du passage, d'un côté le vide, de l'autre la falaise. On ne peut plus avancer, les soldats me disent qu'il faut attendre le petit matin pour que les engins viennent déblayer la route. Je m'endors dans le minibus... Je me réveille en même temps que la lumière frappe à peine aux carreaux, le rocher a diminué de moitié en effet les soldats de mon bus ont pillonés toute la nuit le roc sans relâche, ouvrant ainsi le passage au bus, on descend tous du bus et seul le chauffeur s'élance sur les tas de gravats au sol, le mini bus patine et est secoué dans tous les sens, la deuxième tentative sera la bonne pour passer entièrement. Un autre morceau de la falaise menace de tomber, alors je traverse la zone dangereuse en courant de peur qu'il se décroche un peu plus. Plus loin, on remonte tous à bord et le voyage continu dans des paysages à couper le souffle. Il est impossible de doubler les véhicules que l'on suit, de plus ils soulèvent des nuages de poussière qui envahissent notre habitacle, on se protège avec des écharpes, il y avait au moins 1 mm de poussières qui recouvraient entièrement l'intérieur du mini bus, l'air était irrespirable. Par moments des ruisseaux inondaient le chemin ce qui le rendait boueux , les soldats descendaient parfois aider les voitures qui restaient embourbées puis ils nous rattrapaient à grands enjambés en coupant à travers les chemins qui formaient des zigzags, notre mini bus ne pouvait pas s'arrêter au risque d'immiter les voitures. 24 heures et 300 km après le départ , j'arrive épuisé de ce périple à Manali en pleine nuit, j'ai de la chance car le prochain bus part dans 30 minutes. Pour résumer ensuite, j'ai pris 3 autres bus Manali-Chandigard, Chandigard-Haridward, Haridward- Halwanie ( total 22h30 de bus et 2 heures d'attente entre chaque arrêt).

À Halwanie, le bus me déposse à minuit dans une gare routière fermée, où les meutes de chiens se battent entre eux. Le prochain bus est dans 6 heures, inutile de vous dire que je suis le seul touriste, me voyant galérer deux étudiants m'accostent et m'invitent à prendre un chai( thé Indien avec du lait) ensemble. J'arrive à m'incruster chez eux pour dormir en attendant le premier bus pour la frontière Népalaise. Au petit matin les jeunes me déposent à moto à la gare , et 5 heures après je me retrouve à la frontière. La frontière n'est pas facile à passer, normalement les touristes ne passent pas cette frontière car il faut faire 3 km en rickshaw (Tricycle avec un mec qui pédale) sur des chemins défoncés et rocailleux, ensuite traverser un pont tout ça sous la pluie, chargé comme un âne avec mon pied pété, je me fais tamponner le passeport à l'immigration Indienne, je trouve une moto pour faire les 4 kms jusqu'à l'immigration Népalaise, je paye le visa d'entrée et je reprends un rickshaw pendant 4 km pour avoir un bus et sortir de ce trou du cul du monde....Me voilà officiellement au Népal!!

Le Népal a toujours été un de mes pays où je rêvais d'aller mais avant de goûter aux images du Népal que je m'étais créees en étant petit, eh bien il faut encore 12 heures de bus local qui te replongent rapidement dans la réalité, le bus (si on peut l'appeler comme ça car il n'y a pas de vitres aux fenêtres) m'arrête en pleine nuit dans une ville où je trouve un hostel pour dormir. Je m'affale sur le lit comme une grosse merde pendant 5 heures avant de reprendre un autre bus. 6 heures plus tard j'atteins ma destination finale Lumbini qui se trouve au sud du Népal. Je suis désolé de vous avoir cassé les couilles avec toutes ces heures et ces bus, mais c'est aussi pour moi un moyen de bien me souvenir de ce voyage quand je ferai de vieux os....

Donc je termine, si je récapitule en comptant tous les arrêts et les heures de transport, j'atteins ma destination au bout de 85 heures de voyage, je suis épuisé, je pue, mais je suis au Népal à Lumbini là où est né le prince Siddharta, le bouddha!!!

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Posté par cyp_13

Dans les montagnes du Ladakh....

Le 10/03/13, 19:24

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La route entre Srinagar et Leh est tout simplement incroyable, après avoir passé le col de Zoji La (3529m) on descend à travers des vallées encaissées aux versants presque verticaux, je peux vous dire que le simple regard par la fenêtre fait vite monter l'adrénaline, les précipices en sont les principaux responsables. Cette route est ouverte seulement 4 mois de l'année car le reste du temps la neige la rend impraticable. On arrive enfin au Ladakh avec ses montagnes arides aux contours déchiquetés qui encerclent la ville de Leh.

On trouve dans les hauteurs de Leh, une famille qui habite une petite maison en pierre. La famille y fait pousser ses légumes bio. Elle nous accueille dans son gîte, la salle à manger est traditionnelle avec toute la vaisselle accrochée au mur, nous sommes assis sur des coussins, notre infusion est posée sur la table basse, par la fenêtre on aperçoit au loin les pics des montagnes enneigées, un champ immense de fleurs jaunes tapisse le sol. On a trouvé un petit coin idyllique.
Leh est une ville très touristique donc tu peux trouver de la bière facilement, on n'a pas tardé à prendre un petit apéro et goûter des pizzas. Cela peut paraître con, mais je vous assure que quand tu te tapes du poulet au curry, tali ou du Dhal bhat à chaque repas, eh bien une pizza pour un routard c'est l'équivalent d'un bloc de foie gras pour nous les occidentaux, c'est un peu comme-ci c'était Noel !!!

Leh c'est aussi le paradis du trekking. Je vous rappelle que j'ai toujours le pied fracturé et que je me trimbale toujours avec ma canne. Donc pour moi le trekking c'est mort!! et je peux me mettre la canne là où tu penses!! Mais je n'avais pas dit mon dernier mot. Il existe des solutions pour les gros feignants ou les handicapés comme moi, des agences proposent des tours en 4x4 pendant 2 jours avec une nuit dans une petite guest house dans les montagnes
environnantes. C'était parfait pour visiter les environs avec ma jambe de bois.

Je suis toujours avec mes amis anglais, Sammy et Oscar, nous sommes seulement 3 personnes à partager le prix de la location d'un 4x4 pouvant accueillir 7 personnes. Ceux qui reviennent assez chers, donc il me vient l'idée de recruter dans la rue des touristes qui souhaiteraient venir avec nous et remplir la voiture pour faire cette balade de deux jours en Jeep. Me voilà dans la ville en train de jouer les rabatteurs et en 2 heures j'arrive à convaincre 11 personnes de se joindre à nous!! Du coup je retourne à l'agence de voyages et lui dit que j'ai besoin d'une autre Jeep car j'ai trouvé d'autres amis, le mec de l'agence était aux anges car celà lui faisait plus d'argent. Mais bien sûr, ma condition était qu'en tant qu'organisateur je ne paye pas ma place!! Il a accepté ce qui m'a fait économiser 40 euros!!

Le lendemain, je fais connaissance avec tous ces jeunes que j'avais recrutés il y avait des Australiennes, Israéliens, Néerlandais, Anglais, Suisses et moi le Frenchy bizarrement il y avait 10 filles pour 4 gars. Donc je ne vous raconte pas comment ça piaffait dans les 4x4... Tout le monde s'entendait et était cool! On est passé par la route la plus haute du monde, le Khardungla pass (5602 mètres) ensuite nous sommes allés visiter le lac de Pongong c'est un des lacs les plus beaux que j'ai vus, pour l'apercevoir il faut se faufiler entre les montagnes arides aux couleurs changeantes où de petits nuages dessinent des ombres mystiques qui dansent sur les versants. Ce lac sacré réussi a attiré toute la lumière du soleil, le vent caresse sa surface, ses reflets bleu foncé dévoilent un peu de sa magie. Cela semble irréel, tu te sens très petit face à cette impressionnante nature...

Le soir on trouve une petite famille qui propose deux petites chambres où l'on installera des couvertures sur tout le sol de quoi faire dormir les 14 personnes. C'était un peu à l'étroit mais bon il fallait bien se tenir au chaud car à cette altitude, les températures sont fraîches. La famille locale qui nous a préparé un petit festin lequel nous avons partagé dans la cuisine tous autour d'une table basse, c'était très convivial. Dans la nuit nous sommes restés à jouer de la guitare autour d'un feu, à boire des bières jusqu'à ce que le feu et le musicien s'épuisent et qu'ils laissent place à une infinité d'étoiles qui scintillaient au-dessus de nos têtes, je vous laisse imaginer... On a visité des monastères de moines Tibétain accrochés sur des flancs de falaises, ils sont généralement blancs avec des centaines de fenêtres en bois sculpté.

Il est temps pour moi de quitter l'Inde car mon visa arrive à expiration, je quitte mes amis anglais le coeur rempli de bons moments. Maintenant je dois faire route seul pour le Népal...

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Posté par cyp_13

Dans les montagnes du Cachemire....

Le 13/12/12, 16:02

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À présent, je me rends au Cachemire. Je pars avec deux amis Anglais, Sammy et Oscar que j'ai rencontré à Mc Leod Ganj. Le trajet est un peu long pour atteindre le Cachemire et sa ville principale Srinagar. On prend dans un premier temps un bus pendant 10 heures et ensuite on arrive à Jammu. C'est une ville sans intérêt mais où nous sommes obligés de rester 6 heures à attendre dans cette ville sans intérêt, que notre 4x4 se remplissent de passagers. Pour aller au Cachemire les routes sont tellement défoncées que tu es obligé de louer un 4x4 et celui-ci ne prend la route seulement quand il est plein (7 personnes). Donc on a attendu 6 heures avant que l'on soit 7 personnes, ensuite tu te tapes 9 heures de route. On voyage de nuit, j'étais bien heureux de voyager la nuit car je dormais et je ne voyais pas les précipices qui défilés à côté des pneus de la voiture!!

Au petit matin on arrive à Srinagar, la ville est encore endormie. Il y a un lac (Dal lake)qui est recouvert d'un léger voile de brume qui semble flotter à la surface, quelques péniches sont amarrés côte à côte et font office de petites cabanes flottantes où tu peux passer la nuit. Les eaux du lacs sont très calmes et offrent une reflection magnifique sur les montagnes en fond de toile. On décide de trouver un house boat ( péniche en bois aménagé avec des chambres) pour passer la nuit. Ces péniches sont de tailles différentes, il y en a plus d'une soixantaine sur le lac. Nous en choisissons une petite avec deux chambres et pas très chère avec un petit lopin de terre où l'on peut s'allonger dans l'herbe et prendre une tasse de thé sur une table.
C'est très sympa, tu as l'impression d'être dans une cabane flottante, c'est très paisible car nous sommes au milieu d'un lac avec comme voisins d'autres péniches en bois. Ahmid, le propriétaire est très sympa, on avait prévu de rester 5 jours, finalement on est resté 13 jours!! Une fois en ville, le seul moyen de revenir sur notre house boat c'est à coup de rames et d'huile de coude à l'aide d'une petite barque ou à la nage!!! Pendant ce séjour on a visité des jardins botaniques car le Cachemire possède un climat doux, c'est très vert et cela ressemble un peu à la Suisse. On a fait du shopping, on nous a montré comment on fabriquait les fameuses écharpes en cachemire (C'est fabriqué avec des poils de chèvres qui vivent dans les montagnes, la qualité est exceptionnelle car les fabricants utilisent seulement le poil très fin qui se trouve sous le menton de cette race particulière. On a assisté aussi à la fabrique des célèbres tapis en soie. C'est un travail hallucinant, certains tapis demandent jusqu'à 5 ans de travail, la qualité de la soie (plus elle est fine) et plus le nombre de noeuds est important (plus le tapis est résistant et plus le motif est précis), tous ces paramètres déterminent les mois ou les années que l'artisan doit s'infliger pour sortir une oeuvre d'art. Nous avons visité les environs de Srinagar le Pari-Mahal un ancien palace en ruine qui domine sur une colline et domine tout le lac.

J'ai rencontré un mec qui a fait fortune dans les tapis, il joue au golf tous les jours dans le deuxième plus beau golf d'Asie qui se trouve à Srinagar. C'est un golf où il y a souvent des compétitions. Je lui explique que j'ai un bon niveau (c'est faux, je suis une quiche) alors il me donne sa carte de visite pour faire une partie de golf plus tard. Mais avec mon pote anglais Oscar, on ne voulait pas attendre longtemps, on voulait swinguer de la balle de golf de suite. Donc l'après-midi même, on se rend sur le parcours de golf. Il faut passer un contrôle de sécurité que j'embobine facilement pour pouvoir rentrer dans ce lieu VIP. Le problème est qu'on n'a pas de carte de golfeur et qu'on se rapplique avec des vêtements de baroudeur. Le polo est de rigueur... donc on se fait prêter des polos par le club de golf.
On loue un mec qui va nous pousser le caddy car il est interdit d'aller seul sur le parcours donc ils t'imposent un mec qui t'accompagne et te pousse le caddy, cela coûte 4 euros le tout avec le matériel! Ce n'est pas ça qui te ruine mais plutôt le ticket d'entrée à 30 euros les 9 trous c'est-à-dire la moitié du parcours. Pour un backpacker c'est un peu cher, j'essaie de négocier l'entrée, je leur dis que j'ai un pote qui fait parti du club, il nous a invité et qu'il devrait bientôt arrivé. Je dis au guichetier le nom du mec que j'avais rencontré le matin même. Le guichetier le connaît alors il me demande de l'appeler au téléphone. Je l'appelle et lui demande qu'il nous fasse rentrer gratuit mais il me raccroche au nez prétextant qu'il est occupé. Je me retrouve comme un con devant le caissier, on est obligé de payer les 30 euros mais notre comportement suspect met un doute aux gens qui nous entourent sur notre capacité à jouer au golf. Alors un des mecs me demande "- À quel classement au golf suis-je ?" je lui réponds instinctivement "-15-3" qui est un niveau très élevé, les gens autour de moi sont impressionnés et me regardent maintenant avec plus de respect, mais le truc c'est que je ne sais pas taper dans une balle!! et le parcours (trou numéro 1) commence en face du guichet. Je risque de me faire démasquer et me faire foutre dehors... de plus le mec du guichet n'attendais qu'une chose, c'était de me voir à l'oeuvre. Alors il me vient à l'idée de dire à mon caddy (le mec qui pousse mon chariot) "- Mec, aujourd'hui je vais commencer par le trou 10 et terminer par le 18, je veux faire la deuxième parti du parcours". En agissant ainsi j'allais commencer au trou numéro 10 qui se trouve beaucoup plus loin derrière les arbres. Le guichetier était dégouté car il ne pouvait pas voir comment je jouais. Quelques centaines de mètres plus loin je me retrouvais avec Oscar et les deux caddys au milieu de cette sublime nature. Bien sûr dès ma première balle le caddy a de suite compris que je ne savais pas jouer au golf (ce ne sont pas mes 4 ou 5 fois joué en NZ et Australie qui vont faire de moi un tiger wood). Les caddys s'en foutaient car on les payait, et puis Oscar et moi étions heureux de jouer sur un des plus beaux golfs du monde!!!!!!! Pour la petite histoire je n'ai pas été si ridicule que ça!! car j'ai perdu juste deux balles!!!haha

Le lendemain, on loue un 4x4 pour aller camper dans les montagnes de l'Himalaya, on paye Ahmid ( le propriétaire du boat-house) qui nous servira de guide et un cuisinier (un pote à lui). La veille, je réussis à trouver un couple de Polonais en vacances, Sébastien un Québécois qui viennent se greffer à notre groupe. Avec ces personnes en plus on peut partager les frais, le partage n'a pas été équitable car le couple de Polonais à payer un peu plus cher que nous, on a pris une commission qu'on a partagée entre amis!! La première journée se passe sans embûche, on visite des montagnes et le glacier Thajiwas, j'ai repéré une chute d'eau par laquelle je peux escalader par le côté, de là-haut j'avais une vue imprenable sur la vallée, c'était magnifique, le ruisseau coulait sous mes pieds et je dominais un glacier qui était juste en contrebas de la cascade.

Le Cachemire est encore une zone sensible et même si nous sommes en période de paix, il y a toujours l'armée Indienne présente à cause du conflit avec le Pakistan. Mais la rencontre avec l'armée se fait toujours dans la bonne humeur et se termine facilement en séances de photos. Pendant notre balade, le cuisinier avait installé le camp et préparé le repas. Les tentes étaient plantées au bord d'une rivière, les quelques nuages de la journée avaient disparu pour laisser place à une nuit étoilée. L'air frais et pur du Cachemire laissait apparaître une myriade d'étoiles. La fraîcheur de la nuit nous incitâmes à faire un feu, assis sur une couverture, la lueur du feu réchauffait nos bouilles, on se délectait du repas à base de riz et légumes, mais le cadre grandiose que nous offrait la nature n'avait pas son pareil!

Le lendemain, on se réveille sous un soleil rayonnant, à présent il n'y a plus les nuages de la veille pour cacher tous les sommets qui nous entourent. On prend conscience que l'on est dans un endroit magnifique. Les rayons du soleil accentuaient la couleur bleue de la rivière, l'eau descend directement des glaciers, je ne me laisse pas refroidir, j'enlève mes vêtements, je coure et me jette dans l'eau glacée, quoi de mieux pour bien se réveiller. Personne n'a voulu se mouiller et jouer dans le courant de la rivière. Ensuite j'étais en pleine forme, mon sang avait fait 10000 fois le tour de mon corps en 10 secondes, je me sentais ravivé!!!
Après un ptit déj copieux on entama notre marche pour la deuxième journée. Mes amis marchent très lentement, je décide de partir à mon rythme... aussi le groupe de 6 personnes était trop grand pour moi, dans des endroits naturels comme ceux-là je préfère être seul en communions avec la nature. Pendant que le groupe longé la vallée, j'ai décidé de monter sur le versant d'une montagne, de là-haut je pouvais toujours voir mes amis en contrebas. Ici, ce sont des prairies à perte de vue avec de temps en temps quelques arbres qui viennent perturber le relief. Du coup j'étais en dehors des chemins battus et j'ai pu rencontrer des locaux. Je me suis fait inviter à boire un verre de lait par un papy. Il vit avec sa fille et sa femme. Il m'a invité dans sa petite maison construite avec des troncs d'arbre et de l'argile, le foin posé au sol recouvre la terre battue et joue un rôle isolant pour les nuits fraîches, le papy m'installe un petit tapis en paille qu'ils ont eux-mêmes fabriquée sur lesquelles je m'assoie, un petit rideau sépare notre pièce avec celle où dorment les brebis, des couvertures sont rassemblées au pied de leur lit en paille. La communication se résume aux gestes. Je suis très bien reçu, je pense qu'ils sont fiers de recevoir un étranger. Je continue ma marche à travers de petits hameaux, je traverse des ruisseaux en sautant de rochers en rochers. L'accueil de ces ermites est très chaleureux.

Le groupe de mes amis est vraiment trop lent et même fatigué, alors ils décident de faire une pause de trois heures sous un arbre avec une vue sur la vallée. Mais je n'avais pas l'intention de rester ici, alors je décide pendant ce temps de grimper un sommet qui se trouvait un peu plus loin, de là-haut j'étais sûre d'avoir une vue imprenable. L'ascension est difficile car la pente est très raide. Quand j'arrive au sommet, je suis récompensé de mes efforts, je n'en crois pas mes yeux. Je peux voir de l'autre côté, en face de moi une montagne me présente son glacier. Sous le ciel bleu opère la magie du cachemire, un petit coin de paradis, plus bas une rivière s'enfuit en zigzaguant entre les montagnes vers l'immensité de l'Himalaya. Je ne peux pas m'empêcher d'hurler ma joie, je me laisse emporter par toute l'énergie de ce lieu mythique pour laisser sortir des cris de bonheur, pendant que des frissons parcours tout mon corps!! Je suis rejoins par un petit berger pas plus âgé de 10 ans! Il est intrigué par la venue d'un monsieur bizarre, perdu sur son terrain de jeux. Il tient dans une main un bâton et dans l'autre un caillou qu'il jette sur son troupeau de moutons de temps en temps quand ceux-ci s'éloignent un peu trop. Je ne perds pas trop de temps pour redescendre car le groupe m'attend en bas. Sur le chemin du retour je croise Oscar, il me demande "-Comment est la vue en haut" je lui réponds "- tellement incroyable que je suis prêt à me retaper toute la monter pour te montrer". Donc me voilà reparti avec Oscar, je commençais vraiment à fatiguer pour la deuxième fois. Au sommet Oscar n'en revient pas, il est aux anges. Je profite toujours autant de la vue, entre-temps le petit berger a appelé des copains avec qui on s'amuse à se courir après les uns. Les enfants se roulaient dans l'herbe grasse, les rires les emportaient dans un état second, excités par la visite d'inconnus, personne n'avait l'idée de venir jusqu'ici.

Le temps était venu de redescendre, on voyait toujours au loin nos amis qui étaient posés sous l'arbre. Pendant que je les observais en pleine descente, j'ai marché sur une pierre qui a roulé sous mon pied, mes chaussures de course en toile légère ont suivi le mouvement, mon pied s'est tordu, tout le poids de mon corps emporté dans l'élan de la pente n'a laissé aucune autre issue que la fracture. J'ai senti et entendu 2 craquements, je me suis écroulé au sol, bizarrement je suis resté très calme, même si je savais que j'avais au moins un os de péter. Oscar qui était avec moi ne pouvait pas me porter car la pente était trop raide et glissante. Alors j'ai dû descendre à cloche pied...à chaque saut j'insultais la pierre à coup de "LA PUTA","FUCK YOU". C'était dangereux car je risquais à tout moment de me blesser l'autre pied. J'arrive jusqu'au groupe qui constate les dégâts, il nous reste encore 5 km pour rejoindre le camp et la route. Je plonge mon pied dans un ruisseau glacial qui passait par là pour éviter que ma cheville s'enflamme encore plus. Mes amis ont bien essayé de me porter sous le bras mais j'allais plus vite à cloche pied et il fallait tenir compte du temps car la nuit allait tomber bientôt. Je me suis tapé 2 km sur un pied, je n'en pouvais plus car ma jambe était vraiment fatiguée et la douleur à mon pied cassé me lancer mais je n'avais pas le choix si je ne voulais pas rentrer à la nuit.
Par miracle, un mec remonté à cheval, il n'a pas hésité à me descendre jusqu'à la route pour se faire un petit billet. J'étais sur le cheval, on passait par des chemins escarpés avec quelques ravins sur les côtés. J'avais le pied cassé, mais j'étais heureux d'avoir rencontré ces peuples de l'Himalaya, d'avoir vu des paysages grandioses et de faire du cheval!! Ensuite on est revenu en 4x4 à Srinagar, j'ai passé des radios le lendemain, j'avais une double fracture du pied!! Ils m'ont posé un plastic, J'ai pu avoir un aperçu d'un hôpital indien, bien sûr je me serai volontiers passé de cette expérience!!

Je me suis acheté une canne en bois pour quelques roupies, j'avais pris 50 ans d'un seul coup avec ma dégaine de vieux. Je prenais le plus positivement possible cette blessure. Cela emmenais un changement dans l'approche qu'avaient les Indiens avec moi... Il faut savoir qu'en Inde, il y a 4 questions que tu auras toujours à répondre quand tu rencontres un local :" - D'où tu viens?"," -comment tu t'appelles?", "-Quel est ton métier?" et "- es-tu marié? ", Voilà les 4 questions que te posera un Indien, un fois répondue il partira aussi vite qu'il est apparu!!! ( cette situation peut se passer facilement 40 fois dans la journée). Je vous explique ceci car ma blessure a carrément changé mon quotidien et la façon d'approche des Indiens. Maintenant leur première question est "- qu'est-ce que tu t'es fait?". Il faut dire que je me suis bien amusé à leur raconter des conneries. eh oui, il n'y a rien de plus con que de se péter la gueule et de se fracturer le pied en marchant sur une pierre. Alors j'inventais des histoires comme (il faut savoir que je suis au Cachemire qui est une zone très sensible militairement et c'est une région musulmane). "- je suis allé tout seul dans les montagnes et l'armée m'a tirée dessus car je partais en courant", "- je me suis fait renversé par un taxi Hindous, ils ne savent pas conduirent ces hindous!!", "- Ma femme m'a frappé et cassé le pied!!" ( Je montrais du doigt Sammy l'Anglaise). Et j'en passe d'autres, j'amusais parfois une dizaine de personnes qui restaient suspendues à mes lèvres et à mes récits (conneries). Bref je passais le temps comme je pouvais et surtout j'avais de quoi leur raconter en évitant les 4 ÉTERNELLES questions que les Indiens te posent toujours et qui deviennent casse couille après 4 mois en Inde!!

Marcus et Flavio, les deux Suisses avec qui j'avais partagé un bout de chemin avec leur voiture, nous ont rejoint. On est partis ensemble dans les montagnes faire une balade en voiture. On a passé des soirées à discuter sur une terrasse qui donnait sur le lac.
Après les adieux passés avec les Suisses; Sammy, Oscar et moi partons pour le Ladakh avec ses monastères bouddhistes et paysages à couper le souffle!!

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Posté par cyp_13

Sur les traces de Bouddha...jusqu'à l'himalaya!!

Le 14/11/12, 15:22

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Le départ de Pablo fait un vide mais à présent je sens le vent du voyage qui me souffle à l'oreille la chance que j'ai d'être libre de choisir ma destination... ou tout simplement de me laisser porter par la vie... mon chemin ira à Bodhgaya...

Après avoir passé un jour de plus à Varanasi dans cette ville incroyable, le train me déposes à Gaya qui est une ville indienne comme toute les autres avec sa gare, son chaos indescriptible et poussiéreux!! Je partage la chambre, pour faire des économies, avec un Sud Africain et 2 Chinois rencontrés pendant le trajet en train. Le lendemain, on part pour Bodhgaya. C'est une des places les plus sacrées du bouddhisme. En effet il y a 2600 ans, le prince Siddharta Gautama a atteint l'illumination sous un arbre et devînt le Bouddha que tout le monde connaît.

Chaque pays bouddhiste du monde ont leur temple qui est construit ici. La ville est très tranquille malgré l'afflux de pèlerins. À l'instant où tu pénètres dans le jardin du temple , tu peux ressentir toute l'énergie positive présente dans ce lieu sacré car c'est ici que Bouddha a atteint l'illumination.

Pendant ce séjour je rencontre deux jeunes de 13 ans qui me font visiter la grotte à quelques kilomètres de Bodhagaya où le bouddha est resté pendant 5 ans en méditation. Du haut de la grotte j'ai une vue sur toute la vallée fertile où coule un fleuve. La campagne n'a pas l'air d'avoir beaucoup évolué depuis l'époque de Gautama en effet on traverse des villages où l'agriculture est fortement présente, ils labourent encore avec des boeufs, les maisons sont en argile, les animaux de la ferme sont présent même dans les maisons, je croisse des jeunes qui se brosser les dents avec un bâtonné en bois, ils partagent leur bain dans un étang avec les buffles et des porcs, nous empruntons des chemins boueux, les enfants s'exclament de joie à chaque fois qu'ils me voient passer. C'est une vraie basse court géante où animaux et humains se mélangent!!!

Après avoir fait le plein de spiritualité de ce haut lieu du bouddhisme, je prends le train pour 40 heures de trajet jusqu'à Amritsar et son temple d'or, un autre lieu sacré mais cette fois-ci pour la religion sikh.
Il n'y a pas grand-chose à voir à Amritsar... seulement ce bijou architectural qu'est le temple d'or!!

Les Sikhs pratiquent une religion qu'on ne trouve pratiquement qu'en Inde, Ils sont faciles à reconnaître car ils se baladent avec un turban de couleur sur la tête et les Sikhs se laissent pousser la barbichette.

Leur temple est tout simplement un des plus beaux monuments de l'Inde, il est carré de plus de 100 mètres de côté, il est construit en marbre blanc avec une architecture bien garnie. Au centre de ce premier édifice, il y a un bassin sacré et sur ce bassin il y a le fameux temple d'or qui brille de mille feux!! Il est entièrement recouvert de feuilles d'or, il doit faire 20 mètres de long sur 15 m de large et 20 mètres de haut. Il y a une passerelle au-dessus de l'eau qui mène au temple d'or où des centaines de personnes font la queue pour y accéder!! J'ai visité le lieu pendant la journée et le soir et à chaque fois il y avait une ambiance différente.
Tous les Sikhs et visiteurs font le tour du bassin, il y a le Guru qui lit constamment des pages du livre sacré Sikh, il propage ses prières dans les haut-parleurs placés tout autour du lieu de culte.

Amritsar se trouve à 30 km du Pakistan, alors avec deux Suisses Marcus et Flavio que j'ai rencontré à l'hôtel on décide de se rendre à la frontière!!! On peut dire qu'on n'a pas été déçu car c'est un vrai festival auquel on assiste!!

Pour comprendre pourquoi, il faut connaître un peu d'histoires... alors pour résumer, il faut savoir que l'Inde a reçu son indépendance des Anglais en 1947, à ce moment-là , Ali Jinnah le chef musulman demande d'avoir son propre État musulman indépendant. Ce qu'il obtiendra des Anglais, c'est à cette époque qu'est créé le Pakistan!! Ce qui a donné par la suite les massacres les plus affreux de l'humanité, car la frontière a été tirée au beau milieu de millions de personnes de confession hindous, musulmanes et sikh, cela a engendré aussi le plus grand exode de l'histoire de l'humanité, car les hindous qui se trouvaient désormais au Pakistan devait rallié la nouvelle Inde et les musulmans qui étaient encore en Inde devaient migrer au Pakistan... Donc depuis ce temps à cause des massacres et des violences perpétués, les relations entre l'Inde et le Pakistan ne sont pas au beau fixe. Je vous recommande au passage un livre très bien sur l'indépendance de l'Inde avec comme personnage emblématique Gandhi,"cette nuit la liberté" de Dominique Lapierre.

Alors maintenant à la frontière, c'est moins gore qu'il y a 65 ans, c'est plutôt festif. Sur l'endroit précis de la frontière, il y a un grand portail métallique qui sépare les deux pays. De chaque côté il y a des tribunes remplies de personnes qui viennent tous les soirs hurlés leur fierté d'être Indiens ou Pakistanais. C'est assez marrant et difficile pour nous occidentaux que de s'imaginer cette scène. Alors imagine des milliers d'Indiens qui se rassemblent, ils sont surchauffés par le son des tubes musicaux du moment, ils dansent et font la fête de leur côté. Derrière le grand portail, les Pakistanais sont aussi installés dans des tribunes avec les femmes et les hommes séparés. Ils chantent et crient "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand) et ils reprennent en coeur des chants! Pendant ce temps il y a les militaires qui défilent et qui procèdent à la levée du drapeau, les costumes de chaque nation sont magnifiques. Le portail est à présent ouvert, les militaires de chaque camp paradent dans le seul but d'afficher leur culture et de marquer leurs territoires. L'expérience est sympa à vivre car même s'il y a beaucoup de convictions et de fierté tout reste bon enfant et c'est bien ce qu'il faut retenir!!

Marcus et Flavio voyagent avec une vieille voiture des années 70 qu'ils ont achetée. Alors je m'incruste avec eux car on part dans la même direction c'est-à-dire à Mc Leod Ganj au pied de l'Himalaya. Mais avant d'y arriver, il y a plus de 10 heures de route, on a crevé deux fois car les pneus ne résistaient pas à la chaleur et au poids de la voiture chargée en plus de mon gros cul.
Je ne vous raconte pas la galère sous un soleil de plomb pour changer les roues...L'axe n'étant pas le même que celui de la roue de secours, on a "pété" un boulon mais on est finalement arrivé la foutre!!! C'est une bonne expérience que d'être sur la route de l'Himalaya dans une des plus emblématiques voitures de l'Inde.

Nous arrivons tant bien que mal à Mc Leod Ganj, c'est ici qu'est installé le gouvernement réfugié Tibétain, c'est ici aussi que vit le Dallai Lama!! Je n'ai pas pu voir le maître spirituel des bouddhistes, car il ne fait pas souvent d'apparitions en public. Mais je visite le temple de la ville où des centaines de moines tibétains t'amènent à découvrir leur monde à travers des chants de prières. La ville est touristique donc je rencontre beaucoup de voyageurs et j'en profite pour faire un peu la fête!

Après 2-3 jours passer dans cette station touristique, je prends mes quartiers pour un peu plus de calme dans le village de Daramkot qui se trouve dans les hauteurs. La montée est très difficile, Il faut traverser une forêt puis j'arrive dans un véritable havre de paix comme si une clairière sortait de nulles parts où quelques Guest-house ont poussé comme des champignons. Tous les matins depuis ma fenêtre de chambre je peux voir la vallée qui s'avance jusqu'à l'immense plaine de L'Inde. Des petits chemins rocheux que tu peux parcourir seulement à pied relient entre eux les Guest-house et les maisons. En fond de toile il y a une énorme montagne luxuriante qui domine. Il y a beaucoup de hippies ou de musiciens qui se donnent rendez-vous ici. Donc tous les soirs des concerts improvisés dans des petits bars.
J'appelle ça des "bars" mais ce sont des endroits sous des toiles de tentes avec des tables basses, Il y a des coussins dispersés un peu partout pour plus de confort. D'autres "bars" ressemblent plus à des squattes où des peintures psychédéliques tapissent les murs, éclairés par des néons ultraviolets. Le feu de camp est allumé le soir, on se réunit autour pour jouer de la musique, chaque instrument répond à un autre et crée une harmonie entre les différents sons, j'en profite pour sortir mon harmonica, plus il y a d'instruments, plus l'intensité augmente, plus les gens se plongent dans une ambiance mystique et se laissent porter par l'énergie. Vous l'avez compris c'est ambiance Hippie party!!! il y a des cigarettes qui font rire qui passent de main en main, les gens sont détendus et se laissent transporter par les mélodies. Je profite de cette expérience pour comprendre leurs comportements et tout simplement avoir une petite expérience de Hippies!!

Je prends une profonde respiration, je suis au pied de la chaîne de l'Himalaya, j'en profite vraiment pour me détendre et je récupère des 3 mois passés dans l'agitation urbaine Indienne! Je lis, je bois du thé, je dors, je vais écouter les musiciens, personne ne vient me faire chier. C'est facile de passer des heures à méditer et rester planté longtemps à contempler la nature... en quelque sorte je ne branle rien!!

Un jour je tombe sur une affiche d'un professeur qui donne des cours de massages Ayurvédiques. L'Ayurveda est une médecine traditionnelle d'origine Indienne. C'est une technique ancestrale qui consiste à soigner ou à masser le corps avec des huiles essentielles. La technique consiste aussi à travailler avec les énergies du corps, les siennes et celles du patient. Donc au lieu de ne rien branler et bien je m'inscris dans un cours de massage qui durera 7 jours.

J'ai appris toute l'histoire de l'Ayurveda. J'apprends la manière dont l'ayurvéda perçoit la médecine, la façon de prévenir ou soigner des maux par les énergies et le bienfait de la nature. Je ne vais pas m'étaler dans une grande explication mais l'approche est très passionnante et enrichissante. J'ai aussi appris à travailler et à localiser les points marmas. Les points marmas sont considérés par cette médecine comme les 107 points vitaux du corps que tu peux stimuler en massant!! Chaque point marmas est un centre énergétique du corps qui est en relation avec un organe ou un membre, le massage de ces zones est utilisé à des fins thérapeutiques. Vous pouvez imaginer que pour un massage j'ai besoin d'un cobaye pour exercer la pratique! Eh bien vous n'allez pas me croire mais en 7 jours de cours j'ai massé que des filles. Alors, j'arrête de suite les pervers qui auraient des idées déplacées, mais en tant que bon élève (pour une fois), je restais concentré sur mon travail et j'étais à fond appliqué dans ma tâche ou sur mes exercices à faire. Aux dires d'une patiente, je me suis plutôt bien démerdé car sur certains exercices je massais mieux que le prof!! hahaha

Quand je descendais plus bas dans le village prendre mon thé ou mon repas, j'avais beaucoup de succès car beaucoup de personnes me demandaient s'ils pouvaient être mon cobaye... Eh oui, qui ne veut pas d'un massage gratuit?! Bref pour la petite histoire, le dernier jour c'était l'heure de l'examen final et je devais effectuer un massage complet. Mais j'avais promis depuis une semaine à un pote Néerlandais que je le prendrai comme cobaye au moins une fois, alors le dernier jour venue je n'ai pas pu lui refuser, mais le problème est qu'il mesure 2m02 (ce n'est pas des conneries) et quand le prof m'a vu arriver avec ce géant il a éclaté de rire. Le prof me dit "- Mais pendant une semaine tu me ramènes des filles et pour le dernier massage complet tu me ramènes l'homme le plus grand qui existe en Inde!! Il va y avoir du boulot!!" Bref après 2H40 de massage, le prof me décernait mon diplôme symbolique!!! Ce fût une bonne expérience et cela rajoute une corde de mon arc. Je repars aussi avec des cahiers contenant des informations détaillées sur l'ayurvéda.

Pendant mon séjour j'ai rencontré Sammy une Anglaise et un de ses compatriotes Oscar avec qui on décide de partir ensemble dans le cachemire un lieu où il ya a encore 5 ans il y avait la guerre.

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Posté par cyp_13

Le Taj Mahal et Varanasi ... derniers moments avec Pablo!!

Le 05/11/12, 12:34

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Un long trajet en train depuis Jodhpur nous attend pour se rendre à la ville de Agra et l'une des 7 merveilles du monde... Le Taj Mahal!!

Mais avant tout, le problème c'est qu'en Inde si tu prends les billets à la dernière minute(comme nous) tu peux te retrouver sans place ou alors voyager dans les compartiments où les wagons dégueulent de gens, de chèvres, de poulets et de crachats!! Pour moi il n'y a pas de problème mais nous voyageons avec la maman de Pablo (Mercèdes) pour qui nous voulons un certain confort. Donc la situation est que nous devons voyager de nuit et que le train est complet, Pablo n'a plus que 5-6 jours encore à passer en Inde et il ne peut pas se permettre d'attendre 2-3 jours de plus le prochain train avec de la place.

Du coup on était embarrassé car il n'y avait pas de place pour les 3 prochains jours et nous voulions voir le Taj Mahal. Alors, il nous vient l'idée d'acheter 3 billets de train de la classe que l'on peut appeler "bordel" ou alors encore "je suis trop con , j'ai pas acheté mon billet 3 jours avant" (la classe avec les animaux) beaucoup moins chers. Mais en aucun cas on aurait laissé la maman de Pablo s'assoir dans ces compartiments, alors on a sauté dans les wagons climatisés sans le ticket qui convient à cette classe...
C'est là que commence l'histoire... Donc nous montons dans le wagon climatisé illégalement, le train commence à partir, nous essayons de trouver une place pour Mercèdes, bien sûr elle n'est pas au courant que nous n'avons pas de billets de train pour cette classe. Par chance on trouve une couchette libre, sans doute quelqu'un qui a loupé son train. On installe Mercèdes qui commence à s'endormir tranquillement. Depuis ce wagon ,nous ne pouvons pas rejoindre le compartiment "bordel" car la porte qui relit les compartiments des riches à ceux des pauvres est fermée à clef. Donc nous savons qu'à'mendonné ( la faute est normale, c'est une expression du Sud-ouest de la France à prononcé avec l'accent!! et toutes les autres fautes d'orthographe par contre ne sont pas normales!!jajaja) on va devoir confronter le contrôleur...
On n'a pas de siège, donc on reste entre les wagons du train, on se fait balloter par les secousses du train pendant des heures, mais au moins Mercèdes dort profondément sur une couchette douillette, rapidement un Indien du service férroviaire qui distribue les draps pour les couchettes, nous aperçoit sans siège. Nous discutons avec lui, mais il se rend compte que nous n'avons pas de billet et que nous n'avons rien à faire dans ce compartiment. C'était la nuit et nous étions très fatigué, alors nous sommes partis désespérément à la recherche d'une couchette libre. Par chance on en trouve une autre, tous les rideaux des compartiments sont tirés, toutes les lumières sont éteintes, tous les gens dorment. Pablo et moi partageons la couchette, on avait trouvé notre cachette mais une heure après le contrôleur débarque dans le compartiment, il voit deux mecs dormir ensemble sur un truc de 40 cm de large, il demande les tickets mais nous continuons à simuler de dormir, il redemande avec cette fois-ci une voix beaucoup plus stridente, il n'avait pas besoin de hautparleur!! Il réveilla donc tout le compartiment mais nous ne bougions toujours pas d'un cil, on était toujours collé l'un contre l'autre. C'est là qu'il commence à pincer Pablo qui ne réagit toujours pas, ensuite il me frappe au niveau de la jambe et continu sur Pablo, on se lève en sursaut et il nous crie "TICKET!!!" d'une voix à décorner un cocu!! Je m'avance vers lui et tends mon oreille en direction de sa bouche et il recrie "TICKET!!!!" au prix de lui faire croire que je suis sourd il m'explose le tympan!!! Pablo lui dit que c'est notre mère qui a les billets et que l'on va aller les chercher, on espère gagner du temps... Bien sûr on part dans le sens où le contrôleur avait déja contrôlé le train. Soudain on croisse le garçon de service qui nous soupçonne de ne pas avoir de ticket, il commence à nous suivre... Nous accélérons le pas pour le semer et nous nous cachons dans un compartiment, les rideaux sont tirés, les lumières éteintes, on entend passer le type derrière le rideau sans qu'il s'arrête, on attend un peu et nous rejoignons la couchette où le contrôleur nous avait contrôlés avant, car celui-ci a continué ses vérifications de tickets plus loin, nous nous installons tranquillement sur la couchette. 20 minutes plus tard nous pensons maintenant ne plus être dérangés et avoir esquivé le contrôleur mais soudain il débarque dans le compartiment furieux qu'on le fasse tourner en bourrique, il a aussi découvert la mère de Pablo qui n'a pas de billet, Le contrôleur nous ouvre les portes des classes inférieures qui étaient fermées à clefs, on est expulsé dans le wagon 3ème class comme des malpropres, Mercèdes qui dormait ne comprend pas pourquoi elle se fait expulser du wagon on lui explique qu'on s'est trompé de billets quand on les a acheté. On s'assoit sur nos sacs de voyage car dans cette classe tous les sièges sont complets, c'est aussi ça l'aventure et le voyage dans un train en Inde, Mercedès est au bord du gouffre mais elle a dormi un peu pendant que nous jouions à cache cache comme des grands gamins avec le contrôleur pendant 10 heures. Pour résumer soit on restait à quai soit en sautant dans le train au culot on verrait le Taj Mahal au petit matin.

Pour se reposer de ce trajet fatiguant Mercèdes nous invite dans un hôtel 5 étoiles pour y goûter la cuisine raffinée indienne, l'hôtel est somptueux. On commande des petits plats préparés en sauce, des galettes croustillantes, ils nous servent des petits pains frais avec de l'huile d'olive (l'huile d'olive peut ne paraître pas grand-chose mais quand tu voyages dans un pays comme l'Inde, il y a des plaisirs simples comme ceux-là qui se trouvent seulement dans les palaces). Les serveurs sont dans des costumes traditionnels, le service est parfait, j'étais parfois mal à l'aise.

Nous arrivons à Agra la ville du Taj Mahal!! Nous nous rendons le soir visiter le monument. Cette ville est très touristique mais je pense que c'est une étape essentielle si l'on passe dans la région. Qui n'a jamais voulu voir le Taj Mahal? Ce batiment est, en fait, une tombe construite en 1953 il a fallu 8 ans et plus de 20 000 personnes. Shaz Jahan l'a construit par amour tellement il aimait sa femme défunte.
Avant de venir ici j'avais vu beaucoup de photos et je pensais que j'allai être déçu. Mais quelle surprise!! le taj Mahal est un mirage, il fait partie des monuments qui m'ont le plus impressionné. Sa symétrie parfaite en fait un immense chef-d'oeuvre architectural, qui n'a pas son pareil. Ce mélange de lignes strictes et arrondies vous emmène dans son univers enchanté. Le coucher de soleil derrière sur la rive reflétait sur l'eau, les reflets des flots dessinés des paillettes dorées à la surface, les derniers rayons du soleil rouge vif dégageaient des vapeurs de chaleurs sur le marbre blanc encore brûlant de la journée. Il fallait à certains endroits courir pour ne pas se brûler les pieds (car la visite se fait pied nu). Les sculptures sont raffinées et très détaillées, la lentille de mon appareil photo en prend plein l'optique, on prend une dernière photo avec Pablo et les gardes qui essayaient de nous mettre dehors pour fermer le site. Nous étions les derniers à sortir, les touristes avaient déserté l'esplanade remplie de bassin, nous étions chassés par les gardes armés qui je pense n'étaient jamais tombés sur des casse-couilles comme nous. On profitait de ce moment intime avec le Taj comme pour s'en imprégner à vie. On fait un dernier cliché en guise d'adieu et des accolades avec les gardes bien sympathiques avant de s'éclipser. Le Taj Mahal plonge alors dans un silence de mort, tel un cimetière, le soleil est déjà tombé pour laisser place à une nuit étoilée...


Pablo ne concevait pas de venir en Inde sans faire un tour à Varanasi (Bénarès). C'est une ville à 800 km d'Agra, mais il ne lui reste plus que 3 jours. Alors même topo, il n'y a plus de places dans les trains et notre dernière expérience en mode "clandestins" nous a suffi... de même pour les bus, ils sont complets. Alors cette fois-ci on décide de prendre une autre option plus coûteuse pour moi mais je ne voulais pas laisser passer l'occasion d'être encore pour ces derniers jours avec Pablo. Le séjour de Pablo touche à sa fin, alors on choisit de louer un Taxi de nuit avec une agence pour aller plus vite, les frais sont partagés en 3 (Pablo m'a fait payer un peu moins) dans un pays comme l'Inde on s'en sort pour un bon prix (100 euros pour 800 bornes).
Mais là commence un sketch... Le chauffeur est prévenu au dernier moment par l'agence, il doit se taper 800 km de nuit. La maman de Pablo était un peu inquiète. Sur la route elle voyait le chauffeur s'endormir, alors ensuite pour essayer de rester éveillé le driver s'arrêtait toutes les demis-heure pour prendre un thé. Mais rien n'y faisait, Mercèdes gardait un oeil vigilant sur sa conduite jusqu'à ce qu'on lui demande qu'il s'arrête pour faire une sieste, tout le monde a pu dormir tranquillement pendant 4-5 heures... ensuite, le jour faisait son apparition mais la conduite dangereuse du chauffeur ne nous rassurait toujours pas, alors quand il s'arrêta une nouvelle fois, Pablo pris le volant, je n'étais pas plus rassuré car les routes de l'Inde ne sont pas les mêmes et sont plus dangereuses que dans la pampa en Argentine...jajaja mais niveau confiance c'était déjà mieux. Pendant ce temps le chauffeur (que l'on payait normal c'est censé être un taxi) se laissait emporter dans un sommeil profond. Après son réveil, le chauffeur a voulu reprendre le volant. Il a terminé sa course tant bien que mal jusqu'à Varanasi, nous voilà arriver sain et sauf à bon port!!

Varanasi, bienvenue dans une des plus éblouissante, chaotique, fascinante et une des plus indiscrète place sur terre. C'est ici que les indous viennent mourir pour jeter ensuite leurs cendres dans les eaux du Gange, le fleuve sacré!! Les ruelles sont étroites et parsemées de bouses de vache, parfois une vache bloque le passage, une claque sur son cul suffit pour la faire avancer. C'est très sale, les égouts débordent d'ordure mais pour apprécier toute l'atmosphère de cette ville, il ne faut pas s'arrêter sur ces détails!!

Décrire l'atmosphère de cette ville va être difficile tant il y a de surprises et de variétés! Je vais me lancer dans cet exercice... Alors, imagine une ville à la chaleur étouffante et humide il fait 48 degrés! Un fleuve, le Gange passe au pied de cette ville en pierre. C'est une des plus vielles villes du monde, au bord de l'eau il y a les ghats, ce sont des quais cimentés où ont lieu tous les rituels religieux, car comme je vous le disais, Varanasi est une ville sacrée pour les indous, le soir les cérémonies rassemblent des milliers de personnes sur les ghats. Les bougies sont allumées, des chants indous accompagnent les rituelles, de la fumée s'échappe des bols que les hommes saints tiennent dans leurs mains, ils les balancent en formant des cercles dans l'air, ils utilisent aussi des bougeoirs tout en prononçant leurs mantras (prières).

Plus bas sur le fleuve une cinquantaine de grosses barques en bois sont remplies de pèlerins et touristes, d'ici ils peuvent avoir une vue d'ensemble sur la scène. Dans le public, des sadhus prennent place, ce sont des hommes qui ont fait voeux de renoncer à tout ce qui est matériel, ils vivent de la charité, ils ont renoncé à toutes responsabilités familiales, ils sont vétus d'un simple morceau de tissu qui couvre leur corps, ils marchent pieds nus, ils ont des cheveux longs qui ont fini par faire des dredlocks, ils ont parfois le visage peint de traits jaunes, blancs ou oranges. À la fin de la cérémonie les pélerins laissent aller dans les courants du Gange, une barquette de fleurs et d'ofrandes avec une bougie. Le fleuve est, en quelques secondes, recouvert de centaines de lumières.

Avec Pablo, on aimait passer nos journées à déambuler dans ces ruelles, tandis que sa maman restait à l'hôtel car il faut dire qu'il faut avoir le coeur bien accroché pour visiter Varanasi!! En effet ce n'est pas rare de croiser la mort à un coin de rue!! Il y a souvent des personnes qui transportent un défunt sur une civière en bambou, le corps est enroulé d'un drap en soie souvent orange, il y a des couronnes de fleurs dessus et autour, tout en avançant les gens scandent des mantras au milieu de la circulation et des piétons. Le corbillard "façon indien" se dirige vers les ghats. Nous décidons avec Pablo de suivre le cortège pour assister à ce qui est malheureusement une attraction à Varanasi avec tout le respect que l'on doit aux familles. Et quand les ruelles se terminent pour laisser place à la rive. Nous assistons au plus grand crématoire à ciel ouvert du monde, Manikarnika Ghat!!! Comment décrire ce moment? tellement il prend aux tripes... de la fumée qui émanne des bûchers, des tas de bois sont éparpillés avec au sommet un corps drapé. Pendant que le feu embrase le morceau de soie, le corps se découvre entre les flammes qui s'affolent, Pablo me montre un pied encore en chair qui tenait au bout du tibia entièrement calciner, ou alors plus loin je voyais un crâne que les flammes commençaient à grignoter. Par moments le regard est insupportable.

Donc les indous viennent à Varanasi pour mourrir, il y a même un hospice où ils attendent leur dernière heure pour être au plus près du crématoire. Les familles achètent très cher le bois nécessaire au bûcher, parfois c'est du bois précieux comme le bois de Santal. Les corps sont brulés à différents étages du ghats, tout cela dépend de la caste dont appartient le mort, le plus haut du ghat est réservé à la plus haute caste. Pour les corps suivant par exemple les enfants de moins de 10 ans, les sadhus, les personnes mortes par la morsure d'un cobra, ils ne sont pas incinérés mais sont jetés directement au milieu du fleuve attachés à une pierre. Nous ne sommes pas resté très longtemps juste le temps d'avoir cette expérience incroyable que t'apporte Varanasi. Je peux vous dire que c'est un bon moyen d'avoir une réflexion sur la mort!

Pour fuir un peu cet endroit macabre mais à la fois spirituelle, nous aimions avec Pablo aller boire des lassis. C'est un yoghourt mélangé à un fruit que tu choisis, c'est une spécialité de Varanasi que tu peux déguster dans des petits bui bui. On ne voulait pas quitter Varanasi sans y prendre notre bain dans le Gange, comme le veut la tradition. Pour les hindous le bain dans le Gange représente une purification du corps, alors à chaque moment de la journée tu vois des centaines de pèlerins venir se lavait dans ces flots sacrés. Il n'est pas rare de voir flotter des corps à la surface du fleuve (ceux qui se sont décrochés de la pierre), au moment où l'on s'est baigné dans le Gange avec Pablo, on a eu la chance de ne pas en voir!! Mais le sol vaseux et surtout invisible nous laissait perplexes. Pour faire une dernière fois dans le gore... j'ai croisé un chinois qui m'avait montré la photo qu'il avait prise, d'un chien qui ramenait sur la berge un bras d'un cadavre... mais avec Pablo on s'en foutait on l'avait fait... se baigner dans un des fleuves les plus sacrés du monde!! mais aussi un des plus pollués!!!

Le séjour de Pablo prend fin et c'est le moment de nous séparer. Son avion pour la France part dans quelques heures. Pour ces derniers moments ensemble en Inde on décide de squatter gratuitement une piscine, en se faisant passer pour les clients d'un grand hôtel. Les adieux sont forts car je vais continuer mon chemin seul, tel est la vie d'un voyageur...les chemins se séparent et se recroisent, c'est le coeur rempli de bonheur que je quitte Pablo, heureux d'avoir passé des moments inoubliables avec mon pote!! Vous pouvez deviner que je ne raconte pas tout et que certaines anecdotes se partageront quand l'on se retrouvera ou resteront dans les mémoires de deux baroudeurs qui ont partagé un bout de chemin en Inde. On se serre une dernière fois dans les bras, je m'évapore dans les klaxons, les bruits et les gaz d'échappement... Pour moi la vie continue vers de nouvelles rencontres, expériences et ne s'arrêtera pas à Varanasi...

Je reste un jour de plus à Varanasi et prends un train pour Bodhgaya un haut lieu du Bouddhisme puisque c'est ici où Bouddha trouva l'illumination!!

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Posté par cyp_13

Sur les traces du maharadja...avec Pablo.

Le 16/10/12, 21:54

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On arrive à Jaisalmer après un trajet difficile et une nuit dans le bus. J'avais toujours voulu visiter cette ville depuis qu'un autre pote argentin Carlos m'avait montré des photos. Pour moi c'était un des principaux spots que je voulais voir en Inde. Pablo trouve une guest house à l'intérieur de la citadelle.

C'est la saison basse et les touristes ne sont pas très vaillants pour affronter la chaleur de cette ville aux portes du désert. De loin, on peut comparer Jaisalmer à un château de sable miroitant, la citadelle semble plus être sortie d'une fable qu'être une fortification imprenable. La lumière est filtrée à travers ses jolies petites fenêtres ombragées qui créés des figures géométriques mystiques sur le sol, chaque angle a été conçu pour minimiser la chaleur, filtrer la poussière et conserver le peu d'eau disponible. Il y a des cours avec des quartiers privés réservés au roi.
Je me retrouve maintenant au sommet de la forteresse cette vue me fais sentir la riche culture et la longue histoire de la ville qui s'étend à mes pieds. Il y a un bâtiment carré, sur lequel flotte un drapeaux, c'est le grenier sans lequel il aurait été impossible de survivre durant les longs sièges pendant la guerre. On sent l'immensité du désert de Tahar qui s'étend jusqu'au Pakistan à 80 km, les hostilités entre le Pakistan et l'Inde n'ont pas cessé depuis 1947 et l'indépendance. Le Zénana est la partie réservée aux femmes du royaume, les reines et les princesses s’allongeaient sur ces chaises qui étaient couvertes de doux matelas décorés de cousins.

Jaisalmer est un lieu où se côtoient le passé et le présent, c'est probablement la plus vieille citadelle vivante du monde, chaque pierre à une histoire, les rues sont sinueuses, les vaches déambulent entre les passages étroits et des étales avec de superbes étoffes. Les remparts serpentent autour des bastions qui abritent des postes de guets. Le travail fin des sculpteurs orne les plafonds, les frises, les fenêtres, les auvents et les balcons, les ornements représentent des pétales et des fleurs, des dieux, des oiseaux, des éléphants et des chameaux.

L'activité principale ici est de faire un tour en chameau dans le désert. Avec Pablo on trouve une agence qui propose de partir à la rencontre d'un village et faire une excursion de plusieurs heures dans les dunes de sable, après les négociations nous voilà partis en 4x4 en direction du désert. On traverse quelques villages typiques balayés par les tornades de sable. Ensuite nous commençons à faire connaissances avec nos nouveaux amis les chameaux. C'est assez impressionnant au moment où tu grimpes sur leur dos et qu'il se lève tu as sensation de revenir à l'enfance quand on jouait au "tape-cul"(le genre de barre métallique avec deux sièges de chaque côté où tu pousses avec les jambes), le chameau s'abaisse d'abord sur ses deux genoux des pattes avant et ensuite pose tranquillement son popotin sur ses pattes arrière pour te laisser monter. On fait une balade à travers quelques dunes, nos trois chameaux sont reliés avec une corde entre eux comme pour former une caravane.
On passe dans des paysages de dunes qui te rappellent ceux de Lawrence D'arabie, il faut avouer que ce n'est pas très confortable cela fait plutôt mal au cul et aux jambes. Jusqu'au moment où la caravane s'arrête entre deux dunes et protégée du vent par quelques buissons, les locaux nous déballent un pique-nique avec des chapatis et du thé. Je suis appuyé contre les côtes d'un chameau qui paisiblement continue de ruminer des brindilles. En attendant la cuisson du repas, comme des gamins Pablo et moi partons escalader les dunes aux alentours, nous dévalons les pentes en essayant de sauter le plus loin, s'écroulant dans ce tapis de cristaux et par la même occasion goûtant le sable encore chaud de la journée. Avant de revenir dans notre citadelle nous assistons au coucher de soleil qui semble plonger plus loin derrière ces châteaux de sable sur les terres du Pakistan.

Pendant une journée où je suis parti seul, je déambulais dans les ruelles, marchais sur les remparts de la ville. Je fais la rencontre d'un Indien avec qui j'ai eu une discussion intéressante sur les différentes castes qui sont encore bien ancrées dans leur culture. Il faut savoir, même si les moeurs sont en train de changer, que les mariages en Inde sont arrangés. Il y a différents niveaux sociaux RELIGIEUX, Il existe 4 varnas (castes) : les brahmanes, prêtres, enseignants, ingénieurs, censés être sortis de la bouche de Brahma (le dieu hindou créateur du monde) ; les kshatriya, rois, princes, administrateurs, militaire, sortis de ses bras ; les vaisyas, artisants, commerçants, hommes d'affaires, agriculteurs, bergers, sortis de ses cuisses ; les sudras, serviteurs, sortis de ses pieds. Et il y aussi les indiens qui n’appartiennent à aucune varna, les dalits plus connus sous le nom "intouchables" Ils sont équarrisseurs, tanneurs, balayeurs, blanchisseurs ou fossoyeurs.. Le fossé entre les castes supérieures et les dalits ou "intouchables" se rétrécit, mais la ségrégation n'appartient pas encore au passé en Inde. Les castes sont associées aux notions de pureté et de karma. D'après leur croyance en valorisant son karma, un hindou renaîtra dans une caste plus élevée et atteindra ainsi le nirvana, l’immortalité auprès des dieux. La caste la plus élevée et donc la plus pure, est celle des brahmanes. Ils sont donc les plus à même d’approcher les dieux et doivent pour cela se préserver de la "pollution" des castes inférieures. Un brahmane peut être pollué par le contact avec un "intouchable", ou avec une femme qui a ses périodes. Pour retrouver un état de pureté "normal", le brahmane devra se purifier par des bains et par la récitation de mantras (prières). Les dalits sont encore victimes de discrimination concernant l'accès à l'eau et les lieux de culte, dans les écoles ou encore lors des festivités ou des cérémonies religieuses. Reste que la plupart des dalits occupent les professions les plus ingrates et leurs enfants sont encore victimes de discrimination à l'école. Ceux qui appartiennent aux hautes castes se livrent à des activités « pures », tandis que les castes les plus basses ont des occupations qui les rendent encore plus «impurs» (manipulation des déchets, des cadavres humains, des animaux morts, etc.) la situation a évolué depuis l’indépendance, les inégalités restent encore vivaces dans les campagnes indiennes. Les membres des basses castes ne peuvent pas décider du jour au lendemain d’intégrer la caste supérieure à la leur. En plus à l’intérieur des castes, il existe des subdivisions : les jatis (les castes de naissance). Le nom d’un hindou indique sa jati et donc sa caste ; quand 2 hindous se rencontrent dans la rue et présentent leur nom, ils savent à quelles castes ils font affaire, en conséquence ils règlent leur comportement en fonction.

Voilà j'ai passé un petit moment avec cet indien qui faisait partie de la caste des brahmanes il m'a aussi parlé aussi que le divorce étaient impensables pour eux car il serait renié par toute sa famille et chassé de la ville de Jaisalmer et devrait payer des fortunes en compensation à sa mère (qui a choisi sa femme) et a sa femme. Cela me rappelle un film que j'avais vu au cinéma à Mumbai qui raconter l'histoire de deux amoureux qui ne faisaient pas partie de la même caste et pour qui l'amour était impossible en raison de leur différente caste. La fin de l'histoire est tragique car ils sont poursuivis par leurs parents respectifs pour être tué car ils dérogent à la règle des castes et deviennent la honte de la famille... à la fin, Ils décident de se donner la mort ensemble en se suicidant mutuellement. Bref pour dire qu'il y a encore 30 000 morts par an en Inde (d'après le film) pour des raisons similaires, amour impossible!!!

Je quitte cet Indien avec qui j'ai apprécié ce moment pour retourner voir mon Pablito. Dans la foulée on saute dans un train direction Jodhpur. Je suis dans le train en 3ème classe tandis que Pablo a rejoint sa mère en 2ème. Le train traverse une tempête de sable c'est incroyable tout le sable qui entre dans les compartiments, je suis couvert de sable et j'ai la salive bien croustillante jusqu'à ce qu'on arrive à Jodhpur.

Jodhpur est surnommé la ville bleue car les murs des maisons sont recouverts de bleu, les habitants ont constaté que cette couleur repoussait les moustiques. Tu peux facilement te perdre avec ses ruelles labyrinthiques et chaotique. Un imposant fort domine la ville perchée sur un énorme rocher. C'est le fort Mehrangarh, l'un des plus beaux et des plus imposants que j'ai vus en Inde. D'en haut A environ 2 km de celui-ci, on a visité également le Jaswant Thada. C'est un superbe temple de marbre blanc qui t'accueille avec ses petits jardins et son petit coin de tranquillité!!

Comme je vous le disais précédemment, avec Pablo on ne manquait pas une connerie, beaucoup j'en raconterai en face de vous pour ceux que je verrai et d'autres resteront à la mémoire du voyageur ou juste ressortiront dans des soirées arrosées avec mon pote Pablo peut-être à refaire le monde... Mais cette anecdotes suivante était pas mal...

On décide de se rendre en tuk-tuk au Umain Bhawan Palace. Ce palace se trouve en haut d'une colline à l'ecart de la ville, il a été construit en 1929, il a monopolisé 3000 travailleurs pendant 15 ans. Il y a encore le descendant des maharadjas qui vit dans une partie du Palace, il s'appelle Gaj Singh II. Pour dormir ici dans un des palaces les plus luxueux de l'Inde et du monde, il faut montrer pattes blanches et surtout déboursés 2200 euros la nuit!!! Le palace est gardé comme une sentinelle. La sécurité du site est impressionnante. Nous arrivons devant l'immense portail en fer forgé gardé par 5 personnes, vêtus d'habit traditionnel. Mais il en fallait plus pour nous décourager avec Pablo, nous avons la ferme intention de pénétrer dans ce palace et de jouir du privilège des maharadjas ou des riches de ce monde, pendant quelques minutes. Devant l'entrée les gardes nous voient descendre du tuk-tuk ce qui enlève de la crédibilité concernant le poids de notre portefeuille, on était en plus habillé d'un t-shirt blanc taché, d'un short et de claquette, de vrai touriste à deux balles!!! Il fallait trouver un scénario pour les embobiner, le plan était simple: -Je dis que je ne parle pas anglais et que je suis une star du foot professionnel français avec un caractère de merde qui râlle tout le temps (Bon ça c'était facile à jouer), je voyage avec mon attaché de presse (la mère de Pablo) et mon traducteur (Pablo).
Bien sûr la maman de Pablo ne comprenait rien à ce qui allait se passer et on ne lui avait pas fait part de notre supercherie sinon je pense qu'elle n'aurait pas voulu être embarquée dans une situation pareille. On arrivait devant les gardes pour pouvoir entrer mais il est impossible si l'on n'est pas client du palace. Alors je prends un air désinvolte, je parle français en m'adressant à Pablo pour qu'ils ne comprennent pas et pour continuer à jouer le rôle, Pablo qui fait la traduction leur explique que l'on veut réserver une suite car nous sommes dans un hôtel en bas dans la ville qui n'est pas assez chère!! et donc on voudrait changer et faire une réservation dans ce palace, mais pour cela on voudrait le voir et prendre une tasse de thé à l'intérieur. Après 15 minutes de négociation le chef de la sécurité arrivé en renfort depuis le palace nous laisse entrer. La seule condition c'est de payer 30 euros par personne en plus des consommations que l'on prendra à l'intérieur... On affiche un large sourire et nous faisons semblant d'avoir compris. Le grand portail en fer s'ouvre devant nous, une voiture électrique qui sert pour les parcours de golf vient nous récupérer, on traverse le jardin où deux employés coupent l'herbe aux ciseaux, le magnifique palace est devant nous, il y a une coupole énorme qui me fait penser à la maison blanche, le palace est construit avec du marbre, des matériaux luxueux, l'architecture est grandiose, il y a des garages plus loin avec des voitures de collection appartenant au maharadja.
À l'entrée on est accueilli par un monsieur en uniforme rouge et un chapeau, ses boutons de veste et de manchette sont en or, il a une moustache épaisse qui forme une boucle et qui remonte jusque sous ses yeux, on se croirait dans un conte à l'époque de la colonisation des indes. On pénètre enfin à l'intérieur par une galerie, les grandes vitres laissent entrer toute la lumière, nos claquettes glissent sur ces énormes plaques de marbres, les murs sont riches de tableaux, de bois précieux comme le Tèque provenant certainement de la Birmanie.[img]https://www.enroutes.com/album_pic-89639.jpg[/img]Nous sommes toujours accompagnés par quelqu'un, nous faisons signe que nous voulons boire d'abord un thé au salon avant de faire la réservation. La maman de Pablo est aux anges devant tant de raffinement et de luxe. Nous entrons dans le salon, l'ambiance est très feutré, les canapés douillés, plusieurs têtes de tigres, de léopards, c'est le tableau de chasse de sa Majesté. Nous commandons deux thés du Darjeeling et un cocktail de fruit pour Pablo, ils nous servent ceci avec des petits biscuits croustillants. La vaisselle est simplement magnifique, moi qui pète souvent les trucs, j'ai peur de boire dans ma tasse de thé. Pablo demande la carte des cigares pour ajouter un peu plus consistance à notre jeu, je n'oublie pas de mettre mon petit doigt en l'air quand je porte la tasse sur mes lèvres pour ajouter une touche d'aristocratie à notre imposture!!hahaha On étaient paisiblement en train de discuter, la maman de Pablo vivait un rêve éveillé, elle ne se doutait pas du tout ce qu'on avait manigancé avant pour lui apporter cette part de rêve... Il y avait toujours à quelques mètres une personne du staff prêtre à satisfaire tous nos besoins. Même les toilettes étaient magnifiques, il y avait des canapés au cas où il y ait la queue ( Je rappelle que le maharadja habite ici et qu'il n'y a pas beaucoup de touristes qui peuvent séjourner ici), je ne vais pas me lancer dans une description précise mais c'était impressionnant de luxe!!! Le moment venu de demander l'addition... Bien sûr ils nous ont facturé les thés qui revenaient pour les trois à 40 Euros ( la maman de Pablo nous a invité)mais aussi l'entrée de 90 euros dans le palace qui était la condition... Alors on a appelé la sécurité pour leur dire qu'on n'avait pas compris ce système de 30 euros par personnes et qu'il y avait eu une erreur de compréhension. Et après une autre négociation positive pour nous, ils ne nous facturent pas l'entrée à 90 euros et je promets de faire une réservation très prochainement pour satisfaire leur geste. Pablo et moi avons réussi à avoir ce moment privilégié de riches dans un des palaces les plus beaux du monde. Le chauffeur du tuk-tuk nous attendait toujours et après une dernière photo avec tous les gardes nous repartons vers la ville!!! Dans le tuk-tuk on était plié de rire tandis que la maman de Pablo ne comprenait pas trop....

Maintenant on met le cap sur Agra et son mythique Taj Mahal...[img width=560]https://www.enroutes.com/album_pic-83203.jpg

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Posté par cyp_13

Retrouvailles dans le Rajasthan avec mon pote Pablo...

Le 12/10/12, 10:55

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J'arrive enfin dans le Rajasthan après avoir fait plus de 30 heures de voyage en passant par Ahmedabad en bus et en train et oui sur la carte c'est juste 4 phalanges alignées mais sur la route c'est à plus de 1500 km. J'ai mis le turbo pour rejoindre mon amigo Pablito qui me fait le plaisir de me rendre visite avec sa maman, Mercedès. Pour ceux qui ne connaissent pas Pablo, c'est un pote Argentin que j'ai rencontré à Paris avec qui j'ai servi quelques bières, fait quelques passes avec mon équipe de rugby, et voyagé au Maroc, en Suisse et dans le Sud Ouest. Il a la carrure d'un 3ème ligne, il partage sa vie entre l'Argentine, son amour pour la France et les voyages. Et maintenant il me rend visite au Rajasthan pour partager un bout de chemin.

Le rendez-vous est donné à Jaipur, j'arrive un jour en avance pour réserver l'hôtel pour que sa maman soit bien instalée. J'en profite aussi pour faire soigner mon coude, en effet j'ai le coude qui a pris la forme d'une balle de tennis, j'ai visité deux hopitaux, un qui voulait me garder 3 jours et l'autre qui voulait me ponctionner le coude en 10 minutes, j'ai choisi le deuxième car je ne voulais pas être à l'hôpital quand mon pote arrive et puis me voilà reparti avec un bandage fait à l'arrache et quelques antibio.

Les retrouvailles avec Pablo et sa mère sont festives, cela fait trop plaisir de revoir un pote aussi loin. Jaipur est appelée la ville rose à cause de ses maisons de la même couleur, on part visiter la ville rose et son Bazard. Ensuite à quelques kilomètres sur les collines, se dresse le magnifique fort d'Amber. Il servait aussi de palace où résidé en 1592 le maharadja de l'état, il est construit avec des pierres à base de sable qui lui donne une couleur jaune et rose. Quand tu pénètres à l'intérieur il y a des cours avec de grandes plaque de marbre blanc qui recouvrent le sol, c'est un vrai labyrinthe où tu peux te perdre facilement dans les couloirs et les escaliers.

L'architecture intérieure des bâtiments te plonge facilement dans l'Inde ancienne, les sculptures et les décorations sortent tout droit d'un conte! Vous vous doutez tous que je ne raconte pas toutes les conneries que l'on fait avec Pablo... jusqu'à rendre barjots les gardes du palace.

Maintenant nous prenons le train couchette qui voyage de nuit pour Udaipur, une ville plus au Sud à 9 heures de rail. Nous achetons donc trois tickets (les moins chers) car il n'y avait plus de places pour les compartiments climatisés (il fait 45 dégrès dehors).
Les trains de nuit 2ème classe en Inde c'est une petite aventure... Ce sont 6 couchettes par compartiment, souvent les Indiens dorment avec les enfants dans la même couchette, tu peux voir des gens faire leur prière, des mères descendent leur sari et donnent le sein à sa progéniture, d'autres restent des minutes à te regarder et à halluciner de voir un blond aux yeux bleus perdu dans ce train, d'autres jouent avec leurs enfants, d'autres essayent de te vendre du Chai, de l'eau ou des plats Indiens (Ça encore, le chai c'est bon), d'autres te posent 3 questions puis s'en vont aussi rapidement qu'ils sont apparues, d'autres ronflent comme des porcs, d'autres bouffent comme des porcs, ils aiment balancer leurs coquilles de fuit sec au sol, d'autres jettent d'un geste naturel par la fenêtre toutes les bouteilles et les sacs en plastique, d'autres aiment finir leur repas par un bon rotasse sorti des entrailles, suivit d'un mollard dégoulinant, qu'ils projettent sur les grilles de la fenêtre, qui une fois suspendu se laisse emporter lentement par le vent. Il y a tellement "d'autres" que je peux vous raconter, mais je le ferai une autre fois ou quand je vous verrai!!
Il y a aussi les odeurs des plats au curry mélangées à la bonne odeur de pieds pourris des Indiens (et des miens aussi.)Presque toutes les fenêtres sont grandes ouvertes, les courants d'air chaud traversent d'un souffle souvent violent les wagons, les ventilateurs sont branchés à fond, tu es bercé par le bruit incessant des rails qui crient sous le poids de la locomotive et par les secousses du wagon. Petit à petit nous fermons les yeux pour les rouvrir au petit matin à Udaipur.

Udaipur est appelé la ville romantique ou encore la "Venise de l'Orient" personnellement je ne trouve pas trop de ressemblance mais il y a un palais, qui flotte au milieu d'un lac, qui donne l'impression d'assister à un mirage. Les murs des maisons en blanc baignent dans la romance et la beauté, Udaipur est un mélange fascinant d'images, de sons, une source d'inspiration pour l'imagination des poètes et des écrivains haha!!
Des palais féeriques, des lacs, des temples, des jardins et des ruelles étroites parsemées d'échoppes. Toute l'histoires reflète encore dans les eaux calmes du lac de Pichhola. Avec Pablo et sa maman nous décidons d'aller visiter le palais du Maharadja. Il est inutile de vous dire qu'associer à Pablo, il ne se passe pas une minute sans que l'on fasse une connerie. Je ne peux pas m'étendre sur toutes mais ceux qui nous connaissent, voyent bien le truc... Au moment de payer l'entrée au palais du maharadja, je vois l'affiche des prix où sont inscrites les réductions pour les étudiants et la gratuité pour les handicapés, alors me vient l'idée de dire à Pablo de faire l'attarder mental comme ça il pourra rentrer gratuit... Pour ma part je donne au guichetier mon ancien pass magnétique de remonter de ski des Pyrénées où apparaît ma photo, et lui dit que c'est ma carte étudiante! Il me fait naturellement confiance car c'est écrit en français et me donne ainsi la réduction! Par contre pour Pablo il demande à voir son handicap! Imagine la gueule du type quand il a vu Pablo 1m90 débarqué en jouant à la perfection une tête de mongolien, frappant sur la vitre du guichet, le sketch débutait bien, pris de peur le guichetier nous envoie dans un autre bureau pour avoir un papier spécial handicapé pour prouver à la sécurité du site. Quand on entre dans le bureau Pablo commence à taper sur le bureau à toucher tout ce qui était accroché au mur et de mon côté je jouais le frère qui essaie de le calmer de sa crise, parfois je me tournais et me mordais la lèvre pour ne pas rire, le mec dans le bureau n'a pas hésité une seconde à nous délivrer le papier qui lui donnait le droit d'entrée gratuit dans le palais. Je sors du bureau en tenant par la main Pablo et une fois passé la sécurité Pablo put reprendre une attitude normale et nous commencions la visite du palais...bien sûr Mercedes sa maman ne comprenait pas toujours ce qu'on faisait...Ensuite a débuté une partie de cache-cache avec la sécurité dans les couloirs et les jardins du palais car on n'avait pas payé la taxe pour pouvoir prendre des photos à l'intérieur du palais, là aussi je vous passe les détails mais on s'est fendu la gueule avec Pablo à vouloir semer les deux types de la sécurité, au final ils nous on attrapé la caméra à l'ultime seconde avant de sortir du palais et on a dû payer la taxe que j'ai tout de même réussi à négocier le prix!!

Le lendemain, j'ai rencontré Adil un Indien qui me promettait de me faire visiter la campagne indienne et de passer une nuit là-bas contre quelques roupies, il organiserait tout, transport, bouffe et découverte de la campagne indienne... je me sentais emballé par ce qu'il proposait, j'en parlai à Pablo et sa maman.

Nous voilà parti à bord de deux tuk-tuk, on était sorti du circuit touristique et nous découvrons vraiment comment les gens vivent à la campagne, des bus entiers où les gens étaient assis sur le toit affluaient depuis la ville, après la visite rapide d'un temple local, on retourne à la maison où l'on devait passer la nuit mais nous ne voyons plus revenir Adil qui nous avaient laissés avec les locaux qui ne parlent pas un pète anglais, donc on décide d'aller se balader dans le village où on est accueilli par des locaux et des enfants qui écoutaient de la musique.
Personnellement je m'en foutais de dormir n'importe où mais je me faisait du soucis pour la maman de Pablo qui a un certain âge car le confort était rudimentaire. Après 3 heures d'attente Adil est de retour, il nous sort un mito que sa mère est à l'hôpital. On décide finalement de ne pas passer la nuit ici, car on nous proposait de dormir dehors sur des couvertures posées sur du ciment et la famille n'avait pas assez à manger pour nous car l'autre con d'Adil n'avait rien prévu, l'organisation était pourrie, j'en prends la responsabilité car la maman de Pablo avait bien senti au départ que ce n'était pas quelqu'un de confiance et qu'il voulait prendre seulement un peu d'argent aux touristes. Du coup nous rentrons à Udaipur pour passer une nuit dans notre hôtel confortable et pour être avec les propriétaires avec qui on avait bien sympathisé.

Ensuite nous prenons un bus couchette pour la ville de JAISALMER qui se situe dans le desert près de la frontière du Pakistan...

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Posté par cyp_13

Mumbai me voila!!!!

Le 03/08/12, 15:13

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J'arrive à Bombay, tous les hôtels de la ville sont chers pour un baroudeur, mais je trouve l'armée du salut qui propose des dortoirs à quelques roupies la nuit. Je suis dans le quartier de Colaba, près du gateway of India (portail de l'Inde), un genre d'arc de triomphe que les Anglais ont construit en 1917 en l'honneur de la visite du roi George V et de la colonisation!!
Je pars ensuite visiter la ville puis un musée, je me perds dans les ruelles, la pauvreté t'envahit et te bouleverse, des familles ont monté de véritables camps avec des bâches en plastique bleu et noir, sur les bords des trottoirs, des vaches viennent manger les ordures jetées tout le long de la route, elles ruminent parfois les morceaux de carton qui trainent, des chiens se baladent et essayent de temps en temps d'étendre leur territoire dans des affrontements avec des meutes rivales, il y a des enfants pieds nus qui chahutent au milieu de la circulation chaotique, d'autres préfèrent dormir allongés sur un drap posé au sol, la main protectrice certainement du grand frère au-dessus des épaules de sa petite soeur, ces enfants s'endorment dans un concert ahurissant de klaxons, de marteaux piqueurs, de cris, de chaleur et de pollution. De toute façon ils n'ont pas le choix, c'est là au milieu de cette pollution alimentée par les gaz d'échappement et les ordures qu'ils sont nés, les ordures leur servent parfois de garde-manger. Je pourrai décrire encore plus la misère, mais je préfère m'abstenir. Pour seul loisir, les enfants jouent à chaque coin de rue au cricket, les balles sont envoyées n'importe où, elles frappent les voitures, les vitres ou les passants qui passent par là, quand ils réussissent un bon coup devant leurs camarades les enfants laissent éclater leur joie... Mais tous les quartiers de Mumbai ne sont pas comme ça!!

Il y a certains quartiers au Sud qui sont beaucoup plus raffinés, c'est carrément un autre monde, les gens s'habillent comme des Européens, il y a des magasins et hôtels de luxe, des restaurants gastronomiques. Le long de la baie, des amoureux viennent échanger des tendresses devant le coucher de soleil. L'architecture coloniale te replonge dans le temps. Sur la baie, je fais la rencontre d'un papi qui me fais penser à Gandhi, il m'invite à aller prendre un thé dans un club privé réservé à l'élite de Mumbai, le rendez-vous est pris pour le lendemain.

Le soir je vais voir une projection de film Bollywoodiens (c'est comme ça que l'on appelle les productions de cinéma indien qui en nombre produisent plus de films que Hollywood les Ricains). La salle est comble, j'ai choisi de voir une tête d'affiche, c'est une Comédie indienne "Rowdy Rathore"dans un cinéma connu de la capitale le "Regal"! Ce qui est extraordinaire c'est qu'avant le film il projette à l'écran le drapeau de l'Inde avec l'hymne national à fond dans les haut-parleurs et puis tout le monde se lève pour reprendre en coeur les paroles. C'est un vrai spectacle auquel j'assiste... une fois que le film commence des sifflets retentissent... mais comment vous expliquez la foire que c'était dans la salle? Leurs habitudes sont de sifflet, crier à chaque fois que les mecs voyent un décolleté apparaitre à l'écran, une danse d'une actrice ( car dans chaque film indien eh bien il y a des danses), à chaque fois que l'acteur principal sort une réplique qui tue, bref souvent c'est plus le bordel dans la salle que dans le film, ils ne se gênent pas de téléphoner pendant le film, de bouffer comme des porcs les popcorns et de balancer les papiers partout, enfin bon... aller voir un film en Inde est une vraie expérience!! En France il y aurait des morts!!
Le soir de retour à l'armée du salut j'ai compris pourquoi les dortoirs n'étaient pas chers... je n'ai pas pu dormir car je me suis faits bouffés par des bestioles qu'on appelle en anglais des "bed bugs", au début je pensais que c'était des moustiques mais en fait c'était des petits tiques qui labourent ton corps en faisant des trainés de piqûres, ajouté à la chaleur humide de Bombay, il était impossible pour moi de dormir, ces petits enculés avaient envahi mes affaires dans mon sac à dos, j'ai passé ma nuit à trier vêtement par vêtement pour exploser ces bestioles qui étaient gorgées de mon sang, quand le soleil s'est levé j'ai changé d'hôtel. J'ai pris un hôtel de meilleure qualité mais qui m'a troué le cul à 13 euros la nuit!

Le lendemain je vais au rendez-vous du papi riche de Bombay. J'y vais avec un Français Christian que j'ai rencontré à l'armée du salut. Le papi nous invite dans un ancien stade de cricket. Seule l'élite de Bombay peut venir ici, il y a des tables installées sur la pelouse du stade. Si tu fais partie du club tu peux venir y boire un thé, une bière ou bien y manger. Il y a aussi une piscine et des terrains de tennis, le papi nous a invité à boire des bières et nous avons discuté et apprécier l'atmosphère du bombay mondain.

Comme la note de l'hôtel était trop salé, je quitte Bombay pour visiter des grottes d'Ajanta et d'Ellora un peu plus à l'est, c'est-à-dire à 8 heures de bus. J'arrive à Aurangabad où cela sera ma base pour visiter les caves. Les deux grottes sont espacées de plusieurs kilomètres. J'en visiterai une par jour. Ces grottes sont tout simplement une merveille d'architecture et artistique, les peintures et les sculptures à l'intérieur atteignent un niveau de beauté sublime. Au niveau de l'épatement je classerai ces grottes "presque" à la même échelle qu'un macchu picchu ou des têtes de Moai sur l'île de Pâques, pourquoi? Car imagine-toi des moines bouddhistes et hindouistes fou de Dieu arrivant en face d'une falaise naturelle en pierre de plus de 100 mètres de haut et qu'ils décident en l'an 200 Avant J-C d'y sculpter des temples dans les entrailles du roc!! Alors ces petits fous sont revenus avec des marteaux et des pics, bien décidés à y sculpter leur lieu de culte.

Dans les grottes d'Ellora, pendant 300 ans, 7000 moines ont sculpté dans la roche plus de 34 caves dont la plus célèbre est le temple Kailasa qui a demandé à lui seul 150 ans de coup de burin, le temple fait 80 mètres de long, 60 mètres de large et 30 mètres de haut, ce temple est né d'un seul rocher, ce qui en fait le plus gros monolithe du monde sculpter. Les caves sont dédiés au seigneur Shiva. Leurs techniques sont simple avec leurs pics, ils commencent à sculter la roche par le haut, s'enfoncent dans la falaise en piquant la roche jusqu'à faire un genre de tunnel et ensuite ils peuvent commencer à sculpter vers le bas et faire des colonnes de pierre et des salles de prière qu'ils ornementent de peintures. Et siècle après siècle leur travail prend forme avec de magnifiques caves entièrement sculptées à la main!! C'est assez difficile d'expliquer, j'espère que vous comprenez le travail de ces artistes fous de Dieu, comme quoi avoir la foi donne à l'humanité une force divine!
Pour les grottes d'Ajanta, les moines ont utilisé la même technique, le site est un peu différent car il est plus reculé et il y a une rivière qui passe au pied des grottes. Ajanta a été dans son histoire abandonnée puis découverte par un Anglais qui chassait le tigre en 1819, donc certaines peintures ont été très bien préservées. C'est clair ces merveilles et patrimoine mondial vous font voyager à travers le temps. Un mot spectaculaire!!

À présent je mets les voiles dans le Rajasthan visité les palais des Maharadjas et le désert, mais ce qui me rend impatient c'est que je vais y retrouver mon pote argentin Pablo. Avant, je dois me taper plus de 30 heures de bus et de train. Je partage dans le train des moments sympas avec plusieurs familles Indiennes qui voyagent à mes côtés.

Rendez-vous dans le Rajasthan...

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Posté par cyp_13

La fête à Goa!!

Le 14/07/12, 17:33

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Goa est un État de l'Inde qui regroupe plusieurs villages avec chacun sa propre atmosphère. Quand on pense aux plages de Goa, on pense de suite à ses Hippies, ses plages de sable blanc, à la fête, aux soirées endiablées et saupoudrées d'ingrédients qui font tourner la tête, aux cigarettes qui font rire... Mais Goa propose différentes activités...

Je choisis de jeter mon sac à dos sur la plage d'Arambol, un des plus anciens repères d'hippies dans les années 60. Certains y étaient venues pour ne plus jamais en repartir. ils étaient restés percher sur un petit bout de rocher qui borde l'océan. Mais cela a bien changé depuis ce temps, maintenant les bars et les restaurants inondent la plage. J'arrive à la période où la plupart des guests house ferment, en effet tous les touristes désertent les lieux car la mousson arrive à grand vent. Malgré la menace de la mousson qui peut surgir à tout moment, la météo nous régale avec son meilleur soleil...
J'y vais en basse saison donc je ne verrais pas les raves party de folie où les bringueurs qui affluent du monde entier. Je ne verrais pas de plages entièrement remplies de touristes étrangers... Mais pour ceux qui me connaissent pas besoin de beaucoup pour que je m'amuse et que je fasse d'Arambol un endroit festif!! Il existe ici une énergie particulière, qui au seul son d'un instrument de musique peut créer l'étincelle nécessaire à faire embraser la plage de joie et de bonheur.

Je me trouve une petite chambre avec un balcon qui surplombe quelques palmiers, à travers les feuilles l'océan se découvre pour la maudite somme de 150 roupies (2 euros) la nuit!! Je descends sur la plage et ne tarde pas à rencontrer d'autres voyageurs, l'avantage de voyager seul est que je vais discuter avec tout le monde, je me familiarise avec toutes ces nouvelles têtes et le soir je réussis à rameuter mes connaissances de la journée. Je crée un petit groupe d'une dizaine de personnes très cosmopolites, il y a 4 Anglaises, 1 Argentin, 1 Chilien, 1 Américaine, 2 Espagnols, 2 Russes , 2 Allemandes et moi le petit frenchy. Nous sommes enfoncés dans les confortables coussins des chaises en osier qui sont plantées dans le sable, et là, la magie du crépuscule mythique de Goa prend forme...
Le soleil jette ses derniers rayons sur la colline, les vaches, qui sont considérées comme des dieux en Inde viennent s'allonger dans le sable encore chaud, leurs cornes sont pointés vers notre astre, elles semblent prier. L'océan est calme et les vagues valsent comme pour célébrer l'événement. L'horizon grignote petit à petit chaque rayon, le soleil peine à s'accrocher à l'océan avant de se laisser tomber; dans un dernier clin d'oeil, le soleil fait rougir les deux nuages venus assister au spectacle. Je dispose les tables de façons que tout le monde soit ensemble et l'apéro peut commencer... Ici les gens ne se prennent pas la tête, ils sont là juste pour passer du bon temps, les discussions s'enchainent, on apprend à se connaitre, les culs des bouteilles de kingfisher (bière) s'entre choquer, des rires commencent à éclater, des bougies disposées sur les tables viennent éclairer nos visages, la lune et les étoiles ont repris leur droit dans le ciel. Personne ne s'en aperçoit mais la magie d'Arambol s'installe petit à petit et commence à nous prendre... Le son d'une guitare allume la première mèche, ça y est l'étincelle tant attendu par tout le monde se produit, la flamme allume un tamtam, une autre guitare, puis des maracas et finit par faire vibrer les lames de mon harmonica! Au milieu de nous, les flammes du feu de camp dansent et font chanter les morceaux de bois. On se retrouve bientôt une trentaine de voyageurs à danser et jouer de la musique, dans le seul but d'inonder de joie et de bonheur la plage jusqu'à ce que le feu s'éteigne...

Du petit groupe que j'avais créé, nous sommes restés ensemble pendants plusieurs jours, une certaine amitié c'était créer entre tous, seule l'Américaine nous quitte avec regret pour continuer son trip. Les journées à Arambol se ressemblent presques toutes. Ici il n'y a pas grand-chose à visiter à part les plages et les marchés locaux, j'ai loué un scooter pour avoir plus de liberté, j'ai visité les villes et les plages aux alentours, le fort de Vagator.
À Goa la faignantise te berce, alors tu te lèves à 11h du mat pour le ptit déj où tu rejoins tes amis sur la plage, ils ont les lunettes de soleil sur le nez pour cacher la gueule de bois, certains avaient déjà commencé à décapsuler une mousse et d'autres ne changeaient pas leurs habitudes, le coca pétillai dans leur grand verre de whisky. Moi c'était plutôt le jus de mangue frais avec ma tasse de thé et mon pancake banane au miel qui me faisait kiffer! Mais quand je ne prenais pas le scooter, je ne tardais pas à les accompagner. Comme vous pouvez l'imaginer, les apéros commençaient de bonne heure et laissaient place à des soirées arrosées. Les journées, on allait ensemble faire des balades le long de la plage ou encore on se rendait à un petit lac pour se baigner. On s'arrêtait dans un des restaurants qui bordent la plage pour se remplir la panse et se rafraîchir avec une bière. Avec nous restait souvent Juan un Chilien qui est en Inde depuis 15 ans, un musicien attachant, sensible et qui noie ses chagrins à grands coups de whisky!! C'est vraiment un personnage unique, qui nous faisait rire avec son sens de l'humour, et nous transportait quand il jouait avec sa guitare. Je dois avouer que culturellement Goa n'a rien à voir avec le reste de l'Inde mais au moins, Goa offre un peu de fête que tu ne trouves pas ailleurs et cela fait du bien un peu.

Il y avait toujours une bonne ambiance, un jour, Jack un anglais nous a invités à un barbecue chez lui sur une terrasse avec des cousins tout autour posés au sol. Chaque personne a mis la main à la pâte pour que le repas soit réussi. Les instruments et les chants on fait le reste de l'animation, jusqu'à tard dans la nuit. C'est ce soir là où Betty une Anglaise m'a coiffé d'une tresse dans les cheveux avec du fil et des pierres semi-précieuses. Voilà je commence à devenir un Hippie!!hahaha

Bien sûr je ne peux pas raconter toutes les soirées sur ce blog mais à chaque fois c'était de bons moments passés avec ces gens. Les rencontres ont rendu ce petit passage à Goa sympathique.

Maintenant, il est temps pour moi après une semaine de bringue de refaire mon sac et de partir pour prendre un peu d'oxygène et quitter ce rythme de fêtes. Cela tombe bien car mes amis aussi ont prévu de quitter aussi Arambol! Je pars pour Mumbay (Bombay), une des villes les plus sophistiquées, peuplée et bruyantes de l'Inde...

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Posté par cyp_13

Un peu de spiritualité...

Le 21/06/12, 22:00

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J'arrive dans l'État du Kerala et sa région de Wayanad après 6 heures de bus. Je suis ici pour visiter un autre parc naturel. Mais quand j'arrive tous les hôtels bon marché sont complets, de plus j'ai été déçu des derniers tours opérateurs qui proposaient des balades dans la jungle. Alors je décide de reprendre un autre bus direction Kanur, une ville au bord de la mer arabique! C'est aussi ça le voyage, de pouvoir changer à la dernière seconde mes plans.

À Kanur, Je me balade un peu le soir dans les rues, mais il n'y a rien d'intéressant. Je rentre à mon hôtel miteux où s'invitent des amis comme des rats, des cafards et des moustiques. Pour les deux derniers cela peut passer, mais quand j'ouvre la porte et que je vois cet enculé de rat à côté de mon sac et puis s'éclipser comme un voleur par un trou sous le lavabo, là ça ne va plus!! Je les entendait courir à travers les murs, j'ai poussé ma gueulante pour qu'ils ne viennent pas me casser les couilles pendant la nuit et je leur ai promis que le lendemain matin je tracerai ma route... ils ont respecté le contrat et moi aussi!!

Je saute dans le premier train pour Udupi, c'est une ville sacrée où se trouve le temple hindou de Krishna qui est très important. Mais avant d'assister ce soir au "Puja" (cérémonie qui consiste à faire la prière), je passe la journée à la plage de Malpe.
C'est une plage au bord de la mer Arabique où des centaines de touristes indiens se retrouvent pour se baigner. Il faut savoir qu'en Inde les gens se baignent habillés, seuls quelques hommes osent le caleçon. Ici les bikinis n'ont pas leur place, je pense qu'ils ne savent même pas ce que c'est!! Personne ne bronze car ils n'en ont pas besoin, la mode ici pour les femmes c'est de se mettre du talque sur la gueule pour être la plus blanche possible. La majorité des gens restent debout au bord de la plage pendant que les autres sautent de joie dans les vagues, il y a plusieurs activités qui sont proposées comme le jet-ski, tour de dromadaire, petit tour de bateau. Je ne passe pas inaperçu, tous les 10 mètres, les Indiens m'arrêtent pour que je prenne la pose avec eux. Au milieu de cette marée de personnes et des sons des trompettes à vélo des marchands de glaces, je m'éclipse tel un rat pour rentrer à Udupi et voir la cérémonie du "Puja".

J'arrive trop tard à la cérémonie...tout est terminé, mais je rencontre Christina une Anglaise de 40 ans qui est venu en Inde pour méditer et voyager. C'est la première fois depuis un mois que je croise un étranger, alors je vais l'accoster. Elle me dit que je viens de louper une cérémonie incroyable, et me conseille de revenir demain soir pour la revoir. En sortant du temple on rencontre un homme qui nous invite à venir à 4 heures du matin pour assister au "puja" matinal.

J'ai dormi que 3 heures, mes yeux piquent mais je suis debout pour me rendre au temple, les rues sont encore endormies, seuls quelques pèlerins m'accompagnent à l'intérieur du temple. Les hommes sont obligés de rentrer torse nu. J'entre dans le temple par un petit couloir étroit, ensuite j'arrive dans une salle où se trouve un autre petit temple où tu peux voir par une fenêtre la statue de Krishna. Krishna est ornée de bijoux et entourée de bougies dont une brûle depuis plus de 800 ans sans que la flamme se soit éteinte (ils veillent à ce que la bougie ne manque pas d'huile et de mèche). tu peux voir la statue de Krishna seulement quelques minutes, après il referme la fenêtre, à ce moment-là les gens se jettent et se bousculent pour faire leur prière en face d'elle. L'atmosphère est surréaliste, c'est très confiné, les centaines de bougies chauffent la salle d'une chaleur étouffante. Des plaques de marbre recouvrent totalement le sol, les colonnes sont habillées de plaques d'étain supportant un plafond en bois pas très haut. Sur les colonnes et les plafonds sont finement représentés, des dieux Hindous et divers ornements de fleurs et de symboles. Un des prêtres porte dans une main un chandelier allumé, ses gestes forment des cercles, ils secouent des petites cloches avec l'autre main, les pèlerins se roulent au sol lentement, pose leur front au sol pour faire leurs prières, les prêtes chantent en refrain des phrases avec leurs voix mystiques. Je suis la cérémonie les jambes croisées, c'est vraiment impressionnant, à la fin de la cérémonie le prêtre s'avance vers moi pour que je prenne la lumière des bougies avec mes mains et pour que je me la verse sur la tête (bien sûr tout ça est imagé mais c'est ce que font tous les pèlerins) le prêtre me pose entre les deux sourcils un genre de pâte en guise de bénédiction. La cérémonie dure longtemps et est tellement riche que je pourrai décrire encore plus les scènes...

Le lendemain, je retrouve Christina qui me propose d'aller sur l'île de St Mary. C'est l'île où a débarqué Vasco de Gama quand il a ouvert pour la première fois la route des Indes en 1498. Sur l'île, il n'y a rien de spécial, c'est pollué comme partout en Inde, mais bon pour l'histoire c'est bien à faire.

Christina m'avait dit tellement de bien sur la cérémonie du soir que je ne pouvais pas la louper encore une fois. Il y a des centaines de personnes qui sont regroupés sur la place où se trouvent les 8 monastères de la ville d'Udupi. La cérémonie est grandiose, il faut que vous imaginiez que la nuit est tombée que des lumières et des bougies illuminent la place, les gens sont pour la plupart habillés de façon traditionnelle, ou avec un simple voile en tissu blanc qui recouvre une seule épaule et tombe en forme de robe jusqu'aux chevilles. Tout est bien orchestré et millimétré... Des prêtres prennent la statue de Krishna, ils la chargent sur un palanquin, l'emmènent avec eux sur une barque et font un tour dans un bassin à l'extérieur du temple, la barque est illuminée de néon avec 4 prêtres qui ont pris place à bord. Après ce tour en barque dans le bassin et toujours sous le regard des pèlerins, les musiciens continuent de jouer de la caisse, du tambour, de la flûte et des cloches. Les prêtes descendent de la barque pour aller sur la place où se trouve 3 immenses chars en bois décorés de guirlandes lumineuses. Ils installent la statue de Krishna dans le plus grand char (20 mètres de haut), ils ont besoin d'une échelle pour accèder à la partie supérieure en forme de boule en bois géante. Chaque char est tirés par une centaine de pèlerins à l'aide de deux cordes. Il est très difficile de les tirer et cela demande une synchronisation parfaite de la part de toutes les personnes. Le cortège doit faire le tour de la place et passer devant les 8 monastères, il est suivi de près par un éléphant décoré qui supervise pour une fois les efforts des hommes. L'éléphant n'est pas attaché aux pieds, il est donc libre de tout mouvement, cela vaut la peine de le souligner car seul le pic de la lance de son maître impose les limites. Des enfants courent autour des chars, les hommes en plein effort scandent des phrases sacrées. Dans ce feu d'artifice de lumières, de pétards, de musique, de chants, de tradition, de spiritualité, d'effort, je vis un moment magique! Une fois le tour de la place réalisé les prêtres retournent à l'intérieur du temple, replacent la statue et referment la fenêtre jusqu'à demain matin...

Après ce moment spirituel, je pars le lendemain en train avec Christina en direction de Gokarna. Gokarna est un village sacré pour les hindous avec un temple important, mais je ne vais pas m'étendre encore une fois dans ce que j'ai vu dans ce temple car cela allourdirai mon blog. Il faut savoir que l'Inde est un des pays les plus spirituels et religieux que j'ai vus, et qu'à chaque coin de rue il se passe quelques choses en rapport avec la religion.
On a choisi avec Christina de se poser sur une des plages de Gokarna, nous sommes pendant la saison creuse et il n'y a pas beaucoup de touristes, la plage s'appelle OM ( pas en référence au club de foot, mais pour les hindous c'est un message de paix), elle est perdue entre deux collines. On jouit de la tranquillité de la plage où se baladent quelques vaches et chiens. Seuls quelques restaurants sont ouverts. Je partage ma chambre au bord de la plage avec Christina, ce qui me fait économiser encore un peu, la chambre coûte 2 euros par personne! Ne croyez pas ce que vous pensez, parfois les backpakers savent rester sages... Si je vous dresse un rapide portrait de Christina cela donne ça: C'est une fille sympa et très respectueuse des choses et avec qui tu peux échanger des conversations intéresantes. Elle a des cheveux courts avec des tresses envahies d'élastiques de toutes les couleurs, elle aime la bonne bouffe, elle a quitté londres et son boulot en dépression, elle est venu en Inde pour faire de la méditation et du yoga et pour y retrouver un équilibre. Elle a passé plus de 2 mois à méditer et maintenant elle s'extasie d'un rien même devant une vache ou encore un grain de sable.À mon avis elle a trop ouvert ses chacras. Le jour où on est arrivé à la chambre, elle a adopté un chien qui nous suivait et l'a prénommé "Olive"( à cause de ses yeux), elle lui tenait des conversations en anglais alors qu'il est indien et que c'est un animal, du coup, le sac à puce rester devant la porte du matin au soir, et quand un autre chien approché notre chambre, et bien Olive se battait pour défendre son territoire! Ce qui faisait dresser les tresses de Christina alors celle-ci se lançait dans un monologue avec Olive, un chien qu'elle connaissait depuis 20 minutes, elle lui expliquait que la violence ce n'est pas bien!! bon bref j'ai assisté à des scènes où je me fendais bien la gueule!! Ce qui était bien, parfois je lui posais une question et elle me répondait pendant 20 minutes dans un monologue, en fonction de son visage j'agrémentais son flot de paroles par des "yes" ou "no" car au bout d'un moment je ne suivais plus!!Tôt le matin elle faisait sa séance de yoga... Quand je me réveillais, elle aimait me montrer des positions de yoga, je sentais que du yoga au kamasutra il n'y avait qu'un pas... dommage mais ce n'était vraiment pas mon style.

Nos journées on les passait à se baigner, à se balader le long des plages, à lire, à discuter avec des Indiens et à matter les couchers de soleil avec un jus de mangue. Une fois j'ai rencontré une trentaine de moines Bouddhistes tibétains qui n'avaient jamais vu l'océan, je leur ai appris à faire la planche dans l'eau, c'était assez sympa de se retrouver avec ce mix de jeunes et de vieux moines qui découvraient pour la première fois les joies de l'océan.
Un soir je rencontre 3 françaises, quel bonheur de parler de nouveaux français, cela faisait plus de 1 mois et demi que je n'avais pas vu de français. On a passé une excellente soirée à raconter des conneries arrosées de quelques bières... Mais le lendemain, nous quittons la plage avec Christina pour nous rendre à Hampi.

Nous prenons un bus de nuit avec des couchettes, nous arrivons au petit matin. Une rivière sépare la ville et les temples de la vie rurale, des voyageurs m'avaient recommandé de traverser la rivière en barque pour y trouver plus de tranquillté et pour un bon choix d'accommodations.
Hampi, c'est la vie tranquille rythmée au flot de la rivière, avec constamment ses enfants qui s'éclaboussent de joie dans l'eau et les mamans qui frottent et frappent le linge contre les rochers. Je loue une mobylette, je me perds dans l'immensité des champs à la rencontre des paysans et des enfants qui m'offrent toujours un large sourire. Une fois que tu poses les yeux sur les paysages d'Hampi, tu es ensorcelé par l'énergie et la beauté. En effet de majestueux rochers au reflet rougeâtre sont empilés les uns sur les autres, de loin on a l'impression qu'ils tiennent en équilibre. Au-dessus les cirrus blancs ajoutent une atmosphère magique, je m'amuse à escalader ces gros rochers sous un soleil de plomb pour profiter de la vue au sommet, la roche est brulante et il ne faut pas lâcher prise au risque de chuter de plusieurs mètres entre les rochers.
Je visite en fin d'aprèm le temple d'Hanuman (le dieu à tête de singe) perché sur une de ces collines, rien d'étonnant que des singes ont investi les lieux. Je profite du coucher de soleil sur la plaine.

Le soir je suis toujours en compagnie de Christina et d'autres voyageurs( Australien et Allemandes) on est tranquille et détendu sur les gros matelas, avec des coussins partout, notre repas est servi sur des petites tables basses et nous partageons nos expériences de voyages... Vous l'aurez compris c'est "chill out" comme on dit dans le jargon du routard.

Le lendemain, je charge ma mobylette sur la barque pour traverser la rivière et aller du coté de la ville et des ruines. Paisiblement assis sur ma mobylette mes cheveux fendaient l'air brulant, je me trimballe Christina à l'arrière. Le site où se trouvent tous les temples et la partie royale est à 2 km. Le site est classé au patrimoine mondial, les ruines sont d'anciens temples et bâtiments royaux abandonnés datant du 14 ème siècle. Il y a la piscine qu'utilisait la reine, les étables pour les éléphants, le Lotus Mahal où la reine se détendait et beaucoup de temples qui sont très bien préservés, les sculptures sont riches, l'architecture est grandiose et impressionne, les canaux d'irrigation en pierre sont surprenants, les temples sont fascinants avec beaucoup de détails, ce qui en fait une de mes villes préférées de l'Inde.

Le moment pour moi est venu de dire au revoir à Christina et à cet endroit magnifique pour aller gouter aux cocktails et à l'ambiance festive des plages de Goa!

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Posté par cyp_13

Tous des Mythos!!!

Le 10/06/12, 14:07

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Depuis les îles Andamans, mon avion atterrit à Bangalore où je ne reste pas. Je saute dans le premier bus direction Mysore. À présent je peux dire que j'ai posé le pied en Inde car même si les îles Andamans appartiennent à l'Inde, cela n'a rien de comparable.

J'arrive au milieu de la nuit à Mysore et je galère un peu pour trouver une chambre... Le lendemain, je m'assoie sur un banc pour organiser mon programme de la journée quand je suis rejoint par un jeune plutôt cool! Il me propose de faire une visite avec son tuc-tuc (taxis à 3 roues comme il y a beaucoup en Asie, appelé aussi rickshaw) des endroits les plus typiques de la ville, pour un prix très intéressant. Il me fait visiter un endroit assez sympa où des papys roulent des cigarettes à la main. C'est dans un vieux bâtiment au premier étage, la pièce est enfumée, les papys ont une technique très précise pour rouler la feuille de tabac, ils enroulent un fil autour de la feuille pour la tenir. Ils s'en grillent une de temps en temps.
Ensuite, il me fait visiter un shop où l'on vend des huiles essentielles. Mysore est connue mondialement pour ses huiles essentielles, les plus grands parfumeurs du monde viennent se fournir ici pour créer vos parfums préférés! Tu peux trouver une trentaine d'essences qui vont du lotus, citronnelle, nénuphar, jasmin en passant par la vanille, le safran mais la plus connue est le bois de santal! L'huile de bois de santal est connue pour son odeur mais aussi pour ses biens fait médicinales, il est aussi beaucoup utilisé pour le massage. Son prix est très cher et augmente chaque année car le bois se fait de plus en plus rare! Pour obtenir l'huile, c'est le même processus, tu presses le bois ou les fleurs à l'aide d'un pressoir géant pour en extraire l'huile. Dans le shop, l'ambiance est très conviviale, les gars sont très cool, ils m'apportent un "chai" (prononcer un tchaye), c'est la boisson la plus populaire en Inde, c'est du thé avec une touche de lait pour adoucir l'amertume du thé. Le patron me présente les différentes senteurs de ses flacons et m'explique les bénéfices de chacun. Il suffit de quelques gouttes d'huile de safran par exemple pour relever les plats Indiens, le nénuphar est un antimoustique, le lotus est utilisé pour la méditation...
À la fin j'en ai plein le nez car il y a plus d'une vingtaine de flacons, les odeurs sont très agréables mais tu te perds dans toutes ces fragrances. Les discussions sont très intéressantes, le patron me montre des parutions de son shop dans des magazines! Au mur, il y a des centaines d'inscriptions de touristes qui sont venus et qui ont laissé un message positif. Ils me préviennent aussi des fausses huiles essentielles qui se vendent sur le marché de la ville. La discussion se continue et il me tend la carte avec les prix de chaque huiles essentielles vendues dans des flacons de différentes quantités (10ml, 20ml, 30ml). Ils ne te poussent pas du tout à l'achat donc pour ça c'est bien! Leurs techniques de ventes sont bien huilées, car ils te font une remise de 20% à 30% sur les produits et ils restent toujours très aimables, calmes et intéressants. J'achète quelques flacons de bois de santal, lotus, safran, citronnelle, nénuphar. Je trouve le prix encore un peu cher mais je me dis que j'achète des produits rares et de qualité. Après avoir passé un moment agréable, le tuc-tuc me dépose devant le palais du Maharaja de Mysore.

Le temps des maharajas est révolu, mais il n'y a pas si longtemps que ça, au début du siècle dernier, ils régnaient sur ces territoires! tu peux ressentir encore l'histoire qui est bien présente. Je rentre dans ce palais magnifique reconstruit en 1897 par un architecte Anglais suite à un incendie . Ce palais est un Kaleidoscope de miroir, de vitraux, de porte en bois scultée, d'escalier en marbre, de sol en mosaique et de peinture retraçant la vie au temps des maharajas tout cela accordé avec une harmonie sublime et efficace. Après la visite si tu arrives à faire abstraction des visiteurs et du bruit, essaies de fermer les yeux ou de te souvenir d'une peinture aperçue dans le palais et comme par magie tu te plongeras dans le temps des maharajas... tu verras c'est très facile d'imaginer une scène...
Je suis debout en face de la porte des éléphants, celle d'où partaient toutes les parades et où apparaissent sur les côtés deux imposantes têtes d'éléphants empaillées que le maharaja avait sacrifiées lors de ses nombreuses chasses, la porte en cuivre est une oeuvre d'art richement ornée de détails et d'emblèmes, nous pouvons écouter le son des instruments de musique, la parade est animée par un régiment de soldat, d'invités, des guirlandes, des lumières et des animaux décorés. Imaginez l'arrivée du maharaja assis fièrement à l'avant de son houdah, dont la structure en bois est recouverte de 80 kg de feuilles d'or, posé sur le dos de son éléphant. Au milieu de toute cette agitation, l'éléphant royal descend l'allée qui mène à la ville, il semble danser aux sons des trompettes, il balance lentement ses grosses pattes en synchronisation avec sa trompe, rappelant "Dumbo" le pote de Mowgli dans le livre de la jungle, le pachyderme est orné d'une coiffe dorée qui met en valeur ses yeux et ses sourcils pleins de charme, ses défenses sont enchâssées dans de l'argent, son corps est drapé d'une étoffe brodée au fil d'or, sa tête et ses pattes sont peintes de couleurs vives. Nous sommes ici dans un monde d'hommes qui portent des turbans en soie soigneusement enrubannés autour de leur tête, tous leurs regards se portent en direction du houdah, ils portent les bagnières et étendards royaux qui se fondent avec les lampadaires couverts de guirlandes, on voit des temples en arrière-plan qui dominent avec leurs sculptures toute cette scène pleine de vie et de couleurs. Ne vous arrêtez pas, continuez d'imaginer ce que pouvait donner un mariage à l'époque, mais faites le tout seul car je me suis pété plusieurs neurones pour pondre ce texte!! Peut-être les dernières qu'il me restait!!!!hahaha

Le lendemain, je m'aventure dans le marché de Mysore, c'est un marché très coloré et parfumé par ses fruits et légumes mais principalement par ses encens et ses pyramides de poudre aux couleurs très vives que dresse chaque marchand sur sa devanture. Ces poudres servent à faire de la peinture. Bon comme c'est la saison basse et que je suis le seul touriste, je suis assailli par tous les commerçants, Il y en a qui vendent des huiles essentielles comme celle que j'ai achetée la veille! Après avoir discuté avec les commerçants du marché, ils me disent que là où j'ai acheté mes huiles, ils les vendent plus cher car ils donnent des commissions aux rabatteurs, en l'occurrence le jeune conducteur de tuc-tuc d'hier. Le bon point c'est qu'ils ne me disent pas que le shop où j'ai acheté les huiles sont coupées avec d'autres huiles.
Bref je ne sais plus qui croire car les commerçants du marché semblent honnêtes et sont pleins de sympathie, mais j'arrive vite à cette conclusion que se sont tous des mythomanes. Rien que de penser que je me sois fait peut-être entuber hier, j'ai ma petite idée derrière la tête... Pour enlever ce doute, je m'empresse de retourner au shop d'hier. Je suis calme et détendu et j'expose mon souci au même mec qui m'a reçu la veille. Je lui dis qu'il m'a vendu ces flacons beaucoup trop cher par rapport au prix normal. Il fait semblant de ne pas comprendre alors je lui sors aussi un mytho en lui disant que je me suis renseigné auprès de l'office du tourisme, il me répond qu'il ne peut pas me rembourser car monsieur mytho a déjà mis l'argent à la banque...il me dit de repasser dans 3 jours quand la banque sera ouverte, je ne lui dis pas que j'ai un bus dans la journée et que je quitte la ville aujourd'hui, je lui dit plutôt:"-Écoute, donne-moi encore des flacons gratuitement et on en parle plus, autrement je reste devant ta porte et je fais de la mauvaise pub à tous les touristes qui arrivent, et j'ai le temps devant moi car mon visa se termine dans 3 mois!" il attrape son téléphone et fait style d'appeler son oncle qui travaille apparemment à la fabrique d'huile. Il lui demande s'il peut délivrer des huiles en plus et gratuitement. Apparemment son oncle accepte. Je choisis alors qu'il me redonne du bois de santal et du safran, les deux huiles qui coûtent le plus cher. Il me donne gratuitement de nouveaux flacons, encore plus que j'avais pris hier. Au final, le tout me revient encore un peu plus cher que les huiles vendues sur le marché mais apparemment celles que j'ai en ma possession ne sont pas coupé avec de l'huile d'amande et sont de meilleurs qualités. Je ne saurai jamais si je les ai achetés à un bon prix ou si je me suis fait arnaquer mais en tout cas je sais que je suis équipé et qu'à mon retour en France je vais pouvoir cuisiner et masser!! Je ne sais pas encore qui? mais ça va envoyer des plats et du massage!!hahaha

Si tu arrives à faire abstraction de tous ces mythos blaireau (les rabatteurs), qui ne font que t'accoster, je ne décris pas l'attitude des taxis et des mecs qui cherchent à tout prix à te vendre de la drogue... Mis à part ces rabatteurs qui te cassent les couilles, la ville et son palais ont un charme et une histoire fabuleuse, ses ruelles pleines de vie et d'odeurs te transportent dans un autre temps. Sans oublier son marché qui est magnifique pour prendre des photos!! Mais je prends un bus direction Ooty pour me retirer dans les montagnes du Tamil nadu plus au Sud.

Ooty est une station balnéaire dans les montagnes du centre de l'Inde, très prisée par les touristes Indiens. J'arrive la nuit à Ooty, un samedi soir et en plein les vacances scolaires. J'ai parcouru toute la ville avec un tuc-tuc et à pied pour trouver un hôtel mais la quinzaine d'hôtels sont complets sauf une chambre de luxe à 40 euros la nuit hors de budget pour moi! Je vais demander à une famille de m'accueillir dans leur maison mais ils sont déjà une dizaine à dormir dans la même pièce. Je remarque que des sans-domiciles dorment sous un abribus, au pire j'aurai ici pour passer la nuit. Je persiste encore et trouve un hôtel qui est complet mais je sympathise avec le réceptionniste et je lui demande si je peux dormir sur le canapé de la réception contre quelques roupies. Il accepte par pitié, pour que je ne dorme pas à la rue, car il pleut et fait plutôt frais la nuit dans les montagnes!
Je n'ai pas encore mangé et une famille musulmane m'invite à partager avec eux leur repas délicieux, dans le couloir de l'hôtel, que ses épouses ont préparé!

Le lendemain matin, je bouge et je trouve une chambre minuscule, j'avais à peine la place de mettre mon sac tellement elle était petite! Le mur était fait d'un fin contre-plaqué qui tremblait lorsque je le touchais. Ma chambre se trouvait au milieu de deux autres chambres dont apparemment les occupants se connaissaient, ils conversaient sans gêne avec moi au milieu qui essayé de trouver le sommeil, jusqu'à ce que très "poliment" (en français énervé) je leur dise de la fermer!

La journée, je loue une moto pour visiter les alentours! Il y a un parc d'attractions versions Indiennnes, les attractions sont toutes en fer et souvent rouillées et c'est limite que les mecs ne poussent pas les manèges, il y a un petit train qui tourne en rond sur des rails qui ne mesure pas plus de 30 mètres de long, il y a une piste de karting, où la moitié des karts sont en pièces détachées. Je me demande comment les parents laissent monter leurs gosses là-dedans! Il y a aussi un lac où tu peux louer des pédalos. Par contre il y a un musée incroyable qui a pris 12 années et 50 personnes en permanence pour recréer à l'aide de fil à coudre plus de 150 spécimens de plantes! et de fleurs! Toutes ces plantes, plus de 60 000, de la tige au pistil ont été cousues à la main et reproduisent parfaitement les couleurs des vrais, ce jardin d'un autre genre garnit un hangar de plus de 150 mètres de long sur 10 m de large! Le travail est assez impressionnant! Il y a aussi un très beau jardin botanique et un parc de roses avec plus de 200 espèces différentes cette fois-ci des vrais!!
L'après-midi je me perds dans les plantations de thés, je m'arrête et rencontre des petites mamies qui m'invitent à cueillir le thé avec elles. Je les aide pendant 1h30 à ramasser le thé avec des ciseaux géants. Les mamys sont toutes émues quand elles me donnent des conseils pour couper les tiges de thé, cela part souvent en éclats de rire! Elles sont toutes couvertes d'un châle pour se protéger du soleil, et moi je suis en train littéralement de cramer!! Je les abandonne à leurs tâches pour profiter de l'air de la moto et des paysages verdoyants. C'était vraiment une bonne expérience.

Le lendemain je me rends au parc national de NAGARHOLE, pour essayer d'y apercevoir un tigre, un éléphant, un cobra ou une panthère!!! Il y a 2 bonnes heures de route pour rejoindre ce parc. Je redescends de la montagne par des routes en épingle et la vue y est magnifique avec le soleil qui osse à peine à se lever, on peut voir tout en bas s'étendre la forêt du parc. C'est très tôt le matin et je suis le seul sur les routes, J'ai appris plus tard qu'il était interdit de rouler sur cette route qui traverse l'intérieur du parc avant 8h du matin. J'ai compris pourquoi ensuite car la faune y est beaucoup plus présente, donc sur le chemin pour aller au guichet du parc, je croise des singes qui se suspendent au-dessus de moi dans les arbres, je vois des paons qui déploient leurs queues dans un éventail de couleurs vives. Il y a des panneaux le long de la route qui t'indiquent de ne pas descendre des véhicules car il y a des tigres et des éléphants sauvages! Je vous rappelle qu'il est encore 6 h du mat et que le soleil ne donne pas encore toute sa pléinitude! À moto et sans protection, je ne fais pas trop le malin. Un peu plus loin je tombe nez à trompe avec un éléphant. Il n'est pas très grand, il se tient debout à côté d'un arbre. Sur le coup je pense qu'il est attaché à celui-ci. Je m'arrête à 10 mètres de lui, je prends des photos et redémare ma moto, je suis obligé passer sur la route et de passer tout près de lui quand soudain il commence à faire 4 pas rapides vers moi et balancer sa trompe, j'accélère à fond, puis ralentit car il ne me suit pas, je réalise alors que c'était un éléphant sauvage le premier que je vois!! je suis assez loin maintenant, je m'arrête, savoure ce moment avec cet animal dans son milieu naturel!!
Je croise ensuite des buffles, des cerfs jusqu'à ce que j'arrive au guichet du parc pour prendre un tour en minibus, comme tous les touristes, à l'intérieur du parc. Je suis dégouté de ce tour car tu ne vois rien à part des paons et des buffles à travers des vitres. J'ai observé plus de choses tout seul avec ma moto tôt le matin! Mon regret est de ne pas avoir vu un tigre!

Je reviens à Ooty, où je continus à visiter cette très belle région! Le lendemain, je pars pour l'État voisin, le Kerala!

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Posté par cyp_13

fin des iles... et direction le continent Indien!

Le 04/06/12, 11:24

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Tous mes problèmes de justice sont enfin réglés, mais je ne souhaite pas quitter les îles Andamans sans voir la partie Nord qui est l'endroit le moins touristique.
Je traverse toute l'île, pour ça il faut passer sur des territoires d'indigènes. Comme je vous avais dit dans les précédents articles, il y a des gens ici qui vivent encore comme à l'âge de pierre. Il n'y a qu'une seule route qui traverse leur région, 4 convois de bus et de voitures sont organisés par jour, escortés par la police pour éviter tout contact avec les Indigènes. Sur la route j'aperçois par deux fois ces petits bonhommes noirs, ils sont nus, juste un cache-sexe vient recouvrir leurs bijoux de famille. Ils sont assis sur un tronc d'arbre mort, dans leur main un arc ou une lance, même les Indiens qui sont avec moi dans le bus les regardent par la vitre comme des extraterrestres alors qu'ils vivent sur la même île. Bien sûr le cortège va trop vite pour prendre une photo ,de plus c'est interdit de les photographier. Mais je suis content d'avoir pu en apercevoir!!

J'arrive à Kalipur, où je trouve un camping qui propose des petites cabanes en feuilles de palmier. C'est tout-à-fait dans mon budget 200 roupies (3,20 euros) la nuit, J'ai le camping pour moi tout seul car c'est la basse saison, je suis au milieu des cocotiers alors parfois la nuit, des noix de coco tombent sur mon toit, j'entends l'océan derrière l'immense manguier, je suis peinard, personne pour me faire chier.

Je demande à un bateau de pêcheurs de m'emmener sur une île à 1 km du bord pour quelques roupies, soi-disant elle est paradisiaque... malheureusement je suis rattrapé par une averse de légende! Mais j'en ai profité pour faire du snorkelling (plongé avec masque et tuba)!

Le lendemain, je loue une moto, j'ai encore les stigmates de mon accident mais je reprends avec confiance et vigilance le guidon. Je vais visiter un volcan de boue, ils ne sont pas très grands (4 mètres) , le phénomène est assez marrant car l'effet du gaz qui s'échappe des entrailles de la terre forme des bulles de boue qui éclatent en haut du cratère et ensuite la boue dégouline le long du volcan formant un petit ruisseau de boue, la texture de la boue est très liquide, et d'après les locaux elle est très bonne pour la peau, mais la thalasso ne sera pas pour aujourd'hui...je retourne dans ma cabane, mais la malédiction de la moto est bien décidée à me suivre encore... J'ai pu expérimenter et j'ai enfin bien compris ce que voulait dire "un coup vache"... Je suis tranquillement sur ma moto en train de rouler quand je vois une vache attachée avec une corde à un piquet au bord de la route. Mais celle-ci a traversé la route et je vois la corde posée sur la route, j'ai le temps de freiner et de m'arrêter. Le "coup de vache" qu'elle me fait, pour rester polis, est que cette conne à la bonne idée de partir en courant dans le sens inverse que j'arrivais, alors la corde s'est tendue et c'est coincée entre le garde-boue avant et la roue. Sous la pression de la corde le garde-boue explose en morceaux. J'arrive avec mon avant-bras à éviter de me prendre la corde dans la gueule et je passe dessous, c'étais impossible pour moi de reculer avec la moto car c'est aller trop vite. Heureusement que j'étais arrêté car sinon j'aurai pris un bon coup de la corde à linge!

Le lendemain, j'engloutis comme chaque matin mon pancake à la banane saupoudré de copeaux de noix de coco et nappé de miel de la forêt mais attention pas n'importe lequel, celui où s’aventurer dans la jungle profonde et où il faut grimper très haut jusqu'à la cime des arbres au péril de sa vie... seul les très bons grimpeurs et ceux qui n'ont pas peur des piqûres ont accès à ce miel...(La technique est qu’ ils enfument l'essaim d'abeilles avec des branches en feu pour les faire fuir et ensuite ils récoltent le miel!), j'ai le privilège de gouter ce miel-là!! Un délice, certainement un des meilleurs avec celui que j'avais gouté en Bolivie! Bref j'ai cette vieille bouteille d'eau devant moi remplis de ce liquide doré que je peux verser sur mon pancake à ma discrétion et je complète ce petit déj avec une mangue tombée du manguier pendant la nuit! Je discute avec le cuistot, un jeune Népalais de 22 ans qui a quitté sa famille à l'âge de 15 ans pour venir travailler en Inde. Je ne m'étendrai pas sur son histoire mais elle est assez émouvante... Je lui demande alors s'il veut venir passer la journée avec moi sur la moto découvrir les environs? Il hésite car il doit demander la permission à son patron pour s'absenter la journée (il faut savoir qu'il n'a pas de jours de repos et travaille pour envoyer de l'argent à ses soeurs, car pendant ces trois dernières années il a perdu ses parents... et son rêve c'est de pouvoir un jour retourner au Népal pour pouvoir se recueillir sur leurs tombes). Je viens avec lui pour appuyer la négociation avec son patron, celui-ci accepte dificilement.

Nous voilà partis à moto, vous auriez vu la tête de ce môme!! Il était assis derrière moi les bras écartés et un sourire qui illuminé de joie son visage, comme-ci un vent de liberté soufflé sur lui, à ce moment-là, je ne lui ai pas dit mais il m'a transmis toute cette joie et surtout il m'a mis cette petite claque que tu reçois derrière la tête et qui te remet l'esprit à l'endroit, celle qui te fait prendre conscience du privilège de voyager que l'on a tendance parfois à oublier!
Après 1 heure 30 de moto à travers des routes et des chemins escarpés, ma roue s'enfonce dans le sable, on arrive sur une des plus belles plages de l'île, encore une , on fait la rencontre de pêcheurs qui lancent avec précision leurs filets entre les rochers pour attraper de petits poissons. Ils approchent le banc de poissons lentement comme des panthères, d'un tour de bras le fillet surgit, se déploie et emprisonne les poissons qui se débattent pour passer entre les mailles! Parfois il se peut que le pêcheur fasse une mauvaise rencontre et qu'il attrape un serpent de mer venimeux, alors il sort sa machette et assaine quelques coups pour éviter la morsure.
J'avais entendu la présence d'une grotte pas très loin de cette plage, je demande le chemin à un local qui se propose naturellement de nous y conduire. Car il faut passer au milieu de la jungle et les chemins ne sont pas facilement visibles! Avant de partir notre guide nous invite dans sa maison en terre séchée, la mamie est encore en train d'étaler la boue encore humide sur le sol, la vaisselle est posée sur une planche en bois, au fond de la pièce se trouve le lit, un tapis en paille, avec deux coussins, est posé au sol ( certainement là où dorment les enfants), je suis assis dehors sur un tronc d'arbre, son fils passe la tête par la porte pour essayer de m'entrevoir, il n'a jamais vu de blanc et à chaque fois que j'essaie de le regarder son petit corps noir et nu se fond dans l'ombre à l'intérieur de la maison. ils vivent encore de l'agriculture, nous buvons un thé et mangeons une mangue, avant d'emprunter le chemin qui nous mène à la grotte. On passe des ruisseaux en sautant de pierre en pierre, on est en plein milieu de la jungle, un serpent vert se défille devant nous, s'arrête, nous observe quelques instants et passe son chemin, c'était un serpent venimeux nous prévient notre ami. 1 heure 30 après on arrive aux grottes... Ces grottes sont gardées en permanence par des gardes nationaux. Ils surveillent à ce que des voleurs ne pénètrent pas à l'intérieur car il y a une espèce d'oiseaux qui vient faire leurs nids dans l'obscurité de la grotte. Et ces nids coûtent très cher car ils sont rares et sont faits à partir d'une résine spécial qui est utilisée pour guérir certaines maladies. Normalement, tu es obligé d'avoir un permis, pour pouvoir rentrer dans ces grottes, que les autorités te délivrent si tu es un scientifique, sans ce permis il est interdit d'y rentrer. Mais bon j'ai juste ma gueule pour essayer de gagner la confiance des gardes pour qu'ils me la fassent visiter. Le fait que je sois venu avec un local joué en ma faveur, après une petite négociation autour d'un thé le garde se laisse séduire, il enfreint la loi car je n'ai pas de permis. il me dit qu'il ne me montrera qu'une seule grotte sur les 22 existantes, nous voilà parti dans les entrailles, on descend par un passage très glissant, on est équipé de lampes, on se retrouve sous des milliers de chauves-souris qui grincent, volent autour de toi, parfois tu sens qu'elles effleurent tes cheveux mais leur radar est tellement puissant que jamais elles ne te touchent!!! Il y a facilement une dizaine de ces créatures qui sont constamment autour de toi! L'expérience est assez impressionnante, on arrive jusqu'aux nids, les nids en résine fabriqués par ces petits oiseaux qui ressemblent à des hirondelles sont accrochés à la paroi de la grotte, les oiseaux sont en train de couver ils ne semblent pas être perturbés par notre présence.
Aussitôt ressorti de la grotte, je m'empresse de demander au garde d'aller voir une autre grotte, d'un air désabusé comme si je poussais le bouchon trop loin il accepte encore.
Mais cette fois-ci ce n'est pas la même histoire il faut se faufiler sur 2,3 mètres dans un trou en forme de tunnel qui fait exactement ma corpulence...c'est-à-dire qu'une fille avec de beaux poumons resterait coincée. Je suis obligé d'allonger mes bras au-dessus de ma tête et de me tortiller pour gagner chaque milimètre, cela a été les 3-4 minutes les plus longues de ma vie je dois avouer que c'est très angoissant car quand tu respires tu sens l'air frapper la paroi qui colle ton nez, mon coeur battait tellement fort que je l'entendais résonnais, tu te sens vraiment à l'étroit et tu dois maitriser ton cerveau pour ne pas tomber dans la paranoia ou l'angoisse qui te ferait paniquer et perdre tes moyens!! Mais passer cette épreuve tu peux enfin te mettre debout et admirer l'immensité de la caverne à l'aide de ta lampe! c'est vraiment magnifique, on dirait que je suis à l'intérieur d'une cathédrale, il y a beaucoup plus de chauves-souris que dans la première grotte, le garde me dit de ne pas les éclairer, mais je ne peux pas résister de voir le spectacle qui se passe au-dessus de moi, j'éclaire le plafond et j'ai compris après coup pourquoi il ne fallait pas les éclairer car elles se sont toutes mises à me chier dessus! J'étais couvert de merde, de pisse de chauves-souris, en plus mélangé avec ma sueur je ne vous raconte pas la gueule de mon t-shirt à la sortie! J'ai dû m'en débarrasser à contre coeur! nous regagnons la sorti par le même trou mais cette fois-ci je négocie le passage avec plus d'aisance! Mais putain que c'était bon de revoir la lumière du jour...
Sur la route du retour, le Népalais se confie à moi et me dit qu'il me considère comme son meilleur ami car il n'a jamais passé une journée comme ça: faire de la moto en regardant les paysages magnifiques défilés, voir une belle plage, regarder les pêcheurs, aller explorer des grottes et être invité chez des locaux. Il vient de me mettre la deuxième claque de la journée, lui qui a quitté sa famille très jeune et qui travaille tous les jours dur pour subvenir aux besoins de sa famille, il rencontre souvent des touristes mais qui ne lui prêtent même pas attention, trop occupés à rester entre amis. Le fait que je voyage seul et que je suis le seul touriste dans le camping, tous les soirs je m'incrustais dans sa cuisine et je préparais avec lui mon repas. Ce qui a suffi pour que je devienne son seul ami! Mais sa journée de rêve n'était pas encore terminée... je l’ai emmenai avec moi faire du snorkelling!! il habitait depuis 4 ans à côté d'un super spot de plonger mais jamais il n’eût le courage de demander à un touriste de venir avec eux. Il n'a pas eu besoin de me demander que je lui donne un masque et un tuba pour qu'il m'accompagne. Il y a une petite île en face de la plage que l'on a rejointe à la nage, il avait peur et sa technique de nage ne lui permettait pas d'aller à plus de 1 mètre sous l'eau, alors il me regardait descendre parfois à plus de 10 mètres pour aller danser avec des bancs de milliers de poissons, je nageais au milieu des ces poissons aux reflets argentés, tandis que d'autres espèces colorées les fonds, on a vu des coraux encore vivant, on a vu des poissons énormes les mêmes que parfois il cuisine pour les touristes!! on a vu des centaines de serpents qui sortaient leurs têtes du sable et la rentrai aux grès des courants tels des serpents charmeurs, la nuit tombait et la mer commençait à s'agiter, il était temps de rentrer!

Il est temps pour moi de reprendre la route, en cadeau d'adieu il m'offre la moitié d'une bouteille de 500 ml de miel de la jungle! Pour ma part il me reste deux jours avant de reprendre mon avion et quitter pour de bon les îles Andamans, après un passage éclair à Port Blair la ville que je connais sur le bout de mes doigts. Je m'envole pour le continent Indien, direction Mysore pour ses parfums, ses encens et son célèbre palais du Maharaja!!

Voir les photos : Inde - Iles Andamans ]

Posté par cyp_13

Du paradis à l'enfer...

Le 19/05/12, 13:31

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Comme je vous le disais dans l'article précédent, je ne m'ennuie pas sur cette île... Mais tout commença un soir... Je prends ma moto pour faire une course au village de Hut Bay à 7 km de ma hutte en Bambou. Au moment de redémarrer, je suis accosté par un monsieur complètement ivre qui me demande de le ramener chez lui, dans ma direction. Vu l'état du type je lui dis non car qu'il est trop défoncé!! Mais il n'a que faire de mes paroles et commence à monter sur la moto. Vu l'accueil positif que j'ai reçu de tous les habitants de l'île, je cède et nous voilà partis tous les deux sur la moto.

La nuit est déjà tombée, les routes sur ces îles sont étroites et jonchés de creuvasses, il n'y a pas d'éclairage public, des vaches, des chèvres, dorment sur ou au bord de la route, des chiens traversent sans arrêt, des gens marchent sur le bord de la chausser et pour finir tu prends des moustiques plein les yeux. Au bout de 6 km une voiture arrive en face de moi, je ralentis et passe sur le côté de la voiture, je suis ébloui par les phares de la voiture et je décide de me rabattre au centre de la route car il y a toujours des animaux qui trainent et là c'est le drame... Soudainement, je percute un cycliste, je n'ai pas pu l'éviter, je ne l'ai pas vu, mon guidon croise le fer avec le sien et tous les trois nous tombons. Le cycliste est arrivé légèrement sur le côté, moi encore éblouis par la voiture précédente et le vélo n'ayant pas de lumière la chute est inévitable. Je glisse sur la route avec la moto sur 1 mètre 50, je me lève aussitôt et me retourne... et là je vois les deux gars au sol. Un ne bouge plus et l'autre est en train de suffoquer. Je pousse un cri et balance mon casque, Je crois que c'est un cauchemar et que je vais me réveiller mais j'entends toujours le bruit de cet homme qui s'étouffe, je cours vers lui, me penche au-dessus de lui, il est en train d'avaler sa langue, il y a du sang partout, je réussis à passer mes doigts dans sa bouche car il a les dents du bas cassées, je couche le monsieur sur le côté dans une position de sécurité comme on m'avait appris à l'examen de secouriste, il recrachait du sang, je ne vois pas bien car il fait nuit et on est au milieu de nulle part, à ce moment-là l'autre personne que je transportais sur la moto reprend ses esprits, je le tire sur le bord de la route pour ne pas créer un sur-accident. Tout se passe très vite.

Je me retrouve avec ces deux victimes sur les bras, je décide de prendre la moto et d'aller chercher de l'aide à un shop qui se trouve à 400 mètres, mais quand j'arrive, les personnes sur place ne comprennent pas ou ne veulent pas se déplacer pour m'aider( J'ai appris plus tard que les Indiens portent rarement secours quand il y a un accident pour ne pas être impliqué dedans et ne pas avoir affaire avec la police) donc je reviens vers les victimes pour en porter une à l'hôpital et prévenir en même temps une ambulance, je charge sur la moto celui que je transportais, il est ouvert au front et le sang coule à flots sur son visage, il monte derrière moi. Au moment de l'accident, j'étais torse nu donc à chaque fois qu'il respirait, il me projetait du sang dans le dos et sur la nuque, mon short est imbibé de sang, c'est un truc de fou. j'arrive à l'hôpital je demande une ambulance en urgence pour chercher l'autre victime, on part sur la route avec l'ambulance, mais on ne retrouve pas l'autre victime, j'espère à ce moment-là qu'une personne la récuperer.
On revient à l'hospital, l'autre victime est bien là, il y a aussi la police et au moins une trentaine de curieux... Le flic s'approche vers moi et me demande si c'est moi qui suis impliqué dans l'accident? je lui réponds oui. Il me répond sèchement et furieusement "- il ne te reste plus qu'à prier pour qu'une de ces deux personnes ne meurt pas car en Inde, c'est 7 ans de prison même si tu n'as pas fait exprès!!" je me dis que ce n'est pas possible ce qu'il m’arrive, je rentre dans la salle où sont installés les blessés, je n'ai jamais vu autant de sang même pas dans un film, les deux matelas étaient immaculés de sang et le sol recouvert, j'ai encore l'odeur qui me revient, c'était affreux!! Pendant que les infirmières s'affairent à recoudre les victimes, je suis dehors sur un banc avec Emilie et un Australien de la guest house qui m'ont rejoint. Bilan des dégats: Le cycliste à la machoire cassée, la lèvre inférieure avec les 4 dents du bas explosées, et l'autre est ouvert sur le front et l'arrière du crâne sur 5 et 4 cms, il a aussi une couille ouverte car au moment de l'accident il avait mis sa bouteille de Whisky dans son pantalon, heureusement que la bouteille n'a pas explosé il aurait pu s'ouvrir plus. Moi, j'ai des égratignures bénignes à la main et au genou gauche et au coude droit. La police vient vers moi et m'anonce que le cycliste est lui aussi vraiment bourré, ce qui peut penser qu'il ne maitrisait pas son vélo car j'avais les lumières sur la moto, et ce qui peut expliquer la gravité de leurs blessures car ils ont du tomber inconsciemment sous l'effet de l'alcool, alors que moi je n'ai presque rien. Mais bon cela ne résout pas le problème, je n'ai pas envie de devenir un meurtrier, en plus ce centre médical est très mal équipé, les infirmières me disent que les deux doivent être héliportés le lendemain sur Port Blair, la plus grande ville des îles. En attendant ils vont devoir passer la nuit avec le minimum de soins. La police me donne rendez-vous le lendemain 9H pour faire la procédure...

Je rentre couvert de sang, prends une douche et ne ferme pas l'oeil de la nuit. J'ai sans arrêt cette image au moment du choc qui me revient comme un flash et une autre image quand ils sont tous les deux à l'hôpital. C'est vraiment horrible, j'ai un sentiment de culpabilité énorme, mais surtout je prie comme l'a dit le policier pour qu'ils restent en vie!

Le lendemain je me rends au poste de police, les flics ont l'air plus détendus que la veille, car entre-temps ils se sont rendus sur les lieux de l'accident et ont vu l'endroit du choc au milieu de la route. La veille, ils me soupçonnaient de rouler trop vite, mais ils ont constaté le peu de blessures que j'ai et sur la moto seulement le rétroviseur et le clignotant avant sont cassés. Le vélo du cycliste n'a rien pas de roue voilée ou quoique se soit. Je suis placé en garde à vue, toute la journée, je n'ai pas de menotte au poignet( de toute façon ils n’en ont pas, les menottes sont des cordes que je vois pendu sur un clou) mais un garde reste toujours à mes côtés. Il nous faut la journée complète pour remplir toutes les démarches administratives, c'est très stressant car ils parlent tous Shingali et ne parlent pas très bien l'anglais. L'hélicoptère vient ramasser les victimes juste à côté du poste de police, au moment où l'hélicoptère décolle, je fais un dernier signe en croisant les doigts en direction des victimes. Les policiers me portent à manger et à boire, ils sont aux petits soins avec moi et comprennent ma peine et ma situation. Ils comprennent bien que c'est de la malchance et que c'est un accident. Les policiers connaissent les gens que j'ai blessés et apparemment ce sont des gens qui sont alcooliques et qui se mettent la mine tous les jours. Ces locaux ne sont pas très bien vus sur l´île mais cela n'enlève en rien ma peine que j'ai pour eux. En fin d'après-midi les policiers me disent qu'ils doivent me transférer à Port Blair pour être jugé en comparution immédiate le lendemain. Ils gardent avec eux tous mes papiers personnels comme le passeport, permis de conduire et permis de l'île. À ce moment-là je me rends compte que la liberté n'a qu'un prix celui du passeport. La police me dit de ne pas stresser, il faut juste que j'explique au juge ce qui s'est passé et je serai relaché dans la journée. Un des officiers me donne le numéro de son oncle qui est avocat à Port Blair.
Je suis escorté par deux policiers, on prend un bateau qui fera la traversée durant toute la nuit pour arriver le lendemain matin à Port Blair, au moment de monter dans le bateau tous les yeux sont rivés vers moi car la nouvelle à vite circuler sur cette île, seul truc positif, la police me paye mon billet, la nourriture et le ptit déj.

On arrive au tribunal, je rencontre mon avocat, la police explique les faits à l'avocat, je tente d'expliquer exactement comment l'accident est arrivé mais l'avocat me coupe aussi net et me dit: "- Ce n'est pas le moment de m'expliquer comment cela c'est passé car là on va passer devant le juge pour savoir si tu vas être libéré ou rester en garde à vue( c'est-à-dire en prison) jusqu'au procès final car une des victimes n'est pas dans un très bon état!!" Il faut que vous sachiez qu'ils parlent très mal anglais avec un accent à vouloir se pendre, et en plus ils emploient un vocabulaire juridique qui est nouveau pour moi. Heureusement, j'avais un mini dictionnaire pour comprendre un peu. À ce moment-là je me dis, que la vie m'a balancé cette épreuve sur mon chemin, une épreuve difficile car je ne suis pas dans mon pays et surtout personne ne me connaît et je suis seul contre tous. Au lieu de m'apitoyer sur mon sort, il vient en moi une énergie pour m'en sortir, je suis confiant et sais qu'il faut que je compte que sur moi.
Au tribunal, tu n'as pas une seconde d'intimité même quand je parle à mon avocat il y a toujours 5-6 personnes qui viennent s'incruster à la discussion. Je découvre une autre facette de la culture Indienne, "la curiosité", ils viennent me voir pour savoir ce que je fais ici...d'habitude je réponds aux sollicitations des locaux mais là ce n'est pas le moment!
Je suis appelé à rentrer dans la salle d'audience, je suis placé dans le box des accusés tout au fond de la salle, le mobilier est vieux, les tables sont usées aux endroits où les avocats s'appuient pour poser leurs coudes, les chaises en paille sont trouées, la poussière a investi les lieux, les vitres n'ont pas été netoyées depuis des lustres, la lumière peine à traverser la crasse. Le juge entre, tout le monde se lève, il s'assoie et c'est à peine s'il me regarde. Une tonne de dossiers croulent sous ses pieds. Mon dossier est appelé, mon avocat demande que je sois mis en liberté conditionnelle et non en prison le temps du jugement final... Un long moment d'attente, je vois mon avocat chercher un article dans le livre du code juridique. Je ne comprends rien à je qu'il se passe car ils parlent dans leur langue... ensuite le juge se prononce, mon avocat quitte la salle et me lance un regard, limite, de détresse; Il me dit de rester dans le box et qu'il revient. Je ne comprends rien à ce qu'il se passe, je ne sais pas si je vais aller en prison ou pas. Il faut savoir qu'il est très difficile de percevoir les sentiments d'un Indien, par exemple pour valider une chose ou pour dire "ok" ils penchent la tête de gauche à droite, ce qui pour nous européen pourrait signifier un "peu être"ou "je ne suis pas sûre". Ils ont un code du language des signes et des expressions faciales différents des nôtres, donc je ne sais pas du tout ce qui se goupille. Mon avocat revient et m'annonce que je suis placé en liberté conditionnelle, grâce à mon comportement le jour de l'accident où j'ai porté secours aux victimes, le juge décide de me relacher de ma garde à vue!!! La condition est que je dois rester uniquement dans la ville de Port Blair et que je dois rentrer à mon hôtel avant le coucher de soleil( 17H30).Le souci c'est que le juge à reporter le jugement final au 8 Août; et mon visa Indien expire en Juillet donc maintenant commence une bataille juridique pour que je ne reste pas plus 4 mois sur cette île à attendre mon jugement!

Le lendemain mon avocat m'apprend que les deux victimes sont hors d'état de danger! C'est un grand soulagement pour moi car j'évite la prison et surtout je suis rassuré pour les victimes!! Des dossiers comme celui-là sont traités dans un délai compris entre 4 et 5 mois au minimum, mon avocat me conseille de plaider coupable dans l'affaire, je n'accepte pas d'endosser la totale responsabilité dans cet accident, mais mon avocat me prévient que si je veux contester cela augmenterait à 1 an le délai. Il me dit que je ne risque pas la prison, juste une ammende. Je n'ai pas le choix si je ne veux pas perdre mon temps, je dois accepter ma part de culpabilité même si le cycliste était bourré au milieu de la route et que je ne l'ai pas vu arriver sur le côté!
On va essayer de tout faire pour ramener le plus tôt possible la date du jugement final pour que je ne reste pas 5 mois enfermés dans cette ville! De plus le temps presse car mon avocat me dit que le tribunal sera en vacances pendant tout le mois de Mai. Donc il nous reste 20 jours avant le mois de Mai pour réussir à clore mon dossier. Pour cela il faut aussi attendre que les deux victimes sortent de l'hôpital pour avoir le rapport médical final et le joindre à mon dossier. Mon avocat est assez pessimiste à l'idée que l'on arrive à clore le dossier ce mois-ci.

À ce moment-là je sais que tout repose sur ma détermination à vouloir faire avancer les choses... Je sais qu'il faut que j'attire la sympathie de tous, donc je vais voir le capitaine de police et lui explique mon cas et qu'il faut qu'il rédige mon dossier le plus rapidement possible en même temps j'en profite pour négocier avec lui pour qu'il me donne la permission de sortir après le coucher de soleil; au final il me donne une permission jusqu'à 22H à la seule condition que j'appelle la police pour leur dire où je me trouve ( restaurant, internet café...)!! Ensuite je vais voir le chef de l'immigration pour qu'il fasse pression car mon visa va arriver à expiration, de son côté mon avocat contacte son neveu de la police de Hut Bay, l'île où a eu lieu l'accident, il lui demande de tout mettre en oeuvre pour rédiger le dossier rapidement. En l'espace de 2-3 jours j'arrive à avoir le numéro de tout le monde, à gagner leur sympathie, de plus à force de me rendre tous les jours au tribunal, je connais tous les gens qui y travaillent, tous les avocats, secrétaires et quand je suis dans la rue ils s'arrêtent pour me saluer et me dire de ne pas m'inquiéter.
Mon avocat me dit que tout le monde travaille pour régler le dossier au plus vite mais cela va être difficile. Maintenant il ne me reste plus qu'à attendre que les victimes sortent de l'hôpital... J'ai demandé à mon avocat d'aller leur rendre visite de ma part.

Donc pendant 20 jours, à part m'occuper de la partie juridique (rendez-vous avec mon avocat, aller voir les gens, longues heures d'attente au tribunal). Je sais que le nerf de la guerre ce sont les victimes comme me l'a dit mon ami Hervé, un Basque avec qui j'ai voyagé en Amérique latine. Hervé ne connaît aucune personne de mon entourage. C'est la seule personne à qui j'ai parlé de cet accident car je ne voulais pas inquiéter ma famille et mes amis. La ville de Port Blair n'est pas vraiment accueillante et pas touristique, je me retrouve seul, mais j'arrive à m'occuper... je vais courir au stade, je joue au foot avec des jeunes, je lis beaucoup, je me suis mis à boire que de l'eau et manger beaucoup de fruits( mangues, raisins, grenades, bananes, pommes, ananas). Je me retrouve avec moi-même, c'est l'occasion pour moi de prendre mon temps et de réfléchir, je fais des exercices de respiration, je rencontre des Indiens qui m'invitent à un mariage, cette expérience est en train de me rendre plus fort, je gagne de la confiance, de la maturité, je positive et je sais que je vais me sortir de cette situation rapidement. Je ne suis pas hindou mais tous les soirs je porte un collier de fleurs au temple en pensant aux victimes et en leur souhaitant un bon rétablissement.
Mon voyage prend soudainement un coup d'arrêt physiquement, mais continu dans ma tête... je sais que c'est une épreuve de la vie et qu'il y en aura d'autres, je garde la tête haute et continue d'avancer. On m'enlève ma liberté, celle de voyager, mais je suis en train d'accumuler beaucoup d'énergies pour ensuite reprendre encore mieux la route. De cette expérience qui est à la base négative , je suis en train de la tourner de façons positive pour que je puisse m'en servir d'expérience enrichissante!

Un matin, le téléphone me réveille et mon avocat m'annonce que la dernière victime vient de quitter l'hôpital, ce qui va permettre de rédiger le dossier médical et d'accélérer les choses, peut-être que mes actions au temple hindou ont forcé les choses... mais il ne me reste plus que 4 jours avant la fermeture du tribunal (inclus dans ces 4 jours deux jours fériés samedi et dimanche) ce qui nous laisse une courte marge de manoeuvre. Le samedi mon avocat me prévient que toutes les instances mettent en oeuvre pour avoir de la part du tribunal une audience de jugement le lundi 30 avril, c'est-à-dire le dernier jour avant la fermeture du tribunal! Le lundi, mon avocat me convoque au tribunal pour m'annoncer que je vais pouvoir être jugé!!

Quand je rentre dans la salle d'audience, le juge est différent, c'est une femme beaucoup plus souriante que celui que j'avais eu à faire. Je plaide coupable comme me l'a conseillé mon avocat, je suis condamné à payer une amende au tribunal et une heure après on me remet mon passeport et mes papiers personnels. Quand je sors de la salle, je resens une montée de bonheur, j'ai envie de crier de joie, je n'ai jamais douté, je pense à tous ces jours (20 jours) où je me suis battus pour retrouver ma liberté! Je vois de nouveau s'ouvrir devant moi le chemin du voyage, je me sens libre plus que jamais, j'ai aussi une pensée aux victimes. Avant de partir, je remercie mon avocat et tous les intervenants dans le dossier pour avoir travaillé le plus vite possible! J'appelle par téléphone le flic, celui que j'appelais tous les soirs et qui venait à mon hôtel pour surveiller que j'étais bien rentré avec qui aussi je buvais de temps en temps un thé. Je lui annonce que je suis libre, il ne me croit pas car jamais en Inde il a vu un dossier se régler aussi vite!!
À force de persevérence, de volonté, de communication, de confiance, de persuation, je retrouve enfin ma liberté en peu de temps (20jours).

Pour ne pas finir sur une mauvaise impression des îles Andamans, je décide de partir visiter le nord de l'île, après que le chef de l'immigration me prolonge gracieusement mon permis pour 10 jours de plus!!

Le voyage continu... à bientôt pour de nouveaux récits!!

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Posté par cyp_13

Les iles Andamans...

Le 09/05/12, 17:19

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Après une escale d'une nuit à Chennai où j'ai rapidement eu un aperçu du chaos que peut donner une grosse ville Indienne. Je redécolle le lendemain pour les îles Andamans. Les îles Andamans sont un véritable paradis sur terre encore préservées du tourisme de masse. Il n'y a pas d'aéroport international donc tu es obligé de passer par l'Inde et d'avoir un visa indien pour pouvoir te rendre sur ce paradis. Elles se sont ouvertes au tourisme il n'y a même pas 10 ans!! Les autorités continuent à préserver ce terrictoire car il y a encore des tribus qui vivent comme à l'âge de pierre, ils s'appellent entre autres les Onges, les Sentineleses, les Jarawas pour les plus connus...!! Ils vivent de la pêche, de la chasse et de la cueillette!! Ils sont pour la plupart très noirs de peau et très petit, ils sont nus, juste un accessoire vient cacher le sexe... Donc il est interdit de rentrer en contact avec ces tribus pour ne pas leur transmettre de maladies ou encore respecter leur mode de vie et leurs traditions. La police patrouille et surveille les eaux des îles et les frontières des territoires de ces hommes pour que personne n’approche les tribus!! Par le passé, ces tribus se montraient très hostiles à la vue d'étranger et n’hésitaient pas à les tuer avec leurs flèches!!

Donc j'atéris à Port Blair en compagnie d'Emilie une Française que j'ai rencontrée à l'aéroport! Tu as besoin d'un permis que les autorités te délivrent en arrivant, ce permis te donne le droit de rester un mois sur les îles. À Port Blair, il n'y a rien d'intérresant pour un touriste, c'est juste une ville avec un bazar, internet et un musée d'anthropologie que l'on est allé visiter. On ne perd pas une seconde pour réserver un billet de bateau pour Havelock island. Cette île est réputée pour la plonger et ses plages paradisiaques... Inutile de chercher de grands hôtels luxueux, il n'y en a pas!! Les logements sont de petites cabanes en bambou et feuille de palmier, tu peux en trouver des plus grandes et plus améliorées mais toujours dans le style Robinson et Crusoé et 100% écolo!!
Avec Émilie, on choisit la moins chère et la plus rustique mais celle qui te permet de vivre ce vieux rêve de gosse qui était de dormir dans une cabane sur une île au bord de l'eau. La cabane est située au milieu des cocotiers, elle fait 6 m², elle est tellement petite que tu ne peux pas te mettre debout, le sol et les murs sont en bambou et le toit en feuilles de palmier, à l'intérieur il y a une moustiquaire qui est suspendue au-dessus du matelas et à l'extérieur des coquillages viennent décorer notre devanture. D'après un autre touriste, des serpents s'invitent à l'improviste de temps en temps dans ce type de cabane... bref on verra bien!!
Le soir, 20 mètres nous suffit à faire pour tremper notre cul dans une eau émeraude à 31-32 degrés, cela ne rafraichissait pas, je ne me suis jamais baigné dans un océan aussi chaud, d'ailleurs cela pose un problème énorme car à cause du réchauffement de l'océan les coraux sont mort!! Mais que c'est bon un bain de nuit avec les étoiles et la lune comme lumières. On pouvait voir aussi flotter dans l'eau un genre de ver minuscule qui était jaune fluoreçant, il répandait derrière lui un liquide de la même couleur, c'était magnifique et quand j'approchais ma main il s'éteignait.

Un soir, en marchant pour trouver un truc à manger, nous sommes attirés avec Émilie par la musique qui provient d'une maison, on s'approche et rapidement on est invité à venir s'assoir avec les locaux pour partager ce moment. On est assis sur un tapis en face d'une pièce, enfumé par l'encens, entièrement dédiée à Shiva. Les locaux sont 6 musiciens, ils jouent avec un tam-tam, un petit piano à vent, des maracas, des timbales, un tambour et un autre instrument en cuivre. Une des femmes nous sert des fruits et des légumes coupaient en morceaux. Un monsieur se lève et nous dessine avec de la peinture un point sur notre front. Leurs chants sont certainement religieux mais en fermant les yeux, ils arrivent à te transporter avec eux. À tous ces sons s'ajoutent les habits de ces personnes, le contexte qui rend l'ambiance surréaliste et pleine d'énergie!! Au moment de partir, ils nous lancent une invitation pour le lendemain...

Avec Émilie, On rencontre Nicolas un Taiwanais qui parle français et qui est venu passer quelques jours sur l'île avec des 2 amis. Ils ont loué un bateau privé pour aller sur la plage d'Éléphant beach. Ils nous proposent gentilement de venir avec eux gratuitement! Ce sont des plages de sable blanc bordées de cocotier. On a fait du snorkeling (plonger avec masque et tuba), pour moi qui suis plongeur je suis resté un peu sur ma faim mais j'ai passé un bon moment avec ces Taiwanais qui ne manquaient pas d'humour!

Le soir nous retournons voir nos amis hindous pour une autre cérémonie, mais cette fois-ci cela se passe chez une autre personne, dans le même style qu'hier mais la pièce est plus confinée, éclairée par des bougies ce qui donne au spectacle encore plus de magie. À la fin, nous saluons les musiciens et nous rentrons à notre cabane! Au retour sur le camp, nous sommes une dizaine de backpackers assis autour d'une table, les cocotiers nous entourent, on boit, on rit, et on chantent... Il y a un chanteur-guitariste suédois avec une barbe énorme qui vient juste d'écrire une chanson. Alors dans un élan commun on décide de lui trouver une mélodie!! Je vais chercher mon harmonica et mes oeufs (genre de maracas mais qui ressemble à des oeufs!!) et en l'espace de quelques secondes tout le monde se munit d'un instrument, pour l'un c'est une guitare, l'autre un cul de bouteille avec un couteau, un autre un tam-tam et une fille nous prête sa voix fine et juste. Sous les ordres et les conseils de notre chef d'orchestre suédois, on joue au rythme qu'il nous demande. Au bout d'une bonne heure de mise au point, le suédois nous sort son ordi et son micro... nous voilà enfin prêt pour l'enregistrement!! C'est un superbe moment partager entre routard et franchement le résultat de la musique est surprenant! Je voyage aussi pour vivre des moments de partage et bonheur comme celui-là, je crois que la musique est l'une des rares choses qui fédèrent tous les hommes.

Le lendemain, nous profitons de cette dernière journée sur Havelock pour faire une balade en scooter puis en fin d'après-midi nous revenons en bateau à Port Blair, la ville principale des îles. On passe une nuit à Port Blair, puis le lendemain matin on prend un bateau qui amarrera sur Little Andaman. C'est l'île située la plus au Sud, il faut 8 heures de navigation mais c'est aussi un endroit qui n'est pas touristique, c'est donc une des raisons qui m'ont attiré à venir ici.
On est logé dans une petite hutte en Bambou, l'océan est à 40 mètres derrière la route et quelques cocotiers. On rencontre par hasard un couple de canadiens avec qui Émilie avait voyagé auparavant sur le continent Indien. Ils nous font découvrir une petite cascade où l'on passe un petit moment à prendre des photos. Le lendemain on loue une moto pour visiter un peu plus en profondeur cette île. Et quelle bonne idée qu'on a eue!!! car on a rencontré des gens magnifiques, les locaux nous saluent à chaque fois que l'on passe, les enfants éclatent de rire quand ils nous voient. On emprunte des petits chemins perdus dans la jungle, ces chemins nous font découvrir l'intérieur des terres avec ses étangs où quelques pêcheurs lancent leurs lignes.
En route on croisse des gamins qui jouent au cricket dans un pré. Je m'avance et leur demande si je peux battre quelques balles avec eux?! les enfants sont fous de joie. Je réussis quelques bons coups qui les épatent et d'autres où je me chie complètement, du coup ils se fendent la gueule et n'hésitent pas à se moquer!! À la fin on fait une photo de toute la team. Entre-temps Émilie a sympathisé avec une femme qui nous invite pour le lendemain à manger chez elle! On repart pour notre lodge où nous attend notre cuistot Raja. Pendant 3-4 jours Raja nous préparait des petits plats, à chaque fois différents, il nous cuisine du poisson fraichement pêché, du crabe en sauce attrapés dans la nuit, ou encore des légumes assaisonnés d'épices de l'Inde avec du riz ,des noodles... et sans oublier notre pancake du matin saupoudrer de noix de coco et recouvert du miel de la jungle.

Le lendemain, on reprend la route à moto, on n'hésite pas à faire des stops sur les plages très sauvages, les lianes rampent au sol, sortent de la jungle avec leurs racines feuillues, les troncs d'arbre viennent s'échouer et sécher sous le soleil de plomb et c'est à marée haute que les cocotiers et la jungle embrassent l'océan. Les plages sont désertiques, tu as vraiment l'impression d'être seul au monde, parfois 2 ou 3 gamins courent sur le sable et viennent troubler cette vision!... On retourne chez la dame qui nous avait invités la veille!! Comme prévu, elle nous sert un bon plat de riz que l'on mange avec plusieurs sauces dont une avec du citron confit!! En dessert?Une mangue très sucrée eh oui les mangues n'ont rien à voir avec celle qu'on vend en France!! On est très bien reçu, sa fille de 8 ans nous propose une démonstration de danse avec la maman qui l'accompagne au chant! On savoure ce moment avec les locaux qui sont toujours des moments uniques et délicieux!!

Sur Little Andamans, il y a aussi un spot de surf incroyable qui est encore préservé du monde. Pas beaucoup de surfeurs connaissent cet endroit et surtout il est difficile d'accès. Sur l'île, il y a qu'un surfeur local "Muthu", c'est lui qui peut te louer aussi les planches de surf. Et ce jour-là, il a besoin de mannequin pour faire des photos pour sa brochure promotionnelle de son surf shop. Et voilà il ne pouvait pas mieux tomber... Bon la rémunération n'a rien à voir avec ce que je pouvais toucher sur Paris en faisant des photos, mais au moins j'ai réussi à ce que Muthu me fasse la location de la planche gratuite en échange de 3-4 photos en train de faire le beau sur une planche de surf!! Après ce shooting exotique, je suis passé aux choses sérieuses, j'ai enfourché la bécane et avec d'autres surfeurs, on est parti sur LE spot! Pour y arriver il faut passer à moto dans la forêt par un petit chemin défoncé qui te mène à la plage. Encore une plage magnifique... La vague est une gauche (vague qui part sur la gauche), une des vagues les plus belles et les plus facile que j'ai surfé. C'est un vrai régal, parfois tu peux surfer pendant 20 secondes la vague (20 secondes c'est beaucoup en surf), mais ce qui rajoute du piment c'est de savoir qu'il y a des crocodiles de mer qui ne sont pas très loin. Un des surfeurs en a aperçu dans la rivière juste à côté... sans oublier les requins!!!! Mais bon avec la clarté de l'eau tu auras peut-être la chance de les voir arriver de loin!!! Donc Voilà, c'est ce qui s'appelle se l'a coulé douce sous les cocotiers!!!!!

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Posté par cyp_13
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