blog de fxlemaitre

Konso, Éthiopie -> Moyale, Éthiopie // mercredi 29/01/2014

Le 29/01/14, 15:22

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Arba Minch, Éthiopie -> Konso, Éthiopie // mardi 28/01/2014

Le 28/01/14, 15:18

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Arba Minch, Éthiopie // lundi 27/01/2014

Le 27/01/14, 15:17

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Arba Minch, Éthiopie // dimanche 26/01/2014

Le 26/01/14, 15:16

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Awasa, Éthiopie -> Arba Minch, Éthiopie // samedi 25/01/2014

Le 25/01/14, 15:15

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Awasa, Éthiopie // vendredi 24/01/2014

Le 24/01/14, 15:13

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Addis Abeba, Éthiopie -> Awasa, Éthiopie // jeudi 23/01/2014

Le 23/01/14, 15:12

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Addis Abeba, Éthiopie // mercredi 22/01/2014

Le 22/01/14, 6:52

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Addis Abeba, Éthiopie // mardi 21/01/2014

Le 21/01/14, 6:51

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Addis Abeba, Éthiopie // lundi 20/01/2014

Le 20/01/14, 6:50

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Addis Abeba, Éthiopie // dimanche 19/01/2014

Le 19/01/14, 6:49

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Addis Abeba, Éthiopie // samedi 18/01/2014

Le 18/01/14, 6:48

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Harer -> Addis-Abeba, Éthiopie // vendredi 17/01/2014

Le 17/01/14, 6:47

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Harer, Éthiopie // jeudi 16/01/2014

Le 16/01/14, 6:45

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Addis Abeba -> Harer, Éthiopie // mercredi 15/01/2014

Le 15/01/14, 6:44

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Addis Abeba, Éthiopie // mardi 14/01/2014

Le 14/01/14, 6:42

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Addis Abeba, Éthiopie // lundi 13/01/2014

Le 13/01/14, 6:41

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Bahar Dar -> Addis Abeba, Éthiopie // dimanche 12/01/2014

Le 12/01/14, 6:40

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Lalibela -> Bahar Dar, Éthiopie // samedi 11/01/2014

Le 11/01/14, 6:38

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Lalibela, Éthiopie // vendredi 10/01/2014

Le 10/01/14, 18:40

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Le réveil sonne à 7h. Je suis plutôt en pleine forme, pour selon que la veille fut agitée et alcoolisée... Je sors pour prendre une douche, malheureusement, la seule "salle de bains" commune n'est autre qu'un robinet à l'extérieur, au milieu d'un carré de gazon, à 20 cm de hauteur. Bon. La grève de l'hygiène continue... Au moins je me lave la face et les pieds, puisque je n'ai plus qu'une paire de chaussures de marche, mes vieilles adidas noires ayant rendu l'âme à Axoum quelques jours auparavant...
Dans la cour, un jeune sort d'un tas de tôle qu'on pourrait prendre pour une niche pour chien, vêtu seulement d'un espèce de drap blanc comme couverture. Il est étudiant en médecine et loue cette "chambre" car son village est trop loin de Lalibela. Ouch...
Je frappe chez Tommy, il se réveille en deux temps trois mouvements.
Je frappe chez Meftah, il se réveille aussi, lui qui est un gros dormeur.
Je frappe chez Ju et Toto, la porte est entrouverte, je rentre pour voir que les deux compères dorment profondément, bien emmitouflés dans les couvertures de la pension. Pour ma part, je dors presque toujours dans mon duvet, je suis un peu craintif de me dire que ces couvertures ne soient lavées qu'une fois l'an, quand aux draps, ils ne sont pas changés tous les jours c'est sûr...
Toto se lève assez rapidement, mais je me rends compte après quelques mètres qu'il est encore complètement saoul... Nous sommes rentrés tous ensemble hier vers 1h du matin, mais Toto est ressorti pour aller au bar du coin où il est resté jusqu'à 4h!
Tout le monde est paré, nous allons tout d'abord prendre un petit déjeuner, tout le monde en a bien besoin, mais surtout Toto car la journée de visite va être longue...
Une bonne omelette nous remet d'aplomb.
En route pour le bureau à l'entrée du site.
On croise plein de français, notamment un couple de la région Parisienne, Françoise et Dominique, la cinquantaine.
On paie donc 950 birrs chacun (un peu plus de 35€), mais fort heureusement il n'y a pas d'extra pour les appareils photos...
On descend tous les cinq en direction de la première église, Beta Medhane Alem.
[ Pour l'information historique, Lalibela (qui donnera son nom à la ville) découvre que son frère, alors roi, tente de l'empoisonner. Il ingère volontairement le poison. Lalibela plonge dans un coma profond pendant trois jours durant lesquels il reçoit une mission divine: construire les 12 églises dans le rocher. Après des années d'exil, il revient et son frère, convaincu par une révélation divine, abdique en sa faveur. Lalibela devient alors roi, débute sa mission titanesque de construction des sanctuaires, et régit son royaume de manière très particulière, en donnant énormément de biens aux pauvres. Il devient un roi très aimé. ]
La première église, donc, Beta Medhane Alem, est la plus grande. A l'arrivée dans la "fosse" (puisque toutes les églises sont creusées dans des immenses rocs), la vision est impressionnante. Elle fait environ 30 mètres de long, pour 20 de large et 11 de hauteur.
Hallucinant de se dire que tout ceci a été creusé dans un seul et même "caillou" avec autant de piliers, portes, fenêtres, etc...
Tommy a un guide en japonais, moi j'ai mon Petit Futé et je fais la lecture pour Meftah, Ju, Toto et moi. Encore une fois, tout est passionnant!
Nous rentrons dans cette église (en se déchaussant à l'entrée, qui laisse dégager des odeurs bien désagréables) et je ressens alors toute la spiritualité depuis tant de siècles dans cet endroit.
L'intérieur n'est pas si imposant que l'extérieur, puisqu'il y a de nombreux
piliers et les murs étant épais de deux mètres...!
En revanche, l'atmosphère qui règne me subjugue. Il y a quelques touristes, certes, mais aussi des pratiquants, dont le culte orthodoxe éthiopien est si particulier.
Il fait assez sombre, pour seul éclairage des néons infects dignes d'une morgue...
Des peintures et fresques parviennent tout de même à se distinguer malgré la pénombre.
Je passe ma main sur un pilier, usé par la quantité de pèlerins passés par ici, effleurant les murs du sanctuaire. Je ressens vraiment l'atmosphère ici, j'en ai les poils qui se dressent sur les bras. Vraiment. Un peu la même sensation que lorsque je le suis retrouvé devant Ste Sophie à Istanbul l'année dernière...
Les connexions entre les églises de font via de petits tunnels, ou des tranchées. Tout ça taillé dans un seul morceau de caillasse.
La deuxième église, Beta Mariam, contient un trésor impressionnant. L'extérieur est assez beau puisqu'il y des gravures sur les murs, relatant des épopées de cavaliers éthiopiens.
La légende raconte que le Christ serait apparu au roi Lalibela, dans cet église, et qu'il aurait laissé sur le pilier central le récit du passé de de l'avenir du monde. Celui-ci est désormais couvert d'un immense drap, et si le pilier venait à être dévoilé, la fin du monde serait alors instantanée... J'adore ce genre de légendes...
Plusieurs petites églises sont autour de la précédente, Beta Meskal, Beta Denaghel, églises dédiée aux vierges décapitées sous le règne de l'empereur romain Julien l'Apostat, au IVème siècle.
Ensuite, Beta Debre Sina et Beta Golgotha, deux églises accolées, mais reliées par une porte symbolisant la connexion entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Dans une des sept nefs de ces deux églises, un autel dissimule une dalle menant à la tombe du roi Lalibela lui-même. La chapelle Selassie (trinité) ne se visite pas et est considéré comme le lieu le plus sacré de la ville.
De ces églises part une longues tranchées menant vers le tombeau d'Adam. Lui-même. Le "prems"... Le monument fait plusieurs mètres de haut, et est percé par une grande croix qui constitue l'entrée "principale" du groupe d'églises, même si les visites commencent par Beta Medhane Alem, qui est plus proche du bureau de ventes des billets.
Ensuite nous continuons de marcher, en direction de Beta Ghiorghis, qui est le plus gros monument de Lalibela, et le plus célèbre. Sur la route, on décide de faire une pause. Buna + Fanta Ananas. Un classique...
5 farenjis ensemble, ça attire forcément les regards, notamment des enfants qui nous suivent en masse. Toto va mieux, il a bien décuvé...
Tous les gamins nous font des cadeaux, excepté à Tommy, que tout le monde croit chinois, et vu la réputation qu'on les chinois ici, personne ne veut lui parler... Tout le monde crie "China! China!", Tommy ayant baissé les bras pour essayer d'expliquer qu'il est Japonais, et que ben... simplement, c'est pas pareil!
Un petit (dont j'ai écrit le prénom quelque part, mais je ne retrouve plus où... Je vais simplement le surnommer "mon fils") nous suit, je le prends sous mon aile, il parle bien anglais pour ses 7 ou 8 ans.
Il m'offre 2 petites croix orthodoxes et bois, qui s'ajoutent aux 2 bracelets vert, jaune et rouge "I LOVE ETHIOPIA" et "Éthiopie" écrit en amharique pour le second. Ce n'est pas grand chose mais je suis tout ému...
On croise plein de gamins, je pense ne jamais autant avoir donné mon adresse mail en une journée, même plus que quand je faisais du booking...
En chemin pour Beta Ghiorghis, on s'arrête devant une petite échoppe, un mec fait des peintures. De belles frises colorées à la gloire de St Georges ayant vaincu un dragon, ou encore Sainte Marie. Mais une autre œuvre m'intéresse le plus. Il s'agit d'une peau de chèvre sur laquelle sont peintes toutes les lettres et chiffres de l'alphabet amharique. Après une bonne négociation, j'achète la peau de chèvre et un petite frise pour 900 birhs. Je suis content, même si la peau de chèvre roulée va prendre de la place dans mon sac et il va falloir que je la protège, pour toute la suite de mon voyage.
Arrivés à Beta Ghiorghis (église consacrée donc à St Georges), et vision hallucinante.
On accède au site par le haut et une fois assez proches pour distinguer l'édifice, je me rends compte que la croix en surface du "caillou" n'est autre que le toit de l'église en elle-même. Tout a été creusé dans cet énorme roc, et le monument de 12 mètres de haut surgit de l'énorme trou creusé dans la caillasse. Deuxième grosse baffe de la journée. Le monument est donc en forme de croix, et le toit est très bien sculpté avec des croix en "poupées russes".
La légende (celle-là je l'adore...!) raconte que St Georges serait apparu à Lalibela lors de la construction des différentes églises, et que le saint patron aurait été étonné, voire vexé qu'aucun monument ne lui soit dévoué. Pour réparer cet oubli, Lalibela décida de construire un chef d'œuvre pour St Georges.
L'orgueilleux saint patron... J'adore...! On éclate tous de rire lorsque je lis les lignes de mon guide relatant la légende...
On descend par une longue tranchée, où, là aussi, on se rend compte des probables millions de pèlerins qui ont du emprunter le même passage, au cours des siècles...
Une fois la dernière porte passée, on arrive face à ce bloc monolithique impressionnant. En revanche, impossible de prendre en photo en entier l'église du bas, pas assez de recul, on est vraiment dans un trou.
En faisant le tour du bâtie ment, on aperçoit des cavités qui laissent s'échapper de la fumée, encore des ermites vivant encore dans les lieux... C'est fou. On en croise un ou deux, et en les voyant, on ne doute pas une seule seconde de leur foi... Des mecs habillés avec des rideaux qui ont des croûtes à la place des cheveux, et qui n'ont jamais dû voir une brosse à dents de leur vie... Une rapide description tournée au comique qui démontre que ce sont bien de bons allumés...
L'intérieur n'est pas si impressionnant que l'extérieur. C'est assez contigu, et encore une fois, pour seule lumière artificielle, des néons dégueulasses...
Après quelques photos, on remonte "en ville" (toujours escorté par "mon fils") pour manger un bout puis rejoindre la pension et faire une sieste, avant de visiter le second groupe d'églises au Sud de la ville. Certains en ont plus besoin que d'autres...
De mon côté, je décide de rester éveillé sinon je pense que je vais sombrer pour plusieurs heures. Je décide alors d'aller chez un "barber shop". Pour déconner, je me fais une iroquoise, tout en conservant ma barbe qui a plusieurs mois déjà... Tout le monde rigole, et me surnomme "Balotelli", comme le joueur de foot italien... Ça m'aura coûté 20 birhs, soit même pas un euro.
Je retrouve les autres à la pension pour aller au second groupe d'églises. On a tous bien pris le rythme africain, du coup, on tarde à partir... Sur le chemin, mon fils nous retrouve. C'est étrange, il marche bizarrement. Il n'a qu'une sandale en plastique. Je n'avais pas remarqué ça auparavant. Dans mon élan de générosité, je décide de lui acheter une nouvelle paire. Il m'emmène dans une boutique où il n'y a presque pas de sandales, mais surtout des baskets. Allez, c'est ma journée "Abbé Pierre", je lui acheté une paire de baskets toute neuve. Il choisit un modèle qui lui plaît, sauf qu'il les prends en pointure 38!!! Bon, une paire de chaussures, ça peut durer longtemps, en effet, mais je pense qu'il doit vraiment nager dedans. Mon fils est tout content, j'aurais dépensé 10€...
On se dirige vers le second groupe d'églises quand on tombe sur le couple de français, Françoise et Dominique. On s'arrête discuter un moment et j'adore Dominique. Ils ont tous les deux la cinquantaine bien passée, je pense, et voyagent à fond! J'aimerais être comme lui à son âge. Je prends leur mail (finalement, je ne fais pas que donner le mien) et on se dit qu'on restera en contact, et pourquoi pas se voir si je passe par chez eux, ou l'inverse.
Finalement, à l'entrée du second groupe d'églises, on se fait refouler à l'entrée par un garde et sa Kalashnikov. Bon, il a du s'en servir autant de fois que les ermites d'un sèche-cheveux... Il n'est pas très impressionnant, mais tout de même.
Bref, il est 17h et on a loupé les 4 dernières églises. Fichtre.
En remontant vers notre pension, on retrouve mon fils, qui a toujours à la main le sac plastique avec ses baskets neuves, mais, bizarrement, il a de nouveau deux sandales. J'en rigole. Il m'a bien eu, mais c'est de bonne guerre, et puis j'ai fait un heureux ("Saint FX, priez pour nous...").
Arrivés à la pension, le tenancier me dit qu'il n'irait à Bahar Dar que dimanche, et non samedi. Je décide d'aller éclaircir la suite de mon itinéraire avec Daniel (Jackson #1) qui trainait dans les parages. On descend à pied à la gare routière (3 bons kilomètres plus bas), Daniel commence à me saouler en me disant (en rigolant) qu'il va me voler ma casquette, etc... Tout ça pour apprendre finalement qu'il suffit de venir le lendemain matin à 5h et prendre un bus, direct pour Bahar Dar et retrouver Highlove, qui est définitivement amoureux de moi, lui qui m'appelle presque tous les jours pour savoir si je vais bien. Du coup, même si j'aime bien marcher, ça ma saoulé de marcher avec un mec que je ne peux plus piffrer. Bref.
Je reçois un message d'Alex qui nous propose de se retrouver pour le dîner dans un restaurant. "Unique" restaurant, c'est son nom.
Je retrouve Meftah, Ju, Toto et Tommy qui me disent qu'ils ont de nouveau croisé "mon fils" accompagné cette fois de son père biologique, qui portait les chaussures que j'avais offert au gamin. Bon. #FAIL...
En arrivant au restaurant, sur la façade est écrit:
"UNIQUE RESTAURANT, recommended by Farenjis..." Rigolo. En même temps, il n'y a pas de porte pour coller l'écusson Trip Advisor ou Guide du Routard...
Alex arrive un peu en retard, on commande à manger et on passe un bon moment tous les 6, la nourriture (éthiopienne, bien sur...!) est excellente...
A la fin du repas, on demande l'addition et la tenancière nous apporte la carte. On pense qu'elle n'a pas compris, mais si. En fait, personne ne sait compter parmi le staff du restaurant, du coup, les clients font eux-même le calcul de ce qu'ils doivent, et la patronne ne peut pas vérifier si le compte est bon.
Le restaurant n'est pas seulement unique pour sa nourriture, mais aussi pour son service... C'est sûrement le seul endroit sur la planète où ça se passe comme ça.
Sur le chemin du retour, nous quittons Alex, mon compagnon de voyage jusqu'à présent sur quelques jours. Je suis presque triste. Il va me manquer, ce con... Il part le lendemain matin pour Addis (en avion, il en a "plein le cul" des minibus) pour partir d'Ethiopie et retourner au Caire le surlendemain. Je ne sais pas si c'est autant réciproque, mais je l'apprécie vraiment bien, on restera en contact de toute façon...
Mes 4 collègues ne savent toujours pas trop comment ils vont rejoindre Addis le lendemain. Il est même fort probable qu'ils mettent 2 jours pour y arriver, il faut déjà 2 heures pour faire les 65 premiers kilomètres de piste.
Toto, Ju, Tommy et moi allons boire une dernière bière à côté de la pension, accompagné par l'étudiant en médecine qui vit dans le tas de tôles de la cour de la pension. Sur le chemin du bistrot (environ 25 mètres) je manque de me faire écraser un pied par un énorme 4x4. Il est mécontent, baisse sa vitre pour me le faire savoir... Aussitôt que je parle (en anglais cette fois) il me demande d'où nous venons.
Là où d'ordinaire, tout le monde nous dit "aaaah! French! Parissss Sainte Germaïne, Lyonne, Olimepic de Mawseille...", lui nous répond qu'il a des amis en France et qu'il va leur rendre visite pour plusieurs mois dès juillet, puisqu'il va aussi suivre une formation.
Pas à Paris, ni Lyon, ni Bordeaux ou je ne sais où, mais à Amboise et Loches. J'explose de rire. On s'échange nos emails, peut être que je lui rendrais visite si je vais voir mes potes tourangeaux où la famille à Truyes...
Dans la même voiture, un autre gars (Mandela de son prénom...) me dit qu'il a un véhicule pour Bahar Dar le lendemain. On se retrouvera au bar dans quelques minutes, dès qu'ils se seront garés.
Au bar, je décide de payer un coup au jeune local. Journée "Abbé Pierre", je disais. J'ai de la peine pour lui...
On discute pas mal avec Ju et Toto, on se retrouvera à Addis dans quelques jours.
Mandela revient et me fait une proposition. 450 birhs en minibus, plus rapide et plus confort que le bus, je ne discute même pas le prix. En revanche, j'insiste pour avoir le siège de devant, le "front seat" si confortable par rapport aux places de derrière. Pas de problème, il viendra me chercher à 4h15. Ouch. Je vais vite aller me coucher alors.
Arrivés à la pension, l'étudiant nous souhaite bonne nuit, ne nous demande même pas d'argent, il est juste sympathique et est content d'avoir passé un moment avec nous. Il me fait de la peine. Je file dans la chambre, je prends la couverture du lit, et lui la donne, moi qui ait mon duvet.
Journée "Abbé Pierre", 4ème épisode. Il me remercie avec les larmes aux yeux.
Je me lave les dents, rentre dans ma chambre et mets mon réveil pour 4h.
zZzZzZzZ...

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Mekele, Éthiopie -> Lalibela, Éthiopie // jeudi 09/01/2014

Le 09/01/14, 17:02

28.57946437819.252222

4h le réveil sonne. C'est celui de Mickie. Heureusement, car je n'ai pas entendu le mien...
Il insiste pour m'accompagner jusqu'au bus. Nous partons tous les 2 en bajaj, pour arriver, encore une fois devant le portail fermé de la station. Il y a beaucoup plus de monde que la veille, la foule déborde sur le tarmac, ce qui vaut pas mal de coups de klaxon. Habiter en face de la gare routière, tu n'as pas besoin de réveil...
On croise même la folle de la veille, mais avec des vrais habits, cette fois, pas d'huile de vidange...
Je n'ai pas de ticket, Mickie m'a dit la veille que je n'en avais pas besoin, on verra sur place.
Les portes s'ouvrent, encore une fois, les gens courent. Mickie me dit de patienter quelques secondes, et de faire attention à mes poches.
Nous arrivons à un bus, malheureusement, pas de direct jusqu'à Lalibela, il faudra changer à Weldiya, et peut être même un autre après ...
Dans le bus, qui est quand même bien rempli (heureusement que je ne suis pas arrivé 10 minutes plus tard...), je suis assis à côté d'un français.
Il s'appelle Meftah, il vient de la région parisienne, et il a lâché son boulot pour un an autour du monde, avec l'agence anglaise Travel Nation, celle que je connais et avec laquelle Marta a du arranger son voyage. Il me conseille même de ne pas partir avec ce type de billets "open", car il y a quand même des conditions de voyage et de dates, qui sont contraignantes. Il est parti du Cap en Afrique du Sud et devait arriver à Nairobi pour partir en Amérique du Sud, mais tous les voyageurs qu'il a croisé sur sa route lui ont conseillé de ne pas louper l'Ethiopie. Il rentre à Nairobi le 19, pour rejoindre Londres, puis le Pérou...
Il a lâché son boulot pour partir voyager, c'est la première fois qu'il part "longtemps".
Nous discutons énormément tous les deux, c'est une personne extrêmement cultivée, intéressante avec qui nous partageons énormément. Le genre de personnes que tu ne connais pas, mais qui te mets en confiance dès le premier contact.
Il est accompagné d'un Japonais, Tommy. Meftah m'explique qu'il y a énormément de japonais qui voyage dès la vingtaine, car, une fois rentrés dans la vie active, il n'y a plus de possibilités pour eux de voyager. Métro, boulot, dodo. 9h-22h tous les jours, une vie dédiée au travail...
La veille, il est allé à Negash, une ville proche de Mekele, avec la première mosquée d'Afrique. Lui est musulman pratiquant et il me confie que c'était un rêve pour lui d'aller la-bas, où sont même enterrés les compagnons du Prophète. J'ai loupé ça. Ce sera la prochaine fois..
D'autres français sont dans le bus. Deux autres.
Lors de la première pause déjeuner, nous nous retrouvons tous les quatre, avec Tommy en plus.
Le premier, Julien, vient de Strasbourg, et n'a aucun mal à me distinguer en tant que français. Mon tshirt de Fumuj me trahit... L'autre s'appelle Christophe, ils sont potes depuis longtemps et voyagent régulièrement ensemble. 1, 2, 3 mois... Ils sont tous les deux saisonniers et profitent de leurs hivers pour découvrir de nouveaux pays.
Ils se trouvent qu'on a même des potes en commun...! Julien fait partie d'une association à Strasbourg qui organise des festivals et concerts.
Small, small world...
Le bus repart après une pause petit déjeuner d'une grosse demie-heure, il faut même que j'arrête le bus pour dire qu'il manque deux Farenjis, Meftah et Tommy, qui trainaient à payer l'addition...
Après quelques heures, nous arrivons à Weldiya, où il va falloir trouver un autre moyen, tous les cinq, pour rejoindre Lalibela.
Julien monte sur le toit du bus pour récupérer nos sacs, il en a marre de payer 10 birhs à chaque fois pour les bagages. Ça nous fait bien rire, les jeunes locaux aussi. En revanche, le gars des bagages, beaucoup moins...
Un local (qui a fait toute cette route pour une paire de chaussures et repart illico...!) nous emmène à l'autre station, celle des minibus. Arrivés la-bas, la gare routière est assez vide, peu de véhicules, mais quand même pas mal de monde.
Et c'est le début d'une longue attente. On se fait transporter de minibus en minibus, on attache nos bagages sur le toit, on rentre, on attend, puis on ressort. Les destinations changent tout le temps, on commence à perdre notre patience, Julien s'accroche même avec un gar qui essayede nous faire casquer pour arriver Lalibela. Il veut presque se battre avec Julien, si c'était arrivé, je n'aurais pas donné cher de sa peau, au vu de la différence de gabarit entre Ju et le frêle éthiopien...
Ça me fait un peu redescendre sur Terre. C'est la première fois depuis que je suis arrivé que je vis un "mauvais" moment. Tout est relatif, bien entendu. Comparé à tout ce que j'ai vécu jusqu'à présent, cette heure et demie passée à se faire littéralement balader me dit que tout n'est pas rose dans ce pays.
Nous sommes accompagnés de deux locaux qui rentrent à Lalibela pour les vacances. Cela fait trois ans qu'il n'ont pas rendu visite à leur famille. Ils ont tous les deux des coupes de cheveux bien afro, on les surnommera les "Jackson Two"...
Celui qui parle le mieux anglais s'appelle Daniel. Meftah s'installe à côté de lui pour le trajet, nous trois autres français sommes méfiants, quasi certains qu'il veut nous soutirer de l'argent pour quelconque service.
Ju, Toto et moi sommes tout au fond du bus quand il part finalement pour Ganasha, une ville avant Lalibela.
Bientôt rejoint par un local qui s'assoit entre Toto et moi. Il est complètement défoncé au khat, même l'amharique est trop difficile pour lui dans cet état...
Il mâche après de la canne à sucre. Il arrache le pourtour avec ses dents, puis croque dans le cœur du "bâton". Toto et moi sommes ébahis devant le repas du gars. J'en ai vraiment mal aux dents pour lui...
Finalement, nous arrivons à Ganasha en plein milieu de l'après-midi. Pas de minibus pour rallier Lalibela, nous nous installons donc au bord de la piste (plus de goudron...) qui mène jusque là-bas, 64km plus loin.
On attend une bonne demie-heure quand un 4x4 déboule et les Jackson Two l'arrêtent. Aussitôt que le chauffeur dit qu'il veut bien prendre des passagers à l'arrière, tout le monde (car bien entendu, d'autres locaux attendent aussi un moyen pour aller à Lalibela...) se jette sur le 4x4, nous nous retrouvons une bonne douzaine, plus nos sacs de Farenjis, à l'arrière. Le conducteur va se faire sa journée, si tout le monde paie...!
Ce n'est pas ce qu'entend un policier arrivant. Il ordonne à tout le monde de descendre, personne ne montera à l'arrière. Daniel commence alors à discuter avec le flic, qui nous accorde le droit de continuer jusqu'à Lalibela tous les 7 (les Jackson Two, Tommy, Meftah, Ju, Toto et moi) avec le conducteur. Nous le remercions fortement, nous sommes tous les cinq à l'arrière, ça va nous coûter 50 birhs (2 euros) par tête de pipe...
Nous partons et là, un des plus beaux moments vécus jusqu'à présent. La route (piste) est magnifique, nous étions presque à 3000m d'altitude à Ganasha, et nous descendons lentement jusqu'à Lalibela qui est à 2400m... On vit un moment super. Nous sommes hilares et en même temps stupéfaits par la beauté des paysages, sauf Meftah qui contemple... En cette fin d'après-midi, la lumière sur les flancs de montagnes est magnifique.
Je prends plein de photos, avec la GoPro aussi, dont une de nous cinq qui restera dans les annales...
Après une heure et demie de trajet, nous arrivons à Lalibela, il commence à faire un peu plus sombre...
Le 4x4 nous laisse à l'entrée de la ville, nous décidons de chercher un endroit où dormir tous ensemble.
Un minibus s'arrête et hurle par la fenêtre: "Vous cherchez un hôtel? J'ai une pension parfaite pour vous, les backpackers, pas chère...!"
Bon, on connaît l'histoire, il va falloir négocier sec, ça va être difficile parce qu'en cette période de fêtes, la plupart des hôtels sont pleins, et le peu de places restantes deviennent plus chères, comme il y a de la demande.
Je lance: "Sintenau?" (Combien?)
"100 par personne!"
Ni une ni deux, on ne cherche pas à savoir l'état et la propreté de sa pension, on ne réfléchit pas et unanimement on monte dans son véhicule.
En arrivant là bas, qui se trouve être un endroit assez central, on découvre les chambres. En effet, ce n'est pas le Club Med, loin de là, mais les chambres sont très correctes pour le prix. J'ai déjà payé 3 fois plus pour une chambre plus sale.
Il y a plusieurs chambres de vides, et le gars nous dit qu'il préfère nous faire payer ce prix-là, en trouvant des clients à 17h30, plutôt que les chambres soient vides.
Tommy et moi sommes dans des chambres avec salle de bains et toilettes communes, on arrive même à descendre le prix jusqu'à 80 birhs par nuit! (un peu plus de 3 euros...)
On rigole même avec le gérant à propos de la vétusté de sa pension...
"Où est le restaurant? Le sauna? C'est quoi le code du wifi...?"
Il est hilare. Il me dit qu'il va peut être aller à Bahar Dar le surlendemain, et que je pourrai bénéficier d'un bon siège. Bon, plutôt cool, ce sera confortable et je paierais sûrement moins cher qu'en minibus...!
On laisse nos affaires à la pension et Daniel (toujours avec nous) nous emmène au l'office de tourisme pour le lendemain, où il faudra acheter les billets pour la visite des 12 églises. 50 dollars chacun. C'est de loin le truc le plus cher que j'aurais payé en Éthiopie, mais c'est un must...
Sur la route du bureau, je tombe sur Alex, mon américain, entouré d'une dizaine de gamins. On se jette dans les bras l'un et l'autre. On s'était quitté à Gondar une semaine plus tôt, j'ai pris la route du Nord, alors qu'il venait ici. On s'était échangé quelques messages et quelques coups de téléphone depuis, mais j'étais loin de m'imaginer qu'un baroudeur comme lui pouvait rester plus d'une semaine au même endroit.
Il a eu la chance de faire le Noël orthodoxe ici, avec énormément de pèlerins, il nous fait une comparaison avec La Mecque...
Il continue sa route, on s'appellera plus tard pour boire un verre tous ensemble...
Le rendez vous est finalement donné pour 19h, dans un bar qui s'appelle Torpedo. Depuis le temps qu'il est ici, Alex commence à distinguer les bons plans des mauvais. Visiblement, celui-ci est un bon plan.
On se retrouve la bas à 18h55, en avance, j'en rigole intérieurement. Les éthiopiens sont "globalement" à l'heure (c'est quand même un pays africain, donc on part quasiment toujours en retard) mais jamais plus de 20 ou 30 minutes. Rien à voir avec les longues attentes que j'ai pu vivre il y a deux ans, parfois attendant 5 heures qu'un bus démarre...
On se retrouve sur une terrasse bien glauque, bétonnée, avec une lumière blanche d'un froid glacial.
On boit quelques bières, on s'échange plein de petits trucs pour la suite de nos voyages respectifs. Tommy et moi faisons la même route jusqu'en Ouganda, Meftah et Alex vont se retrouver en Amérique du Sud, et je vais retrouver Ju et Toto à Dar es Salam ou Zanzibar, puisqu'ils prennent leur avion le même jour que moi, mais par une compagnie différente.
On décide de rentrer à l'intérieur du bar, où il y a des danseurs et danseuses, des musiciens, et puis il commence à faire frais sur la terrasse...
On reboit des bières, je discute bien avec Toto qui est vraiment sympathique, on mange un bout, et puis on décide de boire du tedj, l'hydromel éthiopien. Nous avons le choix entre le "light" et le "strong", on part sur le plus fort.
En effet, c'est bien fort mais c'est vraiment bon, on continue de discuter, de danser, etc...
Je commence à être bien pompette, quand je décide de mettre la deuxième tournée. Tommy est bien saoul, il décline mon invitation, quant à Ju et Toto, ils sont bien partants. J'ai trouvé des compagnons de picole... Héhé...
Et puis d'un seul coup, tout change. Je me sens saoul d'un coup d'un seul, même sort pour mes congénères...
Je n'arrive même pas à finir le deuxième verre. On rigole beaucoup, et Meftah (qui ne boit pas d'alcool) est notre Sam de ce soir, il est chargé de nous raccompagner à la pension...
Il a bien du rigoler, accompagnant 3 français et un japonais bien bourrés, tous hilares...
On arrive à la pension, on se donne rendez-vous à 7h pour partir visiter.
Il est une heure du matin, je rentre dans ma chambre et m'effondre sur le lit, le sommier s'effondrant aussi...
zZzZzZzZ...

Posté par fxlemaitre

Mekele, Éthiopie // mercredi 08/01/2014

Le 08/01/14, 16:57

28.57946437819.252222

Il est 7h30 lorsque la chaleur me réveille.
7 heures et demi, c'est pas si mal, presque une grasse matinée...
Il fait bien chaud car la soleil tape déjà bien fort sur le bâtiment familial, et puis nous dormons tous les deux dans le même lit, dans un pièce qui n'a qu'une seule fenêtre, fermée, bien entendu.
Je sors alors pour aller aux toilettes et me rincer le visage.
La "salle de bains" étant dans la cour intérieur de la maison, j'aperçois à travers la porte de la pièce à vivre un grand nombre de femmes âgées, probablement du même âge que la mère de Mickie. Je m'éclipse car je veux éviter les présentations à la douzaine de personnes buvant le café dans le salon.
En sortant des toilettes, pas de chance, la mère de Mickie m'attend derrière la porte avec un grand sourire, me prend fermement l'avant-bras et m'emmène à l'intérieur. Je n'y échapperais pas...
Elle m'assoit à la table et toutes les femmes, une par une, viennent me saluer. Sur la totalité de l'assemblée, une seule parle anglais et traduit pour tout le monde. Mon nom, mon âge, je suis français, je voyage, un ami de Mickie, etc... Quelques mots d'amharique font glousser les vieilles femmes quand la mère de Mickie m'apporte de quoi petit déjeuner... Encore une fois, moi qui ait plutôt l'habitude de zapper le premier repas de la journée. Je ne peux pas trop refuser...
Mickie arrive quelques minutes plus tard, souriant de la situation (le Farenji entouré de toutes des femmes) et m'adresse un clin d'œil.
La patronne de maison me propose même un verre d'Ouzo après le petit déjeuner. "Morning shot!" me dit Mickie en explosant de rire. Il est 8 heures du matin...Je décline l'invitation, mais sa mère n'est pas vexée...
Toutes ces femmes sont ici pour parler de l'organisation de Selassie, qui est la fête de la Sainte Trinité. Cette fête à lieu quelques jours après l'épiphanie éthiopienne (Timkat) qui est une des fêtes religieuses les plus importantes en Éthiopie.
Lors de cette célébration, les portes de la maison sont ouvertes et les hommes de la famille servent aux visiteurs la nourriture et la boisson que les femmes auront préalablement préparé. Il peut y avoir plus de 1000 convives défilant toute la journée pour le repas, c'est pourquoi les femmes prévoient jusqu'à 300 litres de pâte à injera et 100 litres de tela pour "s'hydrater". Toutes ces femmes sont aujourd'hui ici pour organiser la préparation de cette grande fête...
Je vais me rafraîchir le visage tandis que Mickie va réveiller Leul et John pour aller en ville boire un thé.
John manque à l'appel, Leul ne sait pas où il est, il l'a perdu hier au Stockholm Club (celui où l'on m'a proposé des services "corporels" à des prix défiant toute concurrence...)
Tous les trois, on descend donc en ville et nous nous asseyons dans une ruelle, sur des tabourets en plastique, pour boire un thé... Et nous restons là des heures durant, à discuter de tout et de rien, à regarder les passants.
John nous rejoint. Il n'a pas bonne mine, il est parti du club pour un autre avec sa "femme", il buvait encore à 6 heures du matin. Et le voilà qui est déjà en train de mâcher du khat.
J'adore être comme ceci. Je regarde les gens qui passent, je suis le seul blanc dans un rayon de probablement 300 mètres, et pourtant, je suis assis comme si c'était normal, comme si j'habitais la depuis des mois. Paradoxalement, c'est mon sentiment, j'ai l'impression d'être ici depuis des mois, que je me fonds dans la masse.
Au bout de la rue, Mickie me pointe quelqu'un du doigt. Une femme, nue, criant, marchant ça et la... Elle est couverte d'huile de vidange, et passe de terrasse de café en terrasse, sans aucune raison. Mickie m'explique qu'il n'y a plus d'hôpital psychiatrique dans tout le pays. Alors, les fous sont dehors... Un peu comme le tramway à St Étienne au mois d'août, mais tous les jours, et en beaucoup plus hardcore...
La femme s'empare de la tasse d'un client au café d'en face. Il bondit d'un mètre en arrière pour ne surtout pas être en contact avec elle. Elle prend la tasse, puis commence à boire en marchant. Après quelques allers-retour dans la rue, elle s'arrête, jette la tasse à ses pieds qui se fracasse, et saute à plusieurs reprises à pieds joints sur les débris. Elle s'ouvre les pieds, elle saigne mais elle s'en fout. Elle est dans son monde.
Les heures passent quand John et Leul nous proposent de manger le Doro Wat (poulet à la sauce épicée) qu'ils ont eux-même préparé la veille.
Nous rentrons à la maison, quand la mère de Mickie nous invite au repas. Je regarde Mickie d'un air "à toi de gérer, de refuser l'invitation de ta mère..." Il sourit, parle à sa mère, qui n'est pas offusquée. Tant mieux, c'est assez délicat comme situation.
Après le repas, je laisse les 3 compères (dont 2 commencent à "khatter"...) pour une petite sieste. Je demande à Mickie de me réveiller dans 30 minutes...
zZzZ...
Lorsque je me réveille, j'ai pratiquement dormi une heure et demie... Je sors de la chambre, regarde par la fenêtre de la pièce de John et Leul, les deux dorment sur le matelas. J'appelle Mickie une fois. Deux fois. Trois fois. Pas de réponse.
Bon il a dû sortir, il me rappellera.
J'appelle alors Harnet pour répondre à son invitation de la veille.
Il vient me chercher en bas de chez Mickie et nous prenons un minibus pour aller chez lui. Assez loin de notre rendez-vous, et beaucoup plus "roots" que le centre ville de Mekele. Encore une fois, il refuse que je paie pour le bus, ou pour les fruits que nous achetons en passant. "C'est toi l'invité!" m'affirme-t-il..
Nous arrivons chez lui, sa femme et sa sœur nous attendent pour la traditionnelle cérémonie du café, cette fois accompagné d'oranges, de bananes et de pop corn (...!)
Nous discutons beaucoup avec Harnet. Encore une fois de religion. Il est éberlué par la fait que je n'ai pas de foi en une religion, mais il l'accepte.
Ensuite nous parlons de chômage.
"Le problème vient des chinois!", me dit-il.
Ici, les chinois sont considérés comme des moins que rien, presque au même niveau que les animaux.
En fait, la Chine investit énormément en Éthiopie, mais pas seulement au niveau financier, aussi au niveau humain. Ce sont les chinois qui travaillent pour les entreprises chinoises ici.
Harnet m'apprend que, en fait, ces travailleurs chinois sont des prisonniers, mais la surpopulation carcérale fait que le gouvernement les délocalisé pour travailler, à moindre prix, bien évidemment, en leur confisquant leur pièce d'identité. De toute façon, un chinois ne parlant pas anglais dans le désert en Éthiopie n'irait pas bien loin.
De plus, ils sont sous-payés, donc sous-alimentés. Certains ont des voitures et la nuit, vont renverser des ânes, des chiens, voire des chats afin de manger de la viande.
La longue discussion avec Harnet est très intéressante et lui aussi me considère très haut dans son estime.
Je rentre finalement au bout de 2 heures chez Mickie, qui s'était assoupi sur le canapé, et il avait un cours par la suite.
La fin de la journée est identique à la précédente, sauf que nous sommes tous très fatigués, et demain une longue journée de bus m'attend, avant de rallier Lalibela et ses églises uniques taillées dans la roche... Je vais tenter d'y arriver en un seul et même jour (500km, dont 70 sur piste)...
Après le dîner et une bière, tout le monde abandonne, nous rentrons.
zZzZzZz..

Posté par fxlemaitre

Axoum, Éthiopie -> Mekele, Éthiopie // mardi 07/01/2014

Le 07/01/14, 16:50

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Re-belote, lever aux aurores. 4h00. J'ai commandé un bajaj (tuktuk) la veille pour 4h30 en bas de l'hôtel. Je vais enfin prendre une douche... Toujours pas. Bon, heureusement que je ne transpire pas des masses, et que je fais une toilette régulière, mais j'ai besoin d'une bonne douche, là, vraiment... Chaude, ça serait l'extase. Mais ça risque de ne pas arriver tout de suite.
Je finis de plier mon sac et descends à la réception... Je laisse la clé et j'attends mon "taxi". 5 minutes, 10 minutes. Je l'appelle, son portable est éteint. Tant pis pour lui, j'en arrête un autre. Bien entendu, il y a un petit temps de latence pour discuter le prix à payer comme je suis un Farenji, mais au final, j'arrive à un prix moins élevé que celui que j'aurais dû payer...
Arrivé à la gare routière, le portail est fermé, et il fait même assez froid. Seul devant la grille, un japonais, qui commence la conversation. Il fait le tour du monde (encore un...) et est parti du Cap en Afrique du Sud il y a 2 mois! Rapide, le jap...! Il part en direction du Soudan par la suite, puis Égypte, Moyen-Orient, Turquie, Europe, etc... Je lui laisse mes coordonnées, au cas où je puisse lui rendre service dans quelques mois.
Je décide de sortir mon duvet, il fait de même, nous sommes tous les deux assis sur nos sacs à dos emmitouflés dans nos sacs de couchage. Le devant de la grille se remplit peu à peu, mais il n'y a pas foule non plus. À travers le portail, la gare routière ne paraît pas non plus remplie d'autobus. Voire même il n'y en a pas...
Un local vient nous parler. Il s'appelle Harnet et il est étudiant à Axoum mais rentre voir sa famille pour les fêtes à Mekele.
Les fêtes? Ah mais oui, aujourd'hui c'est le Noël orthodoxe!
"Melkeb Gen'na" lui lance-je
Tout le monde autour éclate de rire, puis me remercie solennellement.
Le portail s'ouvre et la cohue habituelle vers les autobus n'a pas lieu puisqu'il n'y a pas grand monde.
Je salue mon japonais qui part en direction de Shire, Harnet et moi allons trouver notre bus pour Mekele.
Et en fait il n'y en a pas. Juste des minibus. Ça va aller certes plus vite, mais ce sera beaucoup moins confortable puisqu'on sera, comme d'habitude, plus de passagers que de places assises.
Harnet et moi nous installons côte à côte, maintenant que nous sommes assis et immobiles, il fait vraiment froid. Je déplie mon duvet sur nous deux. Il est ravi et me remercie. Il est 6h30 lorsque le minibus part de la gare routière d'Axoum, j'ai bien fait de le lever à 4h... Je m'endors avant même d'avoir vu la sortie de la ville...
Harnet me réveille un peu plus tard, avant Adigrat, une ville croisement.
J'ai l'impression d'avoir dormi 10 minutes, et pourtant, on a fait plus d'une centaine de kilomètres.
Comme c'est Noël et qu'il n'y a pas de bus, il va falloir changer de minibus à Adigrat. Les minibus sont "restreints" à des trajets de moins de 150 km, alors que les bus peuvent couvrir des trajets beaucoup plus longs.
La fin du parcours jusqu'à Adigrat est pour le moins folklorique. Je fais l'intermédiaire entre le chauffeur, devant moi, qui me fait passer des sacs plastiques pour que le couple derrière moi fasse vomir proprement leur petit. Sympa. Ça dure un bon quart d'heure, j'ai l'impression qu'il me vomit dans l'oreille...
Arrivée à Adigrat. Harnet me dit de me préparer à bondir. Dès que la porte du minibus s'ouvre, Harnet et moi fonçons vers un autre minibus duquel un jeune crie "Mekele! Mekele!..." Nous obtenons deux places assises au fond, sitôt que j'ai laissé mon pull et mon petit sac à dos sur mon siège, je demande à Harnet de le surveiller, et je cours dans la direction opposée.
Je vais chercher mon gros sac à dos, resté sur le toit du premier minibus, pour le ramener sur le toit de notre prochain véhicule...
Le tout est bien amarré sur le toit, le mec me demande des sous, je lui réponds en amharique et lui dit que ce n'est pas parce que je suis un Farenji que l'argent abonde dans mes poches. Il en rigole. Très bien, ça veut dire que je ne paierais pas...
Le minibus repart en direction de Mekele, nous commençons à un peu plus discuter avec Harnet quand je sens de nouveau la fatigue arriver. Je lui demande de m'excuser, il me dit "Chigréélam", nous aurons tout le temps de discuter arrivés à Mekele.
Il me réveille une vingtaine de kilomètres avant la ville, nous sommes en train de descendre à flanc de colline pour arriver dans une vaste plaine d'où surgit la capitale du Tigré, qui fut aussi la capitale du royaume de Yohannes IV, au XIXème siècle.
J'appelle alors Mickie pour lui dire que je suis sur le point d'arriver. Je suis épuisé, j'ai l'impression qu'il est 15h, en fait il n'est même pas midi.
Arrivé à la gare routière, Harnet décide d'attendre avec moi. Mickie ne répond plus au téléphone, étrange.
Harnet et moi partageons plein de choses en buvant un café.
Enfin, Mickie me rappelle, il était sous la douche. Il m'explique comment venir chez lui.
Harnet insiste pour me payer le café (je suis le touriste, donc l'invité...) et tient même à m'accompagner jusqu'à chez Mickie.
Nous montons dans un tuktuk dans lequel, bien évidemment, il faut négocier le prix. Un Farenji à bord fait aisément tripler le prix par rapport à un local.
"Non mais c'est Noël, c'est jour de fête, c'est plus cher, c'est normal" ose-t-il se justifier... Harnet sort de ses gonds et finalement le tuktuk démarre.
"Ne t'inquiète pas, on aura le prix normal" me murmure Harnet.
Arrivés à destination devant le Hamora Hôtel, un petit Fanta Ananas le temps que Mickie ne débarque, en fait il habite juste en face de la terrasse où je suis assis seul, puisque Harnet m'a laissé pour rejoindre sa famille en ce jour de fête.
J'avais oublié que c'était Noël... Et moi qui m'incruste dans la famille de Mickie...
La famille m'est présentée, j'ai le droit a des "Welcome" dans tous les sens, le père, la mère, la sœur, l'autre sœur, le mari de la sœur, les amis de Mickie qui habitent dans le même bâtiment... Je n'ai à peine le temps de poser mon sac dans la chambre de Mickie (nous allons partager son lit) que sa maman m'attrape par le poignet et me tire jusqu'à la table pour prendre le repas. Le repas de Noël orthodoxe, donc... Je me sens un peu mal à l'aise puisque la plus jeune des sœurs mange sur le canapé, et non pas autour de la table, puisqu'on m'y a assis à sa place...
Le repas n'est pas "exceptionnel" en soi, mais il y a de la nourriture en profusion. La mère de Mickie me ressert, même si je lui dit que je suis "mulu" ("plein")ou alors "beka, amaségnalo" ("assez, merci!").
Ici, on décide de me gaver comme une oie. Je me demande si je paraît vraiment si maigre, ou si c'est la coutume qui veuille qu'on engraisse les invités, en tout cas je n'arrête pas de manger. Souvent la même chose, certes, mais en quantité.
À la fin du repas, on me propose un verre de tela, l'alcool maison, qui ressemble au tedj (alcool à bas d'hydromel que j'avais goûté avec Sammy et Ashew à Addis) mais en beaucoup plus léger, comme une bière. Celui-là, je suis sur qu'il soit fait maison, il y a des particules en suspension dans mon verre, et je n'ose pas à demander à Mickie ce que c'est. Je m'exécute.
Et après la nourriture, l'alcool. La chef de famille veut maintenant me faire boire de l'araki. En mémoire de mon expérience chez Highlove à Bahar Dar, je décline poliment, je serais plutôt partant pour un buna (café).
Nous montons sur le toit (terrasse) avec Mickie et commençons à discuter. Je lui évoque ma récente passion pour ce pays et mon envie de découverte du peuple éthiopien et de sa culture...
Mickie m'apprend alors énormément de choses...
Par exemple, la cérémonie du buna comporte 3 étapes que, normalement, l'invité doit respecter: Awol, Tauna puis Bereka. Le café est donc filtré 3 fois, il est de moins en moins fort. Mais juste avec la première dose, généralement, ça suffit bien assez...
Il m'apprend aussi pourquoi le calendrier éthiopien est décalé de quelques années. Ici, nous sommes en 2006.
Pourquoi...?
Et bien parce que quand la naissance du Christ aurait été annoncée, l'empereur (ou le roi) éthiopien de l'époque était quelqu'un de difficilement influençable. Il décida donc d'envoyer des "messagers officiels" en direction de Bethléem pour s'en assurer. Lorsque les messagers revinrent avec la confirmation que le fils de Dieu était bien né, le roi décida alors de commencer la nouvelle ère à leur retour. Soit 8 ans et 8 jours après la naissance du Christ... Le temps de leur aller-retour.
Ou alors, pourquoi y a-t-il des posters dans tous les offices de tourisme avec ce slogan "Ethiopia: 13 months of Sunshine"...? C'est sacrément accrocheur au niveau commercial, mais pourquoi...?
En fait il y a bien 13 mois dans le calendrier éthiopien. 12 mois de 30 jours chacun, et un treizième mois ("bakumen") de 5 ou 6 jours, suivant les années bissextiles, ce qui fait bien le compte "normal" de jours par rapport à notre calendrier.
Le mois de bakumen (ou plutôt la semaine) célèbre la fin de l'année passée, et l'entrée dans la suivante. D'ordinaire, des rituels ont lieu où le population de vêtît de blanc et s'immerge dans les rivières afin de se purifier de l'année précédente, et de rentrer dans la nouvelle de façon "propre".
Sauf que même le jour de l'an est décalé, j'ai cru comprendre que c'était en octobre, mais je ne suis pas sur de la date exacte.
Ajoutez à ça le fait que les heures sont toutes décalées de six heures, dans un sens comme dans l'autre (à 7h du matin, il est 1h en Éthiopie, ou alors à 20h, il est 2h heure locale...)
...
Bref, j'ai essayé de comprendre le calendrier éthiopien...
Nous rejoignons les amis de Mickie qui habitent dans le même bâtiment. En fait les parents de Mickie sont propriétaires de "l'immeuble", et louent à prix réduit une pièce dans laquelle vivent les 2 collègues.
La pièce ne fait guère plus de 9 mètres carrés, avec un matelas double, une "commode", une étagère, un coin cuisine assez sommaire et des réserves d'eau. Une porte et une lucarne comme fenêtre...
Mes deux nouveaux amis (John et Leul) me proposent de mâcher du Khat, je décline encore l'invitation mais j'opte pour un thé, parce que le précédent café de maman m'a bien levé comme il fallait...
On reste un moment à papoter dans cette pièce sombre (il faut dire un peu glauque aussi, avec les 2 amis défoncés à mâcher de l'herbe et la fumée du feu pour me faire l'eau...), Mickie est souvent obligé de faire la traduction, John et Leul ne comprenant pas tout en anglais.
Ensuite, Mickie et moi sortons enfin "en ville". Il est bien tard dans l'après-midi...
Mekele est donc la capitale de la région du Tigré, au niveau administratif, mais aussi le point de départ vers la région du désert du Danakil et de la dépression de Dallol, certainement le paysage le plus incroyable sur cette planète, un désert de sel et de souffre aux couleurs variés, où vit le peuple Hafar.
Donc de nombreux touristes passent par Mekele avant de filer vers l'ouest et cette région magique.
Malheureusement ce ne sera pas pour moi. Pas cette fois. Ça coûte relativement cher et demande un tant soit peu d'organisation en amont.
Du coup, cet afflux de touristes fait que le construction de complexes hôteliers de luxe fleurit ici.
Mickie pense que c'est une mauvaise chose, je pense le contraire car la ville est grandement touchée par le chômage, à cause des investisseurs chinois qui monopolisent le travail avec leur propre main d'œuvre (chinoise)...
Harnet (mon ami du bus) m'appelle alors pour venir boire le café chez lui et sa famille. Je lui dis que ça sera difficile aujourd'hui, mais il y a des chances que je reste demain. Je le rappellerais...
Nous faisons un tour en ville et au détour d'une rue, un monticule de peaux de moutons (peut être un bon mètre cinquante de haut...) la tradition du Noël orthodoxe...
Nous faisons une pause dans un café où il a l'habitude d'aller, il y a du wifi, je relève mes mails.
La nuit tombe, nous retournons chez lui puisqu'il fait frais et nous emmenons John et Leul avec nous pour boire un coup.
On entre dans un premier bar (musique au delà des 110 dB, pour changer...) et nous commençons à danser et chanter. Encore une fois, tout le monde rigole et sourit de voir un Farenji dans un bar comme celui-ci, danser, mais encore connaître les paroles de refrains de certaines chansons. J'adore. Je me marre.
Finalement on change d'endroit pour aller dans un club un peu plus loin, bondé, de filles surtout, qui ne doivent pas être là juste pour danser. J'en ai même la confirmation un peu plus tard puisqu'on me propose "la totale" pour 400 birhs (35 euros...???)...
Sans façon.
"Bien vrai...!" comme on dit...
Mickie et moi rentrons chez lui, fatigué de tout ce monde. John et Leul restent sur place, nous les verrons demain, puisque j'ai finalement décidé de rester une journée de plus ici, la route jusqu'à Lalibela, ma prochaine étape, étant longue, je ne veux pas enchaîner les journées de bus comme je l'avais fait il y a 2 ans...
Nous rentrons dans sa chambre, il est un peu pompette, j'espère qu'il ne va pas s'endormir en premier car il pourrait ronfler à moins de 30 cm de mon oreille, vu la proximité que nous allons avoir tous les deux cette nuit...
zZzZzZz...

Posté par fxlemaitre

Axoum, Éthiopie // lundi 06/01/2014

Le 06/01/14, 9:11

28.57946437819.252222

Je me réveille vers 5h du matin. L'appel à la prière de la mosquée alentours me sort du lit avec le sourire. C'est plutôt sympathique comme reveil, même si il est assez tôt.
Toujours pas d'eau dans ma salle de bain. Ça commence à faire un bon moment que la grève de l'hygiène dure...
Je m'assois sur la terrasse, il fait frais (mais suffisamment chaud pour que je ne porte pas de veste) mais le soleil levant me réchauffe. J'assiste à un beau lever de soleil et le début de la journée dans le quartier à l'arrière de l'hôtel, qui ne ressemble en rien à l'autre côté de l'établissement.
La cour est sale, les cabanes en tôle font foisons, certaines sont des niches de chien, d'autres des dortoirs (!), d'autres des cuisines,... Tout le monde s'affaire en bas de l'hôtel.
Je prends mon livre et le continue pour un petit moment.
Aujourd'hui, c'est ma journée touristique. Je n'ai pas fait grand chose hier (pour ne pas dire rien du tout...), il faut que je sois un peu plus efficace dans cette ville qui a été le berceau de la culture éthiopienne il y a des siècles.
En premier, petit déjeuner dans un hôtel voisin du mien. Il y a du wifi, j'en profite pour relever mes mails et souhaiter un anniversaire qui m'est cher.
Par la suite, je vais voir à la station de bus pour le lendemain. Elle est assez loin du centre, mais je marche et traverse des quartiers qui bon nombre de touristes n'ont pas conscience de l'existence.
Arrivé à la gare routière, je me demande mon chemin pour savoir où se trouve le bureau de vente des billets pour Mekele. Comme dans bon nombre de villes éthiopiennes, tous les billets de bus s'achète la veille du jour du départ. Ici, le gars au guichet me dit qu'il n'y a pas besoin. Bon, je lui redemande 3 fois pour être bien sur et ne pas me retrouver bloqué un jour de plus ici...
Et je rentre dans le centre décidé à visiter quelques monuments.
Axoum est une des villes très importantes dans l'histoire de l'Ethiopie. On retrouve des traces de l'existence de la cité au Ier siècle avant JC, même si la légende raconte que la reine de Saba avait fait de la ville la capitale de son royaume, au Xème siècle avant JC.
La ville a toujours été un carrefour important au niveau économique, il en est même question dans des écrits du grec Ptolémée. Axoum restera un centre névralgique important pour son commerce jusqu'au VIIème siècle de notre ère, les raisons de son effondrement ne sont pas réellement connues...
Direction le nord de la ville pour la visite d'églises.
La plus importante (et récente) est Sainte Marie de Sion. Elle a été entreprise par l'empereur Haile Selassie en 1952, et fut inaugurée en 1965, en présence de la reine Elizabeth II.
L'architecture du bâtiment fait figure d'OVNI à proximité des anciennes cathédrales alentours.
Le plus grand mystère de l'histoire religieuse éthiopienne se trouverait même dans une petite chapelle, fermée au public, et aussi aux religieux, entre l'ancienne et la nouvelle cathédrale. En effet, selon la légende serait ici renfermée... l'Arche d'Alliance. Wow. Tiens, je me regarderais Indiana Jones en rentrant...
Un petit musée se visite à proximité de l'église qui contient des trésors tels des couronnes, des vêtements, des bibles, des instruments de musique,etc... Les photos sont interdites dans le musée, je laisse tout mon attirail dans un casier avec un cadenas type casier de lycée américain.
La courte visite me fait faire la connaissance d'un hollandais fort sympathique qui est tombé amoureux de ce pays il y a 5 ans. C'est son 3ème séjour dans ce pays dont il est tombé amoureux. Nous discutons un petit moment, il me donne des conseils sur mes prochaines villes à voir, les choses à faire, à ne pas faire... Et aussi sur l'Ouganda, un pays qu'il a aussi particulièrement apprécié.
Puis nous entrons dans l'église (en se déchaussant à l'entrée, bien évidement...). L'émerveillement est partagé avec l'étonnement.
L'architecture intérieure est splendide, avec plusieurs dômes, dont le central doit culminer à une bonne vingtaine de mètres je pense, un énorme lustre ancien dénote complètement avec la conception moderne du bâtiment. La lumière par les vitraux rend le lieu vraiment magique à cette heure de la journée.
Mais le plus "dérangeant" reste les peintures. Elles sont nombreuses (très nombreuses) et sont très vives. Normal, elles sont que 50 ans. Tout reluit, les fresques ont vraiment l'air de bandes dessinées. Elles sont impeccables.
Ça dénote complètement avec tous les autres bâtiments religieux visités au cours de ma vie. Même l'église "bunker" de la Terrasse à St Étienne ne paraît pas aussi moderne. Bon, certes, c'est une église orthodoxe africaine donc la moquette rouge au sol est vraiment sale et l'organisation des bancs à l'intérieur laisse quand même à désirer...
A l'extérieur du "parc" de l'église, le fameux champ de stèles et d'obélisques d'Axoum. Impressionnant. Le plus grand mesure 33 mètres, mais le sol se serait effondré sous le poids du monument lors de son érection (527 tonnes!!!). Il git au sol, brisé en 4 morceaux. Il est gravé et sculpté sur ses 4 côtés.
Le second plus haut obélisque est lui, toujours érigé. Il mesure 28 mètres de haut.
Lors de l'invasion des troupes de Mussolini au milieu des années 30, le monument eut même été dérobé, pour être acheminé jusqu'à Rome. Après plusieurs années sur une place romaine, le monument a été restitué à l'Ethiopie et remis à sa place initiale, après un voyage qui a duré plusieurs années. 200 tonnes tout de même...!
Je n'ai pas vu passer la journée, le soleil commence à tomber, je me dirige vers l'hôtel pour appeler Haftom. Pas de chance, il est encore débordé et ne peut répondre à mon invitation. Il est très déçu. Je lui assure que je reviendrais dans quelques mois ou années. Il est en ravi. Je prends finalement mon dîner seul, je retourne au point wifi, puis je rentre à l'hôtel. Il n'est pas très tard, mais demain je me lève à 4h pour prendre un bus pour Mekele à 5h. Un petit coup de téléphone à Mickie, un ami de Kume qui habite la-bas, pour lui annoncer ma venue de demain, pas de problème, il se fera un plaisir de me recevoir.
Quelques pages de mon bouquin sur le voyageur sénégalais qui parcourt l'Afrique de l'ouest pour tenter de rejoindre l'Europe et je sombre...
zZzZzZzZ....

Posté par fxlemaitre

Axoum, Éthiopie // dimanche 05/01/2014

Le 05/01/14, 8:51

28.57946437819.252222

J'ai bien dormi. Ça change, j'en avais bien besoin. Je me réveille aux alentours de 8h du matin. Je suis bien fainéant mais c'est cool, pour une fois.
Il ne fait pas très chaud dans la chambre j'ai oublié de fermer la fenêtre de la salle de bain. J'esquive encore la douche, trop frais pour prendre une douche froide...
Je sors de l'hôtel, je vais prendre le petit déjeuner.
A la terrasse d'un café proche de mon lieu de séjour, je croise Herbert, un allemand qui était dans le même bus que moi la veille entre Debark et Shire. Je m'assois avec lui et nous commençons à discuter. Il est architecte, c'est son premier voyage en Afrique. En fait, j'envie les gens dont le premier voyage sur le continent est l'Ethiopie, mais en même temps, je suis presque déçu pour eux qu'ils ne le soient par la suite. Tout le monde me parle de l'hospitalité des locaux, de la culture impressionnante du pays, de la beauté des paysages, de la sécurité, etc... J'ai peur que tous ces gens ne soient déçus par la suite des autres pays africains, moins "safe", moins hospitaliers, même si tous les autres pays que j'ai traversé jusqu'à présent sont tous particuliers et singuliers par leurs paysages et cultures...
Nous prenons le buna et sa traditionnelle cérémonie, similaire au thé subsaharien que j'avais rencontré lors de mon voyage au Mali en 2005. La serveuse est charmante, ne parle pas beaucoup anglais et je lui demande si je peux la prendre en photo lors de la préparation. Elle accepte, nous nous prenons même en photo tous les deux. Elle paraît très intriguée mais très contente de la photo, elle me demande si elle peut l'avoir aussi. Elle n'a malheureusement pas d'adresse mail. Bon, je vais me débrouiller...
Je pars en direction d'un hôtel qui a visiblement un wifi. Je m'y arrête, relève mes mails, etc...
Sur la terrasse d'un bar, je croise 3 jeunes filles qui boivent des bières, elles sont très belles, me lance un "Farenji" agrémenté de beaux sourires, ça fait toujours plaisir à prendre.
Je tourne dans Axoum un bon moment, le soleil commence à bien taper. Je m'arrête prendre un Fanta ananas (ananas qui se dit ananas aussi en amharique...!) et je continue mon petit bonhomme de chemin à travers la ville.
Je tombe sur un studio photo. Ni une ni deux, je m'y arrête pour faire développer la photo prise le matin avec la serveuse du café. Elle n'a probablement pas de photo d'elle, je me dis que ça pourra lui faire plaisir.
Je décide d'y retourner pour lui offrir et sa réaction est plus qu'étrange... Elle paraît très gênée, ne me remercie même pas... Bon, ça ma fait plaisir de faire ça, peut être qu'elle traduit ça comme une demande en mariage, ou alors elle est juste trop contente pour pouvoir l'exprimer...
Il est l'heure du déjeuner, je m'arrête dans un bouiboui pour manger la traditionnelle injera accompagnée de chiro, assortiment de légumes divers et variés. Le patron du restaurant est assez sympathique, encore une fois, je mange pour moins de 3€ et j'ai du mal à finir mon assiette...
Je retourne à l'hôtel me poser un peu, il commence à faire chaud. Je n'arrive pas tellement à dormir mais je bouquine un peu et ça fait du bien.
En sortant de l'hôtel, je décide d'aller boire un Sprite. Je me retrouve à la terrasse du bar où les filles qui m'avaient gentiment flatté le matin. Ni une ni deux, elles me proposent de les rejoindre à leur table. La table est remplie de bouteilles de bière vides. Il faut savoir qu'ici, généralement, il n'y a pas de note ou "d'ardoise". Quand tu décides de partir, le serveur compte le nombre de bouteilles vides sur la table et ça fait le total.
Les filles doivent être au bar depuis 9h du matin, elles boivent toutes les St Georges à la paille (...!) et la table est recouverte de cadavres de bière... Je compte rapidement, j'arrive à 37! Pour 3 filles, tout à la paille...
On commence à discuter en amharique, elles ont un peu de mal à s'exprimer clairement. Elles s'appellent Feven, Linda et Frehiwot. Cette dernière est la moins saoule de toutes. Nous commençons à discuter et en moins de 5 minutes elle me demande mon numéro de téléphone. Je lui fais comprendre qu'elle peut m'appeler pour que nous sortions tous ensemble le soir, mais que je ne cherche pas plus... Elle acquiesce.
30 secondes plus tard, je sens sa main sur ma cuisse. Oula... Ça va un peu vite là. Je pars aux toilettes pour fuir la situation qui n'est, certes, pas désagréable, mais un peu hâtive à mon goût...
Quand je reviens, Frehiwot n'est plus à la table. Feven est vraiment de loin la plus alcoolisée, mais aussi la plus belle. Elle s'amuse avec sa queue de cheval, la faisant tenir droite que sa tête.
Linda m'interpelle et commence à me dire que Feven est sa grande copine, pour la vie, que c'est une fille vraiment très bien, etc... Je vois bien venir le truc à des kilomètres, mais ça m'amuse, comme elles sont saoules... Feven obtient mon numéro de téléphone, Linda me note le sien dans mon carnet suivi de "CALL ME OK!?!?", agrémenté de quelques gouttes de bière sortant de la bouche de Feven puisqu'elle oublie qu'il est difficile de parler en ayant du liquide dans la bouche...
Le serveur arrive avec des caisses en plastique pour mettre les bouteilles vides puisqu'il n'y a absolument plus de place sur la table...
Frehiwot revient et les 3 filles partent aux toilettes toutes ensemble.
Ça dure, ça dure... Je reste assis devant cette table avec une quarantaine de canettes vides, les passants me regardent bizarrement mais rigolent...
Au bout de 15 minutes, les 3 filles ressortent accompagnées d'une quatrième, qui les jette dans des taxis pour rentrer chez elles. Elles tiennent à peine debout et se hurlent dessus en pleurant.
Je crois que je viens de comprendre. Elles étaient en train de s'engueuler pour savoir qui allait passer la nuit comme toutes avaient mon numéro de téléphone... Ouch... Situation un peu embarrassante mais j'en rigole quand même.
Elles partent séparément et la 4ème vient s'excuser auprès de moi. Elle me propose de boire un verre, c'est elle qui va payer pour toutes les bières et s'arrangera avec ses amies plus tard.
Elle s'appelle Keydi, elle est serveuse dans un bar, elle va attaquer le boulot dans quelques heures, et on passe un bon moment à discuter.
Haftom, mon ami du minibus de la veille, m'appelle en me disant que ça va être très compliqué qu'on se voie ce soir, il est toujours en train de bosser et de donner des cours (un dimanche à l'université....?). Tant pis, on va remettre ça au lendemain soir.
Je continue à discuter avec Keydi, on mange un morceau tous les deux, puis je l'accompagne au bar où elle bosse, boire un dernier verre avant quelle ne commence son service.
Là aussi, la musique est extra forte, mais je danse quand même. Les quelques clients, Keydi et les autres serveurs rigolent bien en me voyant, je me lâche.
Keydi attaque finalement son service, je bois un dernier verre et je rentre à mon hôtel.
Il est tôt, parfait, une autre bonne nuit de sommeil en perspective...
zZzZzZz

Posté par fxlemaitre

Gondar, Éthiopie -> Axoum, Éthiopie // samedi 04/01/2014

Le 04/01/14, 16:18

28.57946437819.252222

Comme la veille, je me réveille subitement vers 2h30 du matin... Impossible de me rendormir.... Je pense que le lit n'est vraiment pas terrible, et que j'ai mal dormi.
[a mettre sur la "To-Do-List" au retour: prendre 17 rendez-vous consécutifs chez un ostéopathe pour me remettre d'aplomb, je crois que je suis tout de travers...]
Qu'importe. J'essaie de voir si il y a de l'eau pour prendre une douche, toujours pas... Bon... J'en suis a 3 jours de grève de l'hygiène... Je m'assois dans la cour et je contemple les étoiles, encore, c'est magique. La dernière fois que j'avais eu cette sensation, c'était avec Mathilde, quand nous avions gravi les dunes du désert de Namib, à Sussovlei en Namibie. Je plie mon sac, prêt à partir pour 4h30 à la gare routière et commence à lire le livre que m'ont offert Baptiste et Claire-Lise avant mon départ: "Dem Ak Xabaar - Partir et Rencontrer (récit d'un clandestin africain en route vers l'Europe)", qui conte l'histoire d'un sénégalais qui mettra presque 4 ans à rejoindre Séville de Dakar, sur un parcours semé d'embûches. Ça a l'air vraiment passionnant...
À 4h30, direction la station de bus. Il fait assez frais, je mets mon pull, mon gros sac à dos à l'arrière, le petit sur le ventre, frontale sur le crâne. La petite marche de 20 minutes qui me sépare de la gare routière me fait traverser des coins sombres, que je ne pense pas dangereux, mais on ne sait jamais à cette heure-la...
Arrivée à la gare routière, peu avant 5h. La foule s'est déjà empressée devant le portail, fermé, de la station. Au bout de quelques secondes, un soi-disant responsable de la gare routière ma fait entrer, devant tout le monde... Ça me fait un peu mal au cœur qu'un Farenji doublent ceux qui attendent depuis sûrement beaucoup plus longtemps que moi, mais je vais comprendre par la suite...
Je trouve sans souci mon bus pour Shire, mon gros sac part sur le toit, et je m'installe au 2ème rang du bus, dans la seule banquette où il n'y a que 2 sièges, tous les autres en ont 3. Sûrement plus confortable.
Je descends du bus pour fumer une cigarette, discute avec le "responsable" des bagages du bus, et soudain: "Get In, get in!!!" Ni une, ni deux, je saute dans le bus pour m'asseoir sur mon siège...
Je viens de comprendre: le portail de la gare routière viennent de s'ouvrir au "public" et les gens courent et affluent (littéralement) vers leurs bus respectifs pour avoir les places les plus confortables, certains se battent, d'autres chutent dans leur course... Incroyable.
Comme mon bus était complet déjà la veille, il ne tarde à obtenir tous les voyageurs. Il y a bien quelqu'un devant moi, j'ai bien un voisin.
La cabine du chauffeur est remplie d'icônes plastifiées du Christ, de la Vierge, de l'empereur Haile Selassie, et d'autres images ou pendentifs religieux, le tout accroché sur un plafond d'où pendent des dizaines de "pompons à rideaux". C'est chouette.
Le bus part avec quelques minutes de retard, il fait encore nuit noire, je m'assoupis sur mon sac à dos...
A mon réveil, environ 1h30 plus tard, nous roulons sur un bon goudron, en montant, toujours. Gondar étant à 2200m d'altitude, je pense que je vais battre des records aujourd'hui...
Je commence à faire connaissance avec mon voisin de devant, Seydou Keita (...) qui parle un bon anglais. Il est jeune, travaille pour le gouvernement à Gondar, et part rejoindre ses amis pour 2 jours dans un village juste avant Shire. Là encore, mes quelques mots d'amharrique font sourire, y compris le chauffeur.
Nous faisons une halte à Debark, une centaine de kilomètres après notre départ. Pause petit-déjeuner. Celui-ci se doit d'être fourni, car Seydou me dit qu'il n'y aura pas de pause déjeuner, sur un trajet qui dure 10 heures, j'ai intérêt à me rassasier. Nous prenons tous les 2 un café et un plat à base de pain, d'œuf, d'oignons et de poivrons... Ça risque d'être joyeux dans le bus au niveau instestinal...
J'étais jusqu'à présent le seul Farenji dans le bus, mais à Debark sont montés d'autres étrangers. Puisque Debark est le point de départ "civilisé" pour les treks dans les montagnes du Simien, à l'ouest, où culmine notamment le plus haut pic d'Ethiopie, le Ras Dashen (4620m). Nous sommes désormais 5 farenjis.
Le bus repart. Quelques kilomètres après, sur le goudron, un chien errant traverse en courant et passe violemment sous les roues du bus, qui ne s'arrête pas en montée, bien entendu... Première fois qu'on écrase quelque chose, c'est bien étrange, cette indifférence...
Le goudron cesse. On est désormais sur une "piste", la seule route entre Shire et Debark commencée en 1920 par les Italiens. L'entreprise pour poursuivre cette voie continue encore, mais elle est longue et fastidieuse.
On monte encore, quand Seydou (visiblement connaisseur de cette route) me dit "Prepare your camera...!"
En haut de la côte, un spectacle grandiose s'offre à nos yeux...
Incroyable. Les montagnes du Simien.
Lunaire, mais montagneux (on doit être à 2800m d'altitude je pense...). Il fait une forte chaleur, et la route suit le flanc d'une montagne avant de redescendre dans une vallée. Je commence à comprendre pourquoi le bus met 10 heures à parcourir 400km (dont 100 sur goudron sur la totalité du parcours).
Un champ de montagnes à perte de vue, comme un champ de stalagmites avec une base plus large. On dirait même qu'elles ont toutes été "rabotées" à la même hauteur. La fatigue me poursuit mais je ne peux fermer les yeux. Même les locaux prennent des photos avec leurs téléphones portables...!
La suite de la route est indescriptible.... Toutes ces montagnes spectaculaires s'enchaînent, tout est assez sec, mais quelques arbres verts parviennent à subsister dans cet environnement hostile, entre 2500 et 3000 mètres d'altitude.
La route s'enlace autour de nombreux "rochers" pour continuer à progresser en direction du nord. Je n'ai pas trop de repères, tant les virages sont nombreux. Grand spectacle sur ma droite, un massif au loin, c'est comme si l'on avait accolé Table Moutain de Cape Town avec l'Amphiteatre, des Drakensberg sud-africains. Wow.
Bien entendu, la population est rare ici, ou alors très "authentique". Un ou deux villages sont traversés, pas l'ombre d'un poteau électrique, ni d'un morceau de tôle en guise de toit... On est dans le vrai, là.
Puis on sent qu'on arrive dans une région plus "civilisée". Les villages s'enchaînent, les contrôles de police aussi. De jeunes ont l'air d'être "apprentis" des forces de l'ordre, vêtus d'uniformes trop grands pour eux, s'accrochant passionnément à la Kalashnikov qui leur est confiée. Encore une fois, je ne suis pas sûr qu'ils fassent mal à grand monde, ils n'ont sûrement jamais tiré, et il n'y a peut être même pas de munitions... Les images des enfants soldats africains font peine à voir, là, j'étais plutôt devant une caricature.
Lors des contrôles, les Farenjis ne sont pas contrôlés. En revanche, tous les noirs doivent présenter une pièce d'identité, ça prend une plombe.
Nous repartons et dans le village suivant, une gamine de 2 ou 3 ans surgit de la gauche et traverse la route en courant. Le bus réussit à s'arrêter en l'évitant, je pense qu'elle est passée à moins d'un mètre du pare-choc avant. Le gars des tickets sort du bus, attrape un caillou et le jette en direction de la gamine. Personne ne dit rien, ça doit être dans "l'apprentissage" des choses.
Tu as failli te faire écraser ou tu as failli faire renverser un bus avec 60 personnes à l'intérieur, alors tu peux bien te prendre une petite caillasse dans la gueule... C'est un point de vue...
Encore un contrôle... On vient de franchir une rivière, le Tekeze, mais mon voisin du bus me dit que c'est la dernière montée et que c'était le dernier contrôle avant Shire.
La dernière montée est longue, la piste devient du sable à certains moments, comment un bus rempli peut-il réussir à passer...? On aperçoit quelques filets d'eau qui apparaissent le long des rochers, ça doit être assez rare.
Arrivée en haut du dernier col, le goudron revient. Nous roulons en ligne droite pendant plusieurs centaines de mètres avant la traversée de champs de maïs. Étonnant, tout est soudain vert au milieu de cette zone désertique.
Et là tout change, c'est incroyable...
On croise un chameau, puis deux, puis trois...
Les hommes qui les traînent sont plus barbus, les vêtements ont des airs beaucoup plus musulmans, ils sont plus souvent armés... Nous arrivons dans un village et toutes les femmes ont la même coiffure traditionnelle. Quand elles sont jeunes, elles se font tresser les cheveux du haut du front jusqu'à la moitié de l'arrière du crâne, disons, et les cheveux sont relâchées après les tresses. Sauf qu'une fois le tressage terminé, les femmes ne se font plus jamais couper les cheveux, ce qui donne un air si commun à toutes ces femmes ornant cette coupe particulière, mais en même temps, avec toutes les longueurs de cheveux différentes, on peut estimer l'âge, ou au moins la différence d'âge entre 2 individus.
Les vaches aussi sont différentes, elles ont des cornes beaucoup plus longues et rentrées vers l'intérieur.
Je viens de rentrer dans la région du Tigré.
Comme si je venais non pas de passer une frontière, mais réellement atterrir sur une autre planète... Tout a changé.
L'entrée dans la ville de Shiré est aussi improbable.
Des chameaux en pause à la station-service... Je n'ai pas réussi à dégainer l'appareil photo assez vite, la situation était pour le moins cocasse. Beaucoup d'hommes armés, des fusils, mais aussi des Kalashnikov, probablement dû à la proximité avec la frontière érythréenne (moins de 80km).
Il faut savoir que depuis de nombreuses années, l'Ethiopie et l'Érythrée sont les sœurs ennemies. Tous les postes frontières entre les 2 pays sont fermés jusqu'à nouvel ordre. Les relations sont difficiles, alors que de nombreux Érythréens habite au Nord de l'Ethiopie. On m'explique par la suite que l'Ethiopie est plus tolérante avec son voisin. En revanche, il est dit que si tu regardes une chaîne de télévision éthiopienne en Érythrée, cela peut rapporter de gros ennuis. Oui, à ce point.
Nous arrivons à Shiré en fin d'après-midi. J'espère réussir à choper un minibus pour Axoum, qui n'est qu'à 45 minutes de route.
Mon voisin du bus proposé de m'aider. Je le remercie et accepte.
Il a comme bagages beaucoup de sac remplis par je ne sais quelle céréale. Il me demande de surveiller pendant qu'il va nous chercher un véhicule. Je m'assois sur la cargaison avant qu'une dizaine de gamins n'accourent vers moi. Un farenji sur des sacs de céréales, il ne doivent pas voir ça tous les jours. On commence à parler en amharique, ce qui les fait bien évidemment tous hurler de rire...
Au bout d'une bonne demie-heure, mon ami revient avec une option de transport. Je le suis et les gamins sautent sur les sacs de céréales pour les apporter au bus. Le plus petit d'entre eux veut prendre mon sac. Je sais bien comment ça marche, il va me demander un peu d'argent après, mais je suis curieux de voir la prochaine situation. Son pote un peu plus âgé tient mon sac vertical, pendant que le petit enfile les brides, puis, il tombe en arrière... Éclat de rire général...
Je prends finalement mon sac, et suis les cargaisons de céréales sur pattes.
Finalement, l'option du minibus s'avère être, d'une, plus rapide, et, de deux, moins onéreuse (même si on parle d'une différence de 10 birhs, soit 40 centimes d'euro...).
Dans le bus, j'appelle l'hôtel que j'avais appelé la veille. La réceptionniste aurait dû me rappeler dans la journée mais pas de nouvelles... Le numéro sonne occupé depuis ce matin. Bon... Solution de secours, j'appelle tous les autres hôtels de la catégorie "bien et pas chers" de mon Petit Futé, ils sont tous complets. Je risque d'arriver à la nuit tombée, j'aimerais être sûr d'avoir une chambre en arrivant.
Je booke un hôtel plus prestigieux, 25€ la nuit, mais au moins je n'aurais pas à me demander s'il y a de l'eau, premièrement, et de l'eau chaude, secondement. Wi-Fi, terrasse, restaurant. Je vais peut être faire mon bourgeois ce soir...
Mon voisin de devant m'a entendu appeler l'hôtel et nous commençons à discuter. Il s'appelle Haftom, étudiant à Axoum et rentre de chez ses parents, à côté de Shiré.
Il se propose même de m'accompagner à l'Abenet Hôtel (celui que j'avais réservé la veille mais qui ne réponds pas) pour s'assurer que j'ai bien une chambre. Le minibus nous jette, nous devons prendre un bajaj (tuk-tuk) pour aller à l'Abenet. Il insiste pour m'offrir la course (1 birh...) et on rentre dans la réception.
Tout va bien, ma chambre est bien réservée, mais le téléphone était mal raccroché. Je lui propose de prendre un verre avec moi, il décline l'invitation mais nous échangeons nos numéros de téléphone pour le lendemain.
Je monte dans ma chambre (lit double avec toilettes ET douche privative!!!). Tout ça pour 250 birhs. 10 euros. Bon j'aurais fait du double booking, c'est pas très cool mais je m'en fiche finalement. J'aurais peut être payé 15€ de plus juste pour avoir la possibilité de manger sur place et d'avoir du wifi. Bourgeois, mais quand même...
Je redescends à la réception, la jeune demoiselle est toute émoustillée devant moi, je lui demande des conseils pour un endroit où manger rapidement. Il y a un restaurant à l'étage que je n'avais pas vu. Sur la carte, Doro Wat (poulet avec sauce) et injera, 30 birhs. Vendu. Je suis épuisé ça m'évitera de sortir. En plus, il y a du foot anglais (encore) à la télé. Parfait.
Je mange, en salissant toutes mes fringues, et remonte direct dans ma piaule. Une douche j'en ai envie depuis plusieurs jours, et puis... Encore une fois, pas d'eau. La poisse.
J'en suis à mon 4ème jour consécutif de grève de l'hygiène. Vais-je battre le record du rasta lors de la tournée dans les Balkans...?
Affaire à suivre....
Je me couche, la journée d'aujourd'hui a été longue mais exceptionnelle...
Je ferme les yeux en repensant à tout ce que j'ai vu.
Je souris.
Je suis chanceux.
Je suis heureux...
zZzZzZz...

Posté par fxlemaitre

Gondar, Éthiopie // vendredi 03/01/2014

Le 03/01/14, 16:13

28.57946437819.252222

La nuit est courte... Vers 3h du matin, impossible de dormir plus. Je lutte pour, mais n'y arrive pas. Du moins, pas un sommeil profond... Toutes les 10 minutes je regarde l'heure, ayant l'impression d'avoir dormi. Mais non.
Vers 6h, le groupe de chiliens qui est dans la pension doit partir pour faire une excursion dans la montagne. Et comme tout bon hispanophone qui se respecte, il n'est pas concevable pour eux de ne pas parler fort. Surtout pour se parler d'une chambre à l'autre à travers la cour...
Tant pis. Je continue de bouquiner en attendant une heure ou deux pour sortir. Sur un malentendu, j'arriverais peut être à me rendormir...
Vers 7h45, je me décide à bouger pour aller prendre le petit déjeuner. Au moment où je lace mes chaussures, je reçois un message d'Alex... "Breakfast...?" Quel timing...!
On se retrouve sur une petite place proche de la rue principale pour prendre le petit déjeuner.
Puis nous faisons un petit tour en ville, un petit arrêt à la gare routière afin que l'on achète nos billets pour le lendemain, lui pour Lalibela, moi pour Shiré, avant de rejoindre Axoum. Par la suite Alex décide de battre en retraite pour son hôtel. Je décide de continuer à me balader, achetant des bananes, des clopes, etc...
Les épiceries ici sont toutes identiques. Seul le patron change. Une porte souvent peu large généralement à la droite d'une vitrine (sale) permet d'entrer dans l'échoppe. Uun mètre après la porte de trouve un comptoir sur lequel il y a une balance et des fruits, une calculatrice et des sacs plastiques. Derrière le comptoir, et le long des 3 murs de la boutique, des rayonnages tous les 40cm sur pratiquement toute la hauteur. Ici on vend des fruits, des cigarettes (paquet ou à l'unité), du dentifrice, du papier toilette (au rouleau), etc...
Il n'y a pas de Nyala (marque éthiopienne de cigarettes) dans celle-la, mais le jeune homme derrière moi propose de m'accompagner jusqu'à ce que je puisse en trouver. Cool. Je n'ai pas nécessairement besoin de son aide, mais il a l'air de vouloir discuter donc "Chigréélam!" (No problem)...
On s'assoit à la terrasse d'un café nous commençons à discuter. Il est ici pour affaires et il retourne à Addis dans la journée, une voiture particulière le ramène à la capitale. Il s'appelle Haddis. Comme la ville, mais avec un H devant, me dit-il en souriant...
Une bonne demie heure plus tard, il reçoit un coup de téléphone lui informant que sa voiture pour Addis est reportée à cet après-midi. On a donc plus de temps pour discuter...
Il m'invite par la suite à visiter son bureau, juste pour voir me dit il. Je le suis et remonte dans la rue où nous nous étions rencontrés. Joli bureau, avec la clim, ce qui n'est pas négligeable.
Il me demande si j'ai 10 minutes pour qu'il m'explique son travail, ça pourrait peut être m'intéresser...
Il bosse pour une compagnie pharmaceutique, bla-bla-bla...
Stop.
Ok, j'ai compris.
En fait il travaille pour une société du même type que Herbalife, ces boîtes qui ont un système pyramidal qui joue avec les gens uniquement pour faire du profit. Bref je lui dis gentiment qu'on peut arrêter cette conversation, mai qu'on peut parler d'autres choses s'il a envie.
Nous partons manger, nous croisons Jay et Timbi, nous dînerons sûrement avec Alex ce soir tous les quatre.
L'après-midi est longue et passionnante avec Haddis. Nous discutons de tout et de rien, de la vie, du futur, du passé, de l'histoire éthiopienne, de religion, etc...
Il est aussi musicien et performe régulièrement dans un club à Addis, je lui dis que je viendrais le voir quand je reviendrais à la capitale.
Dans son cartable, il en sort des feuilles de papiers avec plein de photos découpées à l'arrache dans des magazines. "My dream wall", avec des photos de BMW, de Rolex, de maisons type Athena, de bodybuilders, de jets privés... Tout ce dont il rêve...
Je l'accompagne jusqu'à ce que sa voiture ne parte et je retourne à la pension pour tenter de prendre une douche, pas de chance, toujours pas d'eau. J'opte alors pour une sieste et la encore, le groupe de chiliens revient de son excursion alors que je m'apprêtais à m'endormir... Même histoire que le réveil du matin, ça braille en espagnol, ça claque les portes, ça hurle d'une chambre à l'autre. Je décide plutôt de boire un coup avec 2 jeunes de la pension, nous discutons un moment, puis je retourne marcher dans les rues colorées de Gondar.
A 19h, Alex, Jay, Timbi et moi nous retrouvons au restaurant Four Sisters, comme la veille. Lorsque nous arrivons, l'électricité est en panne.
"ça va revenir dans un petit moment, ne vous inquiétez pas...!"
On rigole tous les 4 lorsque nous dit ça, sachant très bien que ça peut durer 2 heures comme 5 minutes... Ce n'est pas très important, nous nous asseyons à une table à la lumière de deux bougies.
Au bout de 10 minutes, l'électricité revient et un grand "Aaaaaaah...!" se fait entendre de la salle principale du restaurant.
Au moment de la commande de notre repas, je craque, je demande un steak. L'injera c'est bien, c'est folklorique, mais j'ai envie de manger autre chose. Première fois que je me sers d'une fourchette et d'un couteau depuis mon repas dans l'avion d'Istanbul à Addis. C'est drôle.
Bon, le choix s'avère être un mauvais, puisque je mange une semelle...
Timbi a dans son sac une bouteille de Palinka entamée , alcool hongrois, et elle nous en sert un fond pour le digestif. Finalement, on est tellement bien ici tous ensemble qu'on va continuer à discuter jusqu'à finir la bouteille. Nos chemins vont se séparer, Alex pour Lalibela, Jay et Timbi pour le sud, moi pour Axoum.
Nous allons rester en contact car nous nous apprécions bien.
Je rentre à la pension, il est 23h, le lever est tôt demain (toujours pas d'eau dans la salle de bain...)
zZzZzZ...

Posté par fxlemaitre

Bahar Dar, Éthiopie -> Gondar, Éthiopie // jeudi 02/01/2014

Le 02/01/14, 18:38

28.57946437819.252222

Ça frappe fort à la porte de ma chambre... Réveil en sursaut, je ne comprends pas trop ce qui m'arrive. Il fait encore nuit. Ça frappe de plus en plus fort...
Au bout de 15 secondes, j'entends "Mister! Mister!" Je commence à flipper...
Je me lève, j'enfile un pantalon, un tshirt, et j'ouvre la porte.
C'est Highlove. Je crois rêver...
Je lui demande ce qu'il se passe, il me dit qu'il a essayé de m'appeler plusieurs fois. Je regarde mon portable éthiopien, et, en effet, 11 appels manqués, je l'avais laissé en silencieux après le match de foot de la veille.
Il est 6h02 du matin.
On s'est mal compris sur les horaires, il disait "12 o'clock" mais en heure éthiopienne. Bon...
Il s'excuse platement de ne pas avoir été plus clair sur l'horaire...
Il est rentré dans l'allée de l'hôtel avec sa voiture et il me fait signe de me dépêcher pour partir à Gondar.
Je plie mon sac aussitôt, mais il y a un problème: mes affaires sales que j'avais laissées à la réception la veille sont toujours là-bas, et à cette heure-là, c'est fermé, bien entendu.
Ni une ni deux, Highlove appelle le garde, mais il n'a pas la clé. Le garde appelle alors le réceptionniste, qui devait bien dormir, je pense. Au bout de 10 minutes, le réceptionniste arrive, me donne mes vêtements propres mais pas secs, à cause de la coupure d'électricité de la veille au soir. Tant pis, je les étendrais à Gondar...
Highlove n'est pas tout seul, il est avec son meilleur ami dont j'ai oublié le nom, il parle un peu mieux anglais qu'Highlove.
Tous les 3 nous montons dans la voiture, direction petit déjeuner. Bon, je pensais pourtant que nous étions pressés...
Nous nous arrêtons dans un troquet pour prendre un café et manger un bout. Il fait assez frais à cette heure, et l'ami d'Highlove en grelotte en me parlant de sa famille. Il a 3 sœurs qui sont toutes aux USA, en études chez un oncle visiblement fortuné. Lui, comme il se décrit comme un "bon-à-rien" qui passe ses journées à mâcher du khat, n'a pas eu cette chance. Il n'a pas de travail, et des relations avec ses parents sont on ne peut plus froides...
Le petit déjeuner arrive, Highlove m'emprunte un stylo et mon bloc notes, et part soudainement. Je ne comprends pas trop...
Je continue à discuter avec son ami, qui grelotte de plus en plus.
Je l'interrompt et je prends les clés de la voiture qui sont sur la table. J'ouvre le coffre, ouvre mon sac et en sort un sweat. Je reviens à la table et le glisse sur les épaules de mon nouvel ami. Il en pleure presque...
"Je demanderais à ma mère et mon père de prier pour toi!"
Wow... Encore..!
Nous discutons pas mal quand Highlove revient et nous dit qu'il est l'heure de partir. Il me rend mon bloc note et mon stylo, nous partons en direction de la gare routière.
Highlove nous laisse devant un café le temps qu'il aille garer la voiture. Je revois un buna avec mon ami, quand passe le père d'Highlove, rencontré la veille, dans la rue devant nous. Je quitte alors la terrasse pour aller le saluer. Il est lui même surpris et me remercie chaleureusement d'être venu lui dire bonjour, sans un mot d'anglais.
Highlove revient et visiblement, lui, son père et son ami sont vraiment tout émus de ce beau moment.
Il est l'heure d'y aller. Son ami me prend dans ses bras en me remerciant et en me redisant que ses parents allaient prier pour moi. De mon côté, après un court instant de géographie éthiopienne dans ma tête, je lui dis que je reviendrais dans quelques jours, pour sûr...
Nous trouvons facilement un bus pour Gondar, sac sur le toit, Highlove et moi sommes assis au fond du bus l'un à côté de l'autre.
Le véhicule se remplit assez rapidement, ce qui fait que l'attente n'est pas trop longue.
N'empêche qu'il est 9h15 du matin, peut être que la tapage matinal à la porte de ma chambre dès 6h ne se justifiait pas. Tant pis, c'était quand même un joli début de journée...
La fatigue ne se fait pas attendre dans le bus. Malgré mes 2 cafés, je sombre quelques dizaines de kilomètres après le départ...
Je me réveille 1 heure plus tard. Nous sommes arrêtés, sur la route, par la fenêtre à ma gauche, un beau village sur flanc de montagne et des enfants se bousculent près de moi pour me vendre des cacahuètes, Coca, mouchoirs ou encore chewing-gums... Highlove dort comme un bébé sur mon sac à dos.
Par la fenêtre de droite, des travaux. Les agents de sécurité de ceux-ci ont des AK 47. J'en avais vu quelques uns jusqu'à présent, mais là, pour surveiller des travaux...!
Nous arrivons à Gondar vers 12h, et nous dirigeons directement vers le monument le plus impressionnant du centre-ville, le palais de Fasilidas.
Tous les deux achetons nos billets (éthiopiens: 10 birhs / étrangers: 100 birhs..) et je décide de nous allouer les services d'un guide pour la visite, une charmante demoiselle. Et je fais bien car c'est passionnant, pour quelqu'un comme moi qui n'a pas dû entrer dans un musée depuis quelques années déjà...
En 1635, le roi Fasilidas décide de faire d'Axoum la capitale de son royaume pour de nombreuses raisons: ressources, stratégie, etc... Il y fait construire un palais sur la colline principale de la ville, la plate-forme la plus haute du château culminant à 32m, il paraîtrait même que par temps clair, il pouvait voir jusqu'au Lac Tana (plus de 50km!). Un palais royal avec de grandes salles de réception, chambres, salles de garde, prison, etc... Bien sûr, il ne reste que les murs, les planchers étant été restaurés, et la plupart des plafonds ayant disparu suite aux bombardements anglais puis italiens.
À sa mort et à sa succession, Yohannes 1er décide de construire un nouvel édifice, juste à côté, sur le même terrain large de 70000 mètres carrés, tout en se réservant le droit, bien entendu, d'utiliser le palais de son prédécesseur.
En fait, à chaque nouveau roi, l'histoire se répète, un nouveau bâtiment est construit sur la colline, ce qui fait qu'au fur et à mesure des années, il existe de nombreux bâtiments, plus modernes les uns que les autres, jusqu'en 1855, où le dernier roi décide que l'Ethiopie sera désormais divisée en régions, et marque la fin du statut de capitale pour Gondar.
La visite est truffée d'anecdotes par notre guide, sur l'érection des bâtiments, ou alors le type de règne des différents souverains, les "nouveautés" apportées au fur et à mesure des années.
Cela dure à peine plus d'une heure, mais c'était génial. Moi qui suis une quiche en histoire, et qui, j'avoue, éprouve un intérêt moindre pour ceci, je suis ravi. Toutes ces informations me surprennent et j'ai envie de poursuivre...
Nous récupérons mon gros sac à dos à l'entrée et nous nous dirigeons vers la pension où j'ai réservé pour les 2 prochaines nuits, il suffit de contourner les remparts et de monter une ruelle.
Les rues sont magnifiques. C'est bientôt Noël en Éthiopie et les décorations sont superbes. Toutes sont ornées de vert, de jaune et de rouge, les couleurs du drapeau éthiopien.
Pour nous, c'est synonyme de hippie, de rasta, etc... Mais il ne faut pas oublier que l'Ethiopie est de loin le premier pays proclamé "indépendant" (puisqu'elle n'a jamais été colonisée) et que plusieurs des pays africains suivant la voie de l'indépendance lors du XXème siècle ont réutilisé les couleurs du pays "exemple". Le vert pour la fertilité, le travail et le développement; le jaune pour l'espoir, la justice et l'égalité; le rouge pour la sacrifice.
Arrivée à la pension, ma chambre m'attend. Une petite pièce de 3m sur 2, un lit, un lavabo, une table, puisque les douches sont communes. 150 birhs, soit 5 euros...
Highlove me dit qu'il doit rentrer aà Bahar Dar. Je ne pensais pas qu'il allait partir aussi vite. Je l'accompagne jusqu'à la station de bus, en chemin, je croise Alex l'américain qui est arrivé un jour plus tôt, nous allons déjeuner ensemble.
Pas de problème à la gare routière, les bus pour Bahar Dar sont nombreux, Highlove m'aide même à trouver le bureau où se vendent les billets pour Shiré (ou Inda Selassie, cette ville a 2 noms), ma prochaine étape du surlendemain, d'où je rejoindrais Axoum. Je vais devoir revenir demain pour acheter mon billet à l'avance.
Nous nous donnons une franche accolade amicale, comme plusieurs heures plus tôt à son ami, je lui promets de revenir à Bahar Dar d'ici quelques jours...
Je rejoins Alex pour le déjeuner, lui n'a pas encore visité le château, je lui conseille la visite guidée.
Nous passons un bout de l'après-midi ensemble à discuter et à se promener dans les rues, jusqu'à ce que je prenne congé de lui, avouant la fatigue.
Je retourne à ma pension pour une petite sieste, mais je n'arrive pas à dormir.
Un groupe de 8 chiliens arrive à la pension, ils voyagent tous ensemble. Je me demande comment il est possible de faire un voyage d'un mois aussi nombreux en mode routard. Je parle un peu espagnol, mais ils ne sont pas très communicatifs, je les laisse tranquilles....
En fin de journée, Alex et moi nous retrouvons pour une bière avant d'aller manger dans un restaurant où il est allé la veille, le Four Sisters. Un peu cher, m'avoue-t-il.
Sans hésitation le restaurant le plus chic dans lequel j'ai mangé jusqu'à présent, il est recommandé dans tous les guides, donc il est rempli de touristes, mais la nourriture et excellente.
Alex m'explique pourquoi il a décidé de faire ce voyage, et me détaille ses haltes et pays traversés jusqu'à présent. La nourriture est excellente, et il faut avouer que le prix annoncé par Alex comme "un peu cher" et relatif. Nous mangeons comme des rois dans un bel endroit et une atmosphère décontractée pour 8€ chacun...
Nous sommes fatigués tous les deux mais une dernière bière en centre ville ne sera pas de refus.
Sur la route, nous croisons les italiens que j'avais rencontré l'avant veille dans le bus pour Bahar Dar, puis nous montons dans un immeuble pour un bar à la terrasse d'un 5ème étage.
La vue est assez classe, mais il fait frais et le vent souffle. Certainement la dernière St Georges de la journée.
C'était sans compter qu'Alex tombe sur 2 autres voyageurs qu'il a précédemment rencontré: Jay, Indien, et sa copine Timbi (orthographe?), hongroise.
Finalement nous changeons de crèmerie pour un dernier verre.
Je discute avec Jay de l'Ethiopie, nos sentiments de chaleur des locaux, de sa sûreté, de nos voyages antérieurs, etc...
Il m'avoue s'être fait volé son iPhone dans les rues d'Addis par des gamins, lui qui a habité 13 ans à Joburg, où il ne lui est jamais rien arrivé malgré des quartiers traversés et des anecdotes à n'en pas dormir la nuit... Il me dit qu'il en a presque la foi en Dieu...
Nous rigolons du cocasse de la situation, lui qui a "survécu" si longtemps dans une des villes les plus dangereuses du monde, il s'est fait voler son portable dès son premier jour dans la ville certainement la plus "safe" d'Afrique...
Je les salue, tous les 3, je retourne au bercail, nous nous croiserons demain.
zZzZz...

Posté par fxlemaitre

Bahar Dar, Éthiopie // mercredi 01/01/2014

Le 01/01/14, 14:03

28.57946437819.252222

Au réveil, forcément un peu brumeux, je prends une douche, bien froide, ça ne peut pas me faire de mal...
Café et injera With vegetables pour le petit déjeuner, face au lac et ses "tsibos".
On est le 1er janvier 2014. Chouette.
Dans le complexe du Ghion, il y a tout pour les touristes, très nombreux. Beaucoup de français, même. Pas très envie de commencer la conversation, au vu de mes "préjugés" sur la plupart des voyageurs français croisés jusqu'à présent dans mes voyages précédents... J'achète quelques cartes postales, les écrit, quand Joël et Blandine me rejoignent.
Leur soirée du nouvel an s'est soldée par un coucher à 21:30, puisqu'ils avaient une "parfaite journée"de touristes" (selon eux) à effectuer. Ils sont bien sympas, je les aime bien.
Je n'arrive pas trop à sortir de mon gaz dû à ma soirée de la veille. Les chutes du Nil Bleu (affluent du fameux Nil, le blanc, qui traverse notamment l'Égypte) sont à voir à quelques kilomètres d'ici. J'ai la flemme. Même la flemme de négocier le prix d'un tuk-tuk jusque là-bas.
Je vais plutôt opter pour une marche au hasard dans la ville.
Au bout de 30 minutes de marche dans Bahar Dar, je m'assois avec 2 locaux à la terrasse d'un café pour un... Fanta ananas, bien sur!
J'apprends quelques mots d'amharrique en plus, discutons football, famille, voyages, etc...
L'un d'eux s'appelle Highlove (...). Il est subjugué par mon amharique, ma perception du voyage, ma façon d'aller a la rencontre des gens... Nous nous échangeons nos adresses mail, numéros de téléphone, même nos identifiants skype. Je lui dis que je suis tombé amoureux de l'Ethiopie, et que mon apprentissage de la langue ne sera pas vain, puisque je sais désormais que je reviendrais.
"Je serais ton professeur par Skype!" m'annonce t'il.
Son ami (dont j'ai oublié le nom) nous propose de la rejoindre dans le bar d'un hôtel pour regarder le match de foot du soir. Sûr! Il rejoint sa famille, nous disant à tout à l'heure.
Highlove m'accompagne ensuite à un distributeur pour que je puisse retirer de l'argent. Sur le chemin, nous discutons de tout et de rien. Travail, religion, famille...
"Je serais très honoré que tu rencontres ma famille" me dit-il
"Je serais très content de la rencontrer aussi..!"
Ni une ni deux, il me prend par la main (geste ultime d'affection et d'amitié en Afrique) et nous marchons à travers des ruelles remplies de boutiques de tous types.
Ma ceinture est morte, je dois m'en acheter une autre. Nous en faisons plusieurs avant que je n'en achète une pour la somme de 25 birhs, puisque tous les autres voulaient m'en soutirer 65 ou 70...
"Ce n'est pas un Farenji, c'est mon frère!" hurle-t-il aux pauvres vendeurs qui pensaient m'extorquer 2 euros de plus sur une ceinture, toujours en me tenant la main.
Parmi les souvenirs que j'aime bien rapporter, ce sont de petits (ou grands) drapeaux des pays d'Afrique. Impossible d'en trouver un dans toutes les boutiques où l'on s'arrête...
On passe par la suite devant un bar avec une banderole de petits drapeaux éthiopiens, en décoration sur la terrasse. Il s'arrête, me lâche la main.
"Wait for me!"
Il rentre, en ressort aussitôt avec un autre gars (probablement le patron) qui me salue, et arrache délicatement un drapeau de la banderole qu'il me donne précieusement. "This is for you, brother". Wow. Je n'ai rien demandé, voici qu'il arracheur drapeau de la banderole, avec l'aval du patron, bien entendu.
On prend un tuk-tuk et l'on se dirige vers chez lui.
Je rentre dans la maison familiale, sa mère, une de ses sœurs et son fils m'accueillent chaleureusement. Nous nous asseyons dans le canapé de la pièce à vivre, Highlove me demande de sortir mon carnet pour une leçon d'amharrique.
Arrivent ensuite son père, sa femme, et son autre sœur, vraiment kondjo (belle).
Toute la famille participe à mon apprentissage de la langue, avec un verre d'une boisson ressemblant au tedj (hydromel) mais beaucoup plus léger que celui goûté à Addis.
La mère s'empresse d'aller à la cuisine, et ramène une injera avec de la viande et une sauce, que nous partageons tous ensemble.
A la fin du repas, il me propose de goûter l'araki. Je n'ai aucune idée de ce que c'est, pourquoi pas...?
Il sort alors une bouteille en plastique avec un liquide transparent, et m'en sers une petite dose dans un contenant qu'on pourrait qualifier de "verre du dimanche".
Bon, au vu de la bouteille et de la quantité, ça a l'air d'être fort. "Juste les lèvres, hein...?" Je m'exécute et commence automatiquement à tousser tellement ça me brûle la trachée. Toute la famille en rigole.
Puis, c'est bientôt l'heure du match de foot.
Je quitte la famille en leur disant que je reviendrais. Pas une fausse promesse, je le pense vraiment.
Highlove a visiblement oublié qu'on devait rejoindre son ami, il m'emmène dans un autre endroit, juste en face de l'hôtel où était Alex.
Une porte en tôle et bois pourrie, on paie un droit d'entrée d'un birh pour deux et me voilà dans ce qu'on pourrait comparer à un lieu de culte, sorte de grand garage profond, avec des bancs alignés et une allée centrale. Au bout de l'allée, pas d'autel, mais un vidéo projecteur et un grand écran...
Le match commence, et à chaque fois qu'un téléphone sonne, le fautif se fait engueuler par les autres car la réception d'appels brouillent le signal vidéo et "freeze" l'image quelques secondes. Bon... Je mets mon portable en silencieux pour ne pas être le prochain à me faire regarder de travers...
Fin du match, nous allons dans un bar traditionnel semblable à celui de la veille avec les américains, Highlove ne veut pas que je lui paye un verre. Pire encore, il m'avoue que c'est la première fois de sa vie qu'il boit de l'alcool... Il est tombé sur le mauvais client, nous en sommes déjà à 4, mais ça m'apparaît comme un signe de reconnaissance et de confiance énorme.
Nous bougeons ensuite dans un bar plus "moderne", musique electro africaine (toujours plus forte) où quelques très belles filles endimanchées dansent. Nous rigolons, je désigne l'une d'entre elles et lui murmure "really really kondjo".
Je pars aux toilettes, et lorsque je reviens, cette même fille est assise à notre table, face à Highlove, une bière à la main... La fille ne parle pas un mot d'anglais, mais qu'est-ce qu'elle est belle! Il me fait signe d'approcher mon oreille et me dis que je peux passer la nuit avec elle, qu'il payerait pour moi. J'en étais sûr! Je décline la proposition gentiment, discute en amharique avec la demoiselle (qui avait 19 ans...!) et lui paie une autre bière. Elle me remercie en souriant et retourne danser.
Je parle de la suite de mon parcours à Highlove, que le lendemain je voudrais aller à Gondar.
Aussitôt, il me dit qu'il viendrait avec moi. Pas une proposition, une affirmation...! Ouch. Je dois vraiment être au plus profond de son cœur.
Nous discutons longuement (malgré le niveau sonore), et cet homme (de 26 ans) est la première et belle rencontre de 2014.
Il me raccompagne au Ghion, souhaite même m'accompagner jusqu'à ma chambre.
"Ne t'inquiète pas, je ne suis pas saoul, c'est la 25, tout va bien se passer!" dis-je en souriant...
Nous nous accordons d'un rendez vous à midi, heure européenne, puisque les éthiopiens ont un calendrier particulier.
Tout est décalé d'environ 15 jours par rapport au nôtre, c'est pour cela que le Noël éthiopien n'arrive que le 5 ou 6 janvier cette année.
Au niveau de l'horaire, la journée éthiopienne commence à 7h (1h, donc, horaire éthiopienne), et, de plus, l'année en cours en Éthiopie est 2006. Allez savoir pourquoi, il doit y avoir une raison religieuse la dedans, je n'ai pas fouillé...
Je rejoins ma chambre, toujours pas d'eau chaude, ce sera pour demain matin.
Je me couche, heureux.
J'aime l'Ethiopie, j'aime les éthiopiens.
zZzZzZz

Posté par fxlemaitre

Addis-Abeba -> Bahar Dar, Éthiopie // mardi 31/12/2013

Le 31/12/13, 14:01

28.57946437819.252222

Il fait toujours nuit noire quand je relève ma capuche pour scruter au dehors du bus. Nous sommes quelques farenjis, y compris 2 français de la région Grenobloise, Joël et Blandine (avec François-Xavier, on peut pas mieux faire, je pense, dans les stéréotypes des prénoms français...)
Je me rendors alors que le soleil se lève.
Soudain, un coup de coude me réveille. C'est Linda.
"Loook! There's so much to seeeee!"
Des babouins, et des enfants saluant avec le sourire le bus...
"So cuuuute...!"
Bon, ok, Linda, c'est ton premier voyage en Afrique, ça a l'air surnaturel pour toi, et pourtant, je trouve ça presque "normal".
Quelques kilomètres plus loin, le bus fait une halte au creux d'une vallée, pour une pause café le long d'une rivière. Les farenjis prennent les enfants en photo, je vais dans une cahute à l'ombre des fragments de tôle ondulée pour prendre le traditionnel café avec le chauffeur du bus et quelques locaux. Je commande un café, tout le monde me propose sa place sur un banc ou des chaises en plastique. Non merci, je vais rester debout, je pense rester assis suffisamment longtemps lors de cette journée...
Enfin réveillé.
La suite du parcours est magnifique. Des paysages grandioses, montagnes incessantes, assez certes au vu de la chaleur de l'altitude. Je n'arriverais pas à comprendre d'où peut provenir toute cette verdure et cette eau nécessaire à la vie (végétale et humaine) tant l'aridité de la région respire le no man's land.
La suite du parcours n'arrive, malgré tout, pas à me maintenir en éveil.
Vers 11h30, pause déjeuner à Debre Markos. 30 minutes seulement. Nous sommes environ à mi parcours.
Je pars m'asseoir à la terrasse d'un restaurant, vite rejoint par 3 Italiens, arrivés dans la nuit à l'aéroport, qui ont enchainé directement avec le bus. Visiblement très fatigués, la conversation n'est pas très constructive.
De la terrasse, je vois le chauffeur monter dans le bus, le démarrer, et alterner marche avant sur 2 mètres, puis marche arrière sur 2 mètres... C'est le signal. Je finis mon assiette rapidement quand il commence à klaxonner. En route.
Je saute dans le bus après un court arrêt aux toilettes, il était sur le point de partir. Moins une... Tout le monde est déjà à l'intérieur.
Les paysages de la suite sont similaires à ceux de la matinée, mais en descente, puisque Bahar Dar n'est "qu'à" 1000m d'altitude, sur les bords du lac Tana. Quelque chose me dit que ça va vraiment grouiller de moustiques...
Arrivée à Bahar Dar, il est 15h30. C'est assez étrange comment la lumière ici me choque, il paraît être 17h.
Le bus s'arrête pile devant le Ghion Hitel où je vais séjourner 2 nuits. Passée l'entrée, une grande allée bien verte mène à la réception.
J'avais réservé une "belle chambre" qui donne sur le lac pour 350 birhs par nuit, erreur du réceptionniste, ce n'est que 300. Tant mieux. En effet, ma chambre est la plus proche du lac, mais les barrières de tôle et les fils de fer barbelés séparant la zone hôtelière du sentier entourant le lac n'en font rien d'exceptionnel. Rien à voir avec ma case à pilotis donnant sur la lac Malawi à Nkhata Bay 2 ans plus tôt, mais qu'importe... Je ne suis pas à plaindre.
On est le 31 décembre, je suis en Éthiopie, c'est cool...
Une douche (froide) plus tard, je vais m'installer à la terrasse de l'hôtel, écrire quelques lignes avec... un Fanta ananas (encore), en contemplant le lac.
C'est donc le plus grand lac d'Ethiopie (environ 3500km carrés), et j'aperçois d'immenses oiseaux ressemblant à des pélicans (tsibo, je crois) par dizaines.
Je suis rejoint par Joël et Blandine, qui eux aussi passent 2 nuits au Ghion. Nous commençons à discuter, j'ai même des difficultés à parler français. Ils travaillent tous les deux dans le tourisme, c'est l'année des 40 ans de Blandine, elle rêve d'Afrique et d'Ethiopie depuis plusieurs années.
Petit sms à Alex, mon pote voyageur américain, qui nous rejoint par la suite avec Johnny, un autre américain qui voyage seul pour une longue période (indéterminée...).
C'est le 31, nous nous demandons comment célébrer la nouvelle année. Nous discutons en enchaînant les St Georges, jusqu'à nous décider à bouger. Nous tentons (en vain) de convaincre Joël et Blandine de nous suivre pour parcourir la ville. Hôtel semble un peu "pompette", il a l'air partant, jusqu'à ce que Blandine lui lance un "vas-y, chéri, si tu veux, je peux rester là toute seule..." avec des éclairs dans les yeux. Joël a compris, ce n'est pas ce soir qu'il fera la fête avec nous.
Johnny, Alex et moi faisons une halte où réside Alex, un peu frileux, pour prendre un pull.
On traverse ensuite la route pour rentrer dans un bar "traditionnel" pour une bière. A l'intérieur, qabaro (tambour) et Chra (sorte de violon à une seule corde tenu par le musicien comme un violoncelle avec une sonorité très particulière) et chants rythment l'établissement.
Nous nous faisons inviter à danser par les (encore plus belles!) éthiopiennes.
On change alors de crèmerie, cette fois, pour un bar plus "moderne". On s'installe en terrasse où l'on entame la conversation avec un groupe de jeunes locaux (2 garçons, 2 filles) qui nous invitent à les suivre. Johnny à l'air perplexe, Alex et moi à 100%...
On prend alors 2 tuk-tuks (les taxis bon marché locaux, similaires aux rickshaws indiens) pour rejoindre un bar à cocktail dans une autre partie de la ville. Vide. Totalement.
Nos commençons à discuter, à boire, à danser même si nous ne sommes que tous les 7 dans ce grand espace.
Au bout d'un moment, Alex et Johnny décident de se la jouer solo. Moi pas, ces jeunes sont vraiment sympas, je reste avec eux. Puis nous changeons d'endroit pour un véritable "club" cette fois, encore dans un quartier inconnu.
Comme d'habitude, la musique est archi forte, on commande des bières et on danse.
A minuit, les "happy new year!" surgissent et je décide de payer ma bouteille de Winter Palace (vodka). Au diable l'avarice, c'est le nouvel an et ce ne sont pas 400 birhs (15€) qui vont plomber mon budget...
On danse, on boit, on danse, tout le monde vient danser avec moi qui fait tâche au milieu avec mon maillot de foot éthiopien...
La fatigue et l'ébriété se laisse entendre, je décide de rentrer au Ghion.
A la porte du club, plusieurs tuk-tuks en file indienne...
"Ghion Hotel...?"
"30 birhs!"
Juste pour le principe, et parce que je sais que je suis un Farenji avec plus d'argent, je négocie à 20...
"OK!" dit-il avec un grand sourire.
Je monte dedans, et en fait la course s'avère être de 30 secondes. Je ne savais absolument pas dans quel quartier j'étais, en fait à 150 mètres à vol d'oiseau. J'en rigole. Il a gagné sa soirée.
Je rejoins ma chambre, je tente de voir s'il y a de l'eau chaude, toujours pas. Tant pis. Au lit...
zZzZzZzZ...

Posté par fxlemaitre

Addis-Abeba, Éthiopie // lundi 30/12/2013

Le 30/12/13, 10:23

28.57946437819.252222

Réveil en fanfare puisque Kume est en retard au travail.
Pour ma part, je décide de faire une grasse matinée, car il est vrai que je n'ai pas trop ménagé mon rythme de sommeil depuis mon arrivée à Addis et, de plus, le lendemain matin, je dois être à 5h du matin à la gare routière pour partir à Bahar Dar.
Avec un déjeuner copieux en compagnie de Sammy, nous retournons à l'ambassade kenyane récupérer mon passeport. Croisons les doigts pour qu'il soit prêt et que je n'ai pas acheté un billet de bus pour le lendemain dans le vent.
- "Jambo, Karibu...!"
Les gardes de l'ambassade me sourient, se rappellent de moi depuis vendredi.
La fouille à l'entrée est obligatoire, mais assez infantile. Quelques blagues... "Où as-tu caché la bombe...?" Puis mon sac à dos se referme, ils n'ont même pas remarqué mon Leathermann que je garde toujours avec moi, au cas où... Même si, j'admets, si je venais à l'idée de m'en servir pour un souci de sécurité, je ne sais pas si j'oserais le sortir.
Mon passeport est prêt, très bien, je me retrouve donc avec un visa kenyan valable jusqu'au 2 janvier, et un autre valable à partir du 5, même si je sais pertinemment que je ne rentrerais pas sur le territoire du Kenya avant le 15...
Je discute un peu avec la réceptionniste, afin de prendre des informations sur les postes frontière entre l'Ethiopie et le Kenya (assez sensibles en ce moment de l'autre côté à cause de conflits intra-communautaires) et le poste-frontière que je voulais emprunter au sud-ouest, après mon éventuelle visite de la vallée de l'Omo, ne m'est absolument pas recommandé car il est situé seulement à quelques kilomètres du territoire Sud-Soudanais.
Tant pis, je devrais emprunter la route par Muyale, qui file tout droit au Sud vers Nairobi, ce qui va me faire un sacré détour pour virer vers l'ouest et l'Ouganda plus tard. Et je voulais aussi éviter Nairobi, considérée comme une des plus dangereuses villes d'Afrique (après Johannesbourg et Lagos, au Nigeria) avec son charmant quartier d'Eastleigh surnommé "Little Mogadishu"... Allez savoir, mais je ne pense pas que ce soir pour ses spécialités culinaires somaliennes...
Sammy et moi retournons en ville pour se balader, puis rejoignons Kume, toujours au même endroit. Je n'aimerais pas être son dentiste dans quelques années, car les anciens consommant le produit ne me font pas envie d'un point de vue dentaire.... Les dents sont rongées, noircies autour des gencives...
Sammy me commande un taxi pour le lendemain matin, à 4h30, le lever sera donc à 4h... Aïe. Ça va piquer...
Je retourne un peu plus tôt chez Kume préparer mon sac, pour mon départ à Bahar Dar, et je me couche assez tôt (22h).
zZz.....
Vers 1h du matin, dormant profondément, la sonnerie du téléphone de Kume me réveille. De nouveaux couchsurfers argentins arrivent chez Kume. Je change de matelas pour leur laisser le double, et à leur arrivée une heure plus tard, ils se présentent, et s'installent dans un boucan interminable...
Quand ils s'endorment, ce sont leurs ronflements qui m'empêchent de dormir.
Je ne me rendormirais pas, je fais de mon mieux pour ne pas les réveiller lors de mon départ, et je tombe sur une note que m'a laissé Kume alors que je m'étais endormi.
"Brother, j'ai vraiment passé du bon temps avec toi, je te souhaite le meilleur pour la suite, on se revoit dans quelques jours, à ton retour à Addis. Much love, Kume"
Touchant...
4h32, j'appelle Yared, le taxi que m'a réservé Sammy la veille. Il est déjà devant le portail. Wow... A l'heure... C'est assez rare pour le souligner.
Les rues sont vides mais quelques piétons marchent le longs des rues sombres d'Addis, nous manquons d'en renverser quelques uns, tellement les phares du taxi sont efficaces.
À la gare routière, le bus arrive, les bagages se chargent dans la soute, je suis au second rang, à côté d'une australienne, Linda, dont c'est le premier voyage en Afrique. Elle m'explique ses soucis avec sa carte MasterCard, puisque les Visa sont beaucoup plus acceptées dans les distributeurs, comme dans les restaurants.
Un écran à défilement à LED dans le bus nous fait exploser de rire "Sky Bus System: German Technology, Chinese Price" ... J'adore...
Le bus part avec seulement 7 minutes de retard, je mets ma capuche et tente de finir ma nuit....
zZzZzZz..

Posté par fxlemaitre

Addis-Abeba, Éthiopie // dimanche 29/12/2013

Le 29/12/13, 10:21

28.57946437819.252222

Je me fais réveiller par Alice qui part vers 8h pour l'aéroport, prendre son avion pour Kampala, en Ouganda. Elle va y rester une dizaine de jours, c'est dommage, puisqu'on aurait bien aimé continuer un bout de route ensemble...
Le dimanche est plutôt tranquille. Pas trop la gueule de bois, mais malheureusement, encore une fois je ne peux avaler que des bananes. Je passe une bonne partie de la journée chez Kume à discuter avec lui, à lire, à écrire...
L'après-midi, re-belote. Khat puis chicha sont au programme pour Kume.
Je passe mon tour sur le khat, je décide plutôt d'aller faire un tour dans le quartier. Je le retrouve à la "chicha place" en fin d'après-midi, où sont encore Sammy, Achew, Jitu et aussi Alex, le voyageur américain.
Kume ne fait pas long feu là-bas, Sammy, Achew et moi décidons d'aller regarder Chelsea-Liverpool dans le bar d'un hôtel chic à proximité.
Ici, c'est assez hallucinant comme le championnat de football anglais est suivi. Nous sommes une bonne quarantaine, séparés entre pro-Chelsea et pro-Liverpool.
À l'issue du match nous partons dans un restaurant, soi disant le plus vieux d'Addis (mais j'ai quand même l'impression que plusieurs établissements se partage le titre de plus vieil hôtel ou plus vieux restaurant d'Addis...) où nous dînons, et où je goûte le "tedj", hydromel éthiopien qui est servi dans une espèce de fiole qui me rappelle les cours de SVT en classe de 4ème...
Retour à la casbah, où Kume est en léthargie totale devant des séries américaines...
Pas grand chose à dire aujourd'hui....
zZzZzZ...

Posté par fxlemaitre

Addis-Abeba, Éthiopie // samedi 28/12/2013

Le 28/12/13, 10:20

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Réveil en pleine forme. Cool! Je suis d'attaque pour aller visiter Addis et ses alentours avec Nahom et sa voiture.
Mais d'abord, nous allons dans le centre et le quartier de Piazza pour connaître les possibilités d'aller au Nord mardi. Mon passeport devrait être en ma possession le lundi après-midi, je prends un risque car même si une ambassade est une ambassade, ça reste de l'administration... Africaine, par ailleurs.
Tous les bus pour Lalibela (qui est un des coins les plus prisés d'Ethiopie par les touristes à cause des églises et monastères du XIIème et XIIIème siècle) sont complets. Je m'accorde un petit répit de réflexion le midi, Nahom me laisse car il a rendez-vous chez le dentiste (il lui manque 3 dents de devant puisqu'il a chuté lourdement de manière alcoolisée 3 semaines auparavant...).
En déjeunant, entre la carte et mon guide touristique, je lis un peu plus les pages histoire, culture... Passionnant. Impressionnant, même, moi qui n'ait pas payé une entrée dans un musée depuis quelques années...
Ok. Let's go. J'irais à Bahar Dar mardi, au bord du lac Tana (le plus grand lac éthiopien) retrouver mes potes les moustiques. Tiens, mardi on sera le 31. Nouvel an à Bahar Dar en Éthiopie, tout seul, ça sonne plutôt bien.
J'achète un ticket pour un "vrai" bus dans une société que s'appelle SkyBus. Le plus confortable transport en commun d'Ethiopie, je pense...
Après ça, je vais changer des euros dans une banque. Je vais quand même garder 40€ "au cas où", même s'il me reste quelques schillings kenyans et tanzaniens de mon voyage en 2012 avec Marta... Mais bon, je n'aurais pas de quoi dormir non plus...
Après quoi, je décide de me perdre dans les quartiers d'Addis, maintenant que je sais comment rentrer chez Kume tranquillement pour pas cher. Je m'échappe du quartier de Piazza où tous les farenjis sont concentrés, au vu des infrastructures proposées ici: hôtels, banques, bureaux de change, tour opérateurs, restaurants, café internet, etc...
Ce qui est assez hallucinant, c'est que les "faux guides en qui il faut faire confiance parce que c'est ton ami pas pas aux autres") ne sont concentrés que dans un rayon de 100m autour de Piazza.
Dès lors, on est tranquille (sans non plus que ce soit le souk de Marrakech...) et je me perds tout doucement dans une direction inconnue... Cool!
Quelques gamins mendient ("gimme money, gimme money!"), mais mes réponses en amharique leur coupent le souffle et les conversations s'engagent...
Un peu plus loin, la faim se fait ressentir. Pas que pour moi... Des mecs dorment par terre sur le trottoir, de plus en plus de gens mutilés, femmes avec enfants mendiant, mais un grand sourire avec "salamneï" (comment ça va?) ou "denanér" (bonjour) règlent le problème de la manière qu'avec les enfants, en souriant...
Ok, il se fait un peu tard pour le déjeuner, à l'aventure... Une façade avec quelques lettres en amharique, une porte ouverte, une table avec une toile cirée et des verres, je rentre.
C'est bien un restaurant. Stupeur et curiosité quand je rentre à l'intérieur, les regards se croisent et les locaux sont intrigués.
- Englisigna? ("Vous parlez Anglais...?")
-Aïdelem... ("Non...")
Bon, allez c'est parti, je connaît le nom d'un seul plat (injera), eau, Fanta, on va se dépatouiller avec ça...
Un repas peu coûteux (moins de 2€...), quelques nouveaux mots appris, quelques pages d'histoire éthiopienne...
A la fin du repas, je continue dans ma direction inconnue, et je m'arrête à un café. Sur la terrasse de celui-ci, 2 hommes que je salue, qui me répondent en souriant. Encore. Automatiquement, je leur demande si je peux me joindre à eux.
- Chigréélam! ("Pas de problème!")
Je commande un café en amharique puis s'ensuit une longue leçon avec ces 2 locaux, dont un s'appelait Chewchew ("tchouchou")!
2 heures autour d'un café, remplissant quelques pages de mon calepin, j'ai mal aux joues tellement je souris...
Retour à Piazza en marchant, à travers de quartier ouvrier où les boutiques sont alignées par genre: ferrailleurs, puis pièces automobiles détachées, puis vitriers, puis électronique...
Je reprends un minibus pour retourner chez Kume et l'attendre, parce que c'est samedi et nous avons prévu de sortir tous les 2. Il arrive quelques minutes après moi, avec Alice, la couchsurfeuse américaine. Le dîner ne se fait pas attendre, puis Sammy, sa femme, Achew et Jitu nous rejoignent pour prendre un verre. Après quelques bières (je décide d'essayer de nouvelles bières locales, la Dashen puis la Meta) et nous sortons dans une boîte très select, l'Illusion, réputée dans tout Addis. A l'entrée, les videurs rigolent de nous voir arriver, Kume, avec mon sweat capuche Cult of Luna, et moi, avec mon maillot de foot éthiopien.
La salle est vide, il est tôt (23h). Le dancefloor est assez drôle, des pavés à LED au sol, des stroboscopes et des lasers au plafond. Alice et moi commençons à danser tous les 2 sur le dancefloor lumineux, tandis que nous sommes observés par les locaux alignés autour du bar.
La salle se remplit, les gosiers aussi, jusqu'à ce que nous soyons presque 200 personnes. Alice et moi-même dansons non-stop...
Retour au bercail, cette fois nous ne sommes que 7 dans la voiture d'Achew qui conduit manifestement en état d'ébriété certain... Heureusement les avenues sont larges et vides à 5h du matin...
Je m'effondre sur le canapé...
zZzZzZz...

Posté par fxlemaitre

Addis-Abeba, Éthiopie // vendredi 27/12/13

Le 27/12/13, 10:18

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[Je vais commencer à essayer de condenser un peu, parce que je pense que je pourrais écrire un livre sur ce que je suis en train de vivre...]

Vendredi 27, j'ai bien dormi, ça faisait longtemps... Kume décide de ne toujours pas aller travailler mais je me dis que je vais me la jouer un peu plus solo aujourd'hui... Surtout ne pas refaire le même parcours prédessiné (khat, chicha, bars...) que les jours précédents.
Nahom, le colocataire de Kume, a une voiture, et, aux environs de midi, nous propose de nous conduire en ville avant qu'il ne rejoigne l'université.
A vrai dire, je n'avais pas vu grand chose de la ville d'Addis jusqu'à présent, comme Kume habite dans un quartier un peu excentré du "centre".
Nous partons donc en voiture dans un quartier nommé Arat Kilo ("quatre kilos"). Nous nous asseyons à une terrasse pour le déjeuner, le café est toujours aussi fort et efficace, la nourriture excellente.
Après le repas, Kume décidé de quand même aller au travail, et Nahom me propose de m'accompagner à l'ambassade du Kenya pour que je règle mon histoire de visa foiré par l'ambassade du Kenya de Paris...
A l'arrivée devant le portail, le drapeau kenyan et le "Karibu" (bienvenue) peint sur la façade me fait sourire et ressortir quelques mots de swahili. Pas de pot, on arrive trop tôt (lunch time), on va donc boire un café (ça fait un peu trop, 3 cafés éthiopiens en l'espace d'une demie-journée...)
Nous discutons pendant une bonne heure, de la vie, de voyage, de mes motivations à voyager seul, du coût de la vie en France, en Éthiopie, etc... Je n'avais pas tellement discuté avec lui jusqu'à présent et il est très intéressé ET intéressant.
De retour à l'ambassade kenyane, les "Karibu", "jambo" (bonjour), "asante sana" (merci beaucoup) et "polé polé" (expression swahilie pour dire "tranquille tranquille, pas de problème") fleurissent.
Mon visa existant est inextensible. Je dois demander un nouveau visa pour mon entrée au Kenya, et tout refaire, le visa ne sera prêt que lundi après-midi. Bon, ça veut dire que je serais à Addis jusqu'à mardi matin...
Dans le hall de l'ambassade, une télé avec CNN, premier contact depuis quelques jours avec le monde international, une histoire de bateau coincé en Antarctique...
Nahom me laisse pour l'université. Je ne peux pas lui en vouloir, cela fait 4 heures qu'on est ensemble...
Enfin, je décide de prendre les "vrais" transports locaux (pas les taxis de la ville, mais les minibus, les vrais, les pourris où l'on est 14 à l'intérieur...)
Retour à Arat Kilo. Prix de la course: 1,45 birh (0,07€...?). Dans le premier, tout le monde rigole quand je commence à parler amharique, et finalement, sont impressionnés par la vitesse à laquelle j'apprends (moi aussi, d'ailleurs...).
"Warradje" pour dire au chauffeur de s'arrêter lorsque l'arrêt approche...
Je rentre dans une belle librairie pour acheter un petit bouquin anglais / amharique, parce que je commence à saturer d'écrire toujours sur mon petit carnet.
"Amharic for Visitors". Parfait. 36 birhs, soit un peu moins de 2€...
Dès lors, je sors et je me mets à étudier à la terrasse d'un café. Je commence à discuter avec le serveur, ça progresse...
Ensuite quelques courses "utiles"... Du gel douche, des recharges pour mon téléphone (si vous voulez m'appeler ou m'envoyer des SMS, c'est le +251 939 70 77 24), du papier toilette (...oui, n'y en a que très peu, je vous laisse imaginer la première fois qu'on se retrouve face-à-face avec un seau d'eau comme papier hygiénique...), un tshirt de l'équipe de football nationale éthiopienne, petite connexion à internet pour envoyer un email aux parents qui s'inquiètent peut-être, poste pour les timbres, cartes postales, etc...
Une journée pas très efficace, en somme, mais je m'immerge de plus en plus dans cette ville et cette culture, tout en empruntant les minibus.
Le soir, je rentre chez Kume, on mange un burger en regardant des épisodes de Big Bang Theory...
zZzZzZz....

Posté par fxlemaitre

Addis-Abeba, Éthiopie // jeudi 26/12/2013

Le 26/12/13, 10:25

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Je ne fais pas de dessin sur la journée du lendemain de notre célébration de Noël. Gueule de bois, je me sens faible et fiévreux, envie de vomir... Et ça m'arrive finalement.
Je pense que la combinaison de la veille "voyage + fatigue+ khat + une quinzaine d'UTL" ne fait pas bon ménage. Certes, un bon moyen de commencer 2 mois de vacances...
La seule chose que je pense pouvoir avaler, ce sont des bananes. Ça tombe bien, il y a des carrioles de vente ambulante plein la rue. Je me décide a sortir en début d'après-midi pour me procurer des fruits salvateurs. La douche l'est aussi.
Pris d'un regain d'énergie, je rejoins Kume à la "chicha house" de la veille. Pas de khat pour moi, ça va aller... La fumée seule est apaisante.
Là-bas, la même équipe que la veille, Kume, Sammy, Achew, Jitu et moi, avec quelques anciens parlant peu anglais qui décident de m'apprendre un peu plus d'amharrique. Armé de mon carnet et de mon stylo, j'ingurgite, j'arrive désormais à compter jusqu'à 50, c'est déjà pas mal.
Les éthiopiens sont d'un naturel très souriant, accueillant, chaleureux. Ça fait vraiment du bien.
Nous rejoignent alors 2 américains: Alice (couchsurfeuse d'origine coréenne dormant aussi chez Kume le soir) travaille à Johannesburg et profite de quelques jours de vacances pour découvrir l'Ethiopie, et Alex, un ancien analyste financier qui a démissionné, et qui a pris un an pour faire un tour du monde. Il arrive du Caire, il en est à 5 mois après l'Asie.
On partage des moments de voyage, nos itinéraires respectifs...
J'ose ouvrir une bière ("soigner le mal par le mal") et finalement, ça me remet un coup dans le moteur.
Kume, Alice, Alex et moi laissons Sammy, Achew et Jitu pour dîner.
Nous rentrons dans un bar restaurant où la musique est, comme à son habitude en Afrique, très forte. Nous trinquons avec une St. Georges (bière nationale, St Georges est le patron de l'Ethiopie) avant que 2 filles ne nous rejoignent.
"Des bombes" nous dit Alex.... Il a prévu de passer la nuit avec l'une d'entre elles. Alice et moi discutons beaucoup de l'Afrique du Sud, et de notre impression sur l'Ethiopie. Nous avons tous les deux le même sentiment. Ce pays, fort de sa culture et de son histoire (c'est le seul pays africain qui n'a jamais été "colonisé", hormis l'invasion et le carnage de l'Italie de Mussolini au milieu du XXème siècle) est l'un des pays authentique mais tellement diversifié. Juifs, orthodoxes, musulmans, animistes...
Elle comme moi avons tous les 2 une sensation de sécurité incroyable ici, en comparaison avec le Kenya ou encore l'Afrique du Sud. Les gens sont si gentils et accueillants....!
Le repas est servi. Encore une injera, mais cette fois avec des "tibs", morceaux de bœuf épicés.
Après quelques St Georges, nous décidons de sortir et de rejoindre le reste de la bande, dans un club, le Fun Zone, en fait à 2 pas de là où vit Kume.
Je n'ai aucun repère géographique de là où je dors. Je sais juste que c'est à 5 minutes à pied de l'ambassade du Nigeria.
Sammy, Achew et Jitu ont pris quelques longueurs d'avance sur nous, ils boivent de la Winter Palace, soit disant de la "vraie vodka russe".
Le club paraît assez chic, Alice et moi commençons à "faire fumer le dancefloor". Puis la foule arrive, Kume décidé de nous emmener dans un endroit plus "fancy". Nous voici donc tous les 9 devant la voiture d'Achew.
"Chigrélaam" qu'il dit (pas de problème...)
A notre arrivée au Concorde Club (en un seul véhicule et un seul morceau...!), nous devons payer un droit d'entrée. Je me dis que l'endroit doit être très select et privé...
En entrant, une boîte de nuit avec un dancefloor occupé par 4 danseuses, 4 danseurs et un groupe musical typiquement éthiopien. Pas beaucoup de gars, mais une grande quantité de filles sur leur 31, toutes plus belles les unes que les autres, malgré l'accoutrement talons / robe moulante super courte / maquillage à la truelle.
Nous nous faisons installer dans un espèce de "carré VIP", puisque nous sommes 3 farenjis parmi le groupe. Vient alors un numéro de rock acrobatique (surréaliste!) auquel se fait inviter Alice.
Enfin, le dancefloor se vide et laisse place aux clients pour danser. Alice et moi entamons la danse pendant que les locaux regardent la chinoise et le musulman (nous 2...) avec un œil sidéré.
La température monte, nous sommes de plus en plus nombreux sur la piste et je me retrouve avec plusieurs filles autour de moi pour un bon moment là-bas (quel tombeur...!).
La nuit est longue, je danse comme un fou puis rentre en taxi chez Kume...
zZzZzZ

Posté par fxlemaitre

Addis-Abeba, Éthiopie // mercredi 25/12/2013

Le 25/12/13, 16:05

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Joyeux Noël!" Ce sont avec ces mots (en français s'il vous plait...!) que Kume me réveille...
Oui c'est Noël.
Premier Noël pour moi sans ma famille. Bizarre... Mais je me sens bien.
Après une courte toilette, nous sortons dans le quartier pour aller prendre un petit déjeuner. Les rues sombres et vides lors de mon arrivée la veille au soir sont soudainement mouvementées, pleines, colorées... "Here I am".
La petite marche jusqu'au café nous fait rencontrer plein de gens, tous souriants, chaleureux.
Le petit déjeuner qui suit le "buna" (café éthiopien, qui réveille comme rien au monde) est une combinaison de jus sur différents étages: mangue, papaye, avocat... Le tout dans une chope de bière, ça ressemble à ces bocaux remplis de sables de couleurs différentes.
Par la suite, Kume m'emmène dans un endroit où se pratique le khat (prononcer "tchat"). On rentre dans une espèce d'arrière-cour sale, sombre, pour finalement s'asseoir dans une pièce sombre, avec des feuilles au sol, des murs écailles, et quelques banquettes d'un confort sommaire le long des murs.
Le khat est en Éthiopie une herbe qu'ils mâchent, parfois pendant des heures, accompagné de cacahuètes et d'une bouteille d'eau. Le principe est simple: khat, cacahuètes, eau... Et ainsi de suite. Ça met dans un état super zen sans être fort. Ici, ce n'est pas considéré comme une drogue, et pourtant tout le monde fait ça dans des endroits clos, généralement sombres, insalubres (cet endroit aurait pu être une "crackhouse"...), se cache, et prends le soin d'emballer les branches de khat dans du papier journal, le tout dans un sac plastique.... Presque tout le monde fait ça ici, et pourtant, tout le monde se cache. Étrange...
Bon, ben, c'est Noël, j'ai l'impression que je ne pourrais pas passer à travers cette coutume locale. En avant Guingamp...
Tout en mâchant, je commence à avoir de sérieuses discussions avec Kume. Il parle un anglais avec un américain parfait, je comprends que c'est sa raison de vivre. Sa femme est aux USA, et il est en train d'obtenir son visa pour aller vivre la-bas.
Il me parle aussi de sa manière dont CouchSurfing a changé sa vie. En effet, il n'est jamais sorti d'Ethiopie, et c'est grâce aux nombreux couchsurfers qu'il a accueilli qu'il découvre le monde. Une discussion très intéressante.
Je commence à me sentir bien, détendu et relax au bout de 2 bonnes heures de khat. L'effet n'a rien de cannabique, il est beaucoup plus léger et plus agréable... Je ne sais pas combien de branches j'ai usé, ni combien de sacs de cacahuètes, mais j'en suis à mon troisième litre d'eau.
Les amis de Kume m'apprennent quelques mots et expression d'amharrique, que je prends le soin de noter dans mon carnet.
Changement de lieu, changement d'ambiance.
Nous montons un peu plus loin le long de la route principale (du quartier) pour finalement prendre une ruelle et frapper à un portail en fer. On nous ouvre. Une cour, une maison avec une petite terrasse...
On rentre à l'intérieur, en prenant le soin de se déchausser avant de rejoindre la pièce principale. Là aussi, le décor est assez semblable, en plus propre, avec des banquettes et des coussins. Des gens mâchent. Re-belote, sauf que je renonce au khat cette fois. Plutôt chicha.
Arrivent alors les amis de Kume. Sammy, qui est patron d'une boîte d'informatique, plutôt fortuné, Ashew, un chouette gars plutôt discret qui ne parle pas trop anglais (mais c'est celui qui a une voiture dans la bande...!) et Jitu, sa copine, la plus belle éthiopienne que j'ai vu et que je ne verrais jamais je pense. Je ne vais pas faire une généralité sur les éthiopiennes, mais j'ai envie de dire que TOUTES sont magnifiques.
Sammy, Kume et moi discutons bien autour de la chicha que l'on partage. Je bois même mon premier Fanta ananas de ce périple. C'est con, mais il n'y en a pas en Europe, et je suis fan de cette boisson!
Kume et moi décidons finalement d'aller dîner tous les 2. Nous entrons dans un restaurant où nous commandons de la cuisine locale. Ici, la base c'est l'injera, une sorte de grosse crêpe assez épaisse, souvent large, étalée sur un grand plateau, ou en rouleau. Si elle est étalée, la garniture est versée au milieu de l'injera, et il suffit d'en déchirer un morceau avec la main (droite! surtout pas la gauche!!!), de venir attraper de la garniture dans le morceau de crêpe, et de porter ses doigts à la bouche. Ne jamais se lécher les doigts non plus, c'est très mal vu...
Kume se dévoile beaucoup, encore, sur sa vie, les étapes qu'il a du passer, ses frères et sœurs qu'il a élevé tout seul quand il habitait encore à Mekele, au nord d'Addis. La discussion tourne à la confession... C'est impressionnant ce que ça fait du bien de se sentir confident de quelqu'un qui te connait à peine, et de ressentir la même chose. Pour moi aussi. Je lâche tout...
Kume m'apprends un proverbe en amharique, je tombe amoureux de cette phrase. En rentrant, je me ferais tatouer de l'amharique sur le bras gauche, c'est décidé. Une phrase qui révèle exactement ma façon de penser et de voir les choses en ce moment. Positivement.
Ça fait un bien fou, on se prend dans les bras. Il m'appelle "bro"...
On décide par la suite d'aller célébrer Noël dans un club local.
Le premier me fait penser à la Mine un vendredi soir à 23h.... Il n'y a que des jeunes. Filles...
A la seconde où je rentre, j'ai l'impression d'être un ver dans un poulailler. Ça jacasse, ça rigole, ça regarde du coin de l'œil...
Nous restons boire 2 bières (nouvelle unité de temps instaurée entre nous...!) puis nous allons dans un autre endroit.
Moins sombre, moins "club", avec plus de musique éthiopienne, Kume tombe sur deux amis de son enfance là-bas. On boit des coups ensemble, je commence à danser, au milieu du bar, avec tous les mecs qui me rejoignent en m'offrant à boire et me souhaitant joyeux Noël. Je pense être le seul "farenji" (blanc, touriste) à 300 mètres à la ronde. Sur le mur, une affiche avec un père Noël: "MARRY Christmas"....
J'en arrête plus de sourire tant les gens sont sympathiques, tant je me sens bien (peut-être l'alcool et le khat, certes...) et ça faisait vraiment longtemps que je ne m'étais pas senti comme ça...
Les UTL (Unités de Temps Liquides) s'enchaînent, Kume et moi nous débridons sur le dancefloor, le bar se remplit, le son monte, la température aussi...
Kume a une philosophie qui se résume en 4 lettres: ACHW: "Anything Can Happen on Wednesday"... Ça tombe bien, on est mercredi, et en plus, c'est Noël...
Je me sens super bien, entouré de gens qui me souhaitent un joyeux Noël, je danse comme je n'ai jamais dansé. Bon certes, je commence à être un peu pompette (...). Mais ça ne m'était jamais arrivé de boire autant et de rigoler un jour de Noël, à part peut-être une fois avec mon père et mon oncle Pascal (j'entends d'ici ma mère lire ces lignes et faire "ROOOOOH!!!")... Wink
Bref, la suite est inévitable, Kume et moi enchaînons avec un troisième club, où l'on reste quelques UTL de plus, puis nous rentrons chez lui en taxi en titubant un peu (nous, pas le taxi...)
zZzZzZz...

Posté par fxlemaitre

Istanbul, Turquie -> Addis-Abeba, Éthiopie // 24/12/2013

Le 24/12/13, 16:50

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Réveil après une courte nuit (quelques heures...) et café sur la terrasse sympathique avec Manue avant de descendre à pied dans le quartier d'Eminonu, en passant par le mythique pont aux pêcheurs.
Quelques emplettes au programme pour le réveillon de Noël que Manue va passer le soir, ballade dans les ruelles commerçantes du quartier, pide comme en-cas, et finalement la short list de courses de Manue se transforme en plusieurs sacs plastiques remplis d'achats dans divers endroits du quartier. Très chouette!
Sur la route du retour, de discussion en discussion, nous nous arrêtons boire un salep sur une terrasse face a la Tour de Galata, au soleil, toujours très agréable...
Le moment est venu de rentrer chez Manue pour que je récupère mes affaires et prendre la navette pour l'aéroport place Taksim. Un coup de téléphone à Kume (mon hôte éthiopien à Addis via Couchsurfing.org, dont je n'avais plus de nouvelles depuis 1 mois malgré plusieurs mails...) pour lui demander son adresse lors de mon arrivée en Éthiopie, pour me rassurer sur la seule chose qui était planifiée lors de ces 2 mois à venir... Me voilà rassuré, je peux quitter Istanbul l'esprit tranquille.
Je quitte Manue en me disant qu'en terme de rencontre, celle-là était vraiment top.
Manue, merci mille fois!
Dans la navette me conduisant à l'aéroport, je tombe sur un groupe d'une quarantaine de CRS turcs en tenue de combat (bouclier, matraque, fusils automatiques, masques à gaz...) courant de rue en rue, certainement pour éviter une émeute comme il y a eu ces derniers mois (puissance 10000) à Istanbul en protestation au gouvernement.
Les mouvements des policiers turcs gênent considérablement la circulation, mais j'arrive quand même bien à l'heure à l'aéroport d'Istanbul pour prendre mon avion...
Un café, une dernière cigarette (dans la pire zone fumeur d'aéroport jamais visitée!) et me voici dans l'avion pour Addis...
Encore une fois, je ne vais pas voir grand chose du vol (de nuit), je me réveille quasi automatiquement pour le dîner de Noël (soit dit en passant, qui n'a rien d'exceptionnel, Turkish Airlines oblige...), hormis un magnifique lever de lune rougeoyante en survolant le Soudan, quelque part à l'est de Khartoum dans le désert... Wow.
J'ouvre enfin mon guide sur l'Ethiopie pour la (presque) première fois afin de lire les pages "histoire" et "culture" de la civilisation éthiopienne qui a l'air d'être très fournie, ce qui me promet de très beaux moments et endroits en perspective...
A l'approche de l'aéroport, par le hublot, je découvre une étendue de lumière impressionnante, qui laisse deviner la taille de la capitale éthiopienne...
L'arrivée à Addis se fait sans encombre vers 1h du matin. Vite débarqué de l'avion, je me félicite d'avoir fait mon visa éthiopien à l'avance, tant la queue au comptoir des visas est longue... Je passe l'immigration sans encombre, en donnant une adresse bidon d'hôtel pour mon lieu de séjour.
Les bagages tardent à arriver... Je commence à paranoïer sur le fait que mon sac se soit perdu lors des 22 heures de transit à Istanbul, mais au bout d'une bonne demie heure, le voilà.
Un premier retrait de la monnaie locale, le birh éthiopien (prononcer "beur") à un distributeur me fait croire que je suis riche. En effet, 1 birh équivaut à 0,04€, sachant que le plus gros billet est de 100 birhs, je me retrouve avec une énorme liasse pour un premier retrait de 2500 birhs...
Maintenant il faut que je prenne un taxi pour rejoindre Kume, que je réveille en téléphonant à cette heure tardive, pour qu'il explique au chauffeur (fort sympathique) comment venir chez lui.
Une petite leçon d'amharrique s'ensuit dans la voiture pour apprendre quelques formules de politesse.
J'arrive chez Kume, il est presque 3h du matin, il m'indique à peine le canapé sur lequel je vais dormir, je m'effondre...
zZzZzZz...

Posté par fxlemaitre
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