blog d'un Lusisien en Vadrouille

Newsletter 30

Le 11/11/12, 16:40

28.2611197259.21527828125

Buenos dias à toutes et à tous

Le Chili, c'est bien connu, c'est tout en longueur. Et en plus, arrivé au nord de la Patagonie, c'est le drame, y'a plus de route. 3 solutions sont possibles pour les voyageurs que nous sommes: la croisière de quatre jours à travers les fjords, le bus de trente heures qui passe par l'Argentine ou le saut de puce en avion.
Hé hé, avec toutes ces nuits froides passées sous ma tente, j'ai les moyens de me payer un trajet en aéronef, comme les survivants.
Et hop, direction Puerto Natales en passant par Punto Arenas.
Dans cette ville basée sur l'activité touristique, ma guesthouse est assez chère mais en contre-partie le petit dej est royal. Après avoir pantagruelisé de bon matin, je mets le nez dehors pour me balader dans une ville déserte. Quasiment tout est fermé, chose très rare, et les chiliens s'échauffent les esprits pour les élections municipales dimanche prochain.
J'entends quand même quelques bruits caractéristiques un peu oubliés chez nous, celui des pneus à clous, preuve d'un climat assez rude.

Même motif, même punition. J'apprends de la bouche d'un guide que la grande boucle est fermée. On est trop tôt dans la saison et la passe Gardner est encore enneigée.
Mais c'est quoi cette boucle, c'est quoi une passe, c'est qui ce Gardner? Help!
Okay, bon, pour les quelques personnes qui auraient oublié, je rappelle que Puerto Natales est célèbre pour son parc national des torres del paine avec l'un des treks les plus connus dans le monde, celui du W.
Comme M. est super motivée pour faire ce trek avec bibi et qu'elle ne viendra que dans 6 jours, je m'en vais faire un peu d'échauffement dans le sud du parc à défaut de pouvoir faire le grand tour.
Et en plus j'aurais la chance de tout payer au tarif pleine saison, le bus, l’hôtel, l'entrée du parc. Là, la neige, elle a pas gelé les prix.
L'administration qui s'occupe des parcs au Chili s'appelle le conaf, ce qui fait déjà 4 lettres en commun avec le qualificatif qui leur sied le mieux.
L'un dit "ouvert", l'autre dit "fermé", un autre " vas-y et si c'est fermé tu reviens." Des pros!
Je vais donc prendre des chemins sûrs pour éviter de marcher deux jours pour des prunes.
1er jour sous le soleil mais un vent de face à vous rendre fou. A tel point que je mets mon joli bonnet, cadeau ô combien utile de ma sœurette.
Musique, bonnet, je chemine dans cette partie sud totalement déserte et j'arrive au premier campement que j'ai pour moi tout seul.
Réveil sous la pluie, qui me fera l'honneur de m'accompagner pendant les 4 prochains jours.
Oh le menteur, même pas vrai, j'ai eu quelques éclaircies à la fin pour compenser des averses de neige et de grêle que j'ai affrontées vers le glacier grey.
Au troisième jour, je campe carrément sur un lit de boue. Avec mon matelas pneumatique, je trouve cela finalement assez confort. Mais à remballer la tente, c'est un peu dégeu surtout avec les doigts engourdis par le froid!
Au détour d'un chemin, je vais surprendre un lapin. Un petit, mais avec un ENORME manteau de fourrure. Pas bête le lapinou!
C'est comme le guanaco, le lama patagonien, très poilu, ou encore le nandu, un petit émeu très...plumeux?
Sous le rare soleil, les paysages sont magnifiques, les couleurs incroyables. Le glacier produit de magnifiques icebergs bleutés.
Malheureusement, mon appareil photo est devenu hyper récalcitrant. Sable fin du Pérou + humidité ambiante = c'est la cata.
Il refuse parfois de s'ouvrir, de faire le focus, de se fermer, de zoomer. C'est un peu galère, rageant, je peux oublier les photos instantannées.
J'ai même raté de superbes images d'un oiseau assez rare dans le parc d'après le guide, le carpintero patagonico à tête rouge. GRrrrr....
Et encore, je vous dis pas que ma batterie de secours s'est mise en court-circuit et a grillé.

Me voila bien échaudé, je peux rentrer à Puerto Natales pour accueillir M. avec un petit cadeau pour elle qui collectionne les sables de ce tour du monde: un petit sachet de cendres tout droit sorti du volcan puyehue.
Un truc que j'aime bien chez les filles, c'est le coté imprévisible, non rationnel parfois, avec un sens pratique hors du commun. C'est vrai, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, voire très compliqué. Résultat, d'un transfert que des centaines de milliers de touristes font par an pour aller aux torres, M. a voulu inaugurer une nouvelle voie et se retrouve dans la galère des transports argentins et de sa route 40, dans l'incapacité de me rejoindre avant plusieurs jours.
Tant pis, je profite de ma nouvelle popularité à la guesthouse (celui qui revient de 5 jours d'enfer et qui y retourne) pour aider la gente féminine cosmopolite à préparer le trek du W.
Elles appréhendent la météo et je leur cite le panneau philosophique dans le parc "Ne nous demandez pas le temps qu'il va faire, on ne sait pas".
Après un jour de repos et un réapprovisionnement substantiel en victuailles réconfortantes (des pâtes), je retourne au parc sous un franc soleil et une légère brise, genre 160km/h en pointe. Parfois il est impossible d'avancer, faut se planter dans le sol pour résister. J'ai même vu des gens être renversés avec la prise au vent du sac. Bref, encore du bonheur. Je progresse, mon crane d'oeuf pourfendant la bise. Je touche presque au but, voir les tours de granit, les trois soeurs torres.
Quoi? L'accès est fermé! Pour cause de fort vent sur la crête!
Faut se replier au camping en contre-bas.
6h30 du matin, je me faufile entre les lignes ennemies des parc-rangers.
Il y a moins de vent mais le haut du chemin est tout verglacé de si bon matin. Mais j'y suis, les 3 tours sont là, majestueuses dans le soleil levant. 3 gros cailloux quasi éternels, géants de pierre qui contemplent les millions de petits humains venus immortaliser leurs instants.
J'attaque ensuite la branche centrale du W, où je vais croiser Poh, ma malaysienne. C'est une branche européenne, on va du camp italiano au camp britanico pour parcourir la vallée des français. La vallée se termine en cul-de-sac par un spectaculaire cirque rocheux. C'est là que je vais croiser une autre de mes groupies, que j'appelle Colorado car elle vient de Leadville (CO).
Comme j'ai déjà fait la branche du glacier, je me dirige à nouveau vers le camping désert du premier soir. Je suis content, il n'a pas plu, je vais pouvoir remballer ma tente toute sèche.
Pluie et vent toute la nuit vont noyer cet espoir. A mon retour à Puerto Natales, je noyerai à mon tour mon désespoir dans quelques pintes. Non mais!
Voila, 10 jours de trek patagoniens mémorables. J'étais devenu une machine à marcher, 25-30 kilomètres quotidiens avec un lourd sac à dos sans rien ressentir, aucune douleur ni gène. Je vais la mettre sur off.
Demain je me lève à 6h00 du mat pour aller encore plus au sud et je vais faire un max de bruit, histoire de réveiller les deux autres gars bruyants et mal-élevés du dortoir qui sont rentrés à 2h00 du mat à moitié bourrés.
Tiens, faudra aussi que je mette sur off mon coté rancunier. Plus tard...

A+ pour de nouvelles aventures

S.

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Posté par ceeeeb

Newsletter 29

Le 15/10/12, 9:34

28.2611197259.21527828125

Buenas dias à toutes et à tous,

32. C'est le coût en bolivianos de mon transfert en train vers la frontière. Les agences proposent le trajet vers San Pedro de Atacama pour dix fois plus cher, le prix de la facilité.
Pourquoi l'unique train de la semaine sur cette ligne part à 3h30 du matin? Mystère. Peut-être pour éviter que les gens s'aperçoivent que 32, c'est aussi la vitesse de pointe du train. Ça saute, ça secoue, y'a pas de lumière, y'a pas de chauffage, on grelotte. Il avait prévenu le lonely planet, seulement pour les accrocs.
Arrivé au petit jour dans un village minier perdu au milieu du désert, l'unique locotracteur fait des manœuvres interminables pour raccrocher 2 wagons de plus.
On arrive à Avaroa, fin de la voie coté bolivien avec seulement 2 heures de retard. 20 baraques, dont celle du douanier qui me demande où est mon vélo. Ça doit faire longtemps qu'ils n'ont pas vu un blanc-bec venir par le chemin de fer. Je traverse à pieds un no man's land de plusieurs kilomètres pour arriver à Ollague, 30 baraques. Dont celle du douanier qui me demande où est mon vélo. Car il me dit que le bus est parti il y a une heure, que le prochain est dans 2 jours et qu'il y a belle lurette que le train coté chilien ne prends plus de voyageurs.
Pas de panique, passons au plan B. Euh, c'est quoi déjà le plan B ?
Une équipe de reporters irlandais est justement présente à cette douane pour faire un documentaire sur mon tortillard de train ! Je peux pas avoir tout faux quand même. Leur chauffeur repart à vide. Re-coup de chance, il habite à San Pedro, là où je me rends. Merci le dieu des trains.
Et voila, c'était fastoche. Coût record de l'opération : 32.
L'arrivée à San Pedro par la route est de toute beauté avec le coucher de soleil: vallée des dinosaures, vallée de la mort, vallée de la lune, et une petite ville arborée nichée au creux du désert.
Argh, enfer et damnation, c'est gringoland ici, que des touristes ! Et bien sûr, son cortège de prix trop chers, hôtels, restos, même la place de camping est exorbitante. Cela me déplait fortement. Au Chili, les gens ne sont quasiment pas typés, avec mon teint halé je peux aisément passer pour un local, mais ici je me sens comme un pigeon qu'on s'apprête à plumer.
Tant que je suis dans le chapitre anatomique, mon esprit scientifique a remarqué une proportion plus qu’intéressante de jolies filles, beautés naturelles sans artifices ostentatoires. Cela change des 3 pays précédents et je sens que je vais fatiguer du globe oculaire moi.
Je vais quand même me délester de quelques pesos pour aller voir la vallée de la lune et ses environs, un tour avec une bande de jeunes chiliens de Santiago un peu éméchés, dont un qui va se faire une entorse du genou dès le début en faisant le zouave. Mais l'ambiance était sympa, avec une grosse glacière remplie de canettes dans le van.
Le lendemain matin à 4 heures, tour un peu plus sérieux, avec des vieux, oh pardon, des personnes plus âgées, pour voir les geysers de Tatio.
On arrive de nuit sur le champ, il fait -15°C. Ça fume de çi, de là. Mais les geysers se réveillent avec l'aube et des panaches s'élèvent de partout.
Ce sont plus des fumerolles que des geysers car seuls quelques trous crachotent de l'eau. Rien à voir avec Yellowstone. 1 heure plus tard, extinction des feux.
Je fais escale à Calama, je crois qu'avec tous ces chauds et froids je me suis chopé une grippe...espagnole. 2 jours de repos dans une ville où j'ai du mal à trouver un logement décent pour pas cher. C'est qu'il y a ici la plus grande mine de cuivre du monde à ciel ouvert: Chuquicamata. L'exploitant fait même visiter gratuitement sa mine. Tout d'abord passage par la ville fantôme de chuquicamata. Une petite ville entière pour 20000 habitants, avec hospital et écoles, des commerces et pas une âme. Sensation étrange.
C'est pas que la mine est nocive, non, c'est juste une question de normes, c'est trop près. Visite du musée, explication sur les procédés de production, puis on remonte dans le bus, interdiction de se balader ni de toucher quoique ce soit. Sortie de nulle part toutes sirènes hurlantes, une jeep de la sécurité va rappeler à l'ordre 2 enfants qui se dirigeaient vers les balançoires.
Puis on rentre sur le site. D'énormes camions de 400 tonnes font la navette en spirale vers le fond. 3 litres de diesel à la minute le bestiau!
Notre ridicule petit bus monte jusqu'à un mirador qui permet d'apprécier l'ampleur de cette mine. Bientôt elle deviendra souterraine. C'est vrai que le Chili aime bien ensevelir ses mineurs. Encore 100 ans d'exploitation estimés, dont 45% ira vers la Chine technologique. Eh oui, ouvre ton ipad chinois et tu y verras le cuivre chilien.
Pourquoi il faut avoir obligatoirement un pantalon long, des manches longues, porter un casque, ne strictement toucher à rien, ne pas s'approcher à moins de deux mètres de ce tas de gravats? Pourquoi le guide nous encourage à faire un don à l'hospital des enfants qui souffrent de manière totalement incompréhensible d'un taux anormal de maladies et malformations? Parce que le monsieur il a dit que la mine est sans danger !
Convalescent, je me fais une toile, un film hautement intellectuel, resident evil 5 en 3D svp. Même en castillan, tu comprends aisément la teneur des riches dialogues de ce film.
Dans cette ville aisée, la place est quasiment aussi chère qu'en France. Le Chili, comme sa voisine l'Argentine, est un pays riche d’Amérique du sud. A part les spécificités locales, ils ne sont pas très loin selon moi du standing des petites villes de l'ouest des USA.
Dans ma longue route vers le sud, je fais escale à La Serena. Je suis accueilli par Maria, une gentille mamie un peu sourde qui tient une guesthouse avec ses 2 fils. Café du matin, rejoins par 3 jeunes filles qui viennent d'arriver aussi. On papotte, on papotte et on décide d'aller faire une virée bucolique dans les vignobles de Pisco. Visite d'une distillerie, dégustation et retour par une jolie vallée. Hic, elle était bien plaisante cette virée alcoolique.
Avant d'attaquer un énième long trajet vers Valparaiso, je fais un tour à la plage pour admirer 2 apprentis surfeurs se vautrer lamentablement. Au retour, je fais copain-copain avec le gardien du garage chevrolet qui va me laisser entrer pour toucher du doigt un rêve.
Je continue ma descente dans ce long pays. Arrivée dans la ville côtière de Valpo pour les intimes. C'est à la fois une ville et des villages. La ville est en bas, étalée le long de la mer avec un énorme port militaire et marchand à une extrémité. Ensuite, il y a des dizaines de collines, quartiers historiques accessibles par de raides ruelles ou escaliers, mais surtout par d'antiques funiculaires. Des quartiers paisibles, bohèmes, où les artistes en tout genre sont venus exercer leurs talents sur les façades des guesthouses. Le bas de la ville n'est pas en reste car il y circule quotidiennement des tramways des années 50.
Puis de nouveau une longue étape vers Pucon pour voir de mes yeux le volcan Villarrica dont on dit qu'il pète le feu. Cette petite ville est comme une carte postale, les principaux édifices sont en bois, des petits restaurants accueillants, de l'artisanat, et un petit lac. Vraiment, un endroit rêvé pour louer un chalet et passer ses vacances. Comme dans "le pic de dante", Pucon peut prétendre au titre de la reine des destinations loisirs. C'est cool, en plus ils ont même un gros volcan actif tout blanc, tout proche...
Pas de touristes, rien, nada. Impossible de vérifier si on peut voir de la lave dans le cratère. Et je ne crois pas en la parole des agences. Je vais prendre rendez-vous avec l'Etna, c'est plus sûr.
C'est devant ce paysage magnifique que je souhaite un joyeux anniversaire à mon filleul Théo, et je rajoute un "top" écrit pour son père qui comprendra.
Nanti de la bible du trekking en Patagonie, je m'en vais à Osorno où j'ai repéré une jolie balade de plusieurs jours dans la nature. L'appel de la forêt, n'est-ce pas Jack? Je fais mes emplettes et c'est parti.
Avec le recul je vais rebaptiser cela le trek du serial looser.
Tout commence par la perte de la ceinture ventrale de mon sac à dos rendue amovible par les doigts de fée de ma gentille maman. Au sortir de la soute à bagages du bus de nuit à Pucon, disparue, envolée, abracadabra. Bonjour le dos pour le portage!
Bien chargé, je me rends à Anticura sauf qu'en cette saison le bus s'arrête 17km avant. Je marche un peu beaucoup sur cette route déserte puis un camionneur me prends en stop. Pouet pouet.
Motivé à fond, j'arrive au point de départ. Dans un espagnol approximatif je dis "moi y'en a vouloir faire el trek du volcano Puyehue".
Dans un espagnol impeccable, on me réponds "Impossible, le volcan est entré en éruption en Juin de l'année passée et a complètement rasé la zone des baños". Mince, c'était justement un des atouts de ce trek, des bains d'eau chaude à profusion et des geysers pour moi tout seul. Le tout repose maintenant sous un champ de lave. C'est sûr, c'est pas en Auvergne que ça arriverait.
On me dit que je peux prendre le sendero du Chile et tenter de rejoindre un lac au sud à 60 km. Mais là, ils n'ont pas de carte de cette zone et moi non plus. Mais de toute façon, c'est un chemin en construction.
Allons-y pour l'aventure. En partant, ils me disent "buena suerte". Faudra que je regarde dans un dictionnaire ce que cela veut dire.
La première journée se passe agréablement, je suit un long sentier dans les bois sous un franc soleil. A part ces pénibles obstacles non naturels que je peine à franchir, des branchages et des tas de piques en bamboo taillées en pointe volontairement mis en travers du chemin. Ces obstacles me tracassent, je me demande si je ne vais pas atterrir dans une tribu de dégénérés mangeurs d'hommes.
2ème jour, les pièges se multiplient, avec des troncs d'arbre de 1m de diamètre en plus maintenant. Le sentier monte, des plaques de neige font leur apparition. L'affaire se corse, le chemin devient tout blanc sous 50cm de neige. On m'avait dit "faut franchir une passe pour déboucher sur de vastes prairies au-delà". Je vois la passe à 1km mais tout est recouvert de neige et plus de chemin. Par précaution, je note ma position GPS actuelle et j'attaque la montée. Je galère mais j'arrive assez haut pour voir "au-delà".
Si j'avais su j'aurais pris mes skis. Que de la neige ! Quid des vastes prairies? Quelques pas plus loin, je m'enfonce jusqu'à la taille et encore, c'est mon sac qui me retient. Fâcheuse posture. Wilson gît à terre, pardon, à neige. (Wilson c'est mon bâton). Je prends appui à plat pour m'extraire de cette congère et je m'en va rampant jusqu'à un arbre proche.
Il y a des jours où il faut s'avouer vaincu et ce jour en est un Triste
Mes chaussures, chaussettes et bas de pantalon sont trempés. Je me replie vers une clairière repérée en passant pour aller ruminer dans mon pré.
Mais il est énorme ce sanglier noir qui squatte ma clairière. De la taille d'un cochon domestique. Il me voit, il oblique dans ma direction.
Curiosité, agressivité, territorialité ?
Je m'accroupis, j'ai:
- Wilson
- mon couteau
- ma scie
- un point de QI de plus
- 2 piques en bambous (dans Braveheart, ils arrêtent un cheval avec alors pourquoi pas un cochon)
Mais mon paquet de côtelettes file sur ses jarrets et disparait. Trouillard!
Il est très tard, demain sera une journée de repos pour faire sécher mes affaires.
Mais bien sûr, après 2 jours de chaleur, le lendemain sera une journée pourrie, grise, humide et froide. Pas vu le soleil. Je consulte mon kit "Bear Grylls" pour me réchauffer. Mettre le feu à la forêt, non, dormir tout nu avec une fille, peux pas (et avec un sanglier ?), manger, OUI!
J'ai des pâtes, du risotto, du parmesan, du saucisson, du tang. Ça va!
Je vais faire un peu de camping ici en attendant les beaux jours puis je m'en retournerai à Osorno pour la suite des aventures.

A+

S.

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Posté par ceeeeb

Newsletter 23 (Les Galapagos)

Le 28/08/12, 10:10

28.2611197259.21527828125

Buenos dias à toutes et à tous,

L'avion s'immobilise sur le tarmac de l'ancien aéroport militaire.
On rejoint à pieds le minuscule aérogare en tôle où nous attendent 3 files, résidents, équatoriens et étrangers.
D'instinct, on choisit la dernière pour avoir le privilège de s'alléger de 100 dollars, droit d'entrée pour pénétrer dans le paradis animalier. Bienvenus aux Galapagos.
Puis on fait connaissance avec le système de bus équatorien, à 1$ de l'heure, le dollar américain étant désormais la devise du pays.
On arrive dans la petite ville de Puerto Ayora au sud de l'ile de santa cruz.
Une rue principale en bord de mer trop chère pour nous, on ira à l'hôtel darwin plus en retrait.
Des restaurants pour toutes les bourses, des hôtels, des tas d'agences de voyages et des centres de plongée.
Voila, le décor est planté. C'est quoi qu'on fait où alors ?
Notre fichier combienjepeuxdepenser.xls nous dit qu'une croisière est budgétisée. Cool!
2 places à prendre pour un départ le lendemain à l'aube sur un petit voilier de 10 personnes, en last minute, à 50%, ça vous dirait m'sieurdame? Euh, j'sais pas, c'est quoi la couleur du bateau? Rouge. Mouais, on prend.
On rejoint le voilier ancré sur l'ile d'isabela par une navette rapide.
2 heures à fond les manettes sur un hors-bord propulsé par 3 moteurs de 200 chevaux. Ça tape dur parfois quand on décolle sur une vague. Au début c'est drôle mais après une heure ton dos souffre un peu.
Heureusement, on est trop secoué pour ressentir le mal de mer.
Un petit tour de dinghy plus tard et on monte à bord de l'encantada, notre voilier à moteur sans voile.
Enchanté, moi de même, bla bla bla, les présentations sont faites: 1 français, une allemande, 1 suédois, 2 jeunes mariés anglais, un vieux couple américains sportifs, une mexicano-ricaine. Un guide très pro, un cuisinier, un capitan, 2 matelots. Et en avant toute.
Les cabines sont luxueusement minuscules. 2 banettes, un mètre carré occupé pour moitié par nos sacs et une cabine wc-douche avec des poignées fort utiles pour se tenir dans la houle.
Ding, ding, ding. Ça c'est la fée clochette qui annonce une activité.
On vient à peine d'embarquer et on a pas eu le temps de prendre ses repères dans l'immensité de la chambrette.
Snorkeling. Nom barbare à consonance germanique qui veut dire que tu vas respirer au travers d'un tuyau pendant une heure dans une eau assez fraiche. Pour Damien le petit français, le tuyau sera plus une paille pour aspirer quantité d'eau de mer.
On enfile sa combinaison shorty bien seyante pour aller à la découverte des fonds marins galapasosiniens?, galapagiens?, galapaginois?, bref, des galapagos.
Mon corps de rêve moulé dans ma combinaison bleue, mon teint halé, plusieurs filles défaillent...ouahhh, l'eau froide me ramène très vite à la réalité. Brrr....
Nous allons snorkeliser une à deux fois par jour. Dieu que c'est beau, le snorkeling a du être inventé ici pour ici, c'est sûr.
Imaginez, un ballet aquatique avec des tortues marines de 2 mètres, des galipettes avec des lions de mer joueurs, des iguanes qui paissent au fond de l'eau en broutant les algues, des myriades de poissons différents dont certains très très gros, des fous qui plongent juste devant vous pour attraper les dit poissons, un raie ou un requin par-çi par-la, voici le spectacle quotidien auquel nous avons droit tous les jours. Un vrai bonheur.
On fera aussi pas mal d'excursions à terre, comme par exemple la visite d'un centre de reproduction de tortues terrestres avec des bêtes de 10cm à plus d'un mètre cinquante. J'ai pris des photos en mode sport pour ne pas me faire surprendre par la vélocité de l'animal sauvage.
On accèdera aussi à des réserves naturelles protégées, interdites sans guide, comme ces champs de lave où la vie reprend lentement ses droits dans un décor lunaire.
Tous ces animaux endémiques ne connaissent pas la peur de l'homme, on peut donc les approcher de tout tout prés.
A tel point que tu dois faire attention où tu mets tes pieds car l'iguane marin se confond très facilement avec le sol volcanique des iles, de même couleur noire.
Notre guide nous apprend que l'accident de touristes le plus fréquent c'est la morsure d'un lion de mer mâle. Touche pas à mes gonzesses, tel est le message.
Encore une fois on en prend plein les yeux, des frégates à gorge rouge, des pélicans, des cormorans dont certains ont perdu la faculté de voler, des fous masqués, les mêmes mais avec des pattes bleues, victimes innocentes des schtroumpfs haribo, des pingouins, des bancs d'iguanes en train de faire la sieste, des lions de mer qui les imitent, ...
Le spectacle est fabuleux, une vraie ruine en carte SD ces iles.
Ding, ding, ding. Vous ai-je parlé d'une autre activité que j'aime bien sur ce rafiot? Non?
C'est l'activité repas. On mange super bien à bord et le soir la nappe est mise et le matelot-serveur met son nœud papillon.
On va regretter que la croisière s'achève, sauf la navigation de nuit, dans la houle, qui essaye de te faire vomir ton bon diner.
Non, il ne manquerait plus que cela, je serre les dents. Je pense à autre chose, comme Peter Pan je cherche les pensées positives.
Je revois toutes ces animaux pris en photos et j'espère qu'elles feront plaisir à un gentil petit garçon tout la-bas en Alsace.
Gros bisous Théo. Bisous à la famille.
De retour sur la terre ferme, on décide d'aller se détendre sur la fameuse plage de tortuga beach. Belle plage en effet, longue, du sable blanc, des vagues pour les surfeurs et une petite pluie qui ruine nos espoirs de bronzette.
Okay, quitte à être mouillés, on va aller plonger, histoire d'accrocher à notre tableau de pêche une spécialité du coin: le requin marteau.
Pour notre niveau ras des pâquerettes, on nous conseille le site de Seymour nord. Banco.
On s'équipe seuls comme des pros, mise à l'eau comme des pros. Notre première mise à l'eau en pleine mer, avec des vagues s'il vous plait. Petit conseil de l'expert que je suis, si tu attends que la vague soit au plus bas pour faire la bascule, tu peux faire un 360 dans l'eau! Marrant.
On descend, on se balade un peu en se dirigeant vers la passe. Houla, houla, que se passe t-il?
Un joli courant nous entraîne dans la passe à vitesse grand V. On essaye tant bien que mal de rester groupir.
Notre guide nous demande de nous accrocher au fond. Plus facile à dire qu'à faire.
Heureusement que je suis bien chargé en plomb, c'est super.
Je m'assoie au fond, dos au courant, mes pieds palmés calés contre un rocher.
On attends, on regarde au dessus de nous, vers la surface 25 mètres plus haut.
C'est drôle, un gigantesque banc de barracudas fait la même chose que nous à 10 mètres de la, il nage à contre courant et parait immobile. Ça mange quoi les barracudas? Des plongeurs?
A force de regarder vers le haut, une des filles de la palanquée a pris de l'eau dans son masque. C'est une débutante aussi.
Elle merdoie, elle commence à avaler de l'eau, au bord de la panique. Son binôme doit la remonter d'urgence.
Bye bye, elle ne verra pas la raie passer devant nous ni les quelques requins qui la suivent. Point de marteaux, c'est fort ennuyeux ça.
Sauf que nous on est des teigneux, on veut voir ces requins marteaux.
On change d'ile, ce qui nous donne droit à 2 heures de tape-cul en plus (sans compter le retour) dans un speed boat.
Direction un site de plongée spectaculaire, renommé: kicker rock, 2 monolithes énormes qui plongent droit dans la mer avec une passe au milieu des plus poissonneuses. 130$ la passe c'est cher non?
1ere plongée, une sting ray passe devant nous, quelques requins communs des galapagos aussi mais toujours pas de marteaux. A vous rendre dingue cette guigne.
On fait une pause snorkeling pour le déjeuner. On trouve un lion de mer très joueur qui attrape nos palmes quand on fait mine de se diriger vers le bateau pour repartir. Il parait qu'ils font de même pour jouer avec les iguanes marins et parfois la queue leur reste entre les dents.
2eme essai. On stationne au fond, à 20 mètres. Au travers du masque qui déforme la vision, je regarde mes gros doigts boudinés tout flétris quand soudain...
Un gros paquet de requins se dirige vers nous. Encore des requins des galapagos. Sauf qu'au milieu, tel un pacha, l'animal tant convoité est là.
Youpiii! M. et moi on se serre la main...gauche car de la droite elle appuie sur son oreille. Son autre tympan a lâché. Elle nage comme un chanteur polyphonique corse.
Retour à Santa Cruz pour une ultime journée, pour une visite du centre darwin. Tout ici se réclame de Darwin alors que Charles a fait un passage éclair dans l'archipel et ne les mentionne quasiment pas dans sa théorie sur l'évolution. Le centre abritait le dernier représentant d'une espèce de tortue terrestre, un très vieux mâle solitaire de plus de cent ans appelé lonesome georges et qui a eu l'indélicatesse de crever 3 semaines avant notre arrivée. Franchement c'est pas des manières ça! Saligaud.
A part l'enclos vide, il reste cependant de beaux spécimens. On comprend pourquoi les marins d'autrefois en emportaient vivantes. Et plus faciles à attraper que le lièvre. Tiens, cela me fait penser que j'ai pas encore mangé de tortue moi ?!?
Il nous manquait aussi des iguanes terrestres. Le centre en possède très peu car il les re-introduit très vite.
Un petit tour dans un tunnel de lave de 1km et nos vacances s'achèvent.
Ne vous l'avais-je pas dit? Les Galapagos c'est trop beau. Si faire trempette dans une eau un tantinet fraiche ne vous rebute pas, je vous encourage à venir ici pour une observation unique de la faune, vous ne le regretterez pas. Promis.

Allez, a+ pour de nouvelles aventures.

S.

Voir les photos : Chili - Puerto ]

Posté par ceeeeb

Newsletter 22 (A paques en juillet)

Le 29/07/12, 10:48

28.2611197259.21527828125

Buenos dias à toutes et à tous,




Ayé, Amérique latine, je sens qu'on va faire des progrès en espagnol ces prochains mois.
Arrivée sur le petit caillou le plus éloigné d'une terre au monde.
Effectivement il souffle un fort vent accompagné de sa petite pluie intermittente.
Il était prévu initialement de faire du camping pour réduire les coûts mais le terrain est détrempé et le vent emportera la tente avant qu'elle ne soit plantée. Donc direction le dortoir où nous rejoignons un norvégien et un jeune couple belge en tour du monde lui aussi.
Comme on a pas dormi, l'après-midi sera consacré encore une fois à cette bonne vieille sieste.
Suivie de quelques courses au soir. Suivies d'un autre dodo.
Nos amis belges, quant à eux, dormiront d'une traite jusqu'au lendemain matin, une petite 18 heures une fois.
Grâce à l'incroyable diversité des étalages de l'épicerie de l'ile, nos repas pris dans la cuisine en libre service seront constitués du plat unique spaghetti sauce bolognaise.
Tout est cher ici, c'est normal après tout. Les petits restos à touristes sont chers eux aussi mais nous nous régalerons de quelques empenadas malgré tout dans les cantines du coin.
La grasse matinée c'est bien mais il s'agirait de rattraper la journée perdue.
Direction le volcan Rano Kau au sud de l'ile. Le cratère est tout simplement splendide.
Puis Orongo, le site cérémonial des hommes-oiseaux, tradition qui a supplantée celle de la sculpture de moäis.
Vu que les deux tiers des statues se brisaient en chemin pendant le transport depuis la carrière, on comprend comment le penchant naturel de l'humain pour la facilité a fait son chemin.
En route nous croisons nos amis belges accompagnés de 8 chiens.
Ici les chiens sont laissés libres et se divertissent en accompagnant le touriste en balade.
4 décident de nous suivre, las certainement d'entendre cet accent belge.
Le lendemain sera consacré à l'incontournable tour de l'ile et de ses nombreux sites archéologiques.
On choisit le quad en espérant passer entre les averses subites malgré le franc soleil.
C'est fun le quad, d'autant plus qu'à part l'unique route, l'accès aux sites se fait souvent via des pistes rocailleuses et boueuses.
Moäis debouts, moäis couchés, des têtes, des bustes, des chapeaux, des murs, des carrières, le travail effectué par les pascuans au fil des décennies est impressionnant.
Effet garanti, le regard du moäi ne te laisse pas indifférent. Sauf si tu es allergique aux vieilles pierres, auquel cas tu ne devrais pas être la.
Tous ces moäis qui tournent le dos à la mer (sauf les 7 messagers de ahu akivi) confèrent un aspect sacré à cette ile battue par les vents. On ressent la sérénité des lieux.
On s'amuse bien avec notre quad semi-auto à palettes au guidon qui me rappelle mon C4 pikachu.
J'ai même réussi a bloquer la boite en passant la 6eme qui n'existait pas. CTRL-ALT-DEL et c'est reparti.
Mais il nous faut le rendre à regrets, d'autant plus que ce soir c'est montage de tente, le dortoir ayant été réservé depuis longtemps par un groupe qui vient de débarquer.
En revenant du loueur a pieds, 2 chiens me sautent dessus sans crier whoua whoua.
Résultat, un trou dans mon pantalon et accessoirement un trou dans mon mollet gauche.
Comme on passe tous les jours devant ces chiens, je m'appliquerai à employer la bonne vieille méthode du bâton et de la carotte pour apprendre à ces chiens le respect.
Je choisis aussi la variante paternelle, c'est à dire pas de carotte. Ca marche d'enfer!
Le redressage de la faune locale c'est bien mais quid du volet moäi?
On visitera à pieds les sites les plus proches de l'unique ville.
On sera même pris spontanément en stop en revenant du site de vinaku situé tout au bout de la piste d'aviation. Sympas les chiliens.
Voila, on a fait le tour. Pas de plongée ici. M. est au repos et ici c'est pas pour les gros débutants que nous sommes.
C'est pourtant un coin exceptionnel, du grand bleu avec beaucoup de visibilité.
Un des centres de plongée est tenu par un vieux monsieur au bonnet rouge.
Il plonge encore avec son équipement qu'il utilisait à bord de la calypso.
4h00 du matin, il bruine. On replie la tente à la frontale en silence. Pas facile comme exercice.
On retourne vers le monde. La-bas, tout la-bas, le microcosme de l'ile de pâques a vecu, il a consommé toutes ses ressources, ce qui l'a amené à sa perte. Allons-nous en faire de même?
Et pourquoi je ne joue pas à tetris au lieu de penser à des théories qui font bobo à la tête? Et pourquoi il n'y a pas de liaison directe pour les galapagos?
Ci-après la recette pour arriver mou comme une tortue aux galapagos:
- se lever à 4h00 du matin pour aller à Santiago,
- se relever à 5h00 du matin pour finalement ne partir qu'à 16h00 pour Guyaquil,
- prendre un hôtel tout pourri tout bruyant à coté de l'aéroport,
- se relever a 7h00 pour finalement arriver à Baltra.

Ces efforts seront récompensés, vous allez voir ce que vous allez voir. Les galapagos c'est trop de la balle!

A+ pour de nouvelles aventures

S.

Voir les photos : Chili - Rano Kau ]

Posté par ceeeeb
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