blog d'un Lusisien en Vadrouille

Newsletter 24 (Ground ZERO)

Le 28/08/12, 11:18

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Buenos dias à toutes et à tous,



L'avion s'immobilise sur le tarmac de l'aéroport de Quito. Tiens j'aurai pas déjà écrit une phrase dans le même genre ? Bref, on vient de prendre notre dernier avion avant celui du retour dans plusieurs mois. Quito, une grande capitale étalée dans une vallée avec de sympathiques dénivelés comme à San Francisco. Sauf qu'elle est à 3000 mètres et quand tu as passé beaucoup de temps au niveau de la mer, la recherche d'un hôtel avec un lourd paquetage met ton coeur à rude épreuve.
Pfff, pfff, sont chiants les hôtels référencés dans un guide à augmenter leurs prix. Pfff, pfff, 3 hôtels plus tard, on en trouve un chouette pour 6$.
On va donc pouvoir s'acclimater doucement en commençant par une visite de la ville.
Ville nouvelle avec ses centres commerciaux assez déserts, les boutiques à la mode étant un poil trop chères pour la majorité des équatoriens.
Vieille ville typique avec ses nombreuses églises et les petites échoppes réfugiées dans les demeures anciennes. C'est le soir que cette vieille ville est encore plus jolie car son habit de blanc caractéristique de l'Amérique du sud est mis en valeur par de savants éclairages. Aux abords de la superbe basilique dont les gargouilles représentent la faune des galapagos, on récupère une jeune allemande ne voulant pas flâner seule dans les ruelles en cette fin de journée. C'est vrai que l'énorme présence policière, tous les 50 mètres, a un coté rassurant mais aussi inquiétant.
Le lendemain je fais mon saint Thomas et vérifie GPS à l'appui que l'attraction touristique la plus connue de Quito, la mittad del mundo, n'est qu'une vaste supercherie. Quoi, c'est un français qui a fait les calculs? Oui, bon, tout le monde peut se tromper. Je m'attèle à rétablir la vérité géographique en sortant du parc touristique le nez dans mon nokia.
0"0'0, c'est là, l'équateur que j'avais franchi sur mer auparavant pendant la croisière.
Fous comme on est, on passe au nord pour aller visiter le seul cratère de volcan au monde à être cultivé et habité. Les gens d'ici ont une relation particulière avec la terre, ils s'y installent et acceptent qu'elle détruise un jour peut-être ce qu'ils ont construit.
Et hop, repassage dans l'hémisphère sud pour regagner Quito. Au passage, je m'émerveille de la présence de ces vieilles voitures, quelques 604, R12, des cox, mais aussi des vieux pickup américains, ainsi que des nouveaux aussi, tous badgés chevrolet. Douce musique à mes oreilles que tous ces V8 qui glougloutent. N'oublions pas que l'Equateur est un pays producteur de pétrole et quand ces belles mécaniques passent à la pompe, elles payent 50 centimes le litre de super et 25 centimes celui de diesel.
On patiente encore un jour pour être bien acclimaté car demain c'est la grande ascension. Seul car M. n'est pas en grande forme. Un rapide téléphérique grenoblois me dépose au dessus de Quito à 4100 mètres.
Frais comme un gardon, j'attaque l'ascension vers le volcan pichincha, a peine plus petit que le mont blanc. 1h45 plus tard, j'atteins le sommet. Je déjeune en compagnie d'une sorte de balbuzar qui attend patiemment les restes de mon repas quand deux autres français s'invitent sur mon escarpement. Ils ont mis 2h30 à monter, faudrait penser à arrêter la clope les p'tits gars. Les effets de l'altitude se font ressentir, une petite migraine, comme une barre dans le front. Il est temps de redescendre.
Le début de la descente est assez difficile, ça glisse, ça s'éboule. Une jeune fille y laissera son fond de culotte à essayer de descendre sur les fesses. A contre-cœur, je la suit un moment pour m'assurer de son intégrité physique.
Le lendemain, on part vers le nord direction une petite communauté près d'Otovallo. Le plus dur est de monter dans le trolley en heure de pointe. Mes sacs et moi avons grand peine à rester ensemble, je suis écartelé. L'équatorien pousse beaucoup plus fort que le parisien un jour de grève. Au terminus, afin de respecter la tradition d'accueil des capitales d'Amérique du sud, mon porte-monnaie et ses 30$ auront disparu dans cette mêlée.
On va passer quelques jours chez une famille de la communauté de chilcapampa. Le tourisme communautaire est en plein essor dans ce pays. Le soir, après quelques parties endiablées de uno avec les 6 enfants, nous dînons tous ensemble en regardant le petit dernier de l'ainée faire ses premiers. Tous lui parlent en espagnol mais sinon ils parlent quecha entre eux, ce qui est un peu dommage pour nous car on ne peut pas tenter de suivre leurs conversation. Ces gens sont très typés, on dirait des descendants des incas. Les femmes portent des vêtements traditionnels qu'elles fabriquent elles-mêmes et qu'elles vendent au marché. Les hommes ne se coupent pas les cheveux et arborent une longue natte. Ces gens sont beaux, ces gens sont heureux de vivre, la maison est peuplée des rires des enfants. C'est inconcevable, ils n'ont ni TV, ni ordinateur, pas d'internet ni de portables, pas de jouets. Rendez-vous compte, c'est limite inconvenant. Pour la première fois, je n'ose prendre de photos, je ressens une gène comme jamais auparavant.
Je vais faire mon égoïste et garder ces visages pour moi, de toute façon tout ce bonheur ne pouvait pas rentrer sur ma carte SD.
Avec les deux plus jeunes garçons, Justi 9 ans et Davi 17 ans, on ira faire une balade à la lagune de Cuicocha . Ils veulent être respectivement pilote de ligne et médecin. J'espère que la dure réalité de la vie ne brisera pas leurs nobles ambitions.
Petite balade à cheval très sympa pour visiter un élevage d'alpagas. Là où le robuste petit cheval mongol monte face à la pente, l'élancé cheval équatorien monte et descend en zig-zag. C'est un peu déconcertant au début, aussi j'ai renommé mon cheval tornado.
De retour vers Quito, on s'arrête au marché d'Otovallo. C'est samedi, toute la ville n'est qu'un vaste marché, le plus grand d'Amérique du sud parait-il. La foire aux animaux, seul endroit où il y a moins de touristes, est particulièrement vivante. Maïté serait aux anges ici, à pouvoir massacrer à tour de bras. J'aime bien le cri du cochon de bon matin.
A peine de retour à Quito, passos partodos, le patron, un nain boiteux super sympa, nous dirige vers l'arène derrière l'hôtel. Un petit concours de 3 torréadors. La mise à mort est simulée, le public est passionné, le petit orchestre fait retentir tambours et trompettes. Rien de mieux pour finir la journée même si je reste déçu qu'aucun taureau ne soit sorti vainqueur.
L'amazonie étant toute proche, c'est l'heure d'aller jouer les tarzan & jane. On part s'installer 5 jours dans la réserve de cubayeno, à l'est du pays, près de la Colombie. Arrivés en pirogue a moteur, on prend possession de notre bungalow ouvert avec des lits pourvus de moustiquaires puis on essaye ses bottes en caoutchouc. C'est humide, il pleut fort quasiment toutes les nuits. C'est impressionnant de dormir presque à la belle étoile avec tous ces cris d'animaux sauvages autour de nous.
Au programme du séjour, des petits treks dans la jungle avec parfois de la boue jusqu'au genou. L'observation des plantes c'est facile comparée à celle des animaux. A part quelques grenouilles minuscules, des fourmis majuscules qui te mordent, un phasme, une mante religieuse et d'autres petits insectes, les autres habitants de ces forêts primaires s'envolent ou détalent avant que tu puisses les voir. C'est mal foutu cette jungle, j'irai me plaindre au syndicat d'initiative. Seuls quelques groupes de singes se laissent approcher malgré le raffut de notre moteur. Les deux derniers jours, un guide plus expérimenté nous emmène à la rame (c'est nous qui ramons) sur une des rivières de la réserve. On aura la chance de tomber sur un petit anaconda se faisant dorer au soleil. Au retour, de nuit, on cherche à la torche les yeux des caïmans à la surface de l'eau.
Silence, un gros caïman qui dort sur la berge. Aaaahhhh, la grosse anglaise devant nous se met à hurler et le caïman disparait dans l'eau. Tout ce tintamarre pour une petite tarentule qui lui est tombé dessus en passant sous un arbre! Non mais, y'a des baffes qui se perdent.
On ira aussi pêcher le piranha. Ou plutôt nourrir le piranha car entre ceux qui laissent pendouiller 100 gr de viande au bout de la canne et l'ancre hyper pas discrète qui te sert d'hameçon, tes chances sont quasi nulles. Une seule capture, une fille qui attrape par l'oeil un poisson trop curieux certainement bigleux. Doivent bien se marrer les piranhas avec tous ces touristes.
C'était quand même bien cette découverte de la jungle, nous avons entre-aperçu pas mal d'animaux, un paresseux, plusieurs familles de singes, des toucans, des perroquets, des dauphins roses, on a fabriqué du pain avec du yuca (manioc), on s'est fait peur en scrutant chaque recoin du bungalow à la recherche d'une araignée ou d'un scorpion caché avant d'aller se coucher.
J'espère que l'évocation de tous ces insectes vous fera passer une bonne nuit.

Allez, a+ pour de nouvelles aventures,

S.

ceeeeb
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