blog de fxlemaitre

Bahar Dar, Éthiopie // mercredi 01/01/2014

Le 01/01/14, 14:03

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Au réveil, forcément un peu brumeux, je prends une douche, bien froide, ça ne peut pas me faire de mal...
Café et injera With vegetables pour le petit déjeuner, face au lac et ses "tsibos".
On est le 1er janvier 2014. Chouette.
Dans le complexe du Ghion, il y a tout pour les touristes, très nombreux. Beaucoup de français, même. Pas très envie de commencer la conversation, au vu de mes "préjugés" sur la plupart des voyageurs français croisés jusqu'à présent dans mes voyages précédents... J'achète quelques cartes postales, les écrit, quand Joël et Blandine me rejoignent.
Leur soirée du nouvel an s'est soldée par un coucher à 21:30, puisqu'ils avaient une "parfaite journée"de touristes" (selon eux) à effectuer. Ils sont bien sympas, je les aime bien.
Je n'arrive pas trop à sortir de mon gaz dû à ma soirée de la veille. Les chutes du Nil Bleu (affluent du fameux Nil, le blanc, qui traverse notamment l'Égypte) sont à voir à quelques kilomètres d'ici. J'ai la flemme. Même la flemme de négocier le prix d'un tuk-tuk jusque là-bas.
Je vais plutôt opter pour une marche au hasard dans la ville.
Au bout de 30 minutes de marche dans Bahar Dar, je m'assois avec 2 locaux à la terrasse d'un café pour un... Fanta ananas, bien sur!
J'apprends quelques mots d'amharrique en plus, discutons football, famille, voyages, etc...
L'un d'eux s'appelle Highlove (...). Il est subjugué par mon amharique, ma perception du voyage, ma façon d'aller a la rencontre des gens... Nous nous échangeons nos adresses mail, numéros de téléphone, même nos identifiants skype. Je lui dis que je suis tombé amoureux de l'Ethiopie, et que mon apprentissage de la langue ne sera pas vain, puisque je sais désormais que je reviendrais.
"Je serais ton professeur par Skype!" m'annonce t'il.
Son ami (dont j'ai oublié le nom) nous propose de la rejoindre dans le bar d'un hôtel pour regarder le match de foot du soir. Sûr! Il rejoint sa famille, nous disant à tout à l'heure.
Highlove m'accompagne ensuite à un distributeur pour que je puisse retirer de l'argent. Sur le chemin, nous discutons de tout et de rien. Travail, religion, famille...
"Je serais très honoré que tu rencontres ma famille" me dit-il
"Je serais très content de la rencontrer aussi..!"
Ni une ni deux, il me prend par la main (geste ultime d'affection et d'amitié en Afrique) et nous marchons à travers des ruelles remplies de boutiques de tous types.
Ma ceinture est morte, je dois m'en acheter une autre. Nous en faisons plusieurs avant que je n'en achète une pour la somme de 25 birhs, puisque tous les autres voulaient m'en soutirer 65 ou 70...
"Ce n'est pas un Farenji, c'est mon frère!" hurle-t-il aux pauvres vendeurs qui pensaient m'extorquer 2 euros de plus sur une ceinture, toujours en me tenant la main.
Parmi les souvenirs que j'aime bien rapporter, ce sont de petits (ou grands) drapeaux des pays d'Afrique. Impossible d'en trouver un dans toutes les boutiques où l'on s'arrête...
On passe par la suite devant un bar avec une banderole de petits drapeaux éthiopiens, en décoration sur la terrasse. Il s'arrête, me lâche la main.
"Wait for me!"
Il rentre, en ressort aussitôt avec un autre gars (probablement le patron) qui me salue, et arrache délicatement un drapeau de la banderole qu'il me donne précieusement. "This is for you, brother". Wow. Je n'ai rien demandé, voici qu'il arracheur drapeau de la banderole, avec l'aval du patron, bien entendu.
On prend un tuk-tuk et l'on se dirige vers chez lui.
Je rentre dans la maison familiale, sa mère, une de ses sœurs et son fils m'accueillent chaleureusement. Nous nous asseyons dans le canapé de la pièce à vivre, Highlove me demande de sortir mon carnet pour une leçon d'amharrique.
Arrivent ensuite son père, sa femme, et son autre sœur, vraiment kondjo (belle).
Toute la famille participe à mon apprentissage de la langue, avec un verre d'une boisson ressemblant au tedj (hydromel) mais beaucoup plus léger que celui goûté à Addis.
La mère s'empresse d'aller à la cuisine, et ramène une injera avec de la viande et une sauce, que nous partageons tous ensemble.
A la fin du repas, il me propose de goûter l'araki. Je n'ai aucune idée de ce que c'est, pourquoi pas...?
Il sort alors une bouteille en plastique avec un liquide transparent, et m'en sers une petite dose dans un contenant qu'on pourrait qualifier de "verre du dimanche".
Bon, au vu de la bouteille et de la quantité, ça a l'air d'être fort. "Juste les lèvres, hein...?" Je m'exécute et commence automatiquement à tousser tellement ça me brûle la trachée. Toute la famille en rigole.
Puis, c'est bientôt l'heure du match de foot.
Je quitte la famille en leur disant que je reviendrais. Pas une fausse promesse, je le pense vraiment.
Highlove a visiblement oublié qu'on devait rejoindre son ami, il m'emmène dans un autre endroit, juste en face de l'hôtel où était Alex.
Une porte en tôle et bois pourrie, on paie un droit d'entrée d'un birh pour deux et me voilà dans ce qu'on pourrait comparer à un lieu de culte, sorte de grand garage profond, avec des bancs alignés et une allée centrale. Au bout de l'allée, pas d'autel, mais un vidéo projecteur et un grand écran...
Le match commence, et à chaque fois qu'un téléphone sonne, le fautif se fait engueuler par les autres car la réception d'appels brouillent le signal vidéo et "freeze" l'image quelques secondes. Bon... Je mets mon portable en silencieux pour ne pas être le prochain à me faire regarder de travers...
Fin du match, nous allons dans un bar traditionnel semblable à celui de la veille avec les américains, Highlove ne veut pas que je lui paye un verre. Pire encore, il m'avoue que c'est la première fois de sa vie qu'il boit de l'alcool... Il est tombé sur le mauvais client, nous en sommes déjà à 4, mais ça m'apparaît comme un signe de reconnaissance et de confiance énorme.
Nous bougeons ensuite dans un bar plus "moderne", musique electro africaine (toujours plus forte) où quelques très belles filles endimanchées dansent. Nous rigolons, je désigne l'une d'entre elles et lui murmure "really really kondjo".
Je pars aux toilettes, et lorsque je reviens, cette même fille est assise à notre table, face à Highlove, une bière à la main... La fille ne parle pas un mot d'anglais, mais qu'est-ce qu'elle est belle! Il me fait signe d'approcher mon oreille et me dis que je peux passer la nuit avec elle, qu'il payerait pour moi. J'en étais sûr! Je décline la proposition gentiment, discute en amharique avec la demoiselle (qui avait 19 ans...!) et lui paie une autre bière. Elle me remercie en souriant et retourne danser.
Je parle de la suite de mon parcours à Highlove, que le lendemain je voudrais aller à Gondar.
Aussitôt, il me dit qu'il viendrait avec moi. Pas une proposition, une affirmation...! Ouch. Je dois vraiment être au plus profond de son cœur.
Nous discutons longuement (malgré le niveau sonore), et cet homme (de 26 ans) est la première et belle rencontre de 2014.
Il me raccompagne au Ghion, souhaite même m'accompagner jusqu'à ma chambre.
"Ne t'inquiète pas, je ne suis pas saoul, c'est la 25, tout va bien se passer!" dis-je en souriant...
Nous nous accordons d'un rendez vous à midi, heure européenne, puisque les éthiopiens ont un calendrier particulier.
Tout est décalé d'environ 15 jours par rapport au nôtre, c'est pour cela que le Noël éthiopien n'arrive que le 5 ou 6 janvier cette année.
Au niveau de l'horaire, la journée éthiopienne commence à 7h (1h, donc, horaire éthiopienne), et, de plus, l'année en cours en Éthiopie est 2006. Allez savoir pourquoi, il doit y avoir une raison religieuse la dedans, je n'ai pas fouillé...
Je rejoins ma chambre, toujours pas d'eau chaude, ce sera pour demain matin.
Je me couche, heureux.
J'aime l'Ethiopie, j'aime les éthiopiens.
zZzZzZz

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